Cet article sur la Confession des Pays-Bas (article 34) a pour sujet la signification du baptême, le signe de l'eau, l'union du signe et de la chose signifiée, et la distinction des deux, la beauté des promesses de Jésus.

Source: La raison de notre espérance. 5 pages.

La signification du baptême

Le baptême

« Nous croyons et confessons que Jésus‑Christ, qui est la fin de la Loi, a mis fin, par son sang répandu, à toute autre effusion de sang que l’on pourrait ou voudrait faire pour la propitiation ou la satisfaction des péchés. Il a aboli la circoncision, qui impliquait de verser le sang, et il a institué à sa place le sacrement du baptême. Par le baptême, nous sommes reçus dans l’Église de Dieu et séparés de tous les autres peuples et fausses religions, afin que nous soyons entièrement consacrés à Dieu, portant sa marque et son emblème. Le baptême nous sert de témoignage, attestant qu’il sera notre Dieu et notre Père bienveillant pour toujours.

Jésus‑Christ a donc commandé de baptiser tous ceux qui sont siens avec de l’eau pure, au nom du Père et du Fils et du Saint‑Esprit (Mt 28.19). Il nous signifie par cela que, comme l’eau lave les saletés du corps quand elle est répandue sur nous et qu’elle est vue sur le corps du baptisé qui en est aspergé, le sang de Christ fait la même chose à l’intérieur de l’âme, par le Saint‑Esprit. Il asperge notre âme et la nettoie de ses péchés et il nous régénère d’enfants de colère en enfants de Dieu. Ce n’est pas l’eau en soi qui fait cela, mais c’est l’aspersion du précieux sang du Fils de Dieu. Il est notre mer Rouge par laquelle il faut que nous passions pour échapper à la tyrannie de Pharaon — c’est‑à‑dire du diable — et pour entrer dans la terre spirituelle de Canaan.

Ainsi, pour leur part, les pasteurs administrent le sacrement et ce qui est visible, mais notre Seigneur nous donne ce qui est signifié par le sacrement, c’est‑à‑dire les dons et les grâces invisibles. Il lave, purifie et nettoie nos âmes de toutes leurs impuretés et iniquités. Il renouvelle nos cœurs et les remplit de toute consolation. Il nous donne la véritable assurance de sa bonté paternelle. Il nous revêt du nouvel homme et nous dépouille du vieil homme avec toutes ses œuvres.

Pour cette raison, nous croyons que quiconque aspire à la vie éternelle ne doit être baptisé qu’une seule fois, d’un seul baptême, sans jamais le répéter, car nous ne pouvons pas naître deux fois. Toutefois, ce baptême ne nous est pas profitable seulement au moment où l’eau est répandue sur nous et que nous la recevons, mais il l’est durant toute notre vie.

Nous rejetons donc l’erreur des anabaptistes qui ne se contentent pas d’un seul baptême reçu une seule fois et qui condamnent également le baptême des petits enfants des croyants. Nous croyons que ces petits enfants doivent être baptisés et scellés du signe de l’alliance, tout comme les petits enfants étaient circoncis en Israël sur la base des mêmes promesses que celles qui sont faites à nos enfants. En vérité, Christ a répandu son sang pour laver les petits enfants des croyants tout autant qu’il l’a fait pour les grands. C’est pourquoi ces petits enfants doivent recevoir le signe et le sacrement de ce que Christ a fait pour eux, tout comme le Seigneur avait commandé dans la Loi qu’on leur communique le sacrement de la passion et de la mort de Christ quand ils étaient nouveau‑nés, en offrant pour eux un agneau (Lv 12.6), qui était le sacrement de Jésus‑Christ (Jn 1.29). De plus, le baptême a la même signification pour nos enfants que la circoncision avait pour le peuple d’Israël. C’est la raison pour laquelle l’apôtre Paul appelle le baptême “la circoncision du Christ” (Col 2.11). »

Confession de foi des Pays-Bas, article 34

  1. Le signe de l’eau pure
  2. L’union du signe et de la chose signifiée
  3. La distinction entre le signe et la chose signifiée
  4. La beauté de ce que Jésus promet de faire

Lorsque nous pensons à notre baptême, nous ne sommes pas toujours très enthousiastes, car un certain nombre parmi nous ont été baptisés dans l’Église catholique romaine et conservent des souvenirs mitigés. Les erreurs concernant une supposée « régénération baptismale » ont perverti le sens des Écritures et ont terni la beauté du baptême comme voulu par le Seigneur.

Par ailleurs, autour de nous, la plupart des évangéliques ne croient pas que le baptême est un signe et un sceau des promesses de Dieu en Jésus-Christ. Ils pensent plutôt que le baptême serait un signe de notre conversion et de notre engagement de foi, ce qui vide le sacrement de sa richesse.

Dans ce contexte, il peut devenir difficile de simplement nous réjouir de la signification du baptême tel qu’institué par Jésus-Christ. Bien que l’article 34 de la Confession de foi des Pays-Bas réponde aux erreurs catholiques romaines et anabaptistes, il attire avant tout notre attention sur la richesse et la beauté du baptême. Oui, le baptême est d’une grande beauté, car il nous parle de Jésus-Christ et de ses promesses de grâce!

1. Le signe de l’eau pure🔗

La beauté du baptême réside d’abord dans la simplicité du signe choisi par le Seigneur. « Jésus‑Christ a donc commandé de baptiser tous ceux qui sont siens avec de l’eau pure, au nom du Père et du Fils et du Saint‑Esprit (Mt 28.19) » (art. 34). Les apôtres ont obéi à cet ordre, comme nous le voyons dans le livre des Actes. « Comme ils continuaient leur chemin, ils arrivèrent à un point d’eau. Et l’eunuque dit : Voici de l’eau; qu’est-ce qui m’empêche d’être baptisé? » (Ac 8.36). Jésus aurait pu choisir d’autres signes que l’eau pour remplacer la circoncision. Dans sa sagesse, il a choisi l’eau afin de symboliser et d’attester le lavage spirituel dont nous avons besoin.

L’article 34 ne précise pas si nous devrions baptiser par immersion ou par aspersion. Il dit simplement que l’eau « est répandue sur nous et qu’elle est vue sur le corps du baptisé qui en est aspergé ». Le mode du baptême n’est pas essentiel pour assurer sa validité. L’immersion peut convenir, car elle symbolise notre purification et notre union à Jésus-Christ. L’aspersion peut également convenir, car son symbole est employé dans la Bible pour signifier la purification des péchés. « Je ferai sur vous l’aspersion d’une eau pure et vous serez purifiés » (Éz 36.25).

La Bible ne nous permet toutefois pas d’utiliser autre chose que l’eau, comme le font les catholiques romains qui ajoutent du sel, de la salive, de l’huile, le signe de la croix, un cierge allumé, etc. Nous devons nous en tenir à l’eau pure, qui est un signe parfaitement suffisant pour représenter et attester ce que Jésus a voulu nous signifier.

2. L’union du signe et de la chose signifiée🔗

Bien que le baptême ne soit pas une condition pour être sauvé, la signification du baptême nous amène au cœur même du salut accompli par Jésus-Christ.

« Il nous signifie par cela que, comme l’eau lave les saletés du corps quand elle est répandue sur nous et qu’elle est vue sur le corps du baptisé qui en est aspergé, le sang de Christ fait la même chose à l’intérieur de l’âme, par le Saint‑Esprit. Il asperge notre âme et la nettoie de ses péchés et il nous régénère d’enfants de colère en enfants de Dieu » (art. 34).

Il existe un lien étroit entre le signe du baptême et la chose qu’il signifie. Tout comme l’eau nettoie efficacement notre corps, de même le sang du Christ, par l’action de son Esprit Saint, nettoie efficacement les impuretés morales et spirituelles de notre âme. Voilà pourquoi Ananias a dit à Paul après sa conversion sur la route de Damas : « Et maintenant, pourquoi tardes-tu? Lève-toi, sois baptisé et lavé de tes péchés, en invoquant son nom » (Ac 22.16).

L’usage de l’eau est parfaitement adapté au message que le Seigneur veut nous communiquer par le baptême. Le Seigneur utilise ce signe visible pour nous montrer ce qu’il fait par son sang et par la puissance de son Saint-Esprit.

« Le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché » (1 Jn 1.7).
« Combien plus le sang du Christ — qui par l’Esprit éternel s’est offert lui-même sans tache à Dieu — purifiera-t-il notre conscience des œuvres mortes, pour que nous servions le Dieu vivant! » (Hé 9.14).

Le baptême est donc un signe de la promesse de purification intérieure et un sceau certifiant que cette promesse de purification est digne de confiance pour chacun de ceux qui ont été baptisés. Nous pouvons nous fier à cette promesse et y croire fermement! Cette image du baptême est vraiment riche pour ceux qui, par nature, sont souillés devant Dieu à cause de leurs péchés et qui viennent à Jésus-Christ par la foi pour en être purifiés.

3. La distinction entre le signe et la chose signifiée🔗

Il nous faut toutefois bien faire la distinction entre le signe du baptême et la chose qu’il signifie. Les deux sont unis, mais ne doivent jamais être confondus. Quand l’article 34 nous dit « Il asperge notre âme et la nettoie de ses péchés et il nous régénère d’enfants de colère en enfants de Dieu », ce n’est pas l’eau en soi qui accomplit cette action, mais Jésus-Christ! « Ce n’est pas l’eau en soi qui fait cela, mais c’est l’aspersion du précieux sang du Fils de Dieu » (art. 34). L’apôtre Pierre nous dit que le baptême ne nous « débarrasse pas de la souillure de la chair » (1 Pi 3.21). L’eau ne détient aucun pouvoir pour nous purifier de nos péchés. L’eau versée et notre purification intérieure ne sont pas forcément simultanées.

L’eunuque éthiopien évangélisé par Philippe a d’abord a confessé sa foi de tout cœur avant de recevoir le baptême comme attestation de la promesse du pardon en Jésus-Christ.

« L’eunuque dit : Voici de l’eau; qu’est-ce qui m’empêche d’être baptisé? Philippe dit : Si tu crois de tout ton cœur, cela est possible. L’eunuque répondit : Je crois que Jésus-Christ est le Fils de Dieu » (Ac 8.36-37).

De même, le centurion Corneille et tous les gens réunis dans sa maison ont entendu Pierre leur annoncer l’Évangile, puis ils ont reçu le Saint-Esprit et ont cru au Christ pour le pardon de leurs péchés, après quoi seulement ils furent baptisés.

« Alors Pierre reprit : Peut-on refuser l’eau du baptême è ceux qui ont reçu le Saint-Esprit aussi bien que nous? Il ordonna de les baptiser au nom de Jésus-Christ » (Ac 10.47-48).

Dans le cas des maisonnées d’enfants baptisés avec leurs parents croyants (Ac 16.15,31,33; 1 Co 1.16), ces enfants de l’alliance ne sont pas purifiés de leurs péchés au moment de leur baptême, pas plus que les garçons en Israël n’étaient purifiés de leurs péchés au moment de leur circoncision. Certains de ces enfants, à l’instar d’Ésaü, ne reçoivent jamais le pardon des péchés à cause de leur incrédulité. D’autres, comme Jacob, le reçoivent par la foi lorsqu’ils grandissent. La promesse du pardon signifiée et scellée par le baptême doit être reçue avec foi et dans la repentance.

C’est seulement par la foi en Jésus-Christ que nous sommes justifiés et que nous recevons la vie nouvelle. « Nous aussi nous avons cru en Jésus-Christ afin d’être justifiés par la foi » (Ga 2.16). Ce n’est donc pas l’eau qui nous purifie de nos péchés, mais le sang du Christ. Cependant, par le baptême, Dieu nous promet ce pardon et cette vie nouvelle et il accomplira certainement cette promesse pour tous ceux qui croient. Saisissons donc cette promesse avec foi!

4. La beauté de ce que Jésus promet de faire🔗

Notre baptême n’attire donc pas notre attention sur l’eau elle-même, car l’eau ne détient aucun pouvoir. Notre baptême n’attire pas non plus notre attention sur nous-mêmes, sur notre foi ou sur notre conversion. Notre baptême nous est donné pour attirer notre attention sur Jésus-Christ seul. Voilà ou se trouve la véritable beauté du baptême!

« Vous savez en effet que ce n’est point par des choses périssables — argent ou or — que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre, héritée de vos pères, mais par le sang précieux de Christ » (1 Pi 1.18-19).
« Il est notre mer Rouge par laquelle il faut que nous passions pour échapper à la tyrannie de Pharaon — c’est‑à‑dire du diable — et pour entrer dans la terre spirituelle de Canaan » (art. 34).

Les Israélites « baptisés en Moïse dans la nuée et dans la mer » (1 Co 10.2) ont été conduits à travers la mer Rouge pour échapper à la tyrannie du pharaon et leur ouvrir la route vers la terre promise. Nous aussi nous devons traverser notre mer Rouge par Jésus-Christ. Nous devons chercher refuge en lui seul. Le Christ nous délivre de la tyrannie du péché et du diable et promet de nous fait entrer dans la nouvelle terre promise.

« Il nous a délivrés du pouvoir des ténèbres et nous a transportés dans le royaume de son Fils bien-aimé, en qui nous avons la rédemption, le pardon des péchés » (Col 1.13-14).

Lorsque nous pensons à notre baptême, c’est vers notre Sauveur qu’il nous faut porter nos regards.

« Ainsi, pour leur part, les pasteurs administrent le sacrement et ce qui est visible, mais notre Seigneur nous donne ce qui est signifié par le sacrement, c’est‑à‑dire les dons et les grâces invisibles. Il lave, purifie et nettoie nos âmes de toutes leurs impuretés et iniquités. Il renouvelle nos cœurs et les remplit de toute consolation. Il nous donne la véritable assurance de sa bonté paternelle. Il nous revêt du nouvel homme et nous dépouille du vieil homme avec toutes ses œuvres » (art. 34).

Quelle œuvre merveilleuse le Seigneur accomplit en tous ceux qui se confient en lui! Réjouissons-nous donc de notre baptême, car c’est toute cette richesse qu’il signifie. Une richesse pour notre vie entière, car nous avons toujours besoin de nous appuyer sur ces merveilleuses promesses.

Quand nous tombons, croyons que le Seigneur nous lavera encore de nos péchés. Quand nous manquons de zèle, croyons qu’il continuera de nous transformer par son Esprit pour que nous puissions mieux le servir. Quand nous doutons, confions-nous dans sa bonté paternelle. Ne soyons pas incrédules comme les Israélite dans le désert, mais croyons qu’il nous conduira jusque dans la terre promise! Pensons à la magnifique signification de notre baptême et regardons à Jésus!