Pourquoi nous faut-il mourir?
Pourquoi nous faut-il mourir?
On ne s’arrête pas souvent pour réfléchir à la mort. Ce n’est pas le sujet qui nous intéresse le plus, surtout quand on est jeune. Et il en est très bien ainsi! Il ne faut pas devenir morbide ou obsédé par la mort. Dieu a toutefois jugé bon de nous révéler des choses importantes au sujet de la mort. Notre culture, quant à elle, prend la mort à la légère. On en fait des blagues, on essaie de l’amadouer en suspendant des squelettes à l’Halloween ou en mettant des images de mort sur les gilets. On encourage l’avortement et maintenant l’euthanasie. D’un autre côté, on a une peur terrible de la mort, on cherche par tous les moyens à combattre la mort aussi longtemps que possible. Tout cela ne révèle-t-il pas un profond malaise face à la mort?
La Bible nous enseigne que la mort est une punition de Dieu contre le péché. « Car le salaire du péché, c’est la mort… » (Rm 6.23). La mort physique, c’est la séparation du corps d’avec l’âme, qui symbolise la séparation d’avec Dieu. Pour le non-croyant, la mort est l’entrée dans l’enfer! On peut comprendre alors que la mort soit terrifiante et qu’on essaie de calmer ses peurs en faisant des blagues avec la mort.
Mais si la mort est le salaire du péché, pourquoi donc Jésus, qui est sans péché, est-il mort? Parce qu’il a porté à notre place la punition que nous méritions. La mort de Jésus a pleinement satisfait la justice de Dieu, et alors, si nous sommes unis à lui par la foi, nous sommes acquittés, affranchis, libérés! Dans ce cas, pourquoi donc nous faut-il encore mourir? Nous confessons avec confiance que « notre mort n’est pas un paiement pour nos péchés, mais seulement une mise à mort du péché et une entrée dans la vie éternelle » (Catéchisme de Heidelberg, réponse 42).
Non, la mort du croyant n’est pas une punition pour nos péchés. Le croyant n’a pas à craindre de paraître devant le Juge du ciel et de la terre, car il sait qu’il a déjà été accepté par Dieu. « Celui qui écoute ma parole et qui croit à celui qui m’a envoyé a la vie éternelle et ne vient pas en jugement, mais il est passé de la mort à la vie » (Jn 5.24). Nous n’avons plus besoin d’avoir peur de mourir. La mort est terrifiante quand il s’agit d’une punition de Dieu. Mais pour les enfants de Dieu, la mort n’est pas un paiement pour nos péchés! La dette de nos péchés a déjà été entièrement remboursée. Tous les hommes meurent, oui, mais pour ceux qui sont en Jésus-Christ, le lien entre le péché et la mort n’existe plus, car Jésus mort pour des pécheurs s’est interposé entre les deux. Quelle bonne nouvelle! Mais alors, pourquoi devons-nous quand même mourir? Pourquoi Dieu ne nous laisse-t-il pas vivre indéfiniment? Ou pourquoi ne pas nous faire monter au ciel comme il a fait avec Hénoc ou dans un chariot de feu comme Élie?
C’est que la mort, pour le croyant, est une mise à mort du péché. La vie sur terre est une vallée de larmes. Nous l’avons déjà tous expérimenté, que ce soit par la maladie, les déceptions, les soucis familiaux, le rejet de la foi autour de nous, les faiblesses dans l’Église. Devrions-nous continuer à vivre indéfiniment de cette manière? Non, Dieu dans sa grâce vient soulager son peuple! Il nous donne un travail à faire sur terre. Nous le servons à travers nos différentes responsabilités qu’il nous a confiées au travail, à la maison, dans l’éducation de nos enfants, à l’Église, dans notre entourage, etc. Une fois ce travail terminé, le Seigneur vient nous retirer de cette vallée de larmes. La mort du chrétien est le moyen par lequel Dieu met à mort notre péché de manière définitive.
En Romains 7, Paul exprime douloureusement la lutte perpétuelle du croyant avec le péché : « Je ne fais pas le bien que je veux, mais je pratique le mal que je ne veux pas. » Puis il ajoute aux versets 24 et 25 : « Malheureux que je suis! Qui me délivrera de ce corps de mort? Grâces soient rendues à Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur! » La mort du chrétien est un remède, le remède ultime. Notre plus grand problème, c’est que nous péchons encore. La mort met fin à cela. En mourant, Dieu nous guérit entièrement de nos péchés!
Enfin, la mort, pour le croyant, est une entrée dans la vie éternelle. Elle n’est pas une entrée dans un état d’inconscience. La vie n’est pas seulement la vie biologique, c’est la communion avec Dieu. En tant qu’enfants de Dieu réconciliés avec le Père, nous avons déjà aujourd’hui le privilège de vivre en communion avec Dieu. Cette vie avec Dieu ne peut jamais finir. Même la mort ne pourra jamais nous séparer de l’amour de Dieu en Jésus-Christ (Rm 8.38-39). Sauf que, durant cette vie, nous ne voyons pas Dieu face à face. Il reste encore une distance entre Dieu et nous. Comment passons-nous de cette vallée de larmes jusque dans la présence glorieuse de Dieu? Par la mort qui est la porte d’entrée. Il plaît à Dieu d’utiliser cette porte étroite pour nous faire entrer en sa présence glorieuse!
Nous aimerions peut-être qu’il en soit autrement. La mort reste quelque chose d’inconnu, de très humiliant et souvent d’un passage douloureux. Elle nous rappelle que nous sommes pécheurs et que nous avons tant besoin de notre Sauveur. Mais le poids de gloire qui nous attend surpasse infiniment l’épreuve de la mort qu’il nous faudra traverser. Les paroles de Paul aux Philippiens sont extraordinaires et pleines de fraîcheur. Pour lui, la mort était un gain. Il voyait l’importance de vivre sur terre, car Dieu lui avait donné un travail qui était utile aux autres. L’important pour lui c’était qu’il puisse glorifier Dieu, autant par sa vie que par sa mort. Mais il ajoute que « Christ est ma vie et la mort m’est un gain » (Ph 1.21). Son travail sur terre était important. Il disait aux Philippiens : « À cause de vous, il est plus nécessaire que je demeure dans la chair. » Mais il estimait « qu’être avec Christ est de beaucoup le meilleur » (Ph 1.23-24). Avec Christ, il n’y aura plus de souffrances, plus de larmes, plus de péché. Il n’y aura que la gloire de Dieu et la richesse d’être dans la joie du Seigneur!
Que choisir entre le « meilleur » et le « nécessaire »? Heureusement, ce n’est pas nous qui choisissons. Nous n’avons pas le droit de nous enlever la vie ni de hâter la mort. Nos temps sont dans la main du Seigneur. C’est lui qui sait et qui décide quand notre travail sur terre est terminé. Nous ne souhaitons pas non plus la mort. Nous ne nous réjouissons pas de la mort. La mort n’est pas un ami, c’est un ennemi, nous dit Paul en 1 Corinthiens 15, le dernier que Dieu vaincra au dernier jour lors de la grande résurrection de tous les morts! Il n’y aura plus de mort dans la nouvelle création. Mais Jésus l’a déjà vaincue. Il a remporté la victoire sur la mort. C’est pourquoi il est en mesure de se servir de ses ennemis, même de ce dernier ennemi, pour nous amener en sa présence. Dieu est puissant pour transformer le mal en bien!
D’autre part, nous faut-il prolonger la vie à tout prix? La médecine a certainement un travail important à accomplir et doit trouver des moyens de soigner toutes sortes de maladies. Mais si nos péchés ne sont pas purifiés par le sang de Jésus, si nous avons toujours à payer la dette de nos péchés, on comprend ce désir de prolonger la vie à tout prix. Comment oser nous présenter devant Dieu les mains vides? Par contre, si nos péchés sont pardonnés, quelle crainte avons-nous? Oui, la vie est précieuse et devrait toujours être appréciée. C’est un don de Dieu pour lequel nous devrions être reconnaissants. Mais est-il nécessaire de combattre la mort à tout prix? Nos yeux devraient s’élever pour pouvoir regarder avec foi au-delà de la mort. Le Seigneur accordera à ses enfants la couronne de gloire promise!
Un jour, nous allons mourir, à moins que le Seigneur ne revienne auparavant. Ce jour sera-t-il pour moi « le roi des épouvantements » (Jb 18.14) ou bien sera-t-il un gain, une condition de loin préférable à notre condition actuelle? Il est tellement important de se préparer à la mort dès aujourd’hui, avant qu’il soit trop tard. Que signifie pour moi que Jésus est mort et qu’il a vaincu la mort? Est-ce que je mets ma confiance dans les promesses de Dieu en Jésus-Christ? Si oui, je n’ai plus rien à craindre de la mort! Mon unique assurance : J’appartiens à Jésus-Christ dans la vie comme dans la mort!
« L’Éternel est mon berger, je ne manquerai de rien. […]
Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort,
Je ne crains aucun mal, car tu es avec moi. […]
Oui, le bonheur et la grâce m’accompagneront tous les jours de ma vie,
Et je reviendrai dans la maison de l’Éternel pour la durée de mes jours » (Ps 23).