Cet article contient une introduction au Credo australien pour l'intégrité sexuelle (2024), dans le contexte où la confusion et la perversion sexuelles progressent en Australie comme en Occident et où nous devons réaffirmer notre foi dans le dessein de Dieu sur la sexualité et le mariage tel qu'enseigné dans la Bible.

4 pages. Traduit par Paulin Bédard

Présentation du Credo australien pour l’intégrité sexuelle

Note de la rédaction

La dégradation morale et spirituelle dans cette présentation ne se limite pas à l’Australie, mais s’étend à de nombreux autres pays dans le monde. Cette présentation du Credo australien pour l’intégrité sexuelle nous apparaît donc très pertinente pour notre temps.

Lorsque l’apôtre Paul a écrit à l’Église de Corinthe, il s’adressait à des disciples nouvellement convertis. Ils vivaient dans une importante ville commerciale de l’Empire romain, où la religion des dieux grecs et romains allait de pair avec l’immoralité sexuelle, la prostitution dans les temples et l’homosexualité. L’Évangile de Paul, cependant, était imprégné de la moralité des Écritures hébraïques, où la sainteté distinguait le peuple de Dieu (Lv 11.45; voir 1 Pi 1.15-16). Pourtant, l’apôtre avait besoin de rappeler à ceux qui étaient devenus disciples du Christ qu’ils ne devaient plus se conformer au modèle de vie qu’ils avaient vécu auparavant. La puissance transformatrice de l’Esprit de Dieu les libérait des complaisances charnelles de la Corinthe contemporaine, mais ils avaient besoin d’une exhortation apostolique pour leur rappeler cette vérité.
« Ne savez-vous pas que les injustes n’hériteront pas le royaume de Dieu? Ne vous y trompez pas : ni les débauchés, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les dépravés, ni les homosexuels, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les insulteurs, ni les accapareurs n’hériteront le royaume de Dieu. Et c’est là ce que vous étiez, quelques-uns d’entre vous. Mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus-Christ et par l’Esprit de notre Dieu. […]
Fuyez l’inconduite. Quelque autre péché qu’un homme commette, ce péché est extérieur au corps; mais celui qui se livre à l’inconduite pèche contre son propre corps. Ne savez-vous pas ceci : votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu, et vous n’êtes pas à vous-mêmes? Car vous avez été rachetés à grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit qui appartiennent à Dieu » (1 Co 6:9-11, 18-20).

Lorsque Paul écrivit plus tard aux chrétiens de Rome, il connaissait non seulement le sort des païens, dont l’immoralité sexuelle marquait leur vie, mais aussi celui des juifs impies qui avaient abandonné la loi qu’ils se glorifiaient de suivre. L’accusation de Paul concernant la perversité de l’immoralité sexuelle est une conséquence que doivent subir tous ceux qui se détournent de Dieu pour suivre les idoles qu’ils ont eux-mêmes créées.

« C’est pourquoi Dieu les a livrés à l’impureté, selon les convoitises de leurs cœurs, en sorte qu’ils déshonorent eux-mêmes leurs propres corps; eux qui ont remplacé la vérité de Dieu par le mensonge et qui ont adoré et servi la créature au lieu du Créateur, qui est béni éternellement. Amen! C’est pourquoi Dieu les a livrés à des passions déshonorantes, car leurs femmes ont remplacé les relations naturelles par des actes contre nature; et de même les hommes, abandonnant les relations naturelles avec la femme, se sont enflammés dans leurs désirs, les uns pour les autres; ils commettent l’infamie, homme avec homme, et reçoivent en eux-mêmes le salaire que mérite leur égarement » (Rm 1.24-27).

Cependant, après 2000 ans d’histoire chrétienne, de nombreuses régions du monde sont retournées à la licence du premier siècle, où l’immoralité sexuelle n’est pas seulement acceptée mais célébrée. Pourtant, un tel comportement continue d’opposer frontalement le bon dessein de Dieu concernant la sexualité, qui doit être exclusivement réservée au mari et à sa femme dans le cadre de l’alliance du mariage.

Malheureusement, cette révolution sexuelle, qui a sapé le mariage et la société à bien des égards, s’est aussi étendue à l’Australie. Bien que le Parlement fédéral australien ait renforcé les lois sur le mariage en 2004 pour en faire une union exclusivement d’un homme et d’une femme, en l’espace de treize ans, le gouvernement a parrainé un vote postal des citoyens éligibles sur la question de la légalisation du mariage entre personnes du même sexe. Bien qu’on doive obligatoirement de voter aux élections en Australie, le gouvernement a choisi d’organiser un vote postal volontaire auquel moins de 80 % des électeurs éligibles ont participé. Bien que le vote par correspondance ait enregistré environ 61 % de votes favorables, cela représentait moins de la moitié (49 %) de la population adulte. En d’autres termes, 51 % des électeurs éligibles n’ont pas soutenu la proposition de légaliser le mariage homosexuel. Néanmoins, le Parlement fédéral a adopté une loi autorisant la célébration du mariage entre personnes de même sexe. La société a désormais normalisé l’homosexualité et le lesbianisme, qui étaient auparavant proscrits pendant des siècles, avec l’approbation et la célébration par l’État du mariage entre personnes du même sexe.

Au cours des deux dernières décennies, l’Australie a également été témoin d’une augmentation de la dysphorie de genre, d’un recours accru aux bloqueurs de puberté pour les enfants et d’une recrudescence de la chirurgie génitale visant à changer le sexe d’une personne. Le motif pour lequel le genre d’une personne est déterminé sur la base de son sexe biologique a radicalement changé. Aujourd’hui, on rejette le fait qu’une personne soit homme ou femme sur la base de sa biologie, et on considère pouvoir se définir comme on le sent. Selon la politique libertaire de la société australienne, les gens peuvent désormais choisir d’être homme, femme ou ni l’un ni l’autre, indépendamment de leur réalité chromosomique. En outre, avec l’aide de certaines législatures d’État, une personne peut désormais demander un nouveau certificat de naissance, qui indiquera le sexe qu’elle préfère (et pas seulement son « genre » préféré). Les options d’identification du sexe sur les actes de naissance ont cessé d’être binaires; elles englobent le masculin, le féminin et le non spécifique, ce qui permet à une personne de ne pas se considérer comme un homme ou une femme.

La rapidité avec laquelle ces changements ont affecté la société australienne se voit dans le nombre d’institutions publiques et privées qui ont abandonné les distinctions reconnues de longue date et conçues par Dieu entre homme et femme, en introduisant « autre » comme catégorie alternative lors de l’identification du sexe ou du genre d’une personne.

Malheureusement, de nombreux dirigeants ecclésiastiques ont applaudi la légalisation du mariage homosexuel, en violation de l’engagement qu’ils ont pris de respecter les enseignements du Christ lors de leur ordination. L’Église unie d’Australie a adopté cette théologie progressiste il y a quelques années, en ordonnant des personnes ayant contracté un mariage homosexuel et en autorisant les membres du clergé à poursuivre leur ministère après avoir changé de sexe et s’être mis à vivre sous leur nouvelle identité. Des pratiques similaires ont vu le jour dans certaines juridictions de l’Église anglicane d’Australie, mais le plus alarmant c’est que la suppression de la chasteté en tant qu’exigence pour le clergé et les travailleurs de l’Église est devenue monnaie courante dans de nombreux diocèses anglicans. Bien que le Synode général ait approuvé la chasteté comme condition d’une vie selon Dieu, dans certains diocèses, ceux qui entretiennent des relations sexuelles en dehors du mariage, y compris en cas d’adultère, ou ceux qui vivent dans une relation avec une personne du même sexe peuvent demeurer ou devenir membres du clergé.

De tels écarts par rapport à l’éthique judéo-chrétienne auraient attristé le cœur de l’apôtre Paul, comme ils attristent sans aucun doute le cœur de Dieu (Gn 6.6). Pourtant, les paroles de Dieu demeurent invariables. Son désir que la sexualité soit célébrée uniquement dans le cadre de l’alliance du mariage entre un homme et une femme continue de constituer son bon dessein pour toute l’humanité, et en particulier pour ceux qui sont disciples du Christ.

Rédiger un Credo australien pour l’intégrité sexuelle s’avère donc opportun. L’évolution des normes de la société qui se sont infiltrées dans l’Église déconcerte plusieurs chrétiens. Les pasteurs hésitent à parler de ces questions, les jeunes sont si facilement influencés par les médias sociaux, et même les chrétiens plus âgés changent parfois d’avis devant la pression croissante de la culture dominante.

En 2017, d’éminents dirigeants chrétiens des États-Unis ont publié la Déclaration de Nashville, qui aborde les changements culturels de la moralité sexuelle dans la société américaine en défendant de manière claire et complète l’éthique biblique1. Bien qu’on ait affaire à un très bon document, cette déclaration est assez longue. Compte tenu du contexte australien, un certain nombre de dirigeants, représentant de nombreux réseaux d’Églises, ont estimé qu’une déclaration brève, d’une page, semblable à un credo de l’Église ancienne, s’avérait nécessaire pour répondre au malaise de notre société.

Le Credo australien pour l’intégrité sexuelle a donc été composé pour un tel moment. Il promeut sans complexe la vérité biblique et rejette la liberté sexuelle adoptée par la société, tout en cherchant à informer les chrétiens et le grand public du bon dessein de Dieu en matière de sexualité. Il est publié sur le site web accompagné d’un Guide explicatif qui commente plus en détail les sept courts paragraphes qui composent le Credo, ainsi que d’une série d’études bibliques pour ceux qui souhaitent réfléchir davantage à l’enseignement de la Bible. Bien que ses auteurs soient australiens, il est proposé à toutes les personnes de bonne volonté comme un Credo clair, concis et parfaitement biblique, décrivant le dessein de Dieu et la joie qu’il éprouve à l’égard de la sainteté de la sexualité dans le cadre du mariage.

Que Dieu veuille bénir tous ceux qui souscrivent à ce Credo pour l’intégrité sexuelle et qui vivent en conséquence, afin qu’ils puissent glorifier Dieu avec leur esprit et leur corps (Rm 12.2; 1 Co 6.20).

Note

1. N.D.T. : Nous pouvons citer d’autres déclarations semblables écrites récemment, telles que La Déclaration de Danvers sur la masculinité et la féminité bibliques (1988), Le Catéchisme des Grands Lacs sur le mariage et la sexualité (2018), La Déclaration sur la sexualité, le genre et le mariage de l’Église presbytérienne d’Australie (2019) et Le Nouveau Catéchisme de la Réformation sur la sexualité humaine (2022).