Cet article sur Matthieu 16.18 a pour sujet la promesse de Jésus qu'il bâtira son Église sur le fondement de l'Évangile. Cette promesse nous assure de la victoire sur Satan et donne confiance et courage pour l'avenir.

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Matthieu 16 - Je bâtirai mon Église

« Je bâtirai mon Église et les portes du séjour des morts ne prévaudront pas contre elle. »

Matthieu 16.18

  1. Le Bâtisseur
  2. Le bâtiment
  3. Les matériaux

Jésus a dit : « Je bâtirai mon Église et les portes du séjour des morts ne prévaudront pas contre elle » (Mt 16.18). Nous, chrétiens réformés, sommes certainement d’accord intellectuellement avec ces paroles. Après tout, nous croyons dans l’inerrance absolue des Écritures. Mais ne sommes-nous pas émotivement en lutte dans nos cœurs? Assurément, les pasteurs, les anciens, les diacres et les membres de l’Église sont souvent troublés. Il nous semble, souvent trop facilement, que ce soit le contraire qui correspond plutôt à la réalité. Le diable est en train de bâtir son royaume, tandis que l’Église chancelle. L’œuvre de Jésus semble traîner loin derrière l’œuvre du diable. Tout au long de l’histoire, on a l’impression que Jésus est perdant et que le diable est gagnant. Le mensonge du diable semble plus attirant que l’appel de l’Évangile.

Que se passe-t-il? En Occident, lieu de naissance de la Réforme, l’Église chrétienne devient certainement de plus en plus marginalisée. En Europe occidentale, l’Église est pratiquement morte. Les pays autour de la mer Méditerranée, lieu de naissance de l’Église apostolique, sont maintenant une terre d’accueil de l’islam et du judaïsme moderne.

Qu’en est-il de la grande promesse de notre Seigneur? Croyons-nous et tenons-nous à quelque chose qui n’est tout simplement pas réel? Le monde évangélique américain est en train de changer radicalement son message dans le but de le rendre plus attrayant. Et ça semble souvent fonctionner. Quant à nous, cherchons-nous simplement à nous accrocher avec obstination à un message ancien et à des façons de procéder désuètes?

1. Le Bâtisseur🔗

Ne laissez pas le désespoir vous envahir à cause de l’introduction plutôt sombre de cet article. Quand nous considérons qui est celui qui a prononcé les paroles majestueuses citées plus haut, le désespoir devrait immédiatement faire place à l’optimisme et à la confiance certaine. Il s’agit de nul autre que le Seigneur souverain de l’univers. Il a un jour prononcé ces paroles incroyables : « Que la lumière soit », et la lumière fut, comme nous pouvons le constater chaque matin quand nous nous levons. Celui qui bâtit son Église est le même que celui qui, à partir de rien, a bâti l’univers et qui nous a créés. Le psalmiste a dit : « Je te célèbre; car je suis une créature merveilleuse. Tes œuvres sont des merveilles, et mon âme le reconnaît bien » (Ps 139.14).

Tout au long de la Bible nous est révélée l’histoire de notre Dieu accomplissant avec précision tout ce qu’il dit. Il n’est comparable à aucun autre. Toute l’Écriture sainte est vérité, que les hommes l’acceptent ou non. La perception n’est pas équivalant à la réalité. La vérité n’est pas établie sur la base mathématique du nombre de gens qui croient ou qui rejettent quelque chose. Jésus lui-même a dit : « Ta parole est la vérité » (Jn 17.17). Et le chrétien répond : « Amen! »

Jésus est venu pour faire la volonté de son Père. Et la volonté du Père était que Jésus rachète son peuple, c’est-à-dire tous ceux que le Père lui a donnés (Jn 17.12).

Dès l’arrivée de Jésus dans le monde, le diable a cherché à le détruire. Lorsqu’Hérode a entendu parler de la venue d’un rival menaçant son trône, il a fait tuer les bébés garçons. Il en a tué plusieurs, mais il y en a un qu’il n’a pas réussi à tuer : Jésus. Quand Jésus a commencé son ministère public, le diable était là pour essayer de le dissuader de poursuivre sa mission en lui offrant le monde entier sans qu’il ait besoin d’aller à la croix. Jésus répondit : « Retire-toi, Satan. » Avant la naissance de Jésus, dans l’Ancien Testament, toutes les nations païennes se sont liguées contre la minuscule nation d’Israël, mais aucune d’entre elles n’a pu parvenir à ses fins haineuses, car le Sauveur devait naître dans ce peuple. Et il a réussi. Jésus est le seul entre tous qui n’ait jamais échoué, car le Fils de Dieu ne peut pas échouer.

2. Le bâtiment🔗

S’il y a un domaine où il n’a pas échoué, c’est bien dans l’accomplissement de sa promesse de bâtir son Église. Il l’a fait, il le fait encore et il continuera de le faire jusqu’à ce que tous ses élus sans exception soient rassemblés dans cette Église et que le nombre en soit complet.

L’Église est composée de ceux que Paul, dans ses épîtres, se plaît à appeler les « saints », ceux qui ont été appelés hors du monde. Ils appartiennent à Jésus-Christ, parce qu’il les a rachetés, qu’il a payé pour eux par son propre sang. « En lui, nous avons la rédemption par son sang, le pardon des péchés selon la richesse de sa grâce » (Ép 1.7). « Il est entré une fois pour toutes dans le sanctuaire, non avec le sang des boucs et des veaux, mais avec son propre sang. C’est ainsi qu’il nous a obtenu une rédemption éternelle » (Hé 9.12). Nous sommes pécheurs, mais ayant maintenant été rachetés par son sang, nous sommes appelés « saints ». Grâce époustouflante!

Jésus-Christ le Bâtisseur bâtit l’Église sur le plus solide des fondements afin que le bâtiment, l’Église, reste debout pour toujours.

« Ainsi donc, vous n’êtes plus des étrangers ni des gens de passage; mais vous êtes concitoyens des saints, membres de la famille de Dieu. Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre de l’angle » (Ép 2.19-20).

Ce bâtiment qu’est l’Église restera debout jusqu’à la fin des temps et continuera même d’exister dans la gloire, où « une grande foule de toute nation, de toutes tribus, de tous peuples et de toutes langues […] criera d’une voix forte : Le salut est à notre Dieu qui est assis sur le trône, et à l’Agneau » (Ap 7.9-10).

Il est important, surtout à notre époque, de ne pas oublier de quelle manière il s’y prend pour le faire. Aussi peu approprié et aussi fou que cela puisse paraître, l’Église est bâtie uniquement par la semence de l’Évangile. Elle est construite par le moyen de la prédication. Tout le Royaume de Jésus-Christ est établi de cette façon. Où la semence est-elle semée? Où germe-t-elle et grandit-elle? La réponse est étonnante pour tout chrétien. La semence de l’Évangile germe par le miracle de la grâce de Dieu, et cela, dans les terres les plus arides. Elle germe par la foi dans le sol de nos cœurs endurcis. Par l’Évangile, Jésus attendrit nos cœurs pécheurs endurcis et permet à la semence de cet Évangile de prendre racine comme une jeune pousse (Éz 11.19-20).

3. Les matériaux🔗

Ce qui est le plus étonnant, c’est que Jésus bâtit son Église avec les matériaux les plus inattendus et les moins prometteurs. Ce n’est pas comme cela que les hommes s’y prennent pour construire des bâtiments durables. Nous recherchons les matériaux de la meilleure qualité et ensuite nous construisons l’édifice. Autrement, l’édifice ne va pas durer. Mais pensez-y. D’après Paul en Romains 4, Dieu appela Abraham, un homme idolâtre qui vivait dans un pays païen, et il a fait de lui le père des croyants. De toute évidence, Jésus bâtit son Église par sa pure grâce souveraine, ce qui exclut l’utilisation de bons matériaux, car nous sommes tous pécheurs. Dieu a choisi Israël, la plus petite et la plus pauvre de toutes les nations (Dt 7.6-7).

La ville de Corinthe est un autre exemple. Corinthe était une ville très moderne, orgueilleuse, sûre d’elle-même, intellectuellement arrogante et tout à fait païenne. Mais Dieu, par l’apôtre Paul, a semé l’Évangile de sa grâce dans cette terre aride. Il y a bâti son Église comme une pousse fragile en grand danger d’être immédiatement étouffée par son environnement totalement impie (1 Co 1.2). Toutefois, malgré le danger, les gens de cette Église ont vécu comme des saints au milieu de tout ce paganisme.

Pensons au temps de la Réforme au seizième siècle. Le 31 octobre 1517, un moine allemand du nom de Martin Luther a placardé 95 thèses sur la porte de l’église de Wittenberg. Cet événement a déclenché une réforme qui s’est étendue dans tout le monde occidental et qui l’influence depuis plus de 500 ans. Luther, de manière remarquable, s’est appuyé sur la Parole de Dieu seule lorsqu’il a dû affronter les princes allemands et les évêques catholiques romains à la Diète de Worms, en avril 1521. Faisant face à une mort certaine, il a dit : « Me voici, que Dieu me vienne en aide! », car sa conscience était retenue captive par la Parole de Dieu.

Oui, Jésus bâtit son Église avec les matériaux les plus médiocres, des hommes, des femmes, des enfants de toutes nations qui sont pécheurs et qui, par nature, détestent Dieu et leur prochain. Il en fait des saints et construit son Église à travers eux.

Satan et ses légions se précipitent toujours, tel un ouragan, hors des portes de l’enfer pour s’attaquer à l’Église de Jésus-Christ, mais ces légions ne peuvent pas et ne vont pas prévaloir, car Jésus a dit : « Je bâtirai mon Église et les portes du séjour des morts ne prévaudront pas contre elle. »

Puissions-nous encore chanter avec joie et confiance :

Debout, sainte cohorte,
Soldats du Roi des rois!
Tenez d’une main forte
L’étendard de la croix.
Au sentier de la gloire,
Jésus-Christ nous conduit;
De victoire en victoire,
Il mène qui le suit. 

L’hymne de Luther est également toujours vrai et plein de force :

C’est un rempart que notre Dieu,
Une invincible armure,
Notre délivrance en tout lieu,
Notre défense sûre. […]
Seuls, nous bronchons à chaque pas,
Notre force est faiblesse;
Mais un héros dans les combats,
Pour nous lutte sans cesse.
Quel est ce défenseur?
C’est toi, divin Sauveur!
Dieu des armées tes tribus opprimées
Connaissent leur Libérateur. […]
Ta grâce est la plus forte
Et ton royaume est pour les tiens.

Chrétiens, prenez courage. Jésus bâtit son Église par la prédication de l’Évangile, qui est une folie pour les Grecs et une pierre d’achoppement pour les Juifs. Mais pour ceux qui sont appelés, aussi bien juifs que grecs, Jésus est la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu.

Ne commençons pas à penser que nous devrions changer notre message ou notre méthode pour bâtir l’Église, sans quoi nous risquons de bâtir une Église dans laquelle ne se trouvera plus aucun saint.