Cet article sur le Psaume 32.1 a pour sujet le pardon des péchés qui est au coeur de la foi. Le péché nous rend coupables devant Dieu, sales et honteux. Son pardon nous lave et nous déclare justes, grâce à Jésus mort pour nous.

Source: Croire pour comprendre. 4 pages.

Psaume 32 - Péché et délivrance

« Heureux celui dont la transgression est enlevée, dont le péché est pardonné! »

Psaume 32.1

Il est fort possible d’avoir entendu parler de la foi chrétienne, de connaître un certain nombre de vérités à son sujet et d’en ignorer pourtant l’essentiel! Il est même possible d’être inscrit sur les registres d’une paroisse, d’avoir fait son catéchisme, d’avoir fréquenté les cultes et d’ignorer la véritable nature de la foi ou de s’en faire une image complètement fausse.

Ceux d’entre vous qui sont restés étrangers à la foi pourraient penser qu’elle est principalement un mode de vie, des habitudes venant de temps révolus; des us et des coutumes étrangers et sonnant faux à l’époque où nous vivons. Beaucoup de chrétiens laissent d’ailleurs une image tellement misérable d’eux-mêmes et de leur Église qu’ils contribuent à la caricature que des non-chrétiens se font de ceux qui ont la foi; gens moroses, sans joie (et même rabat-joie), se caractérisant surtout par ce qu’il ne faut pas faire. D’autres assimilent la foi à une certaine morale : « La foi donne la notion du bien et du mal. » « C’est une bonne morale, même une excellente morale pour élever des enfants en ces temps de confusion et d’anarchie », pensera la mère soucieuse de l’avenir de ses enfants.

On estimera ailleurs qu’un peu de christianisme mélangé aux affaires courantes de ce monde rendrait la vie moderne, sociale, nationale et internationale plus sensée. Et l’on voit alors fleurir des pétitions dont les signataires se prétendant chrétiens d’avant-garde, et même chrétiens marxistes, annoncent un Jésus précurseur de Karl Marx, le mêlent à tout et à rien et l’accommodent à toutes les sauces idéologiques. Tels les pharisiens de jadis, ils bâtissent leur version moderne de l’aumône devant les hommes, pour en être vus, et sonnent de la trompette chaque fois qu’ils font la grève de la faim. Ils se veulent à tout prix dans le sens de l’histoire, même si l’histoire doit déboucher sur une impasse et aboutir au règne de l’Antichrist. Ceci ne semble pas les troubler outre mesure. Ils ont fabriqué un christianisme à leur mesure et à leurs dimensions et rabaissé Jésus au rang d’un redresseur de torts de bande dessinée…

Reconnaissons pourtant qu’en général l’opinion publique n’est pas très favorable à la foi chrétienne, la vraie, celle qui demande la plus grande rigueur. Cette opinion se moque de ces anciennes doctrines et pratiques, les considérant comme anachroniques et les assimilant aux légendes du passé. Elle rit encore de « la pomme » mangée par le premier couple, de l’arche de Noé, et ridiculise la naissance miraculeuse de Jésus.

C’est l’image, ô combien fausse, de la foi, pour ceux qui lui restent étrangers. Vous avez lu au début de ce chapitre une affirmation qui sort tout droit des pages de l’Écriture. Elle se trouve dans le livre des Psaumes et elle est reprise par l’apôtre Paul dans sa lettre aux Romains (Rm 4.7-8). Certes, même les profanes reconnaissent à l’occasion que la foi comporte des éléments formidables comme le courage, le dévouement, l’intégrité. L’honnêteté et la droiture des chrétiens réformés étaient naguère légendaires. Mais là n’est pas l’essentiel de la foi. L’essentiel de la foi est cette affirmation biblique : « Heureux l’homme dont le péché est pardonné. »

Péché! Voilà un mot bien déplaisant aux oreilles de nos contemporains… Qu’est-ce que le péché? Si vous vous adressiez à un psychanalyste moderne, il vous démontrerait, pendant que vous êtes étendu sur son divan, que le péché n’existe pas. Certains moralistes l’assimilent, eux, à des endroits louches, aux lieux de plaisir, aux rues que l’on dit « chaudes » et aux quartiers malfamés. Quelques-uns s’en font encore une idée bien agréable. Pécher? Mais c’est jouir pleinement de la vie!

Mais qu’est-ce que le péché? Généralement, on accorde que personne n’est parfait, que l’on est faillible. Pourtant, le péché est toute autre chose. Il fait partie de notre vie; notre existence tout entière semble en être tissée. N’est-ce pas là l’explication du déplaisir que nous ressentons lorsque nous en entendons parler? Mais il faut en prendre conscience avec autant de lucidité que lorsqu’on décide de se faire opérer d’une tumeur.

Je n’ai à donner d’autre définition du péché que la suivante, bien simple, peut-être trop simpliste au gré de certains, mais la seule qui corresponde à ce que nous en dit la Bible. Le péché est l’absence de perfection, cette pureté de cœur sans laquelle personne ne verra Dieu. Le péché est ce qui nous salit. Oui, vous êtes sans doute, consciemment ou pas, mal à l’aise à cause de certains actes qui vous font rougir, dont vous avez honte, qui vous ont sali. Vous avez la profonde sensation, même lorsqu’elle est confuse, d’être malpropre tout au fond de vous-même. Homme qui, à l’abri des regards indiscrets, trompe sa femme; épouse qui, par orgueil, abandonne mari et foyer; jeune fille qui, emportée par des arguments dans le vent, se croit libre de son corps et finit par se faire avorter… Mensonge, envie, amour de l’argent, violence qui n’est pas seulement autour de nous, mais en nous-mêmes… La liste serait interminable. Même si à première vue on est tolérant envers soi, ces actes sont comme des morsures brûlantes, troublantes, qui découlent du sentiment du péché.

C’est de ce sentiment de culpabilité, de malpropreté, dont nous parle la Bible. Non pas pour nous vexer, pour nous humilier et nous laisser ensuite ronger par le remords, mais pour nous en libérer. Elle nous dit : « Oui, tu t’es sali, à tel endroit, tel jour, dans tel entretien, tel acte, par telle pensée. Mais voilà, tu peux devenir propre. Tu seras alors heureux. » Savez-vous que le contraire d’heureux, dans la Bible, n’est pas le malheureux, ou le misérable, mais le maudit? C’est dans une situation aussi horrifiante que la Parole de Dieu vient annoncer notre libération. Voilà la foi chrétienne. Elle est avant tout le pardon de nos péchés.

Redisons-le : on peut discourir longuement sur la foi, s’asseoir sur les bancs d’une Église, entendre parler de la différence entre « l’essence et l’existence », des engagements sociopolitiques et culturels, du bien et du mal dans la société moderne, et manquer l’essentiel, c’est-à-dire le pardon des péchés. Cette propreté nouvelle, cette purification s’appelle dans la Bible « être juste ». La honte, les malices et le mensonge disparaissent. Vous devenez « plus blancs que la neige », pour reprendre une image simple et forte de la Bible (És 1.18), vous devenez capables par l’Esprit de Dieu de marcher dans une vie nouvelle de la foi et d’obéissance.

Seulement voilà, elle ne nous donne pas une recette toute prête, facilement assimilable. Je voudrais vous conseiller de lire la lettre de Paul adressée aux Romains. Vous la trouverez dans le Nouveau Testament. Elle ne se lit pas comme un roman-feuilleton, mais arrivé au bout de votre lecture vous saurez comment vous êtes devenus justes; vous saurez comment Dieu vous rend juste, propre, blanc, sans reproche. Vous saurez comment faire peau neuve malgré vos misères, votre passé, vos remords et vos tortures. Il en est ainsi parce que Dieu l’a décidé. Ce n’est pas par une expérience mystique, par l’intensité de vos émotions ou par une contribution quelconque de vos actes et de votre comportement. Dieu déclare juste d’une manière objective. Cela se passe en dehors de vous. L’apôtre Paul parle du cas d’un homme du passé. Ces hommes du passé biblique nous sont donnés moins comme des figures vénérables que comme des prototypes, des pionniers sur la voie de notre justification. Abraham, vous vous en souvenez, est le premier parmi eux. S’il faut suivre l’exemple d’Abraham, il suffit de faire comme lui. Dès l’instant où il a entendu le discours de Dieu, il a cru, et cela lui a été imputé à justice.

Inutile de procéder autrement. Vous n’y parviendrez pas. Vous aurez toujours, malgré vos efforts, le sentiment d’une morsure profonde, intense, lancinante, qui vous troublera à chaque instant. « Non, je n’ai pas réussi! Non, je ne puis me débarrasser de la honte, du sentiment de la faute, et de la salissure… » Mais alors il vous reste l’histoire fascinante de la relation de Dieu avec les hommes, des hommes de péché, comme vous et moi. La morale occidentale est basée sur l’idée de l’auto-expiation. Voyez le génie que fut Dostoïevski. Malgré des lumières étincelantes, il a cru que par la souffrance on pourrait parvenir à la rédemption. C’est le thème de son immortel Crime et châtiment (voir aussi Les Frères Karamazov).

Dieu a pourvu à cette situation sans issue, ou plutôt à issue fatale. Il a prononcé un verdict. Il a dressé une croix. Jésus-Christ s’est chargé de nous de telle sorte que lui, le propre, le parfait, est devenu malpropre et le plus maudit d’entre tous. À présent, si nous croyons en lui, nous sommes justifiés et « plus blancs que la neige ». Ce n’est pas une simple promesse que nous accueillons, mais un événement, un fait historique, la mort de Jésus le Seigneur. Auriez-vous encore des questions à poser au sujet de la foi, à votre sujet, au sujet du monde, des hommes, du bien et du mal, de Dieu et de la fin des temps? La Parole de Dieu nous annonce personnellement : « Heureux celui dont la transgression est enlevée, dont le péché est pardonné! »