Cet article présente les grandes étapes de l'histoire oubliée et méconnue de la révolution sexuelle en Occident au 20e siècle (à commencer par les travaux frauduleux de Margaret Mead et d'Alfred Kinsey) qui a fait voler en éclats toute moralité en matière de sexualité et qui a érigé les droits sexuels au-dessus de tous nos autres droits.

18 pages. Traduit par Paulin Bédard

L’histoire oubliée et méconnue de la révolution sexuelle

Dans l’introduction1 de ma série en cours sur l’histoire du 20e siècle, j’ai indiqué que l’une de mes intentions était de me concentrer sur des domaines que je n’avais pas abordés dans mon livre de 2016, The Culture War [La guerre culturelle], mais plutôt de couvrir des territoires inexplorés. Les deux articles les plus récents de cette série — l’un sur la guerre du Vietnam2 et l’autre sur le mouvement des droits civiques3 — couvrent deux aspects des années 1960 et 1970 que je n’avais pas examinés dans The Culture War, mais avant de pouvoir passer à mon prochain essai, qui sera une analyse de la manière dont la révolution sexuelle a conduit à la sécularisation de l’Occident, nous devons une fois de plus résumer la révolution sexuelle. À cette fin, je publie le chapitre 1 de The Culture War, qui résume la révolution sexuelle. Pour ceux d’entre vous qui souhaitent lire le livre dans son intégralité, les chapitres suivants traitent de la pornographie, de la culture du coup d’un soir, de l’avortement, de l’euthanasie, de l’eugénisme, de la liberté religieuse, etc.4

Jonathon Van Maren

Les années 1970 ont fait voler en éclats toute une structure de moralité sexuelle. De telles révolutions ne durent pas éternellement. Elles ne peuvent pas durer. Mais la fin d’une révolution n’est pas la même chose que la restauration de l’ordre ancien. C’est l’institutionnalisation d’un nouvel ordre.

David Frum, Comment nous en sommes arrivés là

1. La révolution sexuelle et la nouvelle normalité🔗

Aucune série d’événements historiques n’a eu autant d’impact sur tous les êtres humains vivant dans le monde occidental d’aujourd’hui — et même au-delà — que la révolution sexuelle. Et pourtant, si beaucoup connaissent le terme, presque personne n’est en mesure d’expliquer ce qu’est la révolution sexuelle. La pornographie sur Internet, la légalisation de l’avortement, le mouvement de libération des homosexuels, la culture du coup d’un soir5, la contraception, la nudité publique, le transgenrisme et les menaces qui pèsent sur la liberté religieuse font tous partie de la révolution sexuelle ou en sont le résultat direct. La télévision, l’industrie cinématographique, les agences de publicité, le monde universitaire, les médias et l’industrie musicale ont tous été façonnés par la révolution sexuelle et jouent un rôle sans cesse actif dans sa promotion. Nous sommes tellement saturés par ces influences que nous les remarquons rarement. Nous tenons simplement pour acquis que les choses sont ainsi, souvent sans nous demander comment ou pourquoi elles en sont arrivées là.

Prenons l’exemple de la culture du coup d’un soir sur les campus, aujourd’hui considérée comme la norme et célébrée dans des dizaines de films comiques stupides sur les campus. Lorsque je fréquentais l’université Simon Fraser, en Colombie-Britannique (Canada), il était tout simplement admis que les beuveries s’accompagnaient de relations sexuelles occasionnelles — et si ce n’était pas le cas, ce n’était pas faute d’efforts de la part des étudiants. Il y avait même un jeu « Campus Hook-Up Bingo » [Bingo du coup d’un soir sur le campus] dans le journal étudiant, qui présentait les endroits les plus propices au sexe, comme le terrain de baseball et les amphithéâtres. Un étudiant aurait réussi à convaincre quelqu’un d’avoir un coït occasionnel avec lui dans chacun de ces endroits.

J’ai souvent discuté de la culture du coup d’un soir sur le campus. Un ami m’a demandé pourquoi je ne couchais pas à droite et à gauche. J’ai répondu par une question : « Parmi toutes les personnes avec lesquelles tu as couché, avec combien d’entre elles regrettes-tu d’avoir couché? » Après une pause, j’ai eu une réponse réfléchie : « Avec la plupart d’entre elles, je suppose. Peut-être même avec toutes. » Un autre camarade de classe m’a demandé comment je pouvais me qualifier d’« homme » si je ne « couchais pas avec des filles ». Je lui ai simplement demandé ce qui était le plus exigeant pour un homme : rendre une femme heureuse pendant toute une vie ou des douzaines pendant une dizaine de minutes? À cette question, j’ai obtenu un sourcil arqué, un petit ricanement et aucune autre question.

Ce qui m’a choqué? Presque aucun d’entre eux n’avait envisagé l’idée qu’attendre d’avoir des relations sexuelles avec quelqu’un qu’on aime, dans le cadre du mariage, valait peut-être la peine. Pas un seul. La culture du coup d’un soir est la nouvelle norme. C’est l’éthique sexuelle chrétienne qui est la contre-culture. Il est impératif que nous comprenions ce qui s’est passé pour qu’il en soit ainsi.

Lorsque je voyage en Amérique du Nord pour parler de l’avortement et de la pornographie, l’une des choses que j’entends souvent est le désespoir de voir l’Occident être écrasé par le poids de la décadence morale qui se répand. De nombreuses personnes ont le sentiment que la restriction de la liberté religieuse, le maintien de la légalité de l’avortement et la redéfinition du mariage sont inévitables.

Il s’agit là, bien entendu, de l’une des stratégies les plus importantes et les plus réussies de la gauche sécularisée : elle crée une aura d’inévitabilité tout en diabolisant tous ceux qui s’opposent à ce « progrès » nouveau et méconnaissable comme s’ils étaient des Néandertaliens sur le point d’être laissés pour compte par l’histoire. Cette inévitabilité devient une prophétie autoréalisatrice, car beaucoup de gens ne se rendent pas compte que les différentes batailles de la révolution sexuelle sont en fait toutes corrélées les unes aux autres, que ce à quoi nous assistons aujourd’hui est la phase finale d’un projet culturel incroyablement vaste et bien planifié.

2. Une histoire oubliée🔗

Pour comprendre la révolution sexuelle, il est essentiel de comprendre d’abord les fondements académiques qui ont ouvert la voie au changement social gigantesque qui a balayé l’Occident au cours des années 1960 et au-delà. Le fait est que presque rien de ce que nous avons entendu ou de ce que l’on nous a enseigné n’est vrai. L’histoire nous a été présentée de manière délibérément fausse. Comme l’a fait remarquer George Orwell, « le moyen le plus efficace de détruire les gens est de nier et d’effacer la compréhension qu’ils ont de leur histoire ».

Dans la culture actuelle, la connaissance de l’histoire devient elle-même rapidement de l’histoire. Les animateurs des émissions de fin de soirée sont connus pour tirer parti de façon humoristique de cette maladie d’Alzheimer culturelle croissante en posant aux gens de la rue des questions banales telles que « Qui étaient nos alliés pendant la Seconde Guerre mondiale? », ce qui donne lieu à des réponses hilarantes qui font frémir.

Il y a cependant un côté nettement moins drôle à notre oubli. Nous risquons fort, comme le dit le vieil adage, non seulement de répéter l’histoire parce que nous l’avons oubliée, mais aussi de la répéter sans même en être conscients. C’est ce point que le journaliste et auteur canadien chevronné Ted Byfield, aujourd’hui octogénaire, n’a cessé de souligner lorsque je me suis entretenu avec lui il y a quelque temps.

« Nous sommes en train de rapidement abandonner un grand nombre des principes sociaux et moraux fondamentaux sur lesquels repose notre civilisation. En d’autres termes, nous coupons avec zèle la branche sur laquelle nous sommes assis. […] Très peu de gens, qu’ils soient éduqués ou non, savent d’où viennent ces principes et comment nous les avons adoptés. Nous sommes dangereusement ignorants de notre propre héritage et de notre histoire.6 »

Byfield a raison. Lorsque j’ai commencé à faire des recherches sur l’histoire sociale de l’Occident il y a plusieurs années, j’ai été constamment stupéfait par le simple fait qu’une grande partie de ce que l’on m’avait enseigné — ou du moins que l’on m’avait fait croire — était faux. Si de nombreux professeurs d’université sont d’excellents enseignants et d’impressionnants universitaires que j’ai eu le privilège d’avoir rencontrés, il y a aussi parmi eux de nombreux hippies vieillissants qui ont abandonné leur commune après la première bonne pluie pour jeter leur dévolu sur un moyen plus efficace de diffuser leur idéologie : l’université. Dans les amphithéâtres, devant des milliers d’étudiants, ils vendent leur propre version du déroulement de l’histoire, laissant la plupart d’entre nous dans l’ignorance totale de la façon dont les choses se sont réellement passées.

J’y ai souvent pensé depuis que j’ai obtenu mon propre diplôme d’histoire : les parents chrétiens luttent contre les influences de la culture pour inculquer à leurs enfants des valeurs traditionnelles et une vision chrétienne du monde, puis déboursent souvent des dizaines de milliers de dollars pour que les universités donnent à leurs professeurs quatre ans pour les dissuader d’avoir cette vision du monde.

Cette situation a souvent suscité le désespoir des parents chrétiens qui voient leurs enfants s’éloigner de plus en plus de leurs croyances, de leur héritage et de leur vision du monde, et ces parents n’ont souvent pas les arguments nécessaires pour expliquer que leurs enfants sont victimes d’une fausse promesse.

Et c’est pourtant le cas. Prenons l’exemple d’une femme que l’on pourrait très justement appeler « la mère de la révolution sexuelle ».

3. Margaret Mead et Coming of Age in Samoa [Adolescence à Samoa] (1928)🔗

Margaret Mead (1901-1978) était une jeune anthropologue qui avait des objectifs idéologiques très précis. Elle a entrepris d’aider le professeur d’anthropologie Frank Boas de l’université de Columbia à démontrer une thèse : l’éducation et l’environnement d’une personne façonnent ses actions dans une plus large mesure que les facteurs génétiques. Avec une autre jeune chercheuse nommée Ruth Benedict, Mead est partie à la recherche des peuples indigènes de Samoa, où elle a passé neuf mois. Le résultat de leur séjour a été son livre Coming of Age in Samoa [Adolescence à Samoa] (1928).

Les soi-disant révélations contenues dans ce livre ont laissé de nombreux membres du monde académique à la fois foudroyés et extatiques. Margaret Mead y décrivait un Éden insulaire idyllique dans lequel les gens vivaient dans une harmonie quasi utopique, avec très peu de concurrence entre eux et, surtout, sans codes moraux draconiens limitant le comportement sexuel des gens. Au contraire, les adolescents samoans avaient de nombreux partenaires sexuels et étaient encouragés à participer à cette culture du coup d’un soir et de l’amour libre des mers du Sud. Comme l’a écrit Margaret Mead avec admiration, une jeune fille samoane « repousse la virtuosité loin d’elle. […] Elle consacre toute son attention à des aventures sexuelles clandestines.7 »

En d’autres termes, la morale chrétienne et la loi naturelle n’étaient rien d’autre qu’un canular ou une dangereuse construction sociale.

L’impact de ce livre ne peut être sous-estimé. Selon un historien (écrivant dans l’histoire épique du christianisme de Ted Byfield, The High Tide and the Turn [La marée haute et le tournant]8) :

« Il s’agirait du livre anthropologique le plus diffusé jamais écrit. Il est devenu une lecture obligatoire pour tous les cours d’anthropologie de première année et a joué un rôle clé dans l’élaboration de l’éducation sexuelle, du droit pénal, des politiques sociales gouvernementales et de la vision populaire d’une conduite sexuelle acceptable.9 »

En d’autres termes, il a tout changé.

Comme le dit John Horgan dans le Scientific American :

« [Le livre de Mead] a remis en question les mœurs sexuelles occidentales qui, selon Mead, infligeaient des souffrances inutiles aux jeunes hommes et aux jeunes femmes. Le métathème de Coming of Age et de tous les ouvrages ultérieurs de Mead est que les choses ne sont pas telles qu’elles doivent ou devraient être; nous pouvons choisir de vivre d’une manière qui nous rend plus heureux et en meilleure santé. Ses écrits ont contribué à inspirer le féminisme, la révolution sexuelle, le mouvement du potentiel humain et d’autres tendances contre-culturelles au cours des années 1960.10 »

Il est ahurissant de constater, en examinant l’ensemble des « travaux scientifiques » produits par des personnes telles que Margaret Mead, qui ont entraîné des changements aussi cataclysmiques dans les mœurs sexuelles traditionnelles, que la plupart de ces travaux n’étaient que des recherches bâclées et des vœux pieux. (Par exemple, la fille de Margaret Mead a révélé plus tard que sa mère, mariée trois fois, avait eu de nombreuses relations sexuelles avec des femmes, y compris avec sa collègue anthropologue Ruth Benedict. Lorsqu’elle est partie pour Samoa en 1926, Mead a déclaré à son mari : « Je ne te quitterai pas tant que je n’aurai pas trouvé quelqu’un que j’aime davantage11 ».) Pourtant, les milieux universitaires, avides de la moindre « preuve » susceptible de réfuter le christianisme, se sont emparés des travaux de Mead comme d’une nouvelle preuve attestant que les valeurs judéo-chrétiennes étaient, au mieux, dépassées et, au pire, nuisibles.

Une grande partie des travaux de Mead s’est révélée par la suite être un canular. Mead est partie avec des conclusions qu’elle devait prouver et s’est contentée de trouver les informations dont elle avait besoin pour étayer ces conclusions, sans jamais vivre avec une seule famille samoane ni apprendre la langue pendant les neuf mois qu’a duré son séjour. Il s’avère que les informations qu’elle a recueillies sur la culture sexuelle des Samoans provenaient presque exclusivement de deux jeunes filles.

Mead, qui travaillait sur plusieurs projets à la fois, s’est retrouvée à court de temps pour interviewer des adolescentes. Elle a donc décidé de se lier d’amitié avec deux de ses compagnes samoanes, de gagner leur confiance et d’obtenir d’elles les informations dont elle avait besoin sur la culture sexuelle des Samoans. Elle ne s’est pas rendu compte qu’en posant des questions sensibles et explicites, elle enfreignait le code d’étiquette samoan, et les filles ont répondu en s’amusant à donner à Mead précisément le type d’informations qu’elle voulait entendre. Mead était triomphante, persuadée que son amitié avec ces filles l’avait amenée à découvrir la vérité sur les coutumes sexuelles à Samoa. Les filles pensaient que la plaisanterie qu’elles avaient faite à l’anthropologue occidentale curieuse était très drôle. Elles étaient loin de se douter que leur plaisanterie finirait par influencer des domaines entiers d’études universitaires en Amérique du Nord, avec des conséquences décidément pas drôles du tout.

Lorsque l’universitaire Derek Freeman décida, des années plus tard, de poursuivre les recherches de Mead et de se rendre lui-même à Samoa, il découvrit que pratiquement toutes ses conclusions étaient erronées12. Les Samoans respectaient un code d’éthique sexuelle très strict, pour ne pas dire puritain. Il n’y avait pas de culture du coup d’un soir dans les mers du Sud. Il a même retrouvé les deux filles sur lesquelles Mead avait basé son analyse des pratiques sexuelles samoanes. Comme l’explique Byfield :

« Il retrouva ces femmes, désormais âgées, et leur rappela la visite de Mead. Elles se mirent à ricaner d’embarras, racontant comment elles avaient raconté à cette dame blanche de terribles mensonges et histoires, sans s’attendre à ce qu’elle les croie. Elles regrettaient maintenant de l’avoir ainsi induite en erreur.13 »

De nombreux universitaires, voyant les fondements de leur vision du monde menacés, ont attaqué, calomnié et diffamé Freeman et d’autres critiques de Mead. Cependant, la plupart d’entre eux sont aujourd’hui contraints d’admettre que son travail sur les Samoans était fatalement défectueux. Malheureusement, notre culture a déjà suivi les vœux pieux de Margaret Mead à un point tel qu’une grande partie des dommages qu’elle a causés ne peut être réparée.

4. Les rapports Kinsey🔗

Mead n’était pas la seule : un autre scientifique célèbre, le Dr Alfred Kinsey, lui a rapidement emboîté le pas. Son nom est bien connu de la plupart des diplômés universitaires : il est considéré comme le « père de la révolution sexuelle ». D’abord zoologiste spécialisé dans l’étude des guêpes, Kinsey décida de se lancer dans un nouveau domaine, celui de la « sexologie ». Les travaux qu’il a réalisés, Les rapports Kinsey, ont captivé l’imagination du peuple américain comme rien d’autre ne l’avait fait auparavant. Ses rapports Sexual Behavior in the Human Male [Le comportement sexuel chez l’homme] (1948) et Sexual Behavior in the Human Female [Le comportement sexuel chez la femme] (1953) ont changé la donne culturelle.

Dans son numéro du 1er mars 1948, le magazine TIME s’est émerveillé de cette réaction :

« Il pesait plus d’un kilogramme, ses 804 pages étaient un morne mélange de jargon technique et de tableaux statistiques, et il coûtait 6,50 dollars. Mais la semaine dernière, les États-Unis ont accueilli le rapport sur le comportement sexuel de l’homme, communément appelé “Rapport Kinsey”, comme ils avaient accueilli le Charleston, le yo-yo et le double deux au bridge. Depuis Autant en emporte le vent, les libraires n’avaient rien vu de tel. Sorti en moins de deux mois, il s’était déjà vendu à 200 000 exemplaires.14 »

C’est le contenu, bien sûr, qui a fasciné et peut-être titillé ceux qui se sont pressés pour acheter l’ouvrage de Kinsey. Il s’est avéré que tout ce que l’on avait toujours su sur la sexualité était faux, car la plupart des gens avaient un comportement sexuel qui était au mieux immoral selon les normes traditionnelles, et au pire déviant et carrément choquant. Dans ses rapports, Kinsey ne conseillait pas aux gens d’adopter ces comportements, du moins pas explicitement, il disait que tout le monde les adoptait déjà.

Cela aussi est enseigné dans les cours d’histoire comme un fait : Mon professeur d’histoire américaine a enseigné à notre classe, lors de ma première année d’université, que la révolution sexuelle n’avait pas vraiment eu lieu, parce que Kinsey avait révélé que tout le monde avait été des hypocrites scandaleux depuis le début. Personne n’avait jamais vraiment cru ou pris la peine d’adhérer à la morale chrétienne en matière de sexualité, et notre société n’avait besoin que de l’arrivée d’Alfred Kinsey pour briser la conspiration du silence.

Tout comme Margaret Mead, Kinsey avait des raisons plus personnelles de passer de l’étude des guêpes à l’exploration de la sexualité. Comme l’a récemment noté un auteur dans une critique du New York Times :

« Kinsey s’est présenté au monde comme un scientifique et un mari et père conventionnel — le professeur Kinsey, que même sa femme appelait Prok15. C’était un déguisement indispensable pour un homme qui explorait un territoire controversé, mais il était en fait bien plus complexe. James H. Jones, historien à l’université de Houston, révèle dans […] une biographie riche et embarrassante que Kinsey était énergiquement bisexuel — Jones dit “homosexuel” malgré la relation sexuelle continue de Kinsey avec sa femme — et un profond masochiste. Kinsey organisait également des relations sexuelles de groupe entre ses cadres, leurs épouses et des volontaires extérieurs, qu’il observait et faisait filmer, manifestement pour conditionner ses enquêteurs à leur travail et les souder sous son autorité paternelle, ainsi que pour enregistrer directement le comportement sexuel.16 »

Et c’est ce qu’ils ont fait. Selon David Kupelian dans The Marketing of Evil [La commercialisation du mal] :

« Financé par la prestigieuse Fondation Rockefeller et basé sur des milliers d’entretiens, Kinsey avait “découvert” que si les hommes américains de la “grande génération” de la Seconde Guerre mondiale prétendaient être fidèles et monogames, la quasi-totalité d’entre eux — 95 % — étaient, selon la loi de 1948, des délinquants sexuels. Plus précisément, Kinsey a affirmé que 85 % des hommes avaient eu des rapports sexuels avant le mariage, que près de 70 % avaient eu des rapports avec des prostituées et que 30 à 45 % des maris avaient eu des aventures extraconjugales. En outre, selon Kinsey, de 10 à 37 % des hommes s’étaient livrés à des actes homosexuels. En fait, l’affirmation souvent répétée selon laquelle un être humain sur dix est homosexuel — pierre angulaire du mouvement des “droits des homosexuels” jusqu’à ce qu’elle soit démentie — est directement issue des recherches publiées par Kinsey. Avec une infinité de détails explicites, Kinsey a dépeint les Américains comme des animaux sexuels amoraux à la recherche d’une gratification constante.17 »

Lorsque l’on fait des recherches sur la véritable histoire de la révolution sexuelle et sur les changements culturels cataclysmiques qui ont balayé l’Occident au cours des cinquante dernières années, on en déduit constamment que les chrétiens ont un parti pris inhérent, ce qui constitue un double standard systématiquement perceptible. Ce parti pris, c’est bien sûr leur christianisme, qui leur fournit le prisme à travers lequel ils voient le monde et le fondement qui sous-tend leur travail. Aujourd’hui plus que jamais, toute opposition à l’avortement, à la pornographie ou à la culture du coup d’un soir est souvent rejetée d’emblée par les intellectuels, les médias et l’établissement politique, qui y voient une théologie chrétienne plutôt qu’un fait fondé sur des preuves. L’idée que ces deux concepts puissent coïncider est ridiculisée, bien qu’elle ne soit jamais réfutée.

Cependant, les intellectuels dont les travaux sont censés démystifier les principes essentiels du christianisme, en particulier dans le domaine de la sexualité, sont élevés au rang de saints séculiers. Leurs biographies ressemblent souvent davantage à des hagiographies, et même si leurs adeptes admettent ouvertement que des personnalités culturelles telles que Margaret Mead et Alfred Kinsey étaient elles-mêmes de manière flagrante des bisexuels adultères aux mœurs légères, cette partialité évidente n’est jamais soulignée comme une preuve qu’ils auraient pu avoir de puissants intérêts personnels sous-jacents aux conclusions qu’ils ont formulées.

Un autre biais, bien plus horrible, se voit de façon évidente dans le traitement historique du Dr Alfred Kinsey : Les médias, la communauté scientifique et les autorités ont fait abstraction du fait que Kinsey a facilité l’agression sexuelle brutale de nombreux enfants dans sa quête pour prouver que tous les êtres humains sont sexués de la naissance à la mort. Cette information n’a pas été rendue publique jusqu’à ce que l’universitaire Judith Reisman décide d’examiner les recherches de Kinsey sur la sexualité infantile, qui constituent le fondement de l’éducation sexuelle moderne18.

Le livre qui en a résulté, Kinsey, Sex and Fraud [Kinsey, la sexualité et la fraude], est si dévastateur qu’il exige, comme elle le demande au lecteur dans le livre, de suspendre son incrédulité. Alfred Kinsey n’a pas seulement inventé et falsifié une grande partie de ses données, il a facilité des crimes sexuels brutaux contre des enfants :

« Kinsey a sollicité et encouragé des pédophiles, dans son pays et à l’étranger, à violer entre 317 et 2035 nourrissons et enfants pour obtenir ses prétendues données sur la “sexualité infantile” normale. Nombre des crimes commis contre des enfants (sodomie orale et anale, rapports génitaux et sévices manuels) dans le cadre des recherches de Kinsey sont quantifiés dans ses propres graphiques et tableaux. Par exemple, le “tableau 34” de la page 180 de “Sexual Behavior in the Human Male” [Le comportement sexuel chez l’homme] de Kinsey prétend être un relevé “scientifique” de “l’orgasme multiple chez les préadolescents masculins”. Ici, des enfants de cinq mois ont été chronométrés pour des “orgasmes” par les assistants “techniquement formés” de Kinsey, et un enfant de quatre ans a été testé pendant 24 heures consécutives pour un prétendu 26 “orgasmes”. Les éducateurs sexuels, les pédophiles et leurs défenseurs citent couramment ces “données” concernant les enfants pour prouver que ceux-ci ont besoin d’être satisfaits par l’homosexualité, l’hétérosexualité et la bisexualité par le biais d’une éducation au “sexe sans risque”. Ces données sont également régulièrement utilisées pour “prouver” que les enfants sont sexués dès la naissance.19 »

Le constat simple et qui donne froid dans le dos est qu’Alfred Kinsey et ses compagnons ont défini comme « orgasme » le fait pour des enfants de crier, de se débattre dans la douleur, de s’évanouir et d’avoir des convulsions. La plupart de ces enfants étant trop jeunes pour parler, la seule façon pour eux de s’exprimer était de montrer à quel point ils souffraient. Et, chronomètre en main, les hommes de Kinsey ont enregistré leurs réactions comme autant de preuves de la sexualité infantile. Les preuves de ces crimes sexuels ont ensuite été utilisées pour justifier de nombreuses choses que nous considérons aujourd’hui comme allant de soi, comme l’éducation sexuelle moderne.

Ce n’est pas un hasard si, selon toute vraisemblance, vous n’avez jamais entendu parler de la vérité qui se cache derrière les rapports Kinsey. Tout comme pour le Dr Derek Freeman et sa dénonciation de Margaret Mead, les héritiers intellectuels de la révolution sexuelle ont défendu farouchement le Dr Alfred Kinsey en tentant de discréditer et de diffamer le Dr Judith Reisman par tous les moyens possibles. Dès 1983, lorsque le Dr Wardell Pomeroy, co-auteur de Kinsey, a refusé de débattre des conclusions de Judith Reisman sur CNN et a menacé de la poursuivre en justice, l’Institut Kinsey a menacé de poursuites judiciaires l’émission Crossfire de CNN, le chroniqueur Patrick Buchanan, Phil Donahue et de nombreux autres médias s’ils interviewaient le Dr Reisman ou présentaient ses travaux.

Dix ans plus tard, Mme Reisman a découvert que l’Institut Kinsey (qui se définit sur son site web comme travaillant « à l’avancement de la santé et des connaissances sexuelles dans le monde entier » et que « depuis plus de 60 ans, l’Institut est une source fiable pour enquêter et informer le monde sur les questions essentielles liées au sexe, au genre et à la reproduction ») avait distribué des documents diffamatoires à son sujet, informant les gens que ses recherches n’étaient pas évaluées par des pairs (elles l’étaient) et demandant aux universités d’interdire ses recherches. Ces documents contenaient un avertissement aux destinataires indiquant que les informations « ne devaient pas être attribuées à l’Institut Kinsey ».

L’Institut Kinsey a dû lutter bec et ongles contre les révélations du Dr Judith Reisman, car elle a démontré à maintes reprises que pratiquement tout ce qui concerne les rapports Kinsey est inexact et non fiable. Il y a quelque temps, j’ai parlé avec elle de son livre dans lequel elle démonte systématiquement ce qu’elle appelle « la diffamation de la Grande Génération par Kinsey » :

« [L’équipe du Dr Kinsey] (1) a “forcé” les sujets à donner les réponses souhaitées à ses questions sur le sexe, (2) a secrètement détruit les trois quarts de ses données de recherche et (3) a fondé ses affirmations sur les hommes normaux à partir d’une population masculine aberrante d’environ 86 %, comprenant 200 psychopathes sexuels, 1400 délinquants sexuels et des centaines de prisonniers, de prostitués masculins et d’homosexuels aux mœurs légères. En outre, si peu de femmes normales acceptaient de leur parler que l’équipe de Kinsey qualifiait de “mariées” les femmes qui vivaient depuis plus d’un an avec un homme, reclassant les données sur les prostituées et autres femmes non conventionnelles sous le nom de “Susie ménagère”.20 »

Malheureusement, le Dr Reisman est souvent une voix solitaire qui crie dans le désert. Les élites culturelles sont déterminées à cacher le fait que les intellectuels qui ont fourni le cadre de la révolution sexuelle étaient des imposteurs. Au lieu de cela, Kinsey est célébré dans les biographies hollywoodiennes et présenté comme l’un des penseurs les plus influents de notre société. Malheureusement, c’est le cas.

5. La libération de la sexualité par rapport à l’amour🔗

Il est impossible de sous-estimer l’ampleur, la rapidité et l’impact de la révolution sexuelle, déclenchée par la campagne soigneusement orchestrée dans laquelle Kinsey et ses acolytes se sont lancés. De nombreuses théories expliquent pourquoi une génération occidentale — aux États-Unis, au Canada, au Royaume-Uni et ailleurs — a décidé d’abandonner les codes judéo-chrétiens de moralité sexuelle qui avaient été la norme, à un degré ou à un autre, pendant plus d’un millier d’années. Il se peut qu’une génération qui avait survécu à la Grande Dépression et combattu pendant la Seconde Guerre mondiale ait trop essayé de faire en sorte que ses enfants aient tout, et qu’elle les ait littéralement gâtés. Il se peut que la religion officielle n’ait pas bien résisté aux deux guerres mondiales et à son association avec le nationalisme, et que le christianisme fasse de moins en moins partie de la vie personnelle des gens. Il se peut aussi que la guerre du Viêt Nam, au cours de laquelle le gouvernement américain a recruté des jeunes qui ne voulaient pas y participer et les a envoyés se battre dans la jungle à l’autre bout du monde, ait été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase d’une rébellion contre l’autorité qui galvanisait déjà la gauche dans toute l’Anglosphère. Selon toute probabilité, il s’agissait d’une combinaison de tous ces éléments et d’autres encore. Mais quoi qu’il en soit, cela a tout changé pour tout le monde.

Un jeune homme du nom de Hugh Hefner a mené la charge en lançant Playboy en décembre 1953, première étape de la généralisation de la pornographie. Inspiré par les travaux d’Alfred Kinsey, il écrira plus tard : « Si Kinsey a fait les recherches, je suis devenu le pamphlétaire, diffusant les nouvelles de la libération sexuelle dans un magazine mensuel.21 » Hefner se marie en 1949, mais le mariage ne dure pas longtemps, car il commence à vivre la « libération » dont il se fait le champion. Il se sépare de sa femme en 1956 — selon le biographe Steven Watts, leur mariage a été marqué par l’hédonisme de Hefner :

« Échange de femmes (Hefner a couché avec sa belle-sœur), bisexualité, orgies, films pornographiques faits maison et liaisons en série qui ne sont pas mentionnés ici. Hefner avait une chambre à coucher à côté de son bureau et avait pris l’habitude de porter son pyjama pour se rendre à des réunions, car les frontières entre le travail et le plaisir n’existaient plus. »

Son divorce est prononcé en 1959 et Hefner se présente bientôt publiquement comme le playboy incarné par son magazine22.

En peu de temps, Playboy est confronté à des concurrents encore plus grossiers avec l’apparition de Penthouse et de Hustler, qui abandonnent le vernis de sophistication que Hefner tentait de maintenir pour Playboy et vendent précisément ce que les clients recherchaient : Des relations sexuelles brutes et sans attaches. Après tout, tout le monde savait que personne n’achetait Playboy pour les articles — c’était une plaisanterie à laquelle tout le monde participait.

Le couvercle de la boîte de Pandore étant irrémédiablement sorti de ses charnières, la pornographie a commencé à s’infiltrer partout, et les femmes qui se désintéressaient de la pornographie visuelle ont commencé à créer un marché pour de nouvelles obscénités. Des romans comme The Flame and the Flower [Quand l’ouragan s’apaise] (1972) et Sweet Savage Love [Amour tendre, amour sauvage] (1974), des romans imprégnés de sexe avec des descriptions explicites de viols, se sont vendus à des millions d’exemplaires, précurseurs de l’industrie florissante de la « romance » Harlequin et de l’engouement pour les Fifth Shades of Grey [Cinquantes nuances de Grey]. Il est difficile de déterminer si la popularité de ces livres est due à l’évolution des mentalités en matière de sexualité ou si ces romans font partie du moteur culturel qui a fait évoluer ces mentalités. Quoi qu’il en soit, les sondages ont rapidement mis en évidence le fait que, si Kinsey avait dû mentir au début des années 50 sur les attitudes des Américains à l’égard de la sexualité, les tromperies prophétiques de Kinsey étaient en train de devenir une réalité de la vie américaine.

Avec l’invention et la diffusion de la pilule contraceptive favorisant le processus, la promiscuité sexuelle a explosé dans la vie nord-américaine. Dans sa brillante histoire How We Got Here [Comment nous en sommes arrivés là], sous-titrée The 70’s : The Decade That Brought You Modern Life—For Better or for Worse [Les années 70 : la décennie qui nous a apporté la vie moderne, pour le meilleur et pour le pire], l’auteur David Frum explique à quel point la vision du sexe s’est rapidement transformée :

« En 1972, lorsque le National Opinion Research Center [Centre national d’études d’opinion] a commencé à sonder les attitudes sexuelles des hommes et des femmes, une grande majorité d’Américaines condamnait les relations sexuelles avant le mariage comme étant immorales […] seuls 20 % d’entre elles déclaraient que les relations sexuelles avant le mariage n’étaient “pas du tout mal”; presque deux fois plus d’hommes, soit 35 %, étaient de cet avis. […]
Entre 1970 et 1980, ces inhibitions persistantes se sont envolées. Des féministes comme Germaine Greer ont défendu la promiscuité comme moyen de briser la dévotion “canine” des femmes à l’égard des hommes, et les jeunes femmes des années 1970 ont écouté et obéi. Plus des deux tiers des femmes qui ont eu dix-huit ans entre la fin de la guerre de Corée et l’investiture de Kennedy ont reconnu n’avoir couché qu’avec un seul homme au moment de leur trentième anniversaire — leur fiancé ou leur mari, vraisemblablement. […]
Entre 1972 et 1982, la proportion d’Américaines qui approuvaient totalement ou conditionnellement les relations sexuelles avant le mariage a augmenté de près de 20 points de pourcentage, pour atteindre 58 %, 36 % des femmes épousant désormais le point de vue ultra-permissif selon lequel les relations sexuelles avant le mariage n’étaient “pas du tout mal”. D’abord timidement, puis de plus en plus confiantes, les femmes ont revendiqué une liberté érotique sans restriction. Leurs parents soupiraient et haussaient les épaules. En 1967, 85 % des parents de jeunes en âge de fréquenter l’université condamnaient les relations sexuelles avant le mariage comme étant moralement répréhensibles; en 1979, seuls 37 % des parents s’opposaient encore à la tendance de l’époque.23 »

Ces chiffres ne se sont pas améliorés et, dans notre société actuelle, l’idée même que la sexualité se limiterait à un mariage monogame et hétérosexuel est considérée comme désuète et dépassée, voire dangereuse et « répressive ». La sexualité explicite est pratiquement partout et, comme dans toutes les révolutions, les opportunistes et les profiteurs ont été les premiers à se manifester. Lorsque les entreprises ont compris que « l’amour libre » était sur le « marché libre », elles ont commencé à utiliser le sexe comme l’outil le plus puissant de leur arsenal. Ce que les pornographes et les romanciers pornographiques pouvaient faire, ils pouvaient le faire aussi. Le magazine Newsweek a commenté cette tendance en 1967, alors que les entreprises, les sociétés et les agences de commercialisation commençaient à devenir plus audacieuses :

« Les vieux tabous sont morts ou en train de mourir. Une nouvelle société, plus permissive, est en train de prendre forme. Ses contours se dessinent surtout dans les arts — dans la nudité et la franchise croissantes des films d’aujourd’hui, dans le langage direct et souvent obscène qui semble endémique dans les romans et les pièces de théâtre américains, dans les paroles candides des chansons populaires et dans les petites tenues des ballets d’avant-garde, dans l’art érotique et les talk-shows télévisés, dans une mode plus libre et une publicité plus franche. Et derrière cette permissivité croissante dans les arts se cache une société en transition, une société qui a perdu son consensus sur des questions aussi cruciales que les relations sexuelles avant le mariage, le mariage, la régulation des naissances et l’éducation sexuelle; une société qui n’arrive pas à se mettre d’accord sur les normes de conduite, le langage, les manières, sur ce qui peut être vu et entendu.24 »

Il est difficile de comprendre à quel point notre société a évolué depuis lors, mais un exemple peut aider à le mettre en évidence : Au début des années 1900, les gens étaient arrêtés pour attentat à la pudeur s’ils décidaient d’exposer trop de peau sur la plage ou ailleurs. Il était généralement admis que les gens civilisés se couvraient et que l’immodestie n’était pas une vertu. En fait, lorsque le concepteur Louis Réard a annoncé la sortie de son nouveau maillot de bain, le bikini, en 1946, aucun mannequin n’a accepté de le porter pour lui. Au lieu de cela, il a dû embaucher une effeuilleuse pour servir de modèle à un public choqué et scandalisé25. Aujourd’hui, la plupart des familles chrétiennes — même celles qui se considèrent comme conservatrices — ont subi un tel lavage de cerveau par l’hypersexualisation permanente de tout ce qui nous entoure qu’elles ne considèrent même pas le bikini comme choquant ou inacceptable. La plupart des chrétiens ne réfléchissent pas à deux fois avant que des adolescents n’aillent se promener ensemble en ne portant pratiquement rien. Le fait que les chrétiens d’il y a à peine 60 ans s’emploieraient à arrêter la plupart des chrétiens d’aujourd’hui pour outrage public à la pudeur est un témoignage éloquent de l’avancée de la révolution sexuelle.

Depuis les années 1960, c’est l’eau culturelle dans laquelle nous nageons tous. Hollywood, l’industrie musicale, la télévision — chacun d’entre eux repousse les limites avec une sexualité de plus en plus explicite sous toutes ses formes. Au fur et à mesure que les limites tombent, les « artistes » de notre époque plongent dans la suivante et, très rapidement, nous nous y habituons tous. Qui peut encore dire qu’il est choqué par des panneaux d’affichage ou des publicités sexuellement explicites? Qui ne tient pas pour acquis que pratiquement toutes les entreprises et industries vont utiliser le sexe, les insinuations et les mannequins à peine vêtus pour vendre pratiquement tout? Il est très difficile d’être choqué ou consterné par quoi que ce soit lorsqu’on en est bombardé, jour après jour. Au lieu de cela, nous nous acclimatons à la culture et acceptons simplement la nouvelle normalité. Ce que le poète David Muar a écrit sur la pornographie s’applique certainement aussi à notre culture en général :

« Attribuer le développement de la pornographie à la demande des individus, c’est ignorer ce que l’on sait par expérience : si l’on se promène dans la rue et que l’on voit dix images de femmes en tant qu’objets sexuels, il est certain que l’on peut rejeter ces images; mais il est également vrai que l’on devra dépenser une plus grande quantité d’énergie pour rejeter ces images que si l’on n’en voyait que cinq ou deux ou pas du tout. En supposant que l’être humain ne dispose que d’une quantité limitée d’énergie, il est évident que plus les images sont nombreuses, plus il sera difficile pour l’individu d’y résister; après tout, il faut aussi dépenser de l’énergie pour d’autres activités… Plus la fréquence de ces images est élevée, plus elles risquent d’avoir raison de la résistance des gens. Ce fait est bien sûr connu de tous les acteurs de la publicité et des médias, et accepté par la plupart des consommateurs, sauf lorsqu’il s’agit de pornographie26. »

C’est précisément de cette manière que la sexualisation de notre culture a épuisé tant de personnes. Lorsque l’universitaire et auteur Allan Bloom a tenté d’expliquer le mariage de la révolution sexuelle et des entreprises dans son chef-d’œuvre de 1987, The Closing of the American Mind [L’âme désarmée : essai sur le déclin de la culture générale], il a dressé un portrait de l’adolescent moderne qui interpelle encore aujourd’hui :

« Imaginez un garçon de treize ans assis dans le salon de sa maison familiale en train de faire son devoir de mathématiques tout en portant ses écouteurs Walkman ou en regardant MTV. Il jouit des libertés durement acquises au fil des siècles par l’alliance du génie philosophique et de l’héroïsme politique, consacrées par le sang des martyrs; il bénéficie du confort et des loisirs de l’économie la plus productive que l’humanité ait jamais connue; la science a percé les secrets de la nature pour lui fournir la merveilleuse reproduction électronique du son et de l’image dont il jouit. Et quel est l’aboutissement du progrès? Un enfant pubère dont le corps palpite de rythmes orgasmiques, dont les sentiments s’expriment dans des hymnes aux joies de l’onanisme ou au meurtre des parents, dont l’ambition est de gagner gloire et richesse en imitant la drag-queen qui fait la musique. En bref, la vie est transformée en un fantasme masturbatoire ininterrompu et commercialement préemballé27. »

6. De la chambre à coucher à la rue🔗

« L’État n’a pas sa place dans les chambres à coucher de la nation », avait déclaré Pierre Trudeau, ébouriffé et en sueur, à un groupe de journalistes à l’extérieur de la Chambre des communes du Canada en 1967. Ce fut, comme l’histoire nous l’apprend aujourd’hui, un moment emblématique. La phrase de Trudeau est rapidement devenue un slogan : « L’État n’a rien à faire dans les chambres à coucher de la nation », ce qui, à son tour, est devenu un dogme séculier.

Dans toute l’Amérique du Nord et dans l’environnement moralement ravagé de ce que l’on appelait autrefois la « chrétienté », les fascistes sexuels exigeaient que nous reconnaissions tous que la seule vérité était qu’il n’y avait pas de vérité, que le seul absolu était le relativisme moral, et que les Églises ferment leurs portes et gardent pour elles leurs normes de moralité dérangeantes28. Ils semblaient ne pas se rendre compte qu’ils imposaient une nouvelle morale, sans fondement, sans objectivité et entièrement basée sur les sentiments. Il s’agissait d’iconoclasme philosophique, voire de vandalisme; comme le notait ironiquement le futur Premier ministre canadien Pierre Trudeau dans la même interview, la législation libertine qu’il proposait (le projet de loi omnibus de 1969 qui décriminalisait l’avortement et l’homosexualité et libéralisait le divorce) « abattait beaucoup de totems et [outrepassait] beaucoup de tabous ».

Traditionnellement, depuis l’ère victorienne (célèbre à tort pour sa pudibonderie) jusqu’à peu après la Seconde Guerre mondiale, la civilisation occidentale était généralement d’avis qu’être civilisé signifiait agir de manière civilisée, et que l’un des principaux indicateurs de cette attitude était l’absence générale de déshabillage en public ainsi que le consensus selon lequel les rapports sexuels devaient rester une expérience intime derrière des portes closes. Puis la révolution sexuelle est arrivée, avec tout ce qu’elle a impliqué : le mouvement de libération des homosexuels, le mouvement féministe radical et la propagation sans discernement de « l’amour libre ». Tous considèrent la nudité publique comme un moyen de faire valoir un point de vue, aussi mystérieux cela soit-il29. Alors que Trudeau et d’innombrables autres combattants culturels moins éloquents défendaient « courageusement » leur droit de vivre leur vie sans inhibition irritante et prétendaient retirer l’État de la chambre à coucher, ce qu’ils ont fait en réalité, c’est ouvrir la porte de la chambre à coucher et l’inviter dans les rues.

Nous sommes passés d’un extrême à l’autre. D’un côté, il y a la pudibonderie erronée : l’idée néfaste selon laquelle le sexe est en quelque sorte honteux. De l’autre côté, nous avons les défilés de la Fierté gaie, objectivement grossiers et sauvagement exhibitionnistes, et les « marches des salopes ». Ces événements ne sont pas considérés comme des festivals facultatifs organisés par de petits groupes minoritaires. Non, les hommes politiques qui refusent d’assister à des événements tels que le défilé de la Fierté gaie sont bruyamment traités d’hérétiques par les grands-prêtres du nouvel ordre moral, qui n’est bien sûr pas un ordre du tout, mais une fière absence de celui-ci. Ils ne veulent plus que l’État soit en dehors de la chambre à coucher, ils veulent que l’État soit dans la chambre à coucher, applaudissant bruyamment les actes qu’ils voient se dérouler, s’abstenant de tout jugement autre que celui de l’approbation, et peut-être même payant des pilules et des morceaux de latex pour s’assurer que ces actes ne dérapent pas et n’aboutissent pas à la reproduction ou à l’infection.

On nous ordonne maintenant de fermer la porte de l’église, mais d’ouvrir celle de la chambre à coucher. La morale et les valeurs n’ont pas leur place en public, alors que les révolutionnaires sexuels exigent que nous financions leurs pratiques avec l’argent de nos impôts et que les Églises acceptent (voire approuvent) leurs pratiques sans condamnation morale. Il semblerait qu’il existe de mauvaises Églises, mais pas de mauvaises pratiques sexuelles. Le « bon sexe », bien sûr, signifie simplement qu’au moins l’un des humains engagés dans l’interaction a éprouvé un certain degré de plaisir fugace. C’est là une façon très subjective et dénuée de sens de décrire quelque chose, comme l’a fait remarquer un jour G.K. Chesterton :

« Le mot “bon” a de nombreuses significations. Par exemple, si un homme devait tirer sur sa grand-mère à une distance de cinq cents mètres, je dirais que c’est un bon tireur, mais pas nécessairement un homme bon. »

La nudité publique est acceptée dans de nombreux endroits, mais toute référence à Dieu et à la loi morale ne l’est absolument pas, car les instances dirigeantes confondent systématiquement liberté de religion et liberté par rapport à la religion. Les prières ne sont pas les bienvenues en public, mais les prières privées le sont. L’empereur n’a pas d’habits, et il s’en réjouit, tant que les brises froides de la vérité morale ne s’échappent pas des cathédrales pleines de courants d’air pour provoquer un frissonnant malaise.

Il est choquant de constater à quel point la société actuelle s’est éloignée de ce qui est considéré comme convenable pour la consommation publique et de ce qui ne l’est pas. Cela frise l’absurde : une prière chrétienne publique peut offenser un non-chrétien, mais une orgie simulée déguisée en défilé n’offensera certainement personne. De nombreuses villes financent le défilé de la Fierté gaie, qui présente habituellement de la nudité et d’autres manifestations sexuelles bizarres.

Cette nouvelle morale, pour paraphraser David Frum, estime qu’il est plus honorable de forniquer dans la boue de Woodstock que de se battre dans la boue de Guadalcanal30. Cette nouvelle morale, comme l’illustreront les prochains chapitres, a des conséquences dangereuses. Comme le prouvent les corps déchiquetés des enfants avortés avant la naissance à la suite de millions de rencontres sexuelles frivoles, les révolutionnaires sexuels n’ont peut-être pas trouvé une cause pour laquelle ils sont prêts à mourir, mais ils ont trouvé quelque chose pour lequel ils sont prêts à tuer.

7. Notre meilleur des mondes : Les « droits » sexuels remplacent tous nos autres droits🔗

Lorsque les militants de l’avortement ont poussé des cris de rage contre la proposition du député canadien Stephen Woodworth de créer une commission chargée d’examiner la question de la vie humaine dans l’utérus en 2013, celui-ci a été quelque peu surpris. Lorsque le gouvernement canadien s’est incliné devant l’hystérie féministe et a rejeté la motion de son collègue Mark Warawa visant à condamner l’avortement par sélection du sexe, M. Woodworth a remarqué une tendance et a inventé un nouveau terme. Il s’agit de « l’avortementisme »31, m’a-t-il dit lors d’une interview. « L’avortementisme » est essentiellement une philosophie qui confère à l’avortement un statut sacré, au-dessus de tous les autres principes démocratiques. Je suis d’accord avec M. Woodworth, mais je pense que le problème va bien au-delà de l’avortement. Le statut désormais sacré de l’avortement est symptomatique de quelque chose de bien plus sinistre : le succès retentissant de la révolution sexuelle. Les soi-disant « droits sexuels » sont désormais considérés comme étant les « droits » les plus importants de notre société et priment sur tous les autres droits, même si ces derniers sont fondamentaux.

La liberté d’expression? C’est aujourd’hui un concept désuet qui ne s’applique pas, par exemple, à quelque forme d’activisme pro-vie que ce soit, en particulier et ironiquement sur les campus universitaires, autrefois considérés comme des plateformes d’idées. La pornographie, les démonstrations de nudité et pratiquement toute forme d’activisme lié au sexe sont les bienvenues — à moins que vous ne vous opposiez à ces choses, auquel cas vous serez alors moins que bienvenu. Lorsque j’étais à l’université, par exemple, notre exposition « Cimetière des Innocents » a été piétinée et détruite par un étudiant en politique qui s’est ensuite adressé au journal du campus pour nous qualifier de « Jeunesse hitlérienne ». Sur tous les campus d’Amérique du Nord, les féministes réagissent de la même manière à l’activisme pro-vie : ils font obstacle à tout débat. Presque tous les militants pro-vie que je connais ont été censurés sur le campus de leur université, d’une manière ou d’une autre, et généralement avec l’approbation, voire l’aide, de l’administration de l’université.

Il en va de même pour le droit d’éduquer ses enfants comme on l’entend. De plus en plus, les adeptes de la révolution sexuelle se rendent compte que, pour faire accepter le nouvel ordre sexuel à la prochaine génération de chrétiens, ils devront le leur imposer. Plus précisément, ils imposent une nouvelle « éducation sexuelle ». Les écoles chrétiennes et les enseignants à domicile les frustrent, car ils ne peuvent plus enseigner aux enfants la masturbation et la sodomie en cinquième année. Comme le souligne Wendy Shalit dans son magnifique livre A Return to Modesty [Un retour à la modestie], une grande partie du système d’éducation publique constitue aujourd’hui une destruction systématique de l’innocence. Et si les pouvoirs en place font ce qu’ils veulent, il ne sera bientôt plus possible de s’y soustraire.

La liberté religieuse est également supprimée à un rythme alarmant. Après tout, notre culture a abandonné les valeurs religieuses. Une fois que nous aurons ciselé et taillé en pièces les derniers monuments des Dix Commandements devant les derniers palais de justice, nous pourrons mettre ces croyances désuètes à la poubelle. Les entreprises qui ne sont pas d’accord avec le mariage homosexuel sont obligées de fermer leurs portes. Au Danemark, des Églises ont déjà reçu l’ordre de célébrer des mariages homosexuels, et il n’y a aucune raison de penser que de telles choses ne commenceront pas bientôt à se produire en Amérique du Nord. L’argent de nos impôts sert à financer des défilés de la Fierté qui ressemblent à des orgies publiques. Les révolutionnaires sexuels ne veulent pas, pour la plupart, vivre et laisser vivre. Ils prônent l’acceptation obligatoire.

Tous les droits sont désormais soumis aux droits sexuels.

8. Comment nous en sommes arrivés là🔗

Les révolutionnaires sexuels n’ont pas seulement changé l’histoire. Ils l’ont réécrite, parce que c’est ce que font toujours les révolutionnaires. Cela m’a frappé de plein fouet lorsque je voyageais en Chine et que notre guide, une jolie jeune femme nommée Anna, nous emmenait, mon ami et moi, du palais interdit à la place Tiananmen, en passant par le mausolée de Mao Tsé-Toung, où le dictateur défunt repose toujours dans un cercueil de verre. Après avoir écouté Anna faire l’éloge de Mao pendant des heures, je lui ai demandé comment elle pouvait croire qu’il avait été bon pour la Chine alors que, selon certaines estimations, il a présidé à la mort de près de soixante-dix millions de personnes.

Elle s’est d’abord montrée irritée, puis agitée. Après m’avoir informé que Mao était un grand dirigeant, elle a mis fin à notre discussion en annonçant : « Nier Mao, c’est comme nier le parti communiste! » Et c’est ainsi que la vérité historique a été fermement reléguée au second plan au profit de l’obligation idéologique.

Pour comprendre la folie et le carnage sexuels qui ont envahi notre culture sur pratiquement tous les fronts, nous devons remettre l’histoire sur le devant de la scène. Nous devons analyser et comprendre honnêtement comment nous en sommes arrivés là, afin de commencer à réaliser ce que nous pouvons faire — non pas revenir en arrière, mais reconstruire. Nous devons donner à nos enfants et à la génération future la vérité sur ce qui s’est réellement passé, et leur expliquer pourquoi nous croyons ce que nous croyons.

C’est précisément ce que m’a dit Ted Byfield lorsque je lui ai demandé ce que les jeunes pouvaient faire pour entamer le processus de renouvellement culturel. Lisez l’histoire, m’a-t-il dit avec insistance. Les gens seront stupéfaits de découvrir ce qui s’est réellement passé.

« Ils seront étonnés des choses que nous avons faites au cours du siècle dernier et qui n’avaient aucun sens. Ce qu’il faut souligner pour votre génération, c’est qu’il faut découvrir ce qui s’est passé. En d’autres termes, lisez l’histoire. »

Il a raison. Une fois que nous saurons ce qui s’est passé, nous aurons une meilleure idée de ce qui se passe, et nous disposerons d’un contexte indispensable pour comprendre la dégradation sociale croissante à laquelle nous assistons. Cette dégradation, comme nous le verrons, est devenue la nouvelle norme de notre culture.

Notes

1. Jonathon Van Maren, « The Century that Changed Everything » [Le siècle qui a tout changé], The Bridgehead, 23 janvier 2020.

2. Jonathon Van Maren, « Vietnam : The War that transformed America » [Vietnam : La guerre qui a transformé les États-Unis], The Bridgehead, 25 septembre 2020.

3. Jonathon Van Maren, « How the last great Christian social reform movement of the 20th century defeated segregation » [Comment le dernier grand mouvement chrétien de réforme sociale du 20e siècle a vaincu la ségrégation], The Bridgehead, 2 octobre 2020.

4. Jonathon Van Maren, The Culture War [La guerre culturelle], Life Cycle Books, 2018, 269 pages.

5. NDT : L’expression hookup culture en anglais est également traduite par la culture de la drague, la culture du sexe récréatif ou encore la culture du sexe sans lendemain. C’est la culture qui accepte et encourage les rencontres sexuelles occasionnelles entre deux ou plusieurs personnes, y compris les aventures d’un soir et autres activités connexes, sans inclure l’intimité émotionnelle, la création de liens significatifs ou une relation engagée.

6. Ted Byfield a été pendant des décennies la voix du conservatisme social au Canada, avec ses magazines The Alberta Report et The BC Report ainsi que de nombreux livres détaillant son opposition au déclin des valeurs chrétiennes dans la société en général. Influent à la fois dans le domaine du journalisme et de la politique, il pourrait être décrit comme le William F. Buckley canadien.

7. Ross Amy, Paul Bunner, Colman Byfield, Link Byfield, Virginia Byfield et al, The High Tide and the Turn [La marée haute et le tournant], Edmonton, The Society to Record and Explore Christian History, 2013, p. 64.

8. La série en douze volumes de Ted Byfield, The Christians : Their First Two Thousand Years [Les chrétiens : Leurs deux premiers millénaires] est la meilleure vue d’ensemble de l’histoire chrétienne qui soit apparue depuis des décennies, offrant un récit complet éminemment agréable à lire.

9. Ross Amy, Paul Bunner, Colman Byfield, Link Byfield, Virginia Byfield et al, The High Tide and the Turn [La marée haute et le tournant], Edmonton, The Society to Record and Explore Christian History, 2013, p. 64.

10. John Horgan, « Margaret Mead’s bashers owe her an apology » [Les détracteurs de Margaret Mead lui doivent des excuses], Scientific American, 25 octobre 2010, consulté le 2 mai 2016.

11. Paul Shankman, The Trashing of Margaret Mead : Anatomy of an Anthropological Controversy [La destruction de Margaret Mead : Anatomie d’une controverse anthropologique] , Wisconsin, University of Wisconsin Press, 2009, p. 86.

12. Le livre de Freeman, Margaret Mead in Samoa : The Making and Unmaking of an Anthropological Myth [Margaret Mead à Samoa : La création et la disparition d’un mythe anthropologique] présente ses conclusions de manière exhaustive.

13. Ross Amy, Paul Bunner, Colman Byfield, Link Byfield, Virginia Byfield et al, The High Tide and the Turn [La marée haute et le tournant], Edmonton, The Society to Record and Explore Christian History, 2013, p. 69.

14. « Manners and Morals: How to Stop Gin Rummy » [Les bonnes manières et la morale : Comment arrêter le Gin Rummy], TIME, 1er mars 1948, p. 16.

15. Une combinaison affectueuse de « Professeur » et « Kinsey ».

16. Richard Rhotes, « Father of the Sexual Revolution » [L’ère de la révolution sexuelle], New York Times, New York, NY, 2 novembre 1997.

17. David Kupelian, The Marketing of Evil [La commercialisation du mal], É.-U., WND Books, 2005, p. 133.

18. NDT : Voir aussi l’article de Michael Wagner, La recherche frauduleuse d’Alfred Kinsey sur la sexualité.

19. David Kupelian, The Marketing of Evil [La commercialisation du mal], É.-U., WND Books, 2005, p. 134-135.

20. David Kupelian, The Marketing of Evil [La commercialisation du mal], É.-U., WND Books, 2005, p. 138.

21. Christopher Turner, « Hugh Hefner in six volumes » [Hugh Hefner en six volumes], The Guardian, 17 juillet 2010, consulté le 2 mai 2016.

22. Christopher Turner, « Hugh Hefner in six volumes » [Hugh Hefner en six volumes], The Guardian, 17 juillet 2010, consulté le 2 mai 2016.

23. David Frum, How We Got Here : The 70’s : The Decade That Brought You Modern Life—For Better Or For Worse [Comment nous en sommes arrivés là : Les années 70 : La décennie qui nous a apporté la vie moderne, pour le meilleur et pour le pire], É.-U., Random House, 2000, p. 190-191.

24. Dr Judith A. Reisman et Edward W. Eichel, Kinsey, Sex and Fraud: The Indoctrination of a People [Kinsey, la sexualité et la fraude : L’endoctrinement d’un peuple], Louisiana, Huntington House Publishers, 1990, p. 84.

25. Rose Eveleth, « The Bikini’s Inventor Guessed How Much It Would Horrify The Public » [L’inventeur du bikini a deviné à quel point il allait horrifier le public], Smithsonian Magazine, 5 juillet 2013, consulté le 2 mai 2016.

26. Pamela Paul, Pornified : How Pornography is Damaging Our Lives, Our Relationships, and our Families [Pornifiés : Comment la pornographie nuit à nos vies, à nos relations et à nos familles], New York, Holt Paperbacks, 2006, p. 50.

27. Allan Bloom, The Closing of the American Mind [L’âme désarmée : essai sur le déclin de la culture générale], New York, Simon and Schuster, 1987, p. 74-75.

28Relativism : Feet Planted Firmly In Mid-Air [Le relativisme : Les pieds fermement plantés dans les airs] de Greg Koukl et du Dr Francis Beckwith est une lecture essentielle sur le sujet.

29. Une féministe qui dévoile sa poitrine pour protester contre les hommes misogynes qui définissent sa valeur en fonction de celle-ci m’a toujours semblé quelque peu contre-productif.

30. NDT : Allusion à la bataille de Guadalcanal durant la Seconde Guerre mondiale (entre le 7 août 1942 et le 9 février 1943), qui fut la première offensive majeure des forces alliées contre l’empire du Japon.

31. NDT : Le terme anglais est abortionism.