Cette prédication sur Jean 17.11-12 a pour sujet la prière de Jésus pour notre protection. Lui qui a gardé ses disciples pendant son ministère terrestre nous gardera par sa Parole et son Esprit afin de nous donner la persévérance dans la foi.

 

Source: La paix du Christ au milieu de la tempête - Série de prédications sur Jean 13 à 17. 5 pages.

Jean 17 - Ceux qui appartiennent au Seigneur sont gardés du début à la fin

« Je ne suis plus dans le monde; eux sont dans le monde, et moi je vais à toi. Père saint, garde-les en ton nom, ce nom que tu m’as donné, afin qu’ils soient un comme nous. Lorsque j’étais avec eux, je gardais en ton nom ceux que tu m’as donnés. Je les ai préservés, et aucun d’eux ne s’est perdu, sinon le fils de perdition, afin que l’Écriture soit accomplie. »

Jean 17.11-12

Chers frères et sœurs en Jésus-Christ,

Les fruits de l’automne sont délicieux et abondants. Le Seigneur est bon! Il donne aux humains de belles récoltes! Avez-vous déjà pensé à ces petites graines, faibles et vulnérables, qui deviennent des plantes et qui produisent de bons fruits et de bons légumes? Ça me fascine beaucoup. Oui, les graines sont petites et vulnérables. Elles peuvent très facilement périr ou disparaître. Les oiseaux peuvent les manger. Le vent peut les emporter. La mauvaise température peut les faire pourrir. La maladie peut les faire dépérir. N’est-ce pas étonnant de voir de toutes petites graines aussi vulnérables qui finissent par porter beaucoup de bons fruits? Oui, nous avons raison de chanter la bonne providence de Dieu!

« C’est lui qui nous donne le printemps joyeux,
les fruits de l’automne, l’été radieux.
Largesse infinie que rien ne tarit,
sa main rassasie tout être qui vit. »

Et j’ajouterais : même l’année de la pandémie! Oui, merci à notre Dieu pour sa grande bonté! De petites graines faibles et vulnérables ont donné encore cette année les délicieux fruits de l’automne!

Ne sommes-nous pas, nous aussi, faibles et vulnérables? Ne sommes-nous pas, nous aussi, entourés de nombreux dangers? Qu’est-ce qui nous dit que nous n’allons pas périr ou disparaître? Qu’est-ce qui nous garantit que nous allons persévérer dans la foi jusqu’à la fin? À quoi ressemblera la grande récolte finale? Le plan de Dieu subira-t-il des échecs? Ce n’est ni par notre force ni par la force de l’Église, mais par la force du Seigneur que nous serons gardés. Le Seigneur Jésus a prié pour nous afin que nous soyons gardés jusqu’à la fin. Sa prière sera très certainement exaucée! Sa prière nous garantit que ceux qui appartiennent au Seigneur seront gardés du début à la fin.

1. Les disciples ont tous été gardés🔗

Nous nous pensons forts; en réalité, nous sommes incapables de nous garder nous-mêmes. Les apôtres se pensaient forts, mais ne pouvaient pas se garder eux-mêmes. Ils avaient besoin d’être gardés par Dieu. Jésus explique dans sa prière que les apôtres ont été gardés de deux manières différentes. Au verset 12, Jésus rappelle qu’ils ont été gardés dans le passé, pendant qu’il était présent physiquement avec eux. « Lorsque j’étais avec eux, je gardais en ton nom ceux que tu m’as donnés. » Au verset 11, Jésus prie pour qu’ils soient gardés à l’avenir, une fois qu’il sera monté au ciel : « Moi, je vais à toi. Père saint, garde-les en ton nom. » Considérons d’abord la première façon de les garder : par sa présence visible.

Pendant trois ans, Jésus était avec eux. Il a fait des miracles devant leurs yeux, il a enseigné beaucoup de choses, il leur a donné les paroles qu’il avait reçues du Père, ils ont gardé la parole qu’ils ont entendue de lui. Tout ce que Jésus a fait et tout ce qu’il a dit durant son ministère terrestre ont contribué à garder ses disciples. « Lorsque j’étais avec eux, je gardais en ton nom ceux que tu m’as donnés. »

Que veut dire « en ton nom »? Dans ce passage, Jésus parle du nom de Dieu à trois reprises. « J’ai manifesté ton nom aux hommes que tu m’as donnés » (Jn 17.6). « Garde-les en ton nom » (Jn 17.11). « Je les gardais en ton nom » (Jn 17.12). Cela semble très important puisque le « nom » est répété. Notre nom nous distingue des autres. Notre nom révèle qui nous sommes. Nous ne voulons pas être traités comme des numéros, mais comme des personnes. Si quelqu’un utilise mal notre nom, ça nous blesse. Toutefois, le nom lui-même ne nous dit pas grand-chose sur la personne. Si je vous dis que j’ai des frères qui s’appellent Jean, Laurent, Dominic, cela ne vous apprendra pas grand-chose à leur sujet. Il faut du temps pour associer un nom à tout ce que représente la personne. Quand Dieu révèle son nom, il révèle qui il est. Le nom de Dieu est tellement important. Il est étroitement rattaché à son caractère, à sa réputation, à ce qu’il est. Il faut toutefois du temps pour le connaître. Depuis le commencement du monde, Dieu n’a jamais cessé de révéler son nom et son caractère. Il a pris le temps, à travers les siècles, de révéler son nom et de se faire connaître à son peuple.

Où cette longue histoire a-t-elle culminé? Où son nom a-t-il été révélé dans toute sa clarté? Cela s’est produit quand la Parole s’est faite chair et que nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme celle du Fils unique venu du Père. Jésus a manifesté le nom de Dieu à travers son ministère, par sa mort expiatoire, par sa résurrection victorieuse… C’est ainsi qu’il a gardé les siens. Il les a gardés en son nom, c’est-à-dire par l’autorité du Père, au moyen de tout ce qu’il nous a révélé sur le Père. C’était sa mission, les garder précieusement.

Et pourtant, malgré toute cette protection, les disciples se sont-ils toujours sentis protégés? Non, pas toujours. Parfois, ils se sont sentis désespérés. Souvenez-vous quand Jésus dormait dans la barque au milieu de la tempête. « Seigneur, sauve-nous, nous périssons! » (Mt 8.25). « Tu ne te soucies pas de ce que nous périssons? » (Mc 4.38). Il nous arrive, nous aussi, de dire : « Seigneur, que fais-tu? Tu ne te soucies pas de nous? Ça va mal! Nous périssons. » Jésus s’est toujours soucié d’eux, à chaque instant. Pas une seconde ne s’est écoulée sans qu’ils soient gardés en sécurité, même au milieu des tempêtes.

Ils avaient bien besoin d’être gardés. Pas seulement au milieu des tempêtes, mais aussi au milieu des dangers dont ils n’étaient pas toujours conscients. Il fallait qu’ils soient gardés du diable, leur ennemi numéro un qui voulait toujours les détruire. Gardés du monde qui les détestait. Gardés d’eux-mêmes, protégés de leur convoitise et de leur orgueil, eux qui voulaient savoir qui était le plus grand parmi eux. Le diable, le monde, le péché en nous-mêmes sont des ennemis redoutables, capables de nous anéantir. Pourtant, les voilà dans la chambre haute, réunis autour de Jésus qui prie : « Lorsque j’étais avec eux, je gardais en ton nom ceux que tu m’as donnés. Je les ai préservés, et aucun d’eux ne s’est perdu. » C’est magnifique! C’est formidable! Tous ceux que le Père a donnés à son Fils ont été gardés précieusement. Mission accomplie!

Mais, un instant! Objection, diront certains! Que penser de Judas? N’est-ce pas que Judas s’est perdu? C’est vrai, il s’est perdu. D’ailleurs, Jésus vient de l’exclure du groupe des douze. Alors, si l’un des douze s’est perdu, les onze autres ne risquent-ils pas de se perdre, eux aussi? Et que penser des autres croyants à l’avenir? Sommes-nous vraiment comme des graines? Pensez-y! Certaines graines deviennent de bons fruits que l’on cueille le jour de la récolte, mais d’autres graines se perdent par le vent, les oiseaux ou les intempéries. L’autre jour, je ramassais des feuilles et je voyais des tas de samares emportées dans les égouts. Pouvons-nous perdre notre salut, comme plusieurs chrétiens le disent?

Attention! Le verset 12 ne veut pas dire : « Aucun des siens ne s’est perdu excepté le fils de perdition », comme si Judas faisait partie des siens que Jésus a essayé tant bien que mal de garder, pour finalement échouer. Non, Jésus ne peut pas échouer, c’est impensable! Le verset 12 veut dire : « Aucun d’eux ne s’est perdu, sinon le fils de perdition, qui ne faisait pas partie de ceux que tu m’as donnés. » Jésus l’a déjà dit : « Je connais ceux que j’ai choisis » (Jn 13.18), en signifiant que Judas ne faisait pas partie des élus. Judas n’était pas compté parmi ceux que le Père lui avait donnés. C’est pour cette raison que Jésus l’appelle « le fils de perdition », parce que Judas appartenait au diable depuis le début. Il s’est perdu par sa propre faute. Sa perdition fait partie du plan éternel de Dieu, « … afin que l’Écriture soit accomplie » (Jn 17.12). Jésus ne rate jamais son coup. « Aucun de ceux que tu m’as donnés ne s’est perdu. Je les ai tous gardés en ton nom, sans exception. » Nous sommes faibles comme des graines, mais toutes les « graines » qui appartiennent à Dieu porteront du bon fruit jusqu’à la récolte, sans qu’une seule parte au vent ou tombe dans les égouts!

Réjouissons-nous! Le Seigneur Jésus a parfaitement gardé sur terre tous ceux que le Père lui avait donnés. N’est-ce pas annonciateur d’une bonne nouvelle pour l’avenir? Voyons maintenant la deuxième façon d’être gardé.

2. Les disciples seront tous gardés jusqu’à la fin🔗

Voici comment Jésus l’exprime dans sa prière :

« Je ne suis plus dans le monde, eux sont dans le monde, et moi je vais à toi. Père saint, garde-les en ton nom, ce nom que tu m’as donné, afin qu’ils soient un comme nous » (Jn 17.11).

Jésus regarde vers l’avenir avec lucidité. Il voit venir un changement important. Jésus passera de ce monde au Père, ce qui aura de grandes répercussions pour les disciples. La mission du Seigneur sur terre est bientôt terminée. Eux, leur mission ne fait que commencer, ils doivent encore rester dans le monde. C’était vrai des apôtres, c’est encore vrai de toute l’Église. Nous sommes dans le monde parce que nous avons reçu une mission dans ce monde. Sauf que Jésus n’est plus là physiquement pour garder les siens. D’où l’importance de sa prière : « Père saint, garde-les en ton nom. » Une prière pour les apôtres, une prière pour toute l’Église et pour nous aujourd’hui. « Ce n’est pas pour eux seulement que je prie, mais encore pour ceux qui croiront en moi par leur parole » (Jn 17.20).

Le petit groupe des onze avait tellement besoin d’être gardé. Ils étaient si faibles et si vulnérables. Ils étaient sur le point de tout abandonner. Plus tard, Jésus va tous les ramener pour qu’ils gardent la foi. Durant leur ministère, ils feront fait face à tant d’opposition, des ennemis à l’extérieur, des conflits à l’intérieur, et le péché à l’intérieur d’eux-mêmes. Jésus ne sera plus là physiquement pour les garder. Comment pourront-ils se garder eux-mêmes? Impossible! Jésus le savait. D’où sa prière : « Père saint, garde-les en ton nom. » Une prière nécessaire! Pour eux et pour nous!

Si les apôtres ont eu besoin d’être gardés, à combien plus forte raison avons-nous besoin, nous aussi, d’être gardés. Cette prière de Jésus doit nous faire regarder à l’avenir avec lucidité. La réalité, c’est que nous sommes tellement faibles et vulnérables. Et les ennemis qui nous menacent sont tellement forts, bien plus forts que nous. À tel point que, chaque jour, nous risquons de nous détourner de Dieu. En fait, sans la protection divine, il est certain que nous aurions déjà perdu la foi depuis longtemps. La haine du monde contre l’Église est féroce; ne la prenons pas à la légère. Les ruses du diable sont trompeuses; ne les sous-estimons pas. La force de nos propres péchés peut détruire des vies entières; ne l’oublions pas. Qui peut tenir devant de tels dangers? Personne, si Dieu ne nous garde pas.

Mais soyons encouragés! Jésus a prié : « Père saint, garde-les en ton nom. » Sa prière a été exaucée dans la vie des apôtres! Elle sera exaucée dans nos vies! La façon d’être gardé a changé. Quand Jésus marchait sur cette terre, il était avec les siens pour les garder au nom du Père. Maintenant qu’il est au ciel, le Père garde les siens en son nom. Cela veut-il dire que Jésus ne fait plus rien pour nous garder? Pas du tout! Au contraire! Le Seigneur Jésus est toujours très actif à rassembler, protéger et maintenir son Église. C’est encore lui qui nous garde, mais de façon différente. Il nous garde à travers l’autorité que le Père lui a donnée. Le Père donne à son Fils la puissance de nous garder par sa Parole et par son Saint-Esprit! Soyons certains que Dieu répond à la prière de Jésus!

Alors, oui, nous allons tenir! Cette prière de Jésus nous donne une grande assurance. Elle nous garantit que tous ceux qui appartiennent à Jésus-Christ tiendront jusqu’à la fin. Si vous appartenez au Seigneur par la foi, vous allez persévérer jusqu’au bout, malgré tous les obstacles!

Peut-on perdre son salut, comme certains le croient? Pas du tout! Fondés sur la Parole de Dieu, nous affirmons que les croyants vont persévérer, non parce que nous sommes capables de persévérer dans la foi, mais parce que Dieu nous garde. Si vous êtes réellement croyants, si vous êtes régénérés, si vous avez la vraie foi, vous le serez demain et vous le serez toujours. Quand on a la foi, on ne la perd pas. Et si on la perd, c’est parce qu’on ne l’a jamais eue. Où se trouve notre confiance dans notre avenir? Elle se trouve dans la grâce de Dieu! Elle ne se trouve pas en nous-mêmes. On ne peut pas dire : « J’ai persévéré pendant tant d’années, je serai capable de persévérer le reste de ma vie. » On doit plutôt dire : « Je serai capable de persévérer grâce à la prière de Jésus. » Ne soyons pas inquiets! Nous serons gardés! Il a prié pour nous et il continue de prier pour nous!

Assurance n’est pas arrogance. Au contraire! Cette prière de Jésus doit nous garder dans l’humilité. Elle nous amène à donner gloire à Dieu. « Non pas à nous, Éternel, non pas à nous, mais à ton nom donne gloire, à cause de ta bienveillance, à cause de ta fidélité! » (Ps 115.1).

Pourquoi Jésus prie-t-il de cette façon? Il aurait pu prier autrement. Par exemple : « Donne-leur la force et la grâce pour qu’ils puissent persévérer. » Mais non. Il demande : « Garde-les en ton nom. » Pourquoi prier de cette façon? Le nom de Dieu révèle son caractère. Ça implique de vivre en communion avec lui. Le nom du Père nous est révélé par le Fils qui nous donne accès au Père, mais il faut du temps pour le connaître. C’est dans une communion intime avec lui que nous pouvons le connaître de mieux en mieux. Dieu ne fait pas que nous garder, il nous garde à travers la dynamique de cette communion. Il nous garde par le ministère de la Parole, pour que nous gardions sa Parole dans nos cœurs. D’où la grande importance du ministère de la Parole. La prédication est le moyen par excellence que l’Esprit de Dieu utilise pour nous garder en Jésus-Christ. Puisqu’il nous garde, gardons sa Parole, gardons ses promesses et ses commandements, vivons en communion avec lui chaque jour de nos vies, jusqu’au jour où le fruit parviendra à pleine maturité lors de la grande récolte finale.

Le bon Berger a dit :

« Mes brebis entendent ma voix. Moi, je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle, et personne ne les arrachera de ma main. Mon Père qui me les a donnés est plus grand que tous; et personne ne peut les arracher de la main du Père » (Jn 10.27-29).

Beaucoup d’ennemis sont contre nous, mais « si Dieu est pour nous, qui sera contre nous? » (Rm 8.31). Rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu en Jésus-Christ, notre Seigneur. Amen.