Cette note sur le Psaume 69 a pour sujet la prière d'un innocent dans la souffrance qui crie son angoisse, qui prie pour la délivrance et qui se confie dans la justice de Dieu, prophétisant ainsi les souffrances du Messie.

Source: Notes sur les Psaumes. 3 pages.

Psaume 69 - Via Dolorosa

Psaume 69

Historiquement, ce Psaume nous présente un souffrant innocent. Il se plaint à Dieu et dans son affliction, se confie en lui pour le redressement de la justice. C’est un Psaume nettement messianique. L’application se rapporte au Christ au sens prophétique.

La question de l’auteur est assez intéressante. Aux versets 34 et 36, il est question de captifs et de la construction des villes de Juda, ce qui ne semble pas correspondre à des événements dans la vie de David. Bien des commentateurs ont alors pensé que Jérémie était l’auteur de ces lignes. Pourtant, dans Romains 11.9, il est carrément affirmé que ce Psaume est de David.

Puisqu’il s’agit d’un Psaume messianique et l’un des plus cités dans le Nouveau Testament, c’est un des plus importants du Psautier. Seul le Psaume 22 a davantage de citations, et une bonne partie de son contenu prévoit la matière des Évangiles sans toutefois être directement cité. La pensée intime de Jésus y est exprimée : sa souffrance continuelle dans un monde pécheur. Tout cela est en lien avec les faits historiques qui nous sont présentés dans les Évangiles.

Voici les citations de ce Psaume et leur référence :

  • Psaume 69.5 - Jean 15.25
  • Psaume 69.10 - Jean 2.17; Romains 15.3
  • Psaume 69.22 - Matthieu 27.34,48; Jean 19.28-30
  • Psaume 69.24 - Romains 11.9,10
  • Psaume 69.26 - Actes 1.20

On note une certaine inexactitude dans ces citations. Souvent, elles sont tirées de la version dite des Septante. Celle qui concerne Juda change le verbe du pluriel au singulier. Ainsi, ce n’est plus une véritable citation, mais une référence prise comme illustration. D’autres sont pourtant de véritables citations, mais sont adaptées par le Saint-Esprit qui en est l’auteur originel. Il a donc le droit de préciser sa pensée dans un but particulier. Remarquez que, dans ce temps, on n’avait pas de règles de citations semblables à celles que nous avons aujourd’hui.

1. Cri d’angoisse (69.1-5)🔗

Cette section nous présente une vue intime sur la vie de prière. C’est l’homme très humain qui réagit devant les menaces. Sa vie est en danger (verset 2), et à cause de la souillure universelle due au péché (verset 3), il éprouve le désir profond d’une libération de ses souffrances. Au fond, il sait qu’elles sont nécessaires dans l’accomplissement de la volonté de son Père (verset 4). L’attitude persécutrice de ceux qui l’entourent se précise et va jusqu’à des accusations de vol (verset 5).

2. Prière pour l’accomplissement de son œuvre (69.6-13)🔗

Ce passage commence par un verset difficile. Comment faut-il l’interpréter pour que la sainteté du Christ ne soit pas atteinte? Il est question ici de « folie » et de « fautes ». Deux possibilités : Le Christ s’identifie tellement intimement avec la race humaine qu’il parle de son péché comme si c’était le sien (voir les cas de Daniel, Néhémie, Esdras et 2 Co 5.21).

D’autres disent simplement que ce verset s’applique à l’auteur du Psaume. Il n’est donc pas compris dans la partie prophétique.

La prière du verset 7 montre le profond désir du cœur du Christ : que son œuvre en notre faveur ne soit empêchée d’aucune manière par un manquement de sa part. Cette expression révèle toute la réalité de son incarnation en tant qu’homme. Il a connu l’expérience pratique jusque dans les jeûnes et par son habillement (versets 11 et 12). Le verset 9 démontre qu’il était mal compris dans sa propre famille, et si nous acceptions que ces versets se rapportent au Christ, c’est la réponse finale aux prétentions catholiques qui disent que Marie n’eut pas d’autres enfants que Jésus.

3. Prière pour la délivrance (69.14-22)🔗

Ce paragraphe parle de la relation intime de Jésus avec son Père, ce qui rendait très pénible l’expérience de la séparation et du sentiment d’abandon. De plus, le manque de consolateurs humains (verset 21) constitue la deuxième grande épreuve du Christ.

4. Prière de malédiction (69.23-29)🔗

Elle doit être mise à côté de cette autre prière exprimée sur la croix par Jésus : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23.34). Cette dernière est la prière du Sauveur, tandis que celle-ci est celle de l’homme qui se venge à côté de l’éternelle justice de Dieu. Le verset 23 montre que, pour ceux qui ne veulent pas accepter le jeûne (verset 11), le manger devient un piège. Leur sécurité se transforme en crainte, leur lumière en ténèbres, leur force en faiblesse et leur demeure en désolation.

En ce qui concerne la question d’être inscrit dans le livre de vie, voici les références à ce sujet : Luc 10.20; Philippiens 4.3; Apocalypse 3.5; 13.8; 20.12-15; et dans l’Ancien Testament : Exode 32.32-33; Daniel 12.1.

5. Prière de confiance (69.30-37)🔗

Tout en étant abattu par les circonstances, il reste toujours la confiance profonde qui le rend capable d’être une aide aux malheureux (verset 33). La vie de l’enfant de Dieu comprend toujours ces deux côtés, et ils doivent être maintenus en faveur de l’équilibre de notre expérience religieuse.