Cet article a pour sujet la question de l'existence de Dieu, son rejet par l'athéisme et son affirmation de foi par le christianisme qui dit que Dieu nous donne sa connaissance par son Fils et par son Esprit.

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Prouver l'existence de Dieu

Pour la plupart des gens, Dieu c’est la grande inconnue de l’équation de la vie. On ne peut pas vraiment écarter, éliminer cette inconnue, mais en même temps on ne veut surtout pas l’identifier, car cela créerait une confrontation directe avec l’auteur de notre vie. Il est donc essentiel de lui conserver son statut d’inconnue en s’appuyant sur toutes sortes de prétextes : il y a tant de religions diverses prétendant détenir la vérité, aucune ne peut certainement avoir entièrement raison, et puis, voyez un peu tous les crimes qui ont été commis au nom des religions organisées et de leurs clergés… Donc chacun peut bien intérieurement avoir ses propres idées et croyances, mais il faut surtout que cela reste une affaire purement personnelle et privée. Surtout, pas de dogmatisme, pas de doctrine définie, car Dieu, cette grande inconnue de la vie, doit rester tel : personne ne peut prétendre le connaître, et encore moins vouloir partager ses croyances avec d’autres.

Le tout, naturellement, est exprimé avec la plus grande vigueur et le plus grand dogmatisme imaginable, dans la certitude quasi absolue que ceux qui ont adopté cette position ne sauraient être contredits… Cette manière de s’exprimer prouve d’ailleurs que bien souvent même les plus féroces agnostiques sont animés de très grandes certitudes, qu’ils n’hésitent pas à exporter aussi largement que possible avec un grand zèle missionnaire.

Un des arguments massue répétés à l’envi est qu’on ne peut prouver l’existence de Dieu, et que tous ceux qui ont tenté de le faire s’y sont cassé les dents. Je voudrais aborder la question sous un angle légèrement différent et poser très sérieusement la question suivante : Peut-on prouver — au sens fort du terme — l’existence de l’univers? Eh bien, personnellement j’en doute : car l’univers, dont je ne remets pas un moment en cause l’existence, ne se donne pas comme quelque chose qui peut être prouvé. Il est là, je m’y trouve, nous l’acceptons comme tel, nous souhaiterions peut-être y changer beaucoup de choses, mais enfin bien malin celui pourrait avancer une preuve logique irréfutable de son existence autre que : voyons, c’est évident, puisque vous parlez, sentez, entendez, pensez, touchez, c’est bien la preuve que l’univers existe… Car le fait que je pense, je parle, j’entende, je sente ou je touche me concerne sans doute, mais ne constitue pas en tant que tel la preuve de l’existence de l’univers, et je ne suis pas, moi, l’univers.

Sans pousser plus loin cette réflexion, qu’on pourrait débattre longtemps, tournons-nous vers la toute première phrase de la Bible, au début du livre de la Genèse : « Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre » (Gn 1.1). Affirmation toute simple qui sous-tend le reste de la Bible. Par exemple, le Psaume 19, ce magnifique poème de sagesse, commence en déclarant : « Les cieux racontent la gloire de Dieu, et l’étendue céleste annonce l’œuvre de ses mains » (Ps 19.2). Dieu et l’univers existent dans un rapport particulier, dans une relation entre un Créateur éternel et l’œuvre qu’il a créée, celle-ci témoigne de l’activité et de la gloire du Créateur.

Oui, bien sûr c’est par la foi seulement que l’on comprend cette relation, et c’est d’ailleurs ce que l’auteur de la lettre aux Hébreux, dans le Nouveau Testament, déclare : « C’est par la foi que nous comprenons que le monde a été formé par la parole de Dieu, de sorte que ce qu’on voit ne provient pas de ce qui est visible » (Hé 11.3). Oui, c’est par la foi qu’on peut affirmer avec certitude, non pas, à la suite du philosophe du 17siècle René Descartes : « Je pense donc je suis », mais plutôt : « Dieu m’a créé, donc je suis. »

Mais revenons sur la preuve de l’existence de Dieu, plus précisément sur ceux qui, niant toute possibilité d’une telle preuve, nient Dieu, je veux dire les athées. L’athéisme, c’est quoi au juste? Soutenir que l’on ne croit pas en Dieu ou en un dieu? Ou bien affirmer que Dieu n’existe pas? Car ces deux positions sont après tout différentes. L’une parle de l’absence de foi de l’athée : au fond, l’athée nous dit qu’il ou elle n’a pas développé ou ne veut pas développer une confiance croyante en un être suprême, éternel, parfait, bon, juste et tout-puissant, qui, de plus, se serait révélé aux hommes au cours de leur histoire. Mais il ne soutient pas nécessairement qu’il détient la preuve qu’un tel être n’existe pas. L’autre, en revanche, soutient justement cela et pense pouvoir fournir la preuve de la non-existence de Dieu.

Quoi qu’il en soit, quelle vision du monde l’athéisme, de quelque bord qu’il soit, nous offre-t-il? Quelle est notre destinée finale, si nous n’avons pas été créés à l’image de ce Dieu suprême, éternel, parfait, bon, juste et tout-puissant? Que pouvons-nous espérer si nous ne pouvons croire en son œuvre de salut et de renouvellement pour nous? Eh bien, je vais vous le dire : notre destination finale, c’est tout simplement de devenir de l’engrais pour les plantes et les fleurs du cimetière où notre corps va se décomposer après notre mort. Notre vie sur terre n’a pas vraiment d’autre finalité. Au mieux, on peut essayer de favoriser la sélection naturelle pour améliorer l’espèce humaine afin qu’elle produise un engrais de plus haute qualité qui fera pousser des fleurs et des plantes plus jolies ou plus résistantes, qui ne seront bien sûr ni contemplées ni absorbées par ceux qui, dans leur pourriture, leur serviront de nourriture… Voilà en gros la vision de l’existence sur laquelle débouche l’athéisme lorsqu’il prend au sérieux sa propre position.

Peut-être ne serez-vous pas d’accord avec moi. Peut-être direz-vous que j’exagère en présentant une vision si pessimiste de la vie et de la mort, comme si c’était vraiment celle des athées. Et bien, posons-nous la question de savoir sur quelle base morale, sur quelle norme éthique la vie sur terre est possible lorsque l’on ne reconnaît comme réalité ultime que l’homme, ses pensées et ses désirs, sans norme supérieure donnée par le Créateur? Un athée anglo-saxon notoire déclarait récemment que le viol était permissible en tant qu’il pouvait favoriser et améliorer la sélection naturelle. Mais l’améliorer dans quel but exactement? Pour obtenir quel type d’individu? Des Hitler, des Staline ou des Pol Pot à répétition? Si les normes de la moralité sont décidées par tous les docteurs Folamour de la planète, tous les apprentis sorciers prêts à jouer au jeu de la vie humaine pour essayer de nouvelles combinatoires et faire de nouvelles expériences, alors on peut s’attendre à une catastrophe humaine sans précédent. D’ailleurs, lorsque l’on regarde ce qui se passe à bien des niveaux sur la planète, n’est-ce pas déjà ce à quoi nous avons affaire?

Or, si nous ouvrons la Bible au Psaume 14, voici ce que nous lisons et qui nous réveillera de notre apathie :

« L’insensé dit en son cœur : il n’y a point de Dieu! Ils se sont corrompus, ils ont commis des actions horribles; il n’en est aucun qui fasse le bien. L’Éternel, du haut des cieux, se penche sur les êtres humains, pour voir s’il y a quelqu’un qui a du bon sens, qui cherche Dieu. Tous se sont égarés, ensemble ils sont pervertis; il n’en est aucun qui fasse le bien, pas même un seul » (Ps 14.1-3).

Quel acte d’accusation universel! Il atteint aussi bien ceux qui nient Dieu que ceux qui se moquent de lui en reconnaissant peut-être son existence, mais en rejetant tout bonnement ses lois, comme s’il ne pouvait de toute manière les atteindre et les juger. Alors, prêtons attention à ces paroles du même Psaume qui remettent les choses en place :

« Tous ces gens qui font le mal, n’ont-ils rien compris? Car ils dévorent mon peuple, c’est le pain qu’ils mangent! Jamais ils n’invoquent l’Éternel! Ils sont saisis d’épouvante, car Dieu est avec les justes. Pensez-vous pouvoir ruiner l’espoir des petits? L’Éternel est leur refuge » (Ps 14.4-6).

Mais laissons tomber l’incroyance, si vous le voulez bien. Posons-nous plutôt la question suivante : le christianisme, c’est quoi au juste? Croire en Dieu, croire en Jésus-Christ, croire aux deux? Et quels changements apporte une telle foi dans la vie de ceux qui se disent chrétiens? Voyez-vous, croire en Dieu et en son Fils éternel et unique, Jésus-Christ, c’est d’abord reconnaître que nous ne pouvons pas vraiment connaître Dieu par nos propres moyens. Même le plus fort sentiment de l’existence de Dieu qu’on peut nourrir au fond de soi-même ne suffit pas pour nous assurer cette connaissance. Même l’observation de la nature, qui nous crie à haute voix qu’un être tout-puissant et éternel a mis en œuvre le dessein extraordinairement complexe de l’univers, n’y suffit pas. Lorsqu’on cherche à connaître Dieu par ses propres moyens, on bute toujours sur une impuissance à l’appréhender, à le connaître, et encore plus à lui parler, à communiquer dans la confiance avec lui.

Pour cela, il faut qu’il descende lui-même vers nous, il faut qu’il prenne lui-même l’initiative. Or, l’initiative la plus parfaite qu’il a prise à cet égard a été de s’incarner, c’est-à-dire de venir sous une forme humaine parfaitement reconnaissable vivre au milieu de nous dans la personne de Jésus-Christ. Il s’agit bien sûr d’un événement historique hors du commun, totalement unique. Pourtant, cet événement avait bien été annoncé à de nombreuses générations de croyants auparavant.

On le comprend clairement lorsqu’on lit l’Ancien Testament et ensuite les Évangiles, qui racontent la mission de Jésus-Christ sur terre afin que ceux qui les lisent voient bien en lui le Messie promis qui a réalisé tout ce qui avait été écrit d’avance à son sujet. Plus on étudie ce rapport, plus on est conforté dans cette foi. Mais ce qui frappe le plus, dans les Évangiles, c’est que la mission de Jésus a eu comme point central une mort infâme, ignoble : être crucifié sur une croix et abandonné de tous, même de Dieu. Alors là, beaucoup se disent que ce n’est pas possible : si Dieu est vraiment le Père éternel de Jésus-Christ, il n’a pas pu laisser se passer une chose pareille. Cela n’a pas de sens. Et pourtant…

Encore une fois, si nous lisons attentivement les écrits de l’Ancien Testament, nous comprendrons que la mission de Jésus n’a pas été de venir imposer artificiellement le règne de Dieu sur terre en imitant les exemples des despotes et tyrans de son temps, mais de donner sa vie pour ses disciples, afin de payer pour eux le prix qu’ils devaient à Dieu et n’auraient jamais pu payer par eux-mêmes. C’est ce que l’apôtre Paul appelle dans sa première lettre aux Corinthiens « la folie de la croix » : pour certains en effet, c’est une folie, vous vous en rendez compte : Dieu qui s’incarne pour devenir la victime d’hommes cruels et insensibles? Mais Paul ajoute que ce qui aux yeux des hommes paraît une folie a en fait été la manifestation de la sagesse de Dieu, la réalisation parfaite de son plan de salut.

Ce salut aurait-il pu être possible si le prix de la réconciliation entre Dieu et les hommes n’avait pas été payé à cent pour cent? Et si Dieu avait suivi les idées et les désirs des hommes cruels et égoïstes pour accomplir leur salut, pensez-vous que ce plan aurait réussi? Non, il fallait bien la folie de la croix pour ce faire. Et c’est en ce message du don parfait de Dieu aux hommes de tout temps et de toutes conditions que croient les vrais chrétiens : il n’y a qu’un seul Médiateur parfait entre Dieu et les hommes : Jésus-Christ, et pour le connaître et tirer un bénéfice de cette médiation, il vous faut venir à la croix et accepter que c’est là, et nulle part ailleurs, qu’il a accompli l’œuvre de rédemption qui vous sauve.

Vers la fin de l’Évangile selon Jean, au chapitre 14, nous lisons les paroles prononcées par Jésus à l’intention de ses disciples, peu avant son arrestation et sa crucifixion; il leur a promis de leur envoyer, lorsqu’il ne serait plus avec eux, un Consolateur, une personne de même essence divine que lui et le Père, qui leur rappellerait tout ce qu’il leur avait enseigné, ni plus ni moins. Cette personne, c’est évidemment le Saint-Esprit, et nul autre. D’ailleurs, Jésus le nomme comme tel : l’Esprit de vérité. La foi chrétienne prend tout son sens lorsque le croyant est éclairé, illuminé en son for intérieur par le Saint-Esprit. C’est lui qui nous convainc sans l’ombre d’un doute que Jésus est vraiment le Fils du Dieu éternel et que c’est par lui seulement qu’on accède au Père.

Lisons donc, en guise de conclusion, ces paroles de Jésus à ses disciples qui vous sont adressées autant qu’à eux :

« Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements, et moi je prierai le Père, et il vous donnera un autre Consolateur qui soit éternellement avec vous, l’Esprit de vérité, que le monde ne peut pas recevoir, parce qu’il ne le voit pas et ne le connaît pas; mais vous, vous le connaissez, parce qu’il demeure près de vous et qu’il sera en vous. Je ne vous laisserai pas orphelins, je viens vers vous. Encore un peu de temps, et le monde ne me verra plus, mais vous, vous me verrez parce que moi je vis, et que vous aussi vous vivrez. En ce jour-là, vous connaîtrez que moi, je suis en mon Père, vous en moi, et moi en vous. Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime. Celui qui m’aime sera aimé de mon Père, moi aussi je l’aimerai et je me manifesterai à lui » (Jn 14.15-21).