Cet article sur la Confession des Pays-Bas (article 22) a pour sujet tout notre salut par la foi en Jésus seul, la nécessité, l'exclusivité et la beauté de cette confession.

Source: La raison de notre espérance. 5 pages.

Tout notre salut par la foi en Jésus seul

Notre justification par la foi en Jésus-Christ

« Nous croyons que, pour obtenir la vraie connaissance de ce grand mystère, le Saint‑Esprit fait naître dans nos cœurs une vraie foi. Cette foi embrasse Jésus‑Christ avec tous ses mérites, le fait nôtre et ne cherche plus rien en dehors de lui, car ou bien ce qui est requis pour notre salut ne se trouve pas tout en Jésus‑Christ, ou bien, si tout se trouve en lui, celui qui a Jésus‑Christ par la foi possède tout son salut. Dire que Christ ne suffit pas, mais qu’il faut autre chose en plus est donc un blasphème énorme contre Dieu, car cela voudrait dire que Jésus‑Christ ne serait qu’un demi‑sauveur.

C’est pourquoi nous disons à juste titre avec l’apôtre Paul que nous sommes justifiés par la foi seule, ou par la foi sans les œuvres (Rm 3.28). Cependant, nous ne voulons pas dire par là que c’est la foi elle‑même qui nous justifie, car elle n’est que l’instrument par lequel nous embrassons Christ, notre justice. Jésus‑Christ, nous imputant tous ses mérites et toutes les œuvres saintes qu’il a faites pour nous et en notre nom, est notre justice. La foi est l’instrument qui nous garde en lui, dans la communion de tous ses bienfaits. Lorsque ces bienfaits deviennent nôtres, ils sont plus que suffisants pour le pardon de tous nos péchés. »

Confession de foi des Pays-Bas, article 22

  1. La nécessité de cette confession
  2. L’exclusivité de cette confession
  3. La beauté de cette confession

Un jour, un témoin de Jéhovah frappa à la porte d’un chrétien; pendant la discussion, le chrétien lui dit : « Qu’est-ce que vous avez à m’offrir que je n’ai pas déjà en Jésus-Christ? » Surpris, le témoin de Jéhovah ne savait pas quoi répondre. Il n’avait rien de mieux à offrir… Un autre jour, ce même chrétien a dit à un fervent catholique romain : « J’ai pleinement en Jésus-Christ tout ce dont j’ai besoin pour mon salut. Je n’ai besoin de rien d’autre. » Le catholique romain n’étant aucunement persuadé lui rétorqua : « Il te manque plusieurs choses, le pape, le prêtre, la tradition, les sacrements, la dévotion à la vierge Marie, etc. » La liste était longue…

La beauté de notre foi est de pouvoir dire comme l’apôtre Paul : « Vous avez tout pleinement en lui » (Col 2.10). La vraie foi consiste à embrasser Jésus-Christ et tous ses mérites et à ne plus rien chercher en dehors de lui. La richesse insurpassable des bénédictions qui se rattachent à son œuvre de rédemption nous comble au-delà de toute mesure!

1. La nécessité de cette confession🔗

Dans l’histoire de l’Église, la tentation a souvent été forte de penser que nous avons besoin de Jésus plus autre chose, en particulier Jésus plus une contribution personnelle pour gagner notre salut. Dès le début, l’Église ancienne a dû combattre les erreurs des judaïsants. Ces juifs chrétiens voulaient forcer les chrétiens d’origine païenne à se faire circoncire et à suivre les prescriptions de la loi cérémonielle. D’après eux, croire en Jésus-Christ n’était pas suffisant pour être sauvé. Ils disaient qu’il faut accomplir de bonnes œuvres pour gagner la faveur de Dieu.

Les apôtres se sont réunis avec l’Église de Jérusalem pour débattre de cette question (Ac 15). Ils ont reconnu qu’il fallait maintenir la liberté chrétienne et ne pas imposer ces prescriptions cérémonielles. Pierre a déclaré : « C’est par la grâce du Seigneur Jésus que nous croyons être sauvés, de la même manière qu’eux » (Ac 15.11). L’apôtre Paul a écrit sa lettre aux Galates dans le but précis de combattre le salut par les œuvres de la loi. Les judaïsants prêchaient un faux évangile qui renversait l’Évangile de la grâce.

« Je m’étonne que vous vous détourniez si vite de celui qui vous a appelés par la grâce de Christ, pour passer à un autre évangile. Non pas qu’il y en ait un autre, mais il y a des gens qui vous troublent et veulent pervertir l’Évangile du Christ » (Ga 1.6-7).

Ce faux évangile a eu tendance à réapparaître sous diverses formes au cours de l’histoire de l’Église. Au lieu de croire au salut par la grâce seule, plusieurs ont voulu revenir au salut par les œuvres. Au temps de la Réformation, la doctrine du salut par les œuvres était devenue prédominante dans l’Église romaine. On enseignait que les bonnes œuvres sont méritoires. On estimait que faire pénitence, jeûner, payer des indulgences sont des œuvres d’une grande valeur pour gagner son salut.

L’Église romaine enseigne encore aujourd’hui que la grâce ressemble à un médicament qui permet de guérir des malades. Ils disent que la justification s’accomplit graduellement dans la vie d’une personne. L’Église posséderait le pouvoir de conférer la grâce par l’administration des sacrements. Le baptême, la confirmation et la messe infuseraient la grâce et permettraient aux pécheurs d’être graduellement transformés. L’homme serait rendu capable de coopérer avec la grâce de Dieu pour progressivement devenir juste. Au bout de ce long processus de sanctification, nous pourrions ainsi un jour espérer devenir justes ou justifiés devant Dieu.

Rome confond la justification et la sanctification. D’après cette fausse doctrine, c’est en faisant de bonnes œuvres méritoires avec l’aide de la grâce que nous pourrions être justifiés et rendus acceptables devant Dieu. Notre coopération serait nécessaire à notre salut. Dans un tel contexte, il est nécessaire de revenir à l’enseignement des Écritures et de confesser que la vraie foi embrasse Jésus-Christ avec tous ses mérites et ne cherche plus rien en dehors de lui.

2. L’exclusivité de cette confession🔗

La foi est vraiment exclusive. Elle se repose en Jésus seul, à l’exclusion de tout autre moyen de salut. L’article 22 de la Confession de foi des Pays-Bas nous explique qu’il n’existe que deux possibilités :

« Car ou bien ce qui est requis pour notre salut ne se trouve pas tout en Jésus‑Christ, ou bien, si tout se trouve en lui, celui qui a Jésus‑Christ par la foi possède tout son salut. »

Ou bien nous avons tout en Jésus-Christ ou bien nous n’avons pas tout. Jésus-Christ comble tous nos besoins ou alors, s’il ne le fait pas, il nous faudrait chercher à les combler par d’autres moyens. La seule pensée que nous aurions besoin d’autre chose que de Jésus-Christ ou que son œuvre aurait besoin d’être complétée est rejetée avec indignation.

« Dire que Christ ne suffit pas, mais qu’il faut autre chose en plus est donc un blasphème énorme contre Dieu, car cela voudrait dire que Jésus‑Christ ne serait qu’un demi‑sauveur » (art. 22).

Dans un tel cas, son œuvre de rédemption ne serait que partielle et incomplète, ce qui est impensable.

La Parole de Dieu nous dit qu’il est un Sauveur parfait. « En lui, nous avons la rédemption par son sang, le pardon des péchés selon la richesse de sa grâce » (Ép 1.7). Si nous avons Jésus-Christ, que pourrait-il bien nous manquer? Si le Seigneur Jésus n’était pas un Sauveur parfait, toute sa gloire serait ternie. Ce que Dieu nous dit dans sa Parole ne serait pas vrai et Dieu serait tenu pour menteur.

« Celui qui croit au Fils de Dieu a ce témoignage en lui-même; celui qui ne croit pas Dieu, le fait menteur, puisqu’il ne croit pas au témoignage que Dieu a rendu à son Fils. Et voici ce témoignage : Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est en son Fils. Celui qui a le Fils a la vie; celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie » (1 Jn 5.10-12).

L’Évangile est d’une telle beauté et d’une telle simplicité! Si nous croyons en Jésus-Christ, nous avons la vie éternelle. Il ne nous manque rien! Quelle joie! « Celui qui a Jésus‑Christ par la foi possède tout son salut » (art. 22).

La Bible souligne le caractère exclusif de la personne et de l’œuvre de Jésus-Christ. « Le salut ne se trouve en aucun autre; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés » (Ac 4.12). Jésus lui-même a déclaré avec force : « Moi, je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi » (Jn 14.6). Tout comme le péché et la mort sont entrés dans le monde par un seul homme, Adam, de même le salut nous vient d’un seul homme, Jésus-Christ.

« Si par la faute d’un seul, beaucoup sont morts, à plus forte raison la grâce de Dieu et le don qui vient de la grâce d’un seul homme, Jésus-Christ, ont-ils été abondamment répandus sur beaucoup. […] Si par la faute d’un seul, la mort a régné par lui seul, à bien plus forte raison ceux qui reçoivent l’abondance de la grâce et du don de la justice régneront-ils dans la vie par le seul Jésus-Christ. […] Ainsi donc, comme par une seule faute la condamnation s’étend à tous les hommes, de même par un seul acte de justice, la justification qui donne la vie s’étend à tous les hommes. En effet, comme par la désobéissance d’un seul homme, beaucoup ont été rendus pécheurs, de même par l’obéissance d’un seul, beaucoup seront rendus justes » (Rm 5.15,17-19).

La grâce ne vient pas de plusieurs sources, mais d’une seule. L’obéissance qui nous procure le salut et la justice n’est pas l’obéissance de plusieurs personnes, de Jésus et de son Église, ni même de deux personnes, de Jésus et de Marie. Cette obéissance est celle d’un seul homme. Si nous prétendons pouvoir ajouter à son œuvre parfaite, en réalité nous renions ce Sauveur parfait.

3. La beauté de cette confession🔗

L’enjeu fondamental de la Réformation consistait à savoir si nous sommes justifiés devant Dieu par la foi seule ou si nous sommes justifiés par la foi et par nos bonnes œuvres. L’obéissance de Jésus-Christ seul est-elle pleinement suffisante pour que nous soyons reçus favorablement devant Dieu ou avons-nous également besoin d’accomplir des œuvres pour que Dieu soit content de nous? Les réformateurs sont revenus à la Bible qui enseigne la justification par la foi seule. « C’est pourquoi nous disons à juste titre avec l’apôtre Paul que nous sommes justifiés par la foi seule, ou par la foi sans les œuvres (Rm 3.28) » (art. 22). Par exemple, Paul dit ceci : « Car nous comptons que l’homme est justifié par la foi, sans les œuvres de la loi » (Rm 3.28). C’est le magnifique message de la lettre aux Galates :

 « Sachant que l’homme n’est pas justifié par les œuvres de la loi, mais par la foi en Jésus-Christ, nous aussi nous avons cru en Jésus-Christ, afin d’être justifiés par la foi en Christ, et non par les œuvres de la loi, parce que nul ne sera justifié par les œuvres de la loi » (Ga 2.16).

Quelle belle et bonne nouvelle! La justification par la foi seule constitue le cœur même de l’Évangile. Si notre salut dépendait un tant soit peu de nous et de nos prétendues bonnes œuvres, il n’y aurait aucune bonne nouvelle à proclamer. Nous serions sans cesse tourmentés dans nos angoisses à nous demander si Dieu est vraiment content de nous et si nous en avons fait suffisamment pour qu’il nous accepte. Mais loué soit Dieu! Il nous a donné un Sauveur parfait! Son œuvre est excellente. Ses mérites sont suffisants. Sa parfaite obéissance a pleinement satisfait la justice de Dieu à notre place.

Par la foi en Jésus-Christ, nous recevons gratuitement sa justice. Dieu est pleinement content de nous. Il nous reçoit avec un large sourire. Par la foi, nous laissons de côté tout ce qui pourrait venir de nous-mêmes, de nos œuvres et de nos supposés mérites. Nous nous reposons uniquement dans les mérites acquis par l’œuvre de Jésus-Christ. Que pourrait-il bien nous manquer? Réjouissons-nous, car nous avons tout pleinement en Jésus-Christ!