Cet article sur la question 43 du Catéchisme de Heidelberg a pour sujet les bienfaits actuels de la mort de Jésus. Notre vieille nature a été mise à mort avec lui et nous pouvons maintenant nous offrir en sacrifice de reconnaissance.

Source: Certitude et réconfort. 5 pages.

Notre mort au péché et notre vie nouvelle

Quel profit nous revient-il encore du sacrifice du Christ et de sa mort sur la croix?

Que par sa puissance notre vieil homme est crucifié, mis à mort et enseveli avec lui1, afin que les mauvaises convoitises de la chair ne dominent plus en nous2, mais que nous nous offrions nous-mêmes à lui en sacrifice de reconnaissance3.

1. Rm 6.5-11; Col 2.11-12.
2. Rm 6.11-14.
3. Rm 12.1; 2 Co 5.15; Ép 5.1-2.

Catéchisme de Heidelberg, Q&R 43

  1. Notre vieille nature a été mise à mort
  2. Les mauvaises convoitises ne dominent plus sur nous
  3. Nous nous offrons en sacrifice de reconnaissance

Quelles sont les conséquences de la mort de Jésus? Quels bienfaits recevons-nous de sa victoire sur la mort? La question précédente du Catéchisme nous a présenté un grand bienfait de la mort de Jésus à recevoir à l’avenir : notre mort n’est pas une punition pour nos péchés, mais une mise à mort de nos péchés et une entrée dans la vie éternelle. C’est magnifique! Toutefois, cette bénédiction est seulement pour l’avenir. Qu’en est-il du présent? Qu’est-ce que la mort du Christ change à notre vie aujourd’hui? Sa mort comporte de grands bienfaits pour nous dès aujourd’hui! La vie nouvelle ne commence pas quand nous serons dans la nouvelle création ou au ciel au moment de notre mort. Elle commence déjà ici maintenant.

« Quel profit nous revient-il encore du sacrifice du Christ et de sa mort sur la croix? Que par sa puissance notre vieil homme est crucifié, mis à mort et enseveli avec lui, afin que les mauvaises convoitises de la chair ne dominent plus en nous, mais que nous nous offrions nous-mêmes à lui en sacrifice de reconnaissance » (Q&R 43).

Cette réponse nous indique trois bienfaits de la mort de Jésus que nous recevons aujourd’hui.

1. Notre vieille nature a été mise à mort🔗

Le premier bienfait, c’est que « par sa puissance notre vieil homme est crucifié, mis à mort et enseveli avec lui » (Q&R 43). Par la foi, nous sommes unis à Jésus-Christ et à son œuvre de salut. Ce ne sont pas les péchés de Jésus qui ont été cloués sur la croix, ce sont les nôtres. Ce n’est pas son ancienne nature qui a été crucifiée, c’est la nôtre. Jésus a pris notre vieille nature et l’a mise à mort avec lui de façon définitive. Comme le dit l’apôtre Paul :

« Nous savons que notre vieille nature a été crucifiée avec lui, afin que ce corps de péché soit réduit à l’impuissance et que nous ne soyons plus esclaves du péché » (Rm 6.6).

Que signifie que « par sa puissance notre vieil homme est crucifié, mis à mort et enseveli avec lui » (Q&R 43)? Cela veut-il dire que notre vieille nature n’existe plus et que nous ne péchons plus jamais? Nous savons bien, par expérience, que notre vieille nature semble bien vivante et très active.

Il existe depuis longtemps parmi les chrétiens un mouvement perfectionniste. Le perfectionnisme, c’est croire qu’un chrétien peut parvenir à une vie entièrement sanctifiée et sans péché dans cette vie. La Bible n’enseigne pas du tout que nous pouvons parvenir à la perfection ici-bas. Nous restons pécheurs toute notre vie et chaque jour nous luttons de bien des manières. En même temps, nous ne devons pas baser notre foi sur ce que nous voyons ou ressentons, mais plutôt sur ce que Dieu dit à notre sujet dans sa Parole.

Certains répliqueront peut-être que l’apôtre Jean déclare : « Quiconque est né de Dieu ne commet pas le péché, parce que la semence de Dieu demeure en lui et il ne peut pécher, puisqu’il est né de Dieu » (1 Jn 3.9). Toutefois, dans le contexte, il nous faut comprendre cette affirmation dans le sens que quiconque est né de Dieu ne vit pas dans le péché, ce n’est plus son mode de vie habituel. Le même apôtre a aussi dit au début de cette même lettre :

« Si nous disons que nous n’avons pas de péchés, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n’est pas en nous. […] Si nous disons que nous n’avons pas péché, nous le faisons menteur, et sa parole n’est pas en nous » (1 Jn 1.8,10).

La vie chrétienne normale consiste à confesser régulièrement nos péchés, avec la promesse que Dieu « est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute injustice » chaque fois que nous lui avouons nos fautes (1 Jn 1.9).

Comment Dieu nous voit-il? C’est cela qui est important et que nous devons croire. Les expressions utilisées dans la réponse du Catéchisme sont très fortes : « Notre vieil homme est crucifié, mis à mort et enseveli avec lui » (Q&R 43). Cette réponse se fonde sur Romains 6.6 : « Notre vieille nature a été crucifiée avec lui, afin que ce corps de péché soit réduit à l’impuissance et que nous ne soyons plus esclaves du péché. » Si nous croyons au Seigneur Jésus, nous ne pourrons plus vivre dans le péché comme auparavant. La vie nouvelle ne commence pas au ciel, elle commence dès à présent, sur cette terre. Pourquoi pouvons-nous dire cela? Parce que la puissance du Seigneur Jésus a crucifié notre vieille nature avec lui. C’est par sa puissance que nous pouvons vivre aujourd’hui. Remarquez qu’il n’est pas dit que nous avons crucifié notre vieille nature, mais que « notre vieille nature a été crucifiée avec lui ».

2. Les mauvaises convoitises ne dominent plus sur nous🔗

La mort de Jésus nous procure aujourd’hui un deuxième bienfait qui va de pair avec le premier. Notre mise à mort avec lui signifie que « les mauvaises convoitises de la chair ne dominent plus en nous » (Q&R 43). Tant que nous restons séparés de Dieu, nous sommes morts spirituellement et nous vivons uniquement selon les désirs de la chair qui dominent sur nous. C’est le péché qui règne en maître dans nos vies. Tout ce qui nous préoccupe, c’est la nourriture, l’argent, le plaisir, nos propres intérêts. Connaître Dieu et vouloir le servir ne nous intéresse pas. La mort de Jésus produit des changements radicaux et a pour conséquence la vie nouvelle.

Nos priorités ne sont plus les mêmes, notre façon de penser se transforme, notre façon de parler et d’agir devient différente. Quand notre vieille nature est crucifiée, la nouvelle nature naît à la vie nouvelle. Nous sommes renouvelés. Nous ne conformons plus notre vie à notre ancienne façon de vivre, nous sommes transformés par le Saint-Esprit. La Bible nous dit que nous sommes nés de nouveau, renouvelés, ressuscités spirituellement. « Il nous a sauvés […] par le bain de la régénération, le renouveau du Saint-Esprit » (Tt 3.5). « Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature » (2 Co 5.17). Nous pourrions aussi traduit « une nouvelle création »! Cette vie nouvelle que nous commençons à vivre est éternelle. Elle ne va jamais mourir. Loué soit Dieu de transformer nos vies et de faire de nous un peuple nouveau!

Qu’est-il arrivé quand Adam et Ève ont péché dans le paradis? Ils sont immédiatement morts spirituellement. C’est seulement plus tard qu’ils sont morts physiquement. Ils étaient coupables et méritaient la mort physique et la mort éternelle. Cependant, déjà dans leur vie sur terre, la puissance du péché était en action.

Par nature, nous sommes amis de Satan et esclaves du péché. Tout ce que nous sommes capables de faire, c’est de commettre ce qui est mal aux yeux de l’Éternel, ce qui offense Dieu et ce qui nous cause du tort et nous détruit. Dieu dans sa miséricorde a envoyé son Fils afin de payer pour nos péchés. Sa victoire nous délivre de la mort éternelle en enfer! Dès aujourd’hui, Dieu nous a libérés du pouvoir du diable et a fait de nous ses enfants. Nous avons déjà aujourd’hui la joie de la communion rétablie avec Dieu et la vie éternelle qui commence dès maintenant. Non seulement la croix du Christ enlève la culpabilité du péché, en plus elle détruit la puissance du péché dans nos vies. Un jour, c’est la réalité du péché qui sera complètement détruite.

Oui, c’est vrai, il reste encore bien des faiblesses et des péchés dans nos vies. Cette triste réalité ne va disparaître qu’à notre mort. Mais déjà, la puissance du Seigneur est active dans nos vies, « afin que ce corps de péché soit réduit à l’impuissance et que nous ne soyons plus esclaves du péché » (Rm 6.6). Les mauvaises convoitises ne peuvent plus dominer sur nous. Elles ne peuvent plus avoir le contrôle absolu. Nous ne sommes plus esclaves du péché. Nous pouvons désormais vivre par la puissance du Saint-Esprit. Nous avons été libérés par le Seigneur Jésus pour vivre à son service. Oui, Satan est encore puissant, notre chair pécheresse nous influence encore, le monde exerce une pression et cherche à combattre contre nous. Le combat est féroce et tout cela ne disparaîtra qu’à notre mort. C’est pourquoi nous devons veiller et prier sans cesse : « Ne nous soumets pas à la tentation, mais délivre-nous du malin » (Mt 6.13). « Que celui qui pense être debout prenne garde de tomber! » (1 Co 10.12).

Cependant, le monde, notre chair et le péché ne peuvent plus exercer un contrôle complet sur nous à cause de la mort de Jésus pour nous. Le Christ est notre Seigneur. Nous lui appartenons pour toujours, dans la vie comme dans la mort, et rien ne pourra nous séparer de son amour. Il a acquis notre salut pour toujours, il nous garde et nous protège. Il nous corrige comme un père. Il nous ramène quand nous nous éloignons. Il nous réconforte quand nous avons peur. Il nous relève quand nous tombons.

3. Nous nous offrons en sacrifice de reconnaissance🔗

La mort du Seigneur nous procure un autre bienfait durant cette vie présente. Elle nous amène à être reconnaissants. Considérons nos péchés, nos faiblesses et nos luttes, puis tournons les regards vers Jésus-Christ : nos cœurs seront remplis de gratitude! La puissance de Jésus dans nos vies nous amène à « nous offrir nous-mêmes à lui en sacrifice de reconnaissance » (Q&R 43). Désormais, notre but, c’est de l’honorer dans tout ce que nous faisons. Comment reconnaître que notre vieille nature a été crucifiée avec lui? Comment voyons-nous que la puissance du péché ne domine plus sur nous? C’est quand nous pouvons nous offrir à lui en sacrifice de reconnaissance. Le sacrifice de Jésus était un paiement. Notre sacrifice est une marque de reconnaissance.

La Parole de Dieu nous dit : « Que le péché ne règne donc pas dans votre corps mortel et n’obéissez pas à ses convoitises » (Rm 6.12). Le petit mot « donc » exprime la conclusion logique de la mort de Jésus. Sa mort signifie notre mort au péché. « Donc », « par conséquent », exprimons notre gratitude. De quelle manière? La suite nous l’indique :

« Ne livrez pas vos membres au péché, comme armes pour l’injustice, mais livrez-vous vous-mêmes à Dieu, comme des vivants revenus de la mort, et offrez à Dieu vos membres, comme armes pour la justice » (Rm 6.13).

Paul dit également un peu plus loin :

« Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable » (Rm 12.1).

De quelle manière nous offrons-nous comme sacrifice vivant de reconnaissance, saint et agréable à Dieu? Que faisons-nous avec notre corps, avec nos mains, nos yeux, nos pieds, nos organes sexuels? Ne vivons pas comme les enfants du diable, mais comme des enfants de Dieu. Employons-nous notre bouche pour maudire, pour dire des paroles blessantes, stupides, ou bien nous servons-nous de notre langue pour glorifier Dieu et édifier les autres? Portons-nous nos regards sur du matériel pornographique ou bien dirigeons-nous nos yeux vers ce qui glorifie le Seigneur? Nous servons-nous de nos mains pour notre propre intérêt ou pour travailler à l’avancement du Royaume de Dieu? Oui, la mort de Jésus comporte de grands bienfaits pour nous aujourd’hui! Sa victoire sur la mort est puissante et nous amène à vivre de manière différente du monde.

Si la victoire de notre Sauveur ne produit pas de changements visibles et tangibles dans nos vies, comment pouvons-nous encore prétendre avoir part aux bienfaits du sacrifice du Christ? Nous sommes encore morts dans nos péchés et sous la colère de Dieu! Si, par contre, nous luttons contre le péché, nous avons cette assurance que nous sommes vivants pour Dieu. Il y aura toujours des chutes et des échecs dans la vie chrétienne, mais la force du Seigneur est puissante et agissante dans nos vies. Vivons cette vie nouvelle dans la reconnaissance!