Cette prédication sur Matthieu 27.51 a pour sujet l'accès que Jésus nous a ouvert dans la présence de Dieu par son sacrifice symbolisé par le voile du temple déchiré en deux.

Source: Homme de douleur - La passion du Christ. 5 pages.

Matthieu 27 - Entrons par le voile déchiré

« Jésus poussa de nouveau un cri d’une voix forte et rendit l’esprit. Et voici : le voile du temple se déchira en deux du haut en bas, la terre trembla, les rochers se fendirent, les tombeaux s’ouvrirent, et les corps de plusieurs saints qui étaient décédés ressuscitèrent. Ils sortirent des tombeaux, entrèrent dans la ville sainte, après la résurrection de Jésus et apparurent à un grand nombre de personnes. »

Matthieu 27.50-54

Peuple du Seigneur,

Comment pouvons-nous nous présenter devant Dieu? Voilà la question la plus importante de notre vie. Comment oser venir en sa présence et nous tenir devant lui? Nous sommes souvent occupés par toutes sortes de questions : Comment puis-je affronter cette nouvelle journée? Comment obtenir ce que je veux? Comment gagner la faveur des autres? Comment résoudre tel problème? Comment m’occuper de ma famille? Mais au fond, la seule question qui compte vraiment est celle-ci : Comment puis-je me présenter devant Dieu? Mes péchés m’accusent. Les occupations quotidiennes remplissent mes pensées. Les épreuves viennent parfois me troubler ou ôter ma joie. Si seulement je pouvais venir dans la présence de Dieu et me tenir devant lui, alors tout irait bien.

Lorsque Jésus est mort sur la croix, il nous a ouvert la route vers le Père. Sa mort expiatoire nous donne un libre accès auprès du Père. L’épître aux Hébreux nous dit : « Nous avons l’assurance d’un libre accès au sanctuaire par le sang de Jésus. […] Approchons-nous donc d’un cœur sincère, avec une foi pleine et entière » (Hé 10.22). Et l’apôtre Paul ajoute : « nous avons par la foi en Jésus-Christ la liberté de nous approcher de Dieu avec confiance » (Ép 3.12). Nous pouvons nous approcher de lui non par nos œuvres ni par nous-mêmes, mais par le seul moyen donné par Dieu, par le sang et le sacrifice de son Fils.

Au moment où Jésus a rendu l’âme, plusieurs miracles se sont produits. Le premier d’entre eux est remarquable. « Le voile du temple se déchira en deux du haut en bas » (Mt 27.51). Nous avons ici un symbole. Dieu nous montre symboliquement que la mort de son Fils nous ouvre un libre accès auprès de lui. Nous pouvons maintenant nous approcher à travers le voile déchiré! Ma prière est que celui qui est mort à notre place nous donne aujourd’hui l’assurance d’entrer dans la présence même de Dieu. Ma prière est que l’Esprit de Dieu nous fasse entrer pour que nous ayons cette communion avec le Dieu éternel. Entrons par le voile déchiré!

1. Une grande catastrophe🔗

Les chefs des Juifs semblaient avoir gagné la partie. Ils ont réussi à suffisamment intimider le gouverneur romain pour que Jésus soit condamné à mort. Et là, finalement, Jésus est suspendu sur la croix, à Golgotha. Les Juifs peuvent célébrer leur victoire. Ils se moquent de Jésus : « Il a sauvé les autres et il ne peut se sauver lui-même! Il est roi d’Israël, qu’il descende de la croix; et nous croirons en lui » (Mt 27.42). Non, Jésus n’est pas descendu de la croix. Il aurait pu. Il en était capable, mais il y est resté de plein gré. Il a enduré trois heures de souffrance et de moquerie de la part des hommes. « Méprisé et abandonné des hommes », nous dit le prophète Ésaïe (És 53.3).

Quand le soleil s’est obscurci, il a enduré trois heures supplémentaires de souffrances et d’agonie. Des souffrances encore bien pires! Entre les mains du Dieu en colère. « Frappé par Dieu et humilié, […] transpercé à cause de nos crimes, écrasé à cause de nos fautes; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui » (És 53.4-5). Il a bu la coupe de la colère de Dieu que nous méritions. Il a bu cette coupe jusqu’à la dernière goutte. Et maintenant, il crie d’une voix forte et il rend l’esprit. Les dirigeants juifs pensaient bien s’être débarrassés de Jésus, mais à l’intérieur de la ville, une chose terrible se produit. « Le voile du temple se déchire en deux du haut en bas. » Quelle catastrophe pour les Juifs! Quel bonheur pour les croyants!

Mais quel est cet étrange phénomène? Le voile du temple, c’était le grand rideau qui séparait le lieu saint du lieu très saint (voir Ex 26.33). Le lieu très saint représentait la présence de Dieu. Autrefois, Dieu avait demandé à Moïse de fabriquer un voile pour le mettre dans la tente de la rencontre. Plus tard, Salomon en a mis un dans le temple de Jérusalem. Après l’exil, quand le temple a été reconstruit, il a fallu en fabriquer un autre. Moïse en a donné la description en Exode 26.31-33. C’était un voile magnifique. Un rideau en tissu de fin lin, décoré de violet, de pourpre et de rouge écarlate. Des artistes avaient dessiné des chérubins sur le voile. Ces dessins représentaient les anges qui protégeaient l’entrée du lieu très saint, comme des soldats bien armés. Cela nous fait penser aux vrais chérubins à l’est du jardin d’Eden, quand Adam et Ève ont été chassés à cause de leur péché. Dieu avait posté des chérubins puissants avec des épées qui tournoyaient pour bloquer l’accès à l’arbre de vie (Gn 3:24). Entrée interdite! Le salaire du péché, c’est la mort. L’arbre de vie n’était plus pour Adam et Ève et pour leurs descendants. De même, en Israël, il y avait une entrée interdite. Dieu était présent au milieu de son peuple, mais personne n’avait le droit d’entrer! Les chérubins dessinés sur le rideau étaient un signal d’avertissement. C’est là, dans le sanctuaire, dans le lieu très saint, où Dieu habitait symboliquement. C’était le lieu le plus saint de tout Israël. Le Dieu trois fois saint se tenait derrière le voile. Gardez vos distances! Que tous les païens s’éloignent!

Seul le peuple d’Israël pouvait entrer dans le temple. Et parmi tout Israël, seule la tribu de Lévi pouvait s’approcher du voile. Et parmi toute la tribu de Lévi, seul le grand-prêtre pouvait traverser le voile et entrer à l’intérieur. Et pendant toute son année de travail, le grand-prêtre pouvait entrer une seule fois, la journée la plus sainte de l’année, le jour des expiations. Et pas n’importe comment! Il fallait qu’il porte des vêtements spéciaux. Il devait faire des cérémonies spéciales avec du sang d’animaux. Il était obligé d’entrer avec de l’encens et faire l’aspersion du sang sur le propitiatoire, pour lui-même et pour tout le peuple. Le propitiatoire est le couvercle de l’arche de l’alliance qui contenait les tables de la loi. Le grand-prêtre entrait dans le sanctuaire et versait le sang sur le couvercle pour que Dieu soit apaisé, que Dieu voit son peuple d’un œil propice, favorable. Et tout ça, au milieu d’un nuage de fumée. Non, on n’entre pas comme on veut dans la présence de Dieu! « Le Saint-Esprit montrait par là que l’accès du Saint des saints n’était pas encore ouvert » (Hé 9.8). La route était fermée! Dieu avait placé de nombreux clignotants rouges pour indiquer clairement à son peuple : « Zone interdite! Ne pas franchir sous peine de mort! » Si quelqu’un osait entrer, il mourait. Qui peut oser venir en présence du Dieu saint? Qui peut se tenir devant lui et vivre? Dieu est un feu dévorant! Dieu est juste, nous sommes coupables. Dieu est pur, nous sommes sales. Dieu est saint, nous sommes pécheurs. Impossible de nous approcher de lui par nous-mêmes!

2. Un grand miracle🔗

Mais voyez le miracle! Le voile du temple s’est déchiré! Quel renversement! Quel symbole! Ce miracle est arrivé au moment même où Jésus donnait sa vie pour ses brebis. Le verset 51 nous dit : « Jésus poussa de nouveau un cri d’une voix forte et rendit l’esprit. » C’est précisément à cet instant, quand toutes ses souffrances prennent fin, que le voile se déchire en deux. Ce n’est sûrement pas une coïncidence! Jésus a crié sur la croix. Il a déjà crié d’une voix forte : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? » (Mt 27.46). Un cri d’agonie, abandonné à la colère de Dieu. Ensuite, il a dit : « Tout est accompli » (Jn 19.30). Un cri de victoire! Tout le travail qui était nécessaire pour expier nos péchés est achevé. Toutes les souffrances qu’il devait endurer pour satisfaire la justice de Dieu sont terminées. Puis Jésus crie une dernière fois : « Père, je remets mon esprit entre tes mains » (Lc 23.46). Un cri d’abandon confiant. Son travail est terminé. L’âme de Jésus monte en paix, directement au ciel, dans la présence de son Père. La communion est rétablie.

À l’instant même, le voile se déchire en deux! Un événement miraculeux. Non, ce n’est pas le tremblement de terre qui a provoqué la déchirure. C’est d’abord le voile qui s’est déchiré, et ensuite la terre qui a tremblé. Non, ce n’est pas un acte de vandalisme perpétré par la main des hommes. Le voile n’a pas été déchiré du bas vers le haut, mais du haut vers le bas. C’est Dieu qui l’a saisi avec ses mains, par le haut, pour le déchirer jusqu’en bas. Ce voile était solide, résistant, conçu pour durer pendant des siècles. Dieu l’a déchiré en un seul coup, au complet, en plein centre, une déchirure nette et décisive. Au moment précis où son Fils avait terminé ses souffrances et versé tout son sang. Le Père était pleinement satisfait du travail de son Fils! Jésus-Christ, notre Grand-Prêtre, a fait l’aspersion de son propre sang. Il a fait la propitiation, pour que Dieu nous soit propice, que nous ayons la paix avec Dieu.

« Voici comment l’amour de Dieu a été manifesté envers nous : Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde afin que nous vivions par lui. Et cet amour consiste non pas en ce que nous avons aimé Dieu, mais en ce qu’il nous a aimés et qu’il a envoyé son Fils comme victime propitiatoire pour nos péchés » (1 Jn 4.9-10).

Au ciel, Dieu était pleinement satisfait. Son Fils a été accueilli les bras grands ouverts. Sur la terre, Dieu a donné un signe à son peuple : le voile est déchiré! Un symbole frappant, concluant. À partir de maintenant, nous avons libre accès à Dieu par la mort de son Fils. Nous pouvons entrer sans crainte. La route est ouverte. La présence de Dieu n’est plus zone interdite. Jésus nous fait entrer dans la présence du Dieu saint, juste et pur. Le Saint-Esprit nous fait vivre en communion avec lui, dans la paix et dans la joie.

3. Un grand changement🔗

Le voile déchiré. Quel coup dur pour les lévites et les sacrificateurs! En un instant, les prêtres sont tombés en chômage. Ils étaient là qui se moquaient. Ils pensaient célébrer leur victoire. Et tout à coup, crac!, tout le système sacrificiel de l’Ancien Testament est aboli. Le temple, les sacrifices d’animaux, les cérémonies compliquées, tout ça est terminé. Le sacrifice de Jésus a tout accompli, une fois pour toutes. Le voile est déchiré, on peut entrer librement. Oui, quel coup dur pour les prêtres qui pensaient s’être débarrassés de Jésus. Mais quelle joie pour nous! Quelle bonne nouvelle! La porte est ouverte vers la présence de Dieu! L’épître aux Hébreux nous l’explique.

« Ainsi donc, frères, nous avons l’assurance d’un libre accès au sanctuaire par le sang de Jésus, accès que Jésus a inauguré pour nous comme un chemin nouveau et vivant au travers du voile, c’est-à-dire de sa chair. […] Approchons-nous donc d’un cœur sincère, avec une foi pleine et entière, le cœur purifié d’une mauvaise conscience et le corps lavé d’une eau pure » (Hé 10.19-22).

La route est ouverte vers le sanctuaire céleste.

Nous pouvons tous entrer dans le vrai temple, dans la présence même de Dieu. Nous pouvons entrer tous les jours, sans cérémonie, par le sang du Christ. Nous y entrons avec une foi pleine et entière, le cœur purifié d’une mauvaise conscience. Le Seigneur Jésus nous a ouvert « un chemin nouveau et vivant au travers du voile, c’est-à-dire de sa chair ». Ce voile, bien sûr, c’est le voile du temple. Mais d’après Hébreux 10, ce voile, c’est aussi la chair de Jésus. Le voile du temple est seulement un symbole. La vraie déchirure, il fallait qu’elle soit faite dans son corps, pour expier nos péchés. Il fallait que son corps soit déchiré pour nous ouvrir la route vers Dieu. Vendredi Saint, Dieu a ouvert cette route pour nous. La chair de son Fils a été meurtrie sur la croix. Son sang a été versé pour nos péchés. C’était la seule façon d’être lavés de toutes nos saletés. C’était la seule façon de pouvoir nous présenter devant Dieu et vivre!

Le voile n’a pas été plié soigneusement et bien rangé pour un usage ultérieur. Non! La main de Dieu l’a déchiré au complet pour qu’on ne puisse plus jamais l’utiliser. Nos péchés nous séparaient de Dieu, mais maintenant, il n’y a plus de séparation possible avec Dieu pour ceux qui sont unis à Jésus-Christ. « Qui nous séparera de l’amour de Christ? […] Rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu en Jésus-Christ notre Seigneur » (Rm 8.35,39). Nous avons pour toujours libre accès au trône de sa grâce.

Béni soit Dieu! « Nous avons maintenant l’assurance d’un libre accès au sanctuaire par le sang de Jésus » (Hé 10.19). Nous n’avons plus besoin de rester à distance. Nous avons l’assurance la plus grande qui soit! Pouvez-vous imaginer? Nous approcher du lieu très saint en toute confiance! Par le sang de Jésus. Par sa chair déchirée. Qu’il est bon de nous réjouir dans la présence bienfaisante et irrésistible de notre Dieu! Qu’il est bon de communier avec lui. Qu’il est bon de lui parler dans la prière. Cette communion bénie avec Dieu nous purifie, nous élève et nous fortifie.

Mais si nous restons à distance, à quoi pourrait bien nous servir le voile déchiré. Si nous n’avons pas l’assurance d’entrer dans sa présence, le voile déchiré ne nous sert de rien. Pourquoi rester à l’extérieur? Jésus nous fait entrer. Pourquoi hésiter? Profitons de cette grande liberté. Pourquoi craindre d’être déçus? Nous serons bien reçus! Nos prières seront certainement exaucées! Nos péchés confessés seront certainement pardonnés. Les désirs de nos cœurs seront certainement entendus. Nos larmes seront certainement recueillies. Nos soupirs seront certainement compris. Nos louanges monteront certainement au ciel et feront briller la gloire de Dieu sur la terre.

Ne craignons pas de nous approcher. Ce n’est plus zone interdite. Nous ne risquons pas de mourir, Jésus est mort à notre place. Il nous donne la vie éternelle. Les chérubins ne bloquent plus l’entrée du paradis. La porte est grande ouverte pour tous ceux qui empruntent le seul chemin qui est Jésus. Son sang précieux a ôté pour toujours tous nos péchés devant la face de Dieu. Ne craignons pas de l’importuner. Nous ne sommes plus des étrangers, nous sommes des gens de la maison. Nous sommes chez nous dans sa maison. Il nous y appelle. Il nous y invite chaque jour. « Approchez-vous », dit-il! Oui, approchons-nous! Entrons! Que l’Esprit de Dieu nous conduise par la main.

Approchons-nous d’un cœur sincère et confiant! Le Seigneur est ma joie! Demeurons avec lui. Il est notre Père. Réjouissons-nous en lui. Laissons-nous remplir de son amour. Soyons purifiés par sa sainteté. Réjouissons-nous en lui de plus en plus, jusqu’au jour glorieux où cette communion sera rendue parfaite. Ce jour-là, nous le verrons face à face. Nous entrerons pour toujours dans sa maison. « Nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est » (1 Jn 3:2). Nous entendrons du trône une voix forte qui dira : « Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes! Il habitera avec eux, ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux » (Ap 21.3). Amen.