Le Catéchisme de Heidelberg - Un outil toujours précieux après 450 ans
Le Catéchisme de Heidelberg - Un outil toujours précieux après 450 ans
Note de la rédaction
Nous publions cet article à l’occasion du 450e anniversaire de la parution du Catéchisme de Heidelberg, le 19 janvier 1563, à Heidelberg, en Allemagne. L’article provient d’un tout nouveau site Web entièrement consacré au Catéchisme de Heidelberg qui vient de voir le jour à l’adresse suivante : www.heidelberg-catechism.com/fr/. Nous vous invitons à consulter ce site Web qui contient de nombreuses ressources en diverses langues sur ce Catéchisme, dont une section en français.
- L’Église a toujours besoin de s’améliorer
- Les jeunes sont l’avenir de l’Église
- Les pasteurs ne sont pas toujours cohérents entre eux
- Les croyants curieux s’enlisent parfois dans des questions non pertinentes
- Il est souvent plus difficile que l’on pense de repérer des hérésies
1. Le mot lui-même⤒🔗
Si le mot catéchisme vous paraît obscur, ne soyez pas trop surpris. Il n’est plus utilisé aussi souvent aujourd’hui qu’il l’a été dans le passé. Ce n’est toutefois pas un mot compliqué. Son origine vient d’un mot grec (« katéchéo ») qui signifie tout simplement enseigner, plus particulièrement lorsque l’enseignant parle en face à face avec les étudiants.
C’est aussi un mot qui se trouve dans la Bible, même si nous ne le remarquons pas dans les traductions françaises, car elles n’utilisent pas le nom catéchisme ou le verbe catéchiser. Cependant, le mot grec original se retrouve dans Luc 1.4, par exemple, où l’évangéliste explique qu’il a écrit « d’une manière suivie, excellent Théophile, afin que tu reconnaisses la certitude des enseignements que tu as reçus ». Théophile avait vraisemblablement entendu parler du salut en Jésus-Christ à travers l’écoute de la prédication ou à travers une autre forme d’instruction orale. Maintenant, Luc, inspiré par l’Esprit Saint, donne un compte rendu écrit sur qui est Jésus et sur ce qu’il a fait. D’autres versets de la Bible utilisent le verbe catéchiser, notamment Actes 18.24-25 et Galates 6.6. Chaque fois, le mot est traduit par enseigner ou instruire.
2. La structure de base←⤒🔗
Un catéchisme est donc un outil pédagogique particulièrement adapté à l’enseignement oral. Ceci explique pourquoi le Catéchisme de Heidelberg ainsi que d’autres catéchismes sont présentés sous forme de questions et réponses. Quand nous en faisons la lecture, c’est comme si nous étions dans la salle de classe, l’enseignant posant les questions et les étudiants donnant les réponses. De plus, les réponses du Catéchisme sont généralement assez courtes et bien structurées. Certaines d’entre elles ont même un rythme ou un style poétique. Tout cela contribue à faire du Catéchisme un outil mémorable et utile pour enseigner aux gens les vérités fondamentales du salut en Jésus-Christ. Le Catéchisme contient 129 questions et réponses réparties dans 52 sections appelées dimanches.
Après le premier dimanche, qui sert d’introduction et qui a pour thème principal l’assurance ou le réconfort, le Catéchisme de Heidelberg est divisé en trois parties principales :
- Notre péché et notre misère (2e au 4e dimanche).
- Notre délivrance du péché (5e au 31e dimanche).
- Notre gratitude envers Dieu pour cette délivrance (32e au 52e dimanche).
Du 8e au 22e dimanche, la seconde partie du Catéchisme contient une longue explication du Symbole des apôtres, l’un des credo œcuméniques les plus largement utilisés. La troisième partie donne des enseignements détaillés sur les dix commandements (34e au 44e dimanche) et sur le Notre Père (46e au 52e dimanche).
3. La Bible et le Catéchisme←⤒🔗
En même temps, le Catéchisme ne remplace pas les Écritures. Il a pour but de nous aider à approfondir la Parole de Dieu et non pas de nous en éloigner. C’est la raison pour laquelle chaque réponse contient une liste de références bibliques à l’appui. Même si chaque liste est sélective, elle nous donne une idée des passages bibliques résumés dans chaque réponse du Catéchisme. La vue d’ensemble rapide que le Catéchisme nous procure nous permet de partir à la découverte du trésor de l’enseignement des Écritures sur de nombreux sujets différents — de la foi (7e dimanche) à la résurrection d’entre les morts (22e dimanche) et bien d’autres sujets encore.
Le Catéchisme de Heidelberg a été publié dans un territoire allemand appelé le Palatinat le 19 janvier 1563. Ses deux principaux auteurs sont Zacharius Ursinus et Caspar Olevianus. Cependant, c’est un dirigeant du gouvernement, le prince-électeur Frédéric III, qui a mis en œuvre l’ensemble du projet. Il est possible d’en savoir davantage sur les circonstances qui ont mené à la publication du Catéchisme en consultant la section sur son histoire à l’adresse suivante : http://www.heidelberg-catechism.com/fr/history/.
Ce même homme, le prince-électeur Frédéric III, a écrit une préface à la première édition du Catéchisme. Cette préface nous donne une bonne idée des raisons pour lesquelles le Catéchisme de Heidelberg a été écrit. Fait intéressant, la plupart de ses motivations sont encore tout à fait pertinentes aujourd’hui. Voici un résumé des principales raisons mentionnées par Frédéric III.
1. L’Église a toujours besoin de s’améliorer←⤒🔗
Frédéric III a reconnu avec gratitude que certains de ses prédécesseurs avaient travaillé fort en vue d’aider les gens à mieux comprendre la Bible et à la mettre en pratique dans leur vie quotidienne. Toutefois, comme le dit le dicton, on peut toujours faire mieux. Cependant, la Bible est un gros livre contenant beaucoup de vérités, dont certaines sont révélées dans des écrits historiques, d’autres dans des textes poétiques et d’autres encore dans des visions. Il est parfois difficile de comprendre la place de tous ces détails dans un même ensemble cohérent. Si l’on ne saisit pas la vue d’ensemble, comment pourra-t-on comprendre les détails et les appliquer dans sa vie quotidienne? C’est précisément dans cet aspect que le Catéchisme s’avère une aide précieuse pour l’Église. Il présente cette vue d’ensemble sous forme d’un guide facile à comprendre et montre aux chrétiens comment mettre la Bible en pratique dans tous les petits détails de la vie quotidienne.
2. Les jeunes sont l’avenir de l’Église←⤒🔗
Qu’ils aient vécu au 16e siècle ou qu’ils soient assis en ce moment dans notre salle familiale, les enfants demeurent des enfants et les adolescents demeurent des adolescents. Par nature, ils ne sont pas nécessairement enclins à se fier à la Parole de Dieu et à la lire du début à la fin. En même temps, s’ils n’apprennent pas à bien connaître l’Évangile du salut, l’avenir de l’Église risque d’être plutôt sombre, n’est-ce pas? Le Catéchisme vise particulièrement la jeunesse. Il est formulé de manière à être accessible aux jeunes. Il pose des questions pour lesquelles ils veulent des réponses. L’utilisation du Catéchisme auprès des jeunes de l’Église produira une abondante récolte de justice dans les générations à venir.
3. Les pasteurs ne sont pas toujours cohérents entre eux←⤒🔗
La plupart des prédicateurs sont des individus travaillants et sincères, dignes de notre respect (1 Tm 5.17). Ils font de leur mieux pour expliquer la Parole de Dieu à leur Église. Cependant, en toute franchise, chaque pasteur a ses doctrines préférées dont il aime beaucoup parler. Même si ce n’est pas intentionnel, il peut lui arriver de ne pas traiter de certaines doctrines. Par ailleurs, tel pasteur peut expliquer la signification de la mort du Christ d’une certaine façon, tandis que le pasteur de l’Église voisine le fait différemment. Parfois, les deux approches sont complémentaires, mais d’autres fois cela crée de la confusion. Il n’est pas nécessaire que les pasteurs soient en tout point identiques, mais la cohérence entre eux contribue beaucoup à solidifier l’Église. Le Catéchisme a été écrit pour encourager la prédication et l’enseignement systématiques et cohérents chez les pasteurs.
4.Les croyants curieux s’enlisent parfois dans des questions non pertinentes←⤒🔗
En général, la curiosité est une bonne chose. Nous apprenons en posant beaucoup de questions. Il y a cependant un revers à la médaille. Parfois, les chrétiens s’embrouillent à débattre des questions pour lesquelles il n’existe pas de réponses dans la Bible. Ou bien la question débattue est vraiment insignifiante dans le contexte global. Que faisait Dieu avant la création du monde? Les anges ont-ils deux ailes ou six ailes? Le Catéchisme nous enseigne à poser des questions vraiment importantes. En fait, bon nombre de questions posées dans le Catéchisme ont une signification non seulement pour la vie présente, mais également pour la vie éternelle. Apprendre à poser des questions vraiment utiles est une autre bonne raison d’utiliser le Catéchisme.
5. Il est souvent plus difficile que l’on pense de repérer des hérésies←⤒🔗
De nombreux hérétiques semblent étonnamment orthodoxes. Ils parlent de Dieu le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Ils proclament la mort du Christ sur la croix et appellent les gens à mettre leur confiance dans le Fils éternel de Dieu. Nous sommes toutefois appelés, comme les Béréens (Ac 17.11), à évaluer l’enseignement de chacun à la norme inspirée de la sainte Parole de Dieu. Mais qui a le temps de le faire systématiquement? Qui a suffisamment de connaissances de la Bible pour discerner la vérité de l’erreur, efficacement et avec précision? Toute aide que nous pouvons obtenir pour repérer les hérésies est certainement la bienvenue. C’est là un autre avantage que le Catéchisme nous apporte. Il n’a pas peur de signaler les erreurs et de nous inciter à nous en éloigner, pour notre propre bien-être spirituel.
Ce sont là quelques-unes des principales raisons que l’électeur Frédéric III avait à cœur lorsqu’il a commandé la publication du Catéchisme de Heidelberg.
Comme vous pouvez voir, les raisons pour lesquelles Frédéric III désirait un catéchisme sont toujours d’actualité dans l’Église aujourd’hui. Si le peuple de Dieu avait besoin d’un résumé fidèle des Écritures au 16e siècle, nous en avons tout autant besoin au 21e et peut-être même encore davantage.
1. L’enseignement←⤒🔗
Tel que mentionné précédemment, le mot catéchisme signifie tout simplement enseignement. C’est donc sans surprise que le Catéchisme de Heidelberg a été utilisé à des fins éducatives depuis sa première publication.
L’enseignant est généralement le pasteur de l’Église locale. Non seulement celui-ci devrait-il bien connaître le contenu du Catéchisme, mais il devrait également être suffisamment versé dans les Écritures pour pouvoir démontrer aux étudiants comment le Catéchisme résume la Bible et comment il aide les gens à comprendre la Parole de Dieu. S’il n’y a pas de pasteur disponible pour enseigner le catéchisme, un ancien de l’Église ou une autre personne ayant le don d’enseignement peut aussi le faire.
Les étudiants sont, en premier lieu, les jeunes de l’Église. Les Églises ne commencent pas toutes l’instruction catéchétique au même âge, mais elles commencent fréquemment vers l’âge de 12 ou 13 ans. Habituellement, l’instruction catéchétique se poursuit jusqu’à l’âge de 17 ou 18 ans. Les années d’adolescence sont à bien des égards le meilleur moment pour donner le genre d’instruction spirituelle présentée dans le Catéchisme. C’est un temps de formation dans la vie où les jeunes commencent à se poser beaucoup de questions personnelles et doctrinales au sujet de leur foi. À travers l’instruction catéchétique, ils reçoivent, de manière systématique et assez complète, les réponses aux questions qu’ils se posent. Cinq ou six ans d’enseignement catéchétique donnent suffisamment de temps pour poser les fondements au cours des premières années et ensuite construire sur ce fondement à mesure que les étudiants acquièrent de la maturité.
Le site Web www.heidelberg-catechism.com/fr/ contient un bon nombre de ressources sur le Catéchisme de Heidelberg — articles, prédications, plans d’études et autres documents — où l’on peut trouver entre autres plusieurs ressources pédagogiques pour les enseignants ainsi que des fiches de travail pour les étudiants.
Le Catéchisme peut également être utilisé pour enseigner aux enfants plus jeunes préadolescents. Cet enseignement peut être donné par un pasteur, mais les parents ou d’autres enseignants peuvent tout autant le faire.
Le Catéchisme a également été utilisé avec beaucoup de succès auprès des nouveaux convertis, jeunes et moins jeunes, en vue de leur expliquer la joie du salut que nous avons en Jésus-Christ. Ceux qui n’ont pas grandi dans la foi chrétienne sont souvent étonnés de voir tout ce qu’il y a à apprendre au sujet de la Bible. Le Catéchisme explique les points principaux, étape par étape, de manière remarquable et dans un langage accessible.
2. La prédication←⤒🔗
Le fait que le Catéchisme soit divisé en 52 dimanches indique déjà qu’il n’est pas seulement utilisé dans une salle de classe, mais aussi dans les cultes d’adoration. En effet, dès sa première parution, l’idée était que les pasteurs utilisent le Catéchisme dans leur prédication, le plus souvent pendant le deuxième culte du dimanche (en après-midi ou en soirée). Idéalement, l’ensemble du Catéchisme peut être traité en l’espace d’un an : les 52 dimanches en 52 semaines. En pratique, il est difficile pour les pasteurs de compléter le Catéchisme en un an. Les vacances et d’autres événements spéciaux prolongent généralement de plusieurs mois la durée du programme de prédication sur le Catéchisme.
Mis à part les questions de temps, la pratique de prêcher sur le Catéchisme comporte un certain nombre d’atouts appréciables. Tout d’abord, cette pratique force le prédicateur à expliquer tous les aspects majeurs de la doctrine et de la vie chrétienne. Il n’est pas question de contourner la question inconfortable du péché, puisque le 2e dimanche jusqu’au 4e dimanche traitent abondamment de ce sujet. Les questions se rapportant à notre façon de vivre, telles que nos paroles (36e dimanche), la famille (39e dimanche), la sexualité (41e dimanche) et la prière (45e au 52e dimanche) sont toutes là.
Deuxièmement, cette pratique permet au prédicateur de rassembler divers passages de l’Écriture sur un même sujet. Prêcher sur un passage particulier que l’on creuse en profondeur est excellent. Cependant, il est également nécessaire d’avoir des prédications qui montrent comment les divers passages de l’Écriture s’harmonisent entre eux et révèlent, par exemple, le plan de Dieu pour les croyants après cette vie. Prêcher sur le 22e dimanche permettra justement au pasteur de le faire.
Troisièmement, le Seigneur Jésus a parcouru toute la Galilée en prêchant et en enseignant (Mt 4.23; 11.1). Les deux sont inséparables, mais ils sont également distincts. La prédication appelle les gens à la foi en Jésus-Christ et les exhorte à mener une vie digne de la vocation à laquelle ils ont été appelés (Ép 4.1). L’enseignement vise davantage à aider les gens à grandir dans la connaissance du salut et à leur fournir un enseignement pratique sur la façon de porter du fruit en toute bonne œuvre (Col 1.10). Bien entendu, la prédication et l’enseignement se chevauchent. Toutefois, la pratique de prêcher sur le Catéchisme, avec son approche pédagogique consistant à établir les liens qui existent entre les différentes doctrines, permet de préserver une saine composante de l’enseignement dans la prédication.
Certains ont exprimé leur préoccupation selon laquelle les prédications sur le Catéchisme conduisent à prêcher la parole des hommes plutôt que la Parole de Dieu. Cependant, comme le démontrent les longues listes de références bibliques pour chaque réponse, le but principal du Catéchisme est d’amener les gens à une connaissance plus profonde de la Parole de Dieu, certainement pas de les en éloigner.
3. Autres utilisations←⤒🔗
Le Catéchisme est écrit dans un style chaleureux, pieux et personnel. Il peut facilement servir de guide pour le culte personnel du matin ou du soir. Les références bibliques peuvent vous aider à méditer sur les passages des Écritures en lien avec un dimanche particulier.
Les groupes d’études bibliques peuvent également utiliser le Catéchisme sur une base hebdomadaire et se servir à bon escient des plans d’étude ou d’autres ressources sur ce site afin de guider et d’enrichir leurs discussions.