Cet article a pour sujet la question de la délivrance et de la guérison des malades, qui doit être traitée avec prudence, dans la fidélité aux Écritures.

Source: Questions et réponses (ÉK). 2 pages.

Pouvons-nous organiser des séances de délivrance ou de guérison?

« De nos jours les hommes de Dieu peuvent-ils organiser des séances de délivrance, de guérison de malades? Ont-ils raison de le faire par rapport à la Parole de Dieu? Si oui, tous les malades ayant la foi peuvent-ils guérir automatiquement? »

Question d’un correspondant

À plusieurs égards, c’est une question similaire à celle concernant les apôtres1. Il n’est pas exclu que certaines personnes puissent avoir reçu un don particulier de guérison, aujourd’hui encore. Cependant, on constate dans les faits que la pratique de « séances de guérison » et de « séances d’exorcisme » est le plus souvent une forme de manipulation des esprits, par des gens qui cherchent à se faire reconnaître comme médiateurs entre Dieu et les hommes, à la place de Jésus-Christ (même quand ils prétendent agir en son nom). Dans certains cas, ils ne sont que la transposition dans l’Église des guérisseurs traditionnels, fétichistes et sorciers païens, qui revêtent une apparence de christianisme, mais ont toujours partie liée au monde des esprits impurs. Relisez la parole de Jésus-Christ lui-même :

« Beaucoup me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur! N’est-ce pas en ton nom que nous avons prophétisé, en ton nom que nous avons chassé des démons, en ton nom que nous avons fait beaucoup de miracles? Alors je leur déclarerai : Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité » (Mt 7.21-23).

Ceux qui semblent avoir un don de guérison doivent d’abord être testés sur leur fidélité à l’Écriture, avant qu’on fasse appel à eux dans certaines situations. Quels fruits portent-ils dans leur vie personnelle? Ont-ils vraiment à cœur de connaître Jésus-Christ tel qu’il nous est révélé sur les pages de la Bible?

Il faut prier avec foi pour les malades, en croyant fermement que Dieu a le pouvoir de les guérir, comme il a le pouvoir de ressusciter les morts. Il faut aussi accepter la volonté de Dieu, qui envoie des épreuves sur ses enfants pour tester leur foi et la fortifier. Le premier but de la prière, ce n’est pas d’obtenir des miracles dans notre vie ici-bas, c’est de nous rapprocher de Dieu et nous apprendre à mettre notre confiance en lui, quoiqu’il nous arrive, dans la vie comme dans la mort (Jn 4.48). Toute prière pour la guérison trouvera un jour son exaucement lors de la résurrection des morts.

Un passage de la lettre de Jacques dans le Nouveau Testament mérite à cet égard une explication. Nous lisons :

« Quelqu’un est-il malade? Qu’il appelle les anciens de l’Église, et que ceux-ci prient pour lui, en l’oignant d’huile au nom du Seigneur; la prière de la foi sauvera le malade, et le Seigneur le relèvera; et s’il a commis des péchés, il lui sera pardonné » (Jc 5.14-15).

Il faut d’abord noter que l’huile, dans les temps bibliques, était utilisée comme médicament et recommandée par les médecins (És 1.6; Lc 10.34). L’huile, dans la Bible, n’est donc pas un remède magique qui en soi a le pouvoir de guérir. L’application de ce passage à notre vie contemporaine nous invite à utiliser les médicaments qui — par la grâce générale de Dieu — peuvent améliorer notre condition physique. Ensuite, ce sont les anciens de l’Église qui doivent être appelés au chevet du malade afin de prier pour lui (il n’est pas question dans ce texte de « séance de guérison »). Troisièmement, la prière contribue au bien général du malade (c’est-à-dire son relèvement spirituel, le pardon de ses péchés, etc.).

Beaucoup de commentateurs de la Bible interprètent cependant ce texte comme indiquant bien une guérison physique à la suite de l’intervention des anciens et de leur prière accompagnée de l’onction d’huile (laquelle symboliserait alors l’action du Saint-Esprit). Mais ils soulignent que ce don de guérison a été limité aux premiers temps de l’Église, comme confirmation spéciale de la Parole au début de l’ère chrétienne (Mc 16.20; Rm 15.18-19).

De la même façon, Dieu, accordant sa révélation par l’intermédiaire de Moïse ou des prophètes, a accompli à des moments donnés de l’histoire de son peuple des signes extraordinaires afin qu’ils servent d’instruction et de témoignage aux générations futures. Ces signes ou miracles demeurent extraordinaires et ne sont pas destinés à être répétés. Comme Paul l’enseigne au chapitre 14 de sa première lettre aux Corinthiens, les croyants doivent s’attacher à rechercher les dons les meilleurs, ceux qui contribuent le plus à l’édification de l’Église. Je vous cite ce court passage pour conclure :

« Vous donc, puisque vous aspirez si ardemment aux manifestations de l’Esprit, recherchez avant tout à posséder en abondance celles qui contribuent à faire grandir l’Église dans la foi » (1 Co 14.12).

Note

1. Voir mon article intitulé Peut-on être apôtre de nos jours?