Cet article a pour sujet l'oeuvre d'illumination et de régénération du Saint-Esprit dans nos coeurs qui nous persuade de la vérité du message des Écritures et ouvre nos yeux pour que nous croyions en Jésus-Christ.

Source: Les solas de la Réforme (ÉK). 4 pages.

Par l'illumination du Saint-Esprit seulement

Continuant une série de messages sur les fondements de la foi chrétienne, intitulée Les solas de la Réforme nous examinons cette fois-ci le motif Par l’illumination du Saint-Esprit seulement qui s’articule sur les motifs que je vous ai présentés dans des articles précédents : Par l’Écriture seulement, par la foi seulement, par la grâce seulement, par Jésus-Christ seulement. Comme je l’ai déjà mentionné, ces motifs se complètent l’un l’autre, ils ne s’excluent pas mutuellement, bien au contraire.

Ce motif de l’illumination par le Saint-Esprit, témoigne de l’action de Dieu en notre for intérieur, qui nous persuade de la vérité de ce qu’il a révélé dans l’Écriture. Si nous parvenons à croire en l’Évangile, ce n’est pas par notre sagesse naturelle ou par nos intuitions raisonnées, mais par le travail à la fois mystérieux et puissant d’un agent divin, l’Esprit même de Dieu. Il nous convainc intérieurement, il brise notre résistance naturelle à l’appel divin. Comme l’écrit l’apôtre Paul aux Corinthiens, au quatrième chapitre de la seconde lettre :

« En effet, le même Dieu qui, un jour, a dit : Que la lumière brille du sein des ténèbres, a lui-même brillé dans notre cœur pour y faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu qui rayonne du visage de Jésus-Christ » (2 Co 4.6).

Au huitième chapitre de sa lettre aux Romains, le même apôtre Paul parle spécifiquement du travail du Saint-Esprit dans la vie des croyants : « Ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu », dit-il. Et il ajoute :

« En effet, vous n’avez pas reçu un Esprit qui fait de vous des esclaves et vous ramène à la crainte : non, vous avez reçu l’Esprit qui fait de vous des fils adoptifs de Dieu. Car c’est par cet Esprit que nous crions : Abba, c’est-à-dire Père! L’Esprit Saint lui-même témoigne à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Et puisque nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : héritiers de Dieu, et donc cohéritiers du Christ, puisque nous souffrons avec lui pour avoir part à sa gloire » (Rm 8.14-17).

L’action du Saint-Esprit consiste à rendre vivante la présence du Christ, les fruits de son œuvre, en nous. Il rappelle constamment aux croyants ce que Dieu a fait pour eux en envoyant son Fils bien-aimé sur terre pour leur procurer un salut autrement impossible à mettre en œuvre. Jésus le déclarait à ses disciples lors du repas de Pâques pris avec eux juste avant son arrestation. Il dit en effet ceci dans l’Évangile selon Jean, au chapitre 14 :

« Si vous m’aimez, vous suivrez mes enseignements. Et moi, je demanderai au Père de vous donner un autre Défenseur de sa cause, afin qu’il reste pour toujours avec vous : c’est l’Esprit de vérité, celui que le monde est incapable de recevoir parce qu’il ne le voit pas et ne le connaît pas. Quant à vous, vous le connaissez, car il demeure auprès de vous, et il sera en vous » (Jn 14.15-17).

Le Saint-Esprit rend la vision de ces choses claires, par le regard de la foi. Ce que les incroyants refusent de voir ou d’accepter, il le rend évident. Il ouvre les yeux qui autrement resteraient aveugles et il leur accorde ce regard de la foi qui fait saisir des réalités autrement insaisissables.

L’Esprit Saint de Dieu a inspiré les auteurs humains des Écritures saintes, chacun dans sa situation et sa vocation particulière. Derrière tous ces auteurs humains qui ont d’une manière ou d’une autre contribué à la rédaction d’une partie de la Bible, c’est le même Esprit qui en est l’auteur premier. C’est lui aussi, et lui seul, qui fait saisir au croyant l’unité du message et du plan de Dieu à travers l’Écriture sainte : il en révèle le mouvement, et le point focal, qui est Jésus-Christ. Sans l’action de régénération du Saint-Esprit dans le cœur humain, la Bible ne demeure qu’un recueil antique d’écrits sacrés, fort intéressants, certes, plein d’enseignements passionnants à étudier, mais qui ne s’occupent que des expériences religieuses d’hommes et de femmes appartenant au passé. On manquera totalement de saisir par la foi le message rédempteur de l’Évangile.

Par ailleurs, l’Esprit de Dieu met aussi en garde contre les faux enseignements, les fausses doctrines. C’est en cela qu’il est appelé par Jésus le Défenseur : Il défend la vérité en ce qui concerne la personne et l’œuvre de Jésus-Christ. L’apôtre Paul met en garde Timothée sur ce point, dans la première lettre qu’il lui adresse, au chapitre 4 :

« Cependant, l’Esprit déclare clairement que, dans les derniers temps, plusieurs se détourneront de la foi parce qu’ils s’attacheront à des esprits trompeurs et à des enseignements inspirés par des démons. Ils seront séduits par l’hypocrisie de prédicateurs de mensonges dont la conscience est comme marquée au fer rouge » (1 Tm 4.1-2).

Ces paroles de Paul rejoignent ce que disait Jésus à ses disciples au sujet du Saint-Esprit, au cours du repas de Pâques (on trouve ces paroles au chapitre seize de l’évangile selon Jean) :

« En effet si je ne m’en vais pas, le Défenseur ne viendra pas à vous. Mais si je m’en vais, alors je vous l’enverrai. Et quand il sera venu, il prouvera au monde qu’il s’égare au sujet du péché, de ce qui est juste et du jugement de Dieu : au sujet du péché, parce qu’il ne croit pas en moi; au sujet de ce qui est juste, parce que je m’en vais auprès du Père et que vous ne me verrez plus; et au sujet du jugement de Dieu, parce que le dominateur de ce monde est d’ores et déjà condamné. […] Quand l’Esprit de vérité sera venu, il vous conduira dans la vérité tout entière, car il ne parlera pas de lui-même, mais tout ce qu’il aura entendu, il le dira et il vous annoncera les choses à venir. Il manifestera ma gloire, car il puisera dans ce qui est à moi et vous l’annoncera. Tout ce que le Père possède m’appartient à moi aussi : voilà pourquoi je vous dis qu’il puisera dans ce qui est à moi et vous l’annoncera » (Jn 16.7-15).

Par l’illumination du Saint-Esprit seulement : l’Église universelle a bien compris ce motif lorsqu’elle a formulé la confession suivante au sujet du Saint-Esprit lors du Concile de Constantinople qui s’est tenu en l’an 381 après Jésus-Christ :

« Nous croyons en l’Esprit Saint, qui règne et donne la vie, qui procède du Père et du Fils [en fait, les mots “et du Fils” ont été rajoutés plus tard], qui a parlé par les prophètes, qui avec le Père et le Fils est adoré et glorifié. »

Notez en particulier l’expression : « qui donne la vie » ou « qui vivifie ». Sans le Saint-Esprit qui rend spirituellement vivant ce qui auparavant était mort, il n’y a pas d’accès au salut. Notez aussi, dans cette confession de foi universelle, le rapport entre cette œuvre de vivification et le fait que le Saint-Esprit a parlé par les prophètes, c’est-à-dire dans l’Écriture sainte. On ne peut séparer l’Esprit Saint du Père et du Fils, mais on ne peut pas non plus séparer celui qui a inspiré les paroles de l’Écriture sainte de l’œuvre de régénération qu’il accomplit dans le cœur des hommes. Dans l’œuvre divine, tout se tient, tout est coordonné.

Ceci est naturellement essentiel à saisir, sous peine de tomber dans une fausse conception sur l’œuvre et l’action du Saint-Esprit, consistant à penser qu’il agit différemment ou qu’il annonce quelque chose de différent de ce que l’on trouve dans l’Écriture qu’il a inspirée. Or, Jésus a bien dit à ses disciples que le Saint-Esprit leur rappellerait tout ce que lui, Jésus, leur a enseigné. Reprenons les paroles de Jésus à ses disciples dans l’Évangile de Jean au chapitre 14 :

« Je vous dis tout cela pendant que je suis encore avec vous. Mais le Défenseur, le Saint-Esprit que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses et vous rappellera tout ce que je vous ai dit moi-même » (Jn 14.25-26).

Il ne s’agit donc pas pour nous aujourd’hui d’imaginer un Esprit divin qui contredit dans son action le message qu’il a rappelé aux disciples après le départ de Jésus. Il les conduit au contraire dans toute la vérité enseignée par le Christ à ses disciples. On n’a pas à s’attendre dans notre vie à des manifestations extraordinaires, voire extravagantes, sous l’action de l’Esprit de Dieu, mais plutôt à son action illuminatrice en notre for intérieur : cette action nous conduit à saisir avec toujours plus d’acuité l’étendue et la profondeur des promesses de salut de Dieu en Jésus-Christ et à y trouver notre consolation au milieu de toutes sortes d’afflictions et d’épreuves. Le Saint-Esprit qui vivifie et qui a parlé par les prophètes ouvre notre cœur et notre langue pour proclamer sans peur la grandeur et la richesse de la bonté de Dieu, sa miséricorde.

L’action conjuguée du Père, du Fils et du Saint-Esprit dans la vie du croyant, vie animée par les cinq motifs que nous avons examinés ensemble jusqu’à présent (par l’Écriture seulement, par la foi seulement, par la grâce seulement, par Jésus-Christ seulement, par l’illumination du Saint-Esprit seulement), conduit les croyants à vivre une vie avant tout orientée, tendue vers la gloire de Dieu : À Dieu seul la gloire! C’est donc ce motif que je vous propose d’examiner ensemble dans un prochain article. Avec lui, je conclurai cette série consacrée aux fondements de la foi chrétienne.