Cet article a pour sujet les preuves bibliques de la résurrection du Christ: les apparitions du Ressuscité aux disciples leur redonnèrent foi et expliquent leur prédication et l'audace d'accomplir la mission que Jésus leur a confiée.

Source: La vie de Jésus. 4 pages.

Les preuves bibliques de la résurrection du Christ

Nous commencerons par présenter premièrement les évidences internes, en citant les textes bibliques qui s’y réfèrent. Le Nouveau Testament rapporte quelque douze ou treize apparitions du ressuscité durant les quarante jours entre la résurrection et l’ascension. Peut-être y en eut-il d’autres, mais voici celles qui sont les plus attestées :

  1. À deux femmes à la tombe (Mt 28.9).
  2. À Marie de Magdala (Jn 20.1-18).
  3. À Pierre (Lc 24.34; 1 Co 15.5).
  4. À Cléopas et à l’autre disciple anonyme (Lc 24.13-35).
  5. À des disciples, le premier jour de la résurrection (Jn 20.19-23).
  6. Aux mêmes, plus Thomas, une semaine après (Jn 20.24-29).
  7. À sept disciples au bord du lac de Galilée (Jn 21.1-25).
  8. Aux onze disciples sur une montagne, en Galilée (Mt 28.16).
  9. À cinq cents frères, en une seule fois (1 Co 15.6).
  10. À Jacques, frère du Seigneur (1 Co 15.7).
  11. Aux apôtres sur la montagne des Oliviers, le jour de l’ascension (Lc 24.50; Ac 1.6-11).
  12. À Saul, sur le chemin de Damas (Ac 9).

Quelques apparitions ont pu être rapportées peut-être plus d’une fois, mais d’après les circonstances qui les ont accompagnées, il est certain qu’il y en a dix de différentes, dont certaines à plus d’une personne et dont la plupart vivaient encore aux environs de l’an 55 après J.-C. Si ces témoins étaient appelés à témoigner dans une cour de tribunal moderne, sans aucun doute leur témoignage serait considéré comme recevable.

Nous avons à notre disposition une multitude de sources authentiques, dignes de foi, qui permettent de faire une recherche scientifique des plus rigoureuses. Les quatre Évangiles, par exemple, offrent ces sources. Il convient de nous rappeler les données que nous possédons sur leurs auteurs, ainsi que les dates de leur composition et les circonstances dans lesquelles ils ont été rédigés.

On se rappellera les rapports très étroits réunissant les évangélistes à la première génération de chrétiens. Nous croyons sans doute, même si nous ne l’affirmerons pas de manière catégorique, que le premier et le quatrième Évangiles ont été rédigés par deux disciples de Jésus, et tous les quatre ont été écrits avant la fin du premier siècle. On pense que Marc fut le premier, les autres possédant l’autorité d’une tradition récente, exempte d’altération. Outre les Évangiles, nous avons le témoignage du livre des Actes. Et puis, l’un des textes les plus clairs et les plus forts se trouve en 1 Corinthiens 15. L’Église de Corinthe fut fondée en 49 (ou entre 49 et 50). Paul déclare qu’il leur a transmis fraîche des traditions concernant Jésus-Christ. En d’autres termes, la résurrection du Christ était l’un des thèmes les mieux reçus de l’Évangile prêché à l’Église apostolique. Paul en personne avait été le témoin d’une apparition, quoique sous une forme différente de celles accordées aux premiers témoins. Il était lié à ceux qui avaient été les témoins oculaires de la toute première heure.

Considérons encore l’importante place que tient la prédication du ministère apostolique. L’ensemble du Nouveau Testament est bâti sur ce pivot-là. Sans la résurrection corporelle du Christ, qui explique la prédication apostolique et la foi de l’Église, rien n’est explicable et rien ne peut résister. C’est la seule explication possible du changement radical survenu dans le comportement des disciples entre le vendredi, jour de la crucifixion, et Pentecôte, plus de cinquante jours après. Le Calvaire n’était donc pas une tragédie. L’ensemble du ministère terrestre du Christ est compris exclusivement à partir de cet angle-là. Il explique aussi les importants changements qui ont subsisté jusqu’à nos jours, comme la décision des premiers disciples de changer le sabbat et d’adopter le premier jour de la semaine comme jour du repos et de célébration cultuelle. Sans la résurrection, un tel changement n’aurait pas été possible. L’œuvre rédemptrice de Dieu en faveur de ses élus était donc achevée. Plus tard, Pâques devint avec raison la plus grande fête chrétienne.

Les preuves en faveur de l’historicité de la résurrection sont innombrables. Il existe des théologiens ou d’autres chercheurs qui, refusant cette réalité pour des raisons rationalistes, admettent que la foi des apôtres et celle de l’Église ne s’explique que par la foi en la résurrection. Seul refuse la résurrection celui qui rejette le miracle.

Mais croire en la résurrection ne nous empêchera pas de poser un certain nombre de questions d’ordre textuel. Nous aurions aimé posséder davantage de précisions. Telle apparition décrite sur telle page est-elle identique à celle décrite sur une autre page? Par exemple, Matthieu et Marc ne mentionnent qu’un ange auprès du tombeau, tandis que Luc parle de deux anges. Cependant, même dans le cas où ces différences seraient réelles, elles ne nuisent certainement pas à l’authenticité du récit de la résurrection. Si tous les récits étaient absolument d’accord sur tous les points de détail, peut-être nous les soupçonnerions de connivence avec l’intention de nous tromper… Les témoins de la résurrection sont indépendants les uns par rapport aux autres, mais ils sont tous parfaitement dignes de foi.

Nous ignorons de même de quel corps Jésus fut revêtu après sa sortie de la tombe. On a pourtant pu le toucher et le reconnaître. Les disciples ne se sont pas trouvés en présence d’un esprit immatériel. Jésus a mangé avec eux. Mais à d’autres égards, ce n’était plus le même corps. Il pouvait apparaître à travers les portes closes et disparaître et se cacher à leurs yeux. Selon une idée fort répandue et tout à fait plausible, le corps du Christ, entre sa résurrection et son ascension, est le type de corps que les fidèles revêtiront lors de la résurrection finale. Jésus apparaît, à l’époque, à d’humbles mortels qui n’avaient pas encore reçu le corps spirituel.

Nous ne prétendrons pas avoir réponse à toutes les questions, et les divergences mineures ne pourront jamais ébranler notre certitude en la résurrection historique de Jésus-Christ. Certains ont établi une distinction entre deux sortes d’histoire, l’une, l’histoire ordinaire, celle des faits matériels, l’autre, une histoire interprétant les faits, histoire plus élevée, « spirituelle »; la langue allemande se prête bien à cette distinction par les deux termes de « Historie » et « Geschiste ». Pour l’Évangile et l’Église chrétienne, la résurrection est un événement historique, au sens le plus total. Elle a eu lieu. S’il n’y a pas eu des caméras et des journalistes pour en rendre compte, les faits, parfois même avec des détails minutieux, nous sont parvenus avec une fidélité au-dessus de tout soupçon à travers les textes évangéliques. Notre foi en l’événement se fonde exclusivement sur les documents qui se trouvent à notre disposition.

Nous devons laisser la place au miracle, même s’il est naturellement difficile de croire au miracle qui fonde et notre foi et l’Église chrétienne. Nous ajouterons cependant que les premiers chrétiens y ont cru. La résurrection leur est apparue comme étant un événement historique, authentique et irréfutable. Certes, il est possible et légitime de compléter la foi par une information. Nulle contradiction entre les deux. Certains insisteront sur le fait que Jésus n’est pas apparu seulement à des croyants, mais encore à des non-croyants ou à ceux qui doutèrent en lui, à son frère Jacques, aux cinq cents, dont plusieurs doutèrent. Certes, le Ressuscité n’apparut pas au Sanhédrin, mais à ceux qui croyaient en lui. Ceci est toute autre chose que d’affirmer que les chrétiens complotèrent pour forger un mythe. Si le Calvaire avait été la fin de l’existence de Jésus, ses ennemis auraient remporté la victoire sur ses amis désespérés, lesquels n’auraient retenu que quelques fragments de l’enseignement de leur Maître martyrisé. Or, la résurrection jette une tout autre lumière sur la vie et sur l’œuvre de Jésus. Ses ennemis n’eurent pas le dernier mot. Ils crucifièrent Jésus, mais lui ressuscita parce qu’il était le Messie promis.

La résurrection ramena les disciples à la foi. Elle les remplit de confiance et leur donna l’audace nécessaire pour l’accomplissement d’une tâche nouvelle. La tragédie du Calvaire se transforma en victoire. Le vendredi des ténèbres donna naissance au premier jour de la semaine. Elle leur permit de gagner d’autres à leur cause. De cent vingt qu’ils étaient, ils passèrent à trois mille, puis à cinq mille. Les quarante jours entre la résurrection et l’ascension permirent à Jésus de compléter son enseignement, de former les apôtres et de fonder son Église. Lors de ses apparitions, il confia aux disciples la mission de prêcher l’Évangile. Cet ordre fut exécuté le jour de la première Pentecôte. Le Nouveau Testament confirme que l’Église proclama Jésus-Christ comme Sauveur et cet enseignement fortifia et renforça son enseignement antérieur. Après sa mort et sa résurrection, ils pouvaient mieux comprendre un certain nombre de choses. À présent, ils le connaissaient comme le Messie souffrant, mais aussi comme le Seigneur ressuscité des morts. Ils se souvinrent du texte prophétique d’Ésaïe 53. Il leur ordonnait de poursuivre l’œuvre de la rédemption (Mt 28.18-20; Ac. 1 et 2). Les disciples étaient investis d’une mission et celle-ci devait commencer là où ils se trouvaient. En Judée, en Samarie et finalement « jusqu’aux extrémités de la terre », c’est-à-dire le monde tout entier. Le livre des Actes montre l’accomplissement de cette mission divine, l’ordre donné d’évangéliser les nations.

La défense de la résurrection corporelle du Christ et du tombeau ne supporte toutefois aucun élément extérieur à la révélation. De leurs intentions louables, bien des chrétiens ont pris en ration des preuves extérieures à l’Écriture, sans se tenir fermement sur le terrain biblique. Or celui-ci est la méthode exclusive d’interprétation de l’événement. L’Écriture offre les preuves de la matérialité des faits qu’elle rapporte, en même temps qu’elle se charge elle-même de leur interprétation théologique.