Cet article a pour sujet les fraudes et l'immoralité des recherches d'Alfred Kinsey (1894-1956) sur la sexualité qui ont contribué à l'effondrement de la moralité et à la libéralisation des lois règlementant le comportement sexuel en Occident.

5 pages. Traduit par Paulin Bédard

La recherche frauduleuse d’Alfred Kinsey sur la sexualité La « recherche » qui s’oppose à la loi de Dieu sera démasquée… un jour ou l’autre

  1. Judith Reisman démasque Kinsey
  2. Kinsey au Canada
  3. Kinsey : le film
  4. Conclusion

Lorsqu’un programme immoral est défendu sur la base de preuves « scientifiques », il y a de bonnes raisons de se méfier. La science jouit d’un certain prestige dans les sociétés occidentales, et la promotion d’un point de vue particulier en tant que point de vue « scientifique » est une stratégie astucieuse. Cependant, le vernis scientifique n’est parfois qu’un cheval de Troie. C’est le cas de certaines des sciences sociales les plus influentes du 20e siècle.

Peut-être plus que toute autre personne, le professeur Alfred C. Kinsey de l’université de l’Indiana peut être tenu pour responsable (ou crédité) de l’effondrement de la moralité traditionnelle aux États-Unis et dans d’autres grands pays anglophones. Kinsey était un pionnier de la « recherche sur la sexualité » qui a publié deux études révolutionnaires, l’une sur le comportement sexuel masculin (1948) et l’autre sur le comportement sexuel féminin (1953), qui ont ébranlé le monde occidental et conduit à la libéralisation des lois réglementant le comportement sexuel aux États-Unis et dans d’autres pays. Il s’agit là d’un accomplissement remarquable pour un seul homme.

Pendant une grande partie du 20e siècle, la science était considérée comme apportant les réponses à de nombreux problèmes de l’humanité, de sorte que tout point de vue formulé dans le langage scientifique recevait un respect et une crédibilité immédiats. Kinsey a su tirer parti de cette attitude dominante pour faire avancer son programme politique personnel en faveur de la liberté sexuelle. Il a pensé à juste titre que des données scientifiques « prouvant » que la plupart des gens avaient secrètement des mœurs légères d’une manière ou d’une autre fourniraient un élan puissant pour renverser les opinions conservatrices traditionnelles.

Kinsey a donc mené ses « recherches » de manière à obtenir les résultats qu’il souhaitait.

1. Judith Reisman démasque Kinsey🔗

À partir des années 1980, une autre chercheuse américaine, le Dr Judith Reisman, a commencé à découvrir l’authentique vérité derrière les travaux de Kinsey. Elle a découvert la base délibérément frauduleuse des études influentes de Kinsey et a commencé à alerter activement les gens sur le fait que de nombreux changements dans la loi et la culture américaines avaient été initiés sur la base de cette fraude1. Le travail du Dr Reisman est très important, mais elle n’a pas encore reçu l’attention et le crédit qui lui sont dus pour ses efforts. Ce travail a été résumé dans un petit livre (84 pages seulement) de Susan Brinkmann, intitulé The Kinsey Corruption : An Expose on the Most Influential « Scientist » of Our Time [La corruption Kinsey : une révélation sur le « scientifique » le plus influent de notre époque].

Il y a de nombreuses raisons de s’indigner des recherches de Kinsey, mais nous n’en évoquerons que deux ici.

a. Il a faussé ses données🔗

Les recherches en sciences sociales s’appuient souvent sur des enquêtes menées auprès du grand public. Un grand groupe de personnes se voit poser une série de questions particulières, puis les réponses à ces questions sont compilées et les résultats de l’enquête sont considérés comme des preuves empiriques concernant le sujet étudié. On suppose que le groupe de personnes interrogées est représentatif de l’ensemble de la population.

Dans cette optique, il n’est pas très difficile pour un chercheur malhonnête de produire une étude qui lui donnera les résultats spécifiques qu’il souhaite. S’il sait à l’avance que certaines personnes sont susceptibles de donner des réponses particulières à ses questions, il peut cibler ces personnes pour son enquête de manière à obtenir délibérément une plus grande proportion d’entre elles dans son échantillon. Ainsi, les résultats de son étude « scientifique » seront fortement pondérés en faveur des résultats qu’il souhaite obtenir. C’est essentiellement ce qu’a fait Kinsey.

Les recherches de Kinsey étaient basées sur des données d’enquête qu’il prétendait représentatives de la population américaine. Or, ces données ne représentaient pas la population américaine, et il le savait. Ses données incluaient un pourcentage disproportionné de personnes ayant un comportement sexuel immoral.

« Dans un exemple scandaleux, Kinsey a classé 1400 criminels et délinquants sexuels comme “normaux” au motif que ces mécréants étaient essentiellement les mêmes que les autres hommes — si ce n’est que ceux-ci s’étaient fait prendre. »

Ainsi, les informations sur le comportement sexuel fournies par ces 1400 hommes dégénérés ont été considérées comme représentant le comportement sexuel des hommes américains moyens.

Lorsque l’on comprend comment Kinsey a entrepris la plupart de ses recherches, il n’est pas surprenant que :

« D’après ses données biaisées, 95 % de la population masculine américaine se livrait régulièrement à des activités sexuelles déviantes telles que les relations extraconjugales, l’homosexualité, la pédophilie, etc. »

b. Il s’est appuyé sur les « données » des violeurs🔗

Mais ce qui est encore plus scandaleux, c’est la façon dont Kinsey a obtenu des données sur le comportement sexuel des enfants. En bref, les enfants étaient agressés sexuellement et les agresseurs fournissaient ensuite des informations à Kinsey. L’une des principales sources d’informations sur les enfants « a été découverte plus tard comme étant Rex King, le violeur d’enfants en série responsable des viols de plus de 800 enfants ».

2. Kinsey au Canada🔗

Les recherches de Reisman se concentrent principalement sur les États-Unis, où Kinsey a travaillé et où son incidence a été la plus manifeste. Cependant, l’influence de Kinsey s’est étendue à l’ensemble du monde anglophone. Au Canada, les études de Kinsey ont également été utilisées pour justifier des changements culturels et juridiques.

En 1969, la loi canadienne a été modifiée pour légaliser l’homosexualité. Lors des débats sur ce changement, Kinsey a été cité comme une autorité. Par exemple, à la Chambre des communes, le 23 janvier 1969, un député a lu un article affirmant que « l’homosexualité est aujourd’hui beaucoup plus répandue qu’on ne le pensait dans le passé, comme l’ont montré les recherches du Dr Kinsey et d’autres ». Il poursuit en disant que le Dr Kinsey a conclu « que 37 % de la population masculine des États-Unis avait eu une expérience homosexuelle entre le début de l’adolescence et la vieillesse ». Le député fait ensuite référence à Kinsey.

L’un des documents les plus souvent cités en faveur de la légalisation de l’homosexualité au Canada est le rapport Wolfenden. Ce rapport est un document officiel produit dans les années 1950 pour le gouvernement britannique recommandant la libéralisation des lois relatives à la prostitution et à l’homosexualité. En Angleterre, les recommandations relatives à la prostitution ont été mises en place en 1959 et celles relatives à l’homosexualité en 1967.

Le rapport Wolfenden a été largement considéré comme faisant autorité et a incontestablement influencé les changements apportés à la loi canadienne sur l’homosexualité. À la Chambre des communes, le 24 janvier 1969, un député libéral a souligné que les propositions du gouvernement visant à légaliser l’homosexualité étaient fondées sur les « recommandations du comité Wolfenden ». Il a ajouté que la perspective du gouvernement était « très proche de la philosophie du rapport Wolfenden ». Tout au long du débat parlementaire, le rapport Wolfenden a été cité à maintes reprises.

En quoi cela est-il pertinent? Parce que les « recherches » d’Alfred Kinsey sur l’homosexualité ont été à l’origine du rapport Wolfenden lui-même. Le comité qui a rédigé le rapport Wolfenden considérait Kinsey comme une autorité en matière d’homosexualité et se référait librement à ses travaux. À cet égard, Kinsey a indirectement influencé l’évolution du droit canadien par son incidence sur le rapport Wolfenden.

En 1982, le Canada a adopté la Charte des droits et libertés. Toutefois, les gouvernements fédéral et provinciaux disposaient de trois ans pour mettre leurs lois en conformité avec les dispositions de la Charte relatives aux droits à l’égalité avant qu’elles n’entrent en vigueur. Une commission parlementaire sur les droits à l’égalité a parcouru le pays en 1985 pour recueillir l’avis des citoyens sur la manière dont les dispositions de la Charte relatives à l’égalité devaient être interprétées. De nombreux militants homosexuels ont présenté leur point de vue devant cette commission. Au cours de ces présentations, il était courant que les militants fassent référence aux recherches de Kinsey pour justifier les droits des homosexuels.

Par exemple, lors d’une présentation devant la commission à Vancouver le 27 mai 1985, un militant a déclaré : « Environ 10 % de la population au Canada est homosexuelle. » Par la suite, le député Svend Robinson a demandé à l’intervenant : « Vous avez parlé de 10 %. Je suppose que c’est basé sur les études de Kinsey et d’un certain nombre d’autres. » Le militant a répondu : « C’était le rapport Kinsey, les études de 1948, oui. »

Un autre militant a témoigné devant la commission à Winnipeg le 30 mai 1985, déclarant que :

« Notre expérience individuelle et collective nous a donné toutes les raisons de penser que les statistiques déduites par l’Institut Kinsey dans les années 1940 étaient correctes : environ 10 % de la population est homosexuelle. »2

Le même jour, un autre militant a déclaré : « Statistiquement, la minorité homosexuelle invisible représente environ 10 % de la population de ce pays. » Et dans une autre présentation, un ministre de l’Église unie a fait remarquer : « Nous soulignons qu’environ 10 % de la population, selon les chiffres sociologiques, sont d’orientation homosexuelle. »

Ce qu’il faut retenir ici, c’est que les études de Kinsey ont été considérées comme pertinentes et utiles à l’avancement des droits des homosexuels au Canada. Ses données constituaient une autorité scientifique apparente pour les arguments en faveur des droits des homosexuels. Cependant, Kinsey avait délibérément faussé ses recherches pour obtenir le type de chiffres qui soutiendraient les changements législatifs et culturels qu’il souhaitait.

3. Kinsey : le film🔗

Certains libéraux se sont inquiétés de l’érosion de la crédibilité de Kinsey résultant des efforts de Reisman. Un film hollywoodien (intitulé à juste titre Kinsey) a été réalisé en 2004 pour renforcer la réputation de Kinsey. Il met en scène Liam Neeson dans le rôle de Kinsey lui-même.

Mais ce n’est pas dans ce film que vous apprendrez ce qu’est la fraude de Kinsey. Brinkmann écrit que ce film :

« … présente la vie et l’œuvre d’Alfred C. Kinsey dans les termes les plus élogieux. Au lieu de présenter les faits, il le glorifie comme un héros persécuté qui s’est retrouvé piégé dans un monde de répression sexuelle ».

4. Conclusion🔗

Dans la conclusion de son livre, Brinkmann note que « l’héritage de la vie et de l’œuvre tordues d’Alfred C. Kinsey peut être lu quotidiennement dans la condition morale de notre pays, qui ne cesse de se dégrader ». Bien sûr, Kinsey ne peut être tenu pour seul responsable du déclin moral des pays occidentaux, mais il mérite certainement plus de reproches que n’importe qui d’autre.

Kinsey est encore largement reconnu comme une autorité en matière de comportement sexuel, bien que la vérité ait commencé à être révélée : ses recherches ne sont pas fiables.

Il y a donc de bonnes raisons de se méfier des « études » promouvant divers aspects de la promiscuité sexuelle moderne, qu’il s’agisse d’homosexualité ou d’hétérosexualité. Si l’on y regarde de plus près, de nombreuses études censées étayer divers points de vue à la mode se révèlent erronées. La plupart des chercheurs ne sont pas malhonnêtes comme Kinsey. Cependant, tous les chercheurs (qu’ils soient de gauche ou de droite) sont influencés par leur vision du monde — leurs études sont susceptibles de confirmer leurs opinions préconçues. Les sciences sociales ne sont pas comme les sciences physiques où l’on peut obtenir des mesures précises et répétables, donnant chaque fois exactement les mêmes résultats. Les sciences sociales sont beaucoup plus subjectives que cela.

En d’autres termes, la règle « ne croyez pas tout ce que vous lisez » devrait être doublement applicable chaque fois que les médias font état d’une nouvelle étude censée démontrer que la monogamie chez les êtres humains n’est pas naturelle, ou que les couples homosexuels sont de meilleurs parents que les couples hétérosexuels, et d’autres choses de ce genre. Bien sûr, c’est ce que l’étude a conclu. Mais nous avons de bonnes raisons d’être sceptiques quant à l’étude elle-même. Ce type d’études a déjà été erroné ou « corrigé » par le passé, et la réponse rationnelle est donc le scepticisme.

Notes

1. NDT : Voir aussi l’article de Jonathon Van Maren, L’histoire oubliée et méconnue de la révolution sexuelle.

2. Voir mon article « One in ten? Alfred Kinsey’s most famous lie » [Un sur dix? Le mensonge le plus célèbre d’Alfred Kinsey], Reformed Perspective, 21 mars 2015.