Cette prédication sur Marc 14.45 a pour sujet la solitude de Jésus qui a subi la trahison d'un ami par le baiser de Judas pour que jamais nous ne soyons seuls.

Source: Homme de douleur - La passion du Christ. 6 pages.

Marc 14 - Le baiser de Judas

« Aussitôt, comme il parlait encore, survint Judas, l’un des douze, et avec lui une foule armée d’épées et de bâtons, envoyée par les principaux sacrificateurs, les scribes et les anciens. Celui qui le livrait leur avait donné un signal : Celui à qui je donnerai un baiser, c’est lui; saisissez-le et emmenez-le sous bonne garde. Aussitôt arrivé, il s’approcha de Jésus en disant : Rabbi! Et il l’embrassa. Alors ces gens portèrent les mains sur Jésus et le saisirent. Un de ceux qui étaient là tira l’épée, frappa le serviteur du souverain sacrificateur et lui emporta l’oreille. Jésus prit la parole et leur dit : Vous êtes venus comme après un brigand, avec des épées et des bâtons, pour vous emparer de moi. J’étais tous les jours parmi vous, j’enseignais dans le temple, et vous ne vous êtes pas saisis de moi. Mais c’est afin que les Écritures soient accomplies. Alors tous l’abandonnèrent et prirent la fuite. Un jeune homme le suivait, vêtu seulement d’un drap. On se saisit de lui, mais il lâcha le drap et s’enfuit tout nu. »

Marc 14.43-52

« Au chef de chœur. Avec instruments à cordes. Poème de David. Dieu! prête l’oreille à ma prière, et ne te dérobe pas à ma supplication! Sois attentif à mon égard et réponds-moi! J’erre çà et là en soupirant et je m’agite, à cause de la voix de l’ennemi et en face de l’oppression du méchant; car ils font s’abattre sur moi le malheur, et avec colère ils m’accusent. Mon cœur tremble au-dedans de moi, et les terreurs de la mort tombent sur moi; la crainte et l’épouvante m’assaillent, et un frémissement m’enveloppe. Je dis : Qui me donnera des ailes comme à la colombe? Je m’envolerais et je trouverais une demeure. Voici : je fuirais bien loin, j’irais séjourner au désert. Je m’échapperais en toute hâte, plus rapide que le vent impétueux, que la tempête. Supprime, Seigneur, divise leurs langues! Car je vois dans la ville la violence et les querelles; elles en font jour et nuit le tour sur les murailles, l’injustice et l’iniquité sont au milieu d’elle; au milieu d’elle, il n’y a que ruines; la fraude et la ruse ne quittent pas ses places. Car ce n’est pas un ennemi qui me déshonore, je le supporterais; ce n’est pas celui qui me hait qui s’élève contre moi, je me cacherais de lui. C’est toi, un homme comme moi, mon confident, toi que je connais bien! Ensemble, nous vivions dans une douce intimité, nous allions avec la foule à la maison de Dieu! Que la mort les surprenne, qu’ils descendent vivants au séjour des morts! Car la méchanceté est sur leur passage, au milieu d’eux. Et moi, je crie à Dieu, et l’Éternel me sauvera. Le soir, le matin et à midi, je soupire et je gémis, et il a entendu ma voix. Par la paix, il a libéré ma vie de la guerre qu’ils me faisaient, lorsqu’en nombre ils se tenaient contre moi. Dieu entendra et les humiliera, lui qui depuis toujours siège sur son trône; car il n’y a point en eux de changement, ils ne craignent pas Dieu. Il porte les mains sur ceux qui étaient en paix avec lui, il profane son alliance; sa bouche est plus douce que la crème, mais la guerre est dans son cœur; ses paroles sont plus onctueuses que l’huile, mais ce sont des épées dégainées. Remets ton sort à l’Éternel, et il te soutiendra, il ne laissera jamais chanceler le juste. Et toi, Dieu, tu les feras descendre au fond du gouffre; les hommes de sang et de ruse n’atteindront pas la moitié de leurs jours; mais moi je me confie en toi. »

Psaume 55

Chers frères et sœurs en notre Seigneur Jésus,

Avez-vous déjà souffert de solitude? Dans ce monde déchiré, il nous arrive de nous sentir tout seuls. Même quand nous sommes mariés, quand nous avons des enfants, des parents ou des amis. Il peut même arriver de nous dire bonne nuit en embrassant notre femme, notre mari, nos enfants ou nos parents, et pourtant nous sentir très seuls. Et bien sûr, pour les personnes qui vivent seules, ce sentiment de solitude est d’autant plus marqué.

Nous n’aimons pas nous sentir seuls, être toujours seuls. Nous souhaitons recevoir de la considération, de l’affection. Nous sommes faits pour vivre en relation.

Jésus a goûté la solitude. Il était tout seul. Il y avait beaucoup de gens autour de lui, c’est vrai. Même dans ses pires souffrances, et même la veille de sa mort, il n’était pas tout seul. Il était entouré. Un de ses proches compagnons est même venu l’embrasser. Pourtant, Jésus était seul, terriblement seul. Le baiser qu’il a reçu n’avait rien d’une marque d’affection; c’était une marque de trahison. Il a souffert la solitude pour que jamais nous ne soyons seuls. Il a été froidement embrassé par un traître pour que nous soyons entourés des plus belles marques d’affection.

Pourquoi Judas a-t-il donné un baiser à Jésus? C’était le signal convenu. Notre texte dit : « Celui qui le livrait leur avait donné un signal : Celui à qui je donnerai un baiser, c’est lui; saisissez-le et emmenez-le sous bonne garde » (Mc 14.44). Les soldats ne connaissaient peut-être pas Jésus. En plus, c’était le soir, il faisait noir, il y avait plusieurs personnes dans le jardin. Les soldats avaient besoin d’un signe pour arrêter la bonne personne. Mais pourquoi au juste un baiser? Pour identifier un suspect, ça semble un signal bien étrange. On aurait pu trouver autre chose. Le pointer du doigt, se tenir à côté, lui donner un objet. Pourquoi un baiser?

Rien n’arrive par hasard, vous savez. La trahison de Jésus est un événement crucial dans l’histoire du salut. Judas et les soldats ont convenu d’un tel signal parce que Dieu, au ciel, le voulait ainsi. Mais pourquoi Dieu voulait-il un tel signal?

Ce n’est pas tellement dans nos habitudes chez nous de voir les hommes s’embrasser. Si jamais vous allez en France, messieurs, vous avez intérêt à vous préparer. Quand un barbu poilu vient vous embrasser, la première fois, c’est assez surprenant. Ça nous choque… Dans la culture au temps de Jésus, il était normal pour des hommes de s’embrasser. Quand le fils prodigue est revenu à la maison, son père courut vers lui et l’embrassa (Lc 15.20). Quand Paul fit ses adieux aux anciens d’Éphèse, ils se jetèrent tous à son cou et l’embrassèrent (Ac 20.37). C’était normal, dans cette culture, pour les pères d’embrasser leurs fils et pour les élèves d’embrasser leurs professeurs. Il n’y a rien de choquant en soi que Judas ait embrassé Jésus.

Dans l’Ancien Testament, embrasser quelqu’un n’avait pas de connotation sexuelle, sauf dans le Cantique des cantiques et dans un texte des Proverbes. Ailleurs, les baisers étaient une marque d’amitié, un signe de loyauté. Quand Jacob est arrivé chez son oncle, il a embrassé oncle Laban et cousine Rachel (Gn 29.11,13). Vingt ans plus tard, quand il est retourné en Canaan, Ésaü son frère s’est jeté à son cou, lui a donné un baiser, et les deux se sont mis à pleurer à chaudes larmes (Gn 33.4). Joseph s’est fait connaître à ses frères en Égypte, puis leur a donné un baiser plein d’affection (Gn 45.15). La Bible contient de nombreux exemples. Le baiser, dans la Bible, communique un sentiment d’amitié, de loyauté, non seulement à l’intérieur d’une même famille, mais aussi entre amis. David et Jonathan étaient liés d’une amitié indéfectible. Quand David a dû fuir loin de Saül, il est allé trouver son meilleur ami, Jonathan, pour lui dire au revoir. Ils s’embrassèrent et pleurèrent (1 S 20.41).

Même des chefs d’armées se permettaient de le faire. Deux généraux, Joab et Amasa, se sont embrassés. Seulement, dans leur cas, l’amitié n’était pas au rendez-vous. Joab a commencé par lui demander : « Comment va la santé? », histoire de mettre l’autre en confiance. Puis, « Joab saisit la barbe d’Amasa pour l’embrasser » (2 S 20.9). Amasa pensait que c’était un geste d’amitié. Il ne s’est pas méfié. Joab, avec son épée dans l’autre main, lui transperça le ventre et Amasa mourut. Le baiser était compris comme un signe d’amitié. Joab s’en est servi pour tromper. « Les blessures d’un ami sont dignes de confiance. Les baisers d’un ennemi sont trompeurs » (Pr 27.6).

Le baiser de Judas n’était pas seulement un signal convenu, comme n’importe quel autre signal qui aurait pu convenir aux soldats. Nous ne savons pas quelle était l’intention de Judas. L’important c’est de voir comment Jésus l’a reçu. Il a reçu un signe qui avait normalement pour but de communiquer l’amitié, la loyauté, le lien d’affection. Judas a prétendu venir à lui comme ami. En réalité, il est venu lui planter un poignard dans le cœur. C’est révoltant, c’est diabolique. Et c’est bien pire que le coup d’épée de Joas. Amasa est mort tout de suite, un coup d’épée et c’était terminé. Il n’a pas longtemps souffert la tromperie. Jésus, lui, n’a pas été blessé physiquement par Judas, il n’a pas saigné, il n’a subi aucune égratignure physique. Mais, dans son cœur, il a souffert la blessure de la tromperie.

Jésus, profondément blessé par le baiser de Judas! Ce traître aurait dû aimer Jésus. C’était l’un des douze. Il a suivi le Seigneur pendant trois ans. Il a vu ses miracles. Il s’est occupé des finances de Jésus et du groupe des apôtres. Voici un ami qui a mangé avec lui et qui se retourne contre lui pour le livrer aux ennemis. Trompé, blessé. Ç’aurait été bien suffisant de le trahir à distance. Mais non, il s’est servi d’un symbole d’amitié bien connu. Il a mis ses lèvres sur les joues de Jésus pour le trahir. Oui, c’est blessant. Bien plus profond que l’arrestation aux mains des soldats. Une tromperie qui crève le cœur, bien plus douloureuse que la blessure d’Amasa qui s’est fait transpercer le ventre.

David, au Psaume 55, s’est plaint amèrement. Il a été trahi par son meilleur ami.

« Car ce n’est pas un ennemi qui me déshonore, je le supporterais; ce n’est pas celui qui me hait qui s’élève contre moi, je me cacherais de lui. C’est toi, un homme comme moi, mon confident, toi que je connais bien! Ensemble, nous vivions dans une douce intimité, nous allions avec la foule à la maison de Dieu! » (Ps 55.13-15).

Un ami, un frère dans la foi qui l’a trahi si cruellement! David continue :

« Sa bouche est plus douce que la crème, mais la guerre est dans son cœur; ses paroles sont plus onctueuses que l’huile, mais ce sont des épées dégainées » (Ps 55.22).

Et comment David a-t-il réagi à tout cela? Voici comment il a exprimé sa souffrance :

« Mon cœur tremble au-dedans de moi, et les terreurs de la mort tombent sur moi; la crainte et l’épouvante m’assaillent, et un frémissement m’enveloppe » (Ps 55.5-6).

Si David a ressenti tellement de douleur, combien plus encore Jésus quand Judas est venu l’embrasser!

Le Fils de Dieu savait que rien n’arrive par hasard. La trahison de Judas fait partie du plan de Dieu. Quelques heures auparavant, Jésus a pris la peine d’avertir ses disciples : « En vérité, en vérité, je vous le dis, l’un de vous me livrera » (Jn 13.21). Ensuite, il a dit à Judas : « Ce que tu fais, fais-le vite » (Jn 13.27). Jésus a poussé Judas, parce qu’il connaissait la volonté du Père. Il connaissait la prophétie d’Ésaïe : « Méprisé et abandonné des hommes » (És 53.3). Avec le baiser de Judas, Dieu a justement fait en sorte que son Fils soit « méprisé et abandonné des hommes ».

Mais Jésus n’était pas encore complètement tout seul. Il n’était pas seul physiquement. Ses disciples, ses amis étaient encore avec lui. Il y en a même un qui a pris sa défense. L’épée à la main, il a frappé le serviteur du sacrificateur et lui a coupé l’oreille. Mais cet ami n’avait rien compris. Jésus n’avait pas besoin d’un soldat pour le défendre. Il avait sous ses ordres des milliers d’anges qui auraient pu venir à l’instant même le protéger. Matthieu rapporte cette parole de Jésus : « Pierre, remets ton épée à sa place » (Mt 26.52), et Jésus guérit l’oreille du serviteur. C’est à n’y rien comprendre. Jésus ne s’est pas défendu. En plus, il a guéri un ennemi. Et quelle fut la réaction des disciples? « Alors tous l’abandonnèrent et prirent la fuite » (Mc 14.50). Quand ont-ils pris la fuite? Est-ce quand les soldats sont arrivés? Non. Les disciples n’avaient pas peur des soldats, Pierre, avec son épée, était très brave. Non, ils abandonnèrent Jésus quand il leur dit : « Mais cela arrive pour que les Écritures s’accomplissent » (Mc 14.49). C’était dans le plan de Dieu. Jésus le savait et l’acceptait. Et les disciples n’ont rien compris. Ils étaient désespérés, non pas des soldats, non pas des ennemis, mais de Jésus lui-même. C’est le miracle de Jésus et la parole de Jésus qui leur a fait prendre la fuite. Ils ne pouvaient pas comprendre. C’en était trop. Pourquoi l’arrestation? Pourquoi la croix? Jésus était incompris. Il a souffert seul. Il a dû souffrir seul, comme sacrifice expiatoire. Abandonné par Judas, abandonné par ses disciples, abandonné par son Père. Jésus tout seul.

David avait été rejeté par son meilleur ami. Sa réaction? Blessé, terrifié, tout tremblant. En même temps, l’Esprit Saint l’a guidé. David est venu présenter sa solitude au Seigneur. Il a répandu sa douleur devant son Dieu. « Moi, j’appelle Dieu au secours, et lui, le Seigneur, me sauvera » (Ps 55.17). « Décharge-toi de ton souci sur le Seigneur; il te maintiendra debout, il ne laissera pas toujours le fidèle chanceler » (Ps 55.23). Mais Jésus, lui, a-t-il prié son Père de cette façon? A-t-il pu trouver du réconfort dans sa douleur? A-t-il même eu confiance que Dieu l’entende? Non. Voici tout ce qu’il a dit : « Mais cela arrive pour que les Écritures s’accomplissent » (Mc 14.49). Trompé, trahi, arrêté : c’était dans le plan de Dieu. Aucune prière. C’était inutile. Dieu n’aurait pas entendu. Abandonné. Tout seul. Dieu l’a voulu. Dieu lui-même l’abandonnait. Pourquoi? Parce que « l’Éternel a fait retomber sur lui la faute de nous tous » (És 53.6). « Il a plu à l’Éternel de le briser par la souffrance, […] livré en sacrifice de culpabilité » (És 53.10).

Le baiser de Judas n’avait rien de plaisant. Mais c’était juste un début. Le début d’une grande solitude. Les choses allaient seulement empirer pour le Fils de Dieu. Les dirigeants l’accuseront faussement. On crachera sur lui, on se moquera de lui, on le frappera. Pierre le reniera trois fois. La foule criera : « Crucifie-le. » Le gouverneur romain, responsable de la justice, s’en lavera les mains. Sur la croix, Dieu lui-même se détournera complètement. Trois heures de noirceur sur toute la terre. Et dans tout cela, dans toute sa solitude, pas une fois Jésus n’a prié son Père pour trouver du réconfort. La dernière fois qu’il a prié, c’est à Gethsémani, dans le jardin, pour trouver la force de faire sa volonté. Et la prochaine fois, c’est sur la croix, quand il criera : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? » (Mt 27.46). Le baiser de Judas : le début d’une immense solitude. Ce n’est qu’un début, mais un début qui blesse profondément et qui fait très mal.

Pourquoi? Pourquoi Jésus devait-il souffrir le rejet, la trahison, la solitude? C’est pour que nous ne soyons jamais rejetés. Pour que jamais nous n’ayons à goûter la solitude et la trahison. Jésus ne pouvait pas prier comme David et remettre son sort à l’Éternel, parce qu’il fallait d’abord qu’il mérite ce privilège. Comment David pouvait-il dire : « Ô Dieu, entends bien ma prière »? Comment David, dans son chagrin, pouvait-il être certain : « Dieu entendra »? Et nous, comment pouvons-nous avoir confiance que cette parole est bien vraie : « Décharge-toi de ton souci sur le Seigneur; il te maintiendra debout »? C’est parce qu’un autre, un jour, a été complètement abandonné, sans même aucun soutien d’en haut. Pourquoi le baiser de Judas? Parce que Dieu a puni Jésus à notre place. Nous méritons d’être abandonnés des hommes. Nous méritons d’être abandonnés de Dieu. C’est ce que nous méritons à cause de nos péchés, le rejet complet, la solitude la plus froide. Jésus l’a subi à notre place. Il a été blessé, trahi, rejeté, pour que jamais nous n’ayons à goûter de telles souffrances.

Il nous en a fait la promesse : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera; nous viendrons vers lui et nous ferons notre demeure chez lui » (Jn 14:23). Jésus parlait du Saint-Esprit qui allait être donné à la Pentecôte. Le Saint-Esprit vient vivre dans le cœur des enfants de Dieu, ceux pour qui Jésus est mort. Embrasser quelqu’un sur la joue est un beau signe d’amitié, de loyauté, d’unité, oui, bien sûr. Mais le Saint-Esprit qui vient demeurer chez nous, vivre dans nos cœurs est une marque d’amitié encore bien plus intime, une unité plus profonde, une loyauté indéfectible. Quand l’Esprit Saint vient faire sa demeure dans le cœur d’une personne, il est avec cette personne pour toujours. Il ne nous laissera jamais tout seuls. Il est vrai que, parfois, nous pouvons nous sentir très seuls. Et c’est lourd à porter. Quelqu’un peut même trahir notre confiance, un ami proche, un parent, un conjoint, un frère ou une sœur dans l’Église. Soyons toutefois certains que nous ne serons jamais seuls. Le Seigneur Jésus, par son Esprit, est venu faire sa demeure dans nos cœurs. Dieu ne trahira jamais sa Parole. Le Psaume 55 est vrai pour nous : « Décharge-toi de ton souci sur le Seigneur; il te maintiendra debout, il ne laissera pas toujours le fidèle chanceler » (Ps 55.23). Il sera toujours là pour entendre et pour sauver.

Jésus a scellé entre Dieu et nous la plus belle amitié. Cette amitié, il veut qu’elle s’exprime entre nous, parmi nous, dans son Église. « Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres » (Jn 13.34). Nous ne vivons pas cette belle amitié chacun dans son coin. Cette amitié n’existe pas seulement entre moi et mon Dieu. Il est intéressant que Paul termine quatre de ses lettres en disant : « Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser » (Rm 16.16; 1 Co 16.20; 2 Co 13.12; 1 Th 5.26). Cela ne veut pas dire qu’il faut toujours s’embrasser, mais cela veut certainement dire que nous devrions démontrer concrètement de l’amour et de l’affection. Amitié, loyauté, unité. Paul se souciait de la communion fraternelle dans les Églises. Dans le même contexte, il dit aux Corinthiens : « Au reste, frères, soyez dans la joie, tendez à la perfection, consolez-vous, ayez une même pensée, vivez en paix, et le Dieu d’amour et de paix sera avec vous » (2 Co 13.11). Nous formons ensemble un même corps. Nous devrions nous intéresser les uns aux autres, nous soucier les uns des autres, prendre soin les uns des autres. Ne jamais laisser un frère ou une sœur seul dans son coin.

Dans cette vie déchirée par le péché, il nous arrive encore de nous sentir tout seuls, rejetés ou même trahis par les autres. Nous pouvons même avoir l’impression que parfois Dieu nous abandonne. Ce qu’on ressent est bien réel, mais ce n’est pas le plus important. Jésus a reçu de Judas un baiser glacial pour que nous soyons entourés des plus belles marques d’affection. Même si des personnes me rejettent, Dieu ne va jamais me rejeter. Je peux compter sur lui et remettre mon sort à l’Éternel. Il m’a placé dans son Église pour contribuer à construire l’amitié fraternelle avec mes frères et sœurs. Et plus encore, j’ai la promesse qu’un jour Jésus reviendra. Dieu sera avec nous pour toujours et nous goûterons alors pleinement à toute la richesse de la communion fraternelle. Nous ne serons jamais tout seuls. Amen.