Cette fiche de formation a pour sujet la prière. L'exemple de l'apôtre Paul, les conseils de Jésus et le modèle du Notre Père nous enseignent à prier selon la volonté de Dieu, en vue d'un style de vie transformé et de l'amour fraternel.

3 pages.

Sur la prière

  1. L’expérience de Saul de Tarse
  2. Les conseils de Jésus
  3. Le Notre Père ou prier selon la volonté de Dieu
  4. Prier, écouter
  5. La prière et le style de vie
  6. La prière et l’amour fraternel

La prière semble être une réalité universelle, dans toutes les religions, même chez les incroyants, depuis les « Mon Dieu! » ou les « Pourquoi? » qui sortent tout seul, jusqu’aux « Dieu, si tu existes… » de ceux qui invoquent un Dieu qu’ils ne connaissent pas encore. D’où l’imprécision du terme « croyant »…

En même temps, nous entendons les disciples de Jésus demander : « Apprends-nous à prier » et nous voyons Jésus donner des indications pratiques, claires. On ne prie pas n’importe comment.

1. L’expérience de Saul de Tarse🔗

Lire Actes 9.3-12. Saul est un croyant religieux, zélé. Il prie déjà, sans aucun doute. Cependant, il se trompe lourdement : il croit bien faire en persécutant les chrétiens, alors qu’il s’oppose au Dieu qu’il croit aimer. La sincérité, la conviction, la bonne volonté ne suffisent donc pas.

Jésus se révèle à lui, souverainement. C’est toujours Dieu qui vient vers nous en premier. Ce n’est pas un enseignement qui va le toucher. C’est une rencontre personnelle avec Jésus. Il est confondu, brisé, dépouillé et devient dépendant (3 jours sans voir, sans manger ni boire).

Quand le Seigneur veut convaincre Ananias d’aller voir Paul, 3 mots suffisent : « Va le voir, car il prie » (Ac 9.12). On a l’impression que Dieu dit : Enfin, il prie! Enfin, il écoute! Tout peut commencer pour lui : il va devenir un instrument entre mes mains! (Ac 9.15).

La prière, ici, est devenue autre chose qu’un rite religieux. Elle devient la respiration du croyant.

La prière n’est plus une quête aveugle, mais une réponse personnelle adressée à un Dieu personnel.

Elle n’est plus d’abord une demande pour recevoir, mais une mise à disposition, une écoute attentive. « Que ta volonté soit faite. »

2. Les conseils de Jésus🔗

Lire Matthieu 6.1-8. Ma prière est le reflet de toute ma vie. C’est en vain que je ferais semblant (Pr 28.9). L’hypocrisie est une attitude contraire à celle de la prière.

On peut prier « comme les païens » qui « ne connaissent pas Dieu » (1 Th 4.5), qui « ne savent pas ce qu’ils demandent » (Mt 20.20-22; Lc 23.39), qui ont des intentions désordonnées (Jc 4.2-3). La prière n’est pas un exercice religieux, superstitieux, calculé. On ne prie pas pour accomplir un devoir ou pour être vu des autres.

Il n’y a pas de lieu « sacré » pour la prière (Ac 10.9; 16.13).

Le premier lieu pour prier, c’est la chambre, tout seul. Ensuite, il est précieux de pouvoir « s’accorder » avec un autre ou avec d’autres pour prier (Mt 18.19).

Dieu sait tout avant qu’on le lui demande et cependant prier est important. Pourquoi? Ensuite vient le modèle du Notre Père.

3. Le Notre Père ou prier selon la volonté de Dieu🔗

Lire Matthieu 6.9-13. Seul le chrétien peut appeler Dieu « Père », par l’Esprit d’adoption (Rm 8.15-16).

La prière commence par Dieu (Mt 6.9-10) et se termine par lui (Mt 6.13b). Elle est théocentrique : Dieu est le premier objet de la prière (Ps 34.5; 37.4). D’où l’importance de la louange, de l’action de grâce (Ps 9.2-3) y compris avec la supplication (Ph 4.6).

Dire à Dieu « Que ta volonté soit faite, et non la mienne » (Mt 6.10; 26.39) est, en un sens, le condensé de toute la prière, de toutes les prières.

C’est aussi le sens de l’expression : « Demander quelque chose en son nom » (Jn 14.13-14), c’est-à-dire en accord avec sa volonté (Pr 28.9). C’est encore le sens de l’expression : « Demeurer en lui et lui en nous » (Jn 15.7).

4. Prier, écouter🔗

« Nous ne savons pas ce qu’il convient de demander dans nos prières », dit Paul (Rm 8.26-27).

La prière que Dieu exauce, c’est celle qu’il inspire (1 Jn 5.14-15). Ainsi, prier c’est écouter autant que parler (1 S 3.8-9). Jésus l’a lui-même vécu ainsi (Mt 7.21; Jn 15.15).

Le cœur est le lieu où l’Esprit parle à notre esprit (Ps 16.7; 27.8; És 50.4; Lc 15.17-19; Jn 10.27; Rm 8.16, 26).

5. La prière et le style de vie🔗

« La fin de toutes choses est proche. Soyez donc sages et sobres afin de vous attacher à la prière » (1 Pi 4.7). Il apparaît ici que ma prière est dépendante de mon style de vie, et que mon style de vie est dépendant de mon espérance, c’est-à-dire du prix que j’attache aux réalités invisibles attendues dans la foi, et de ma liberté par rapport aux choses passagères.

Le jeûne — comme d’ailleurs l’expérience « du désert » (la traversée du temps d’épreuve) — nous enseigne ce que signifie : « Que ta volonté soit faite, et non la mienne » (Os 2.16; És 66.2; Lc 15.16-20; Ac 9.7-9).

6. La prière et l’amour fraternel🔗

Dans sa première lettre, Jean donne trois signes de la nouvelle naissance :

  • la marche dans la lumière (reconnaître son péché; 1 Jn 1.8),
  • l’amour pour la Parole (l’obéissance; 1 Jn 2.6; 3.10, 24; 5.3),
  • l’amour pour les frères dans la foi (1 Jn 2.10; 3.14, 23; 4.20-21).

Il est évident que la prière se situe à l’intersection de ces trois engagements de foi. Celui qui « garde les commandements et aime les frères » obtiendra ce qu’il demande, dit Jean (Jn 15.10, 16-17; 1 Jn 3.22-23; 5.14-15).

En somme, la communion avec Dieu et la communion avec les frères et sœurs dans la foi sont indissociables (Mt 5.23; Ép 1.15).

Paul le dit ainsi : « Persévérez dans la prière. Pourvoyez aux besoins des saints » (Rm 12.12-13).