Cet article a pour sujet la vocation de l'Église à la lumière des signes et promesses que Dieu lui accorde, avec les exemples de la vocation de Moïse (Exode 3), Gédéon (Juges 6), Jérémie (Jérémie 1) et l'Église du Nouveau Testament.

Première partie audio:

Deuxième partie audio:

7 pages.

Vocation, signe et promesse de Dieu

  1. La vocation de Moïse
  2. La vocation de Gédéon
  3. La vocation de Jérémie
  4. La vocation de l’Église du Nouveau Testament
  5. Notre vocation à la lumière des signes à venir
  6. Une vision de l’accomplissement du plan de Dieu
  7. Notre vocation à l’intérieur du plan de Dieu

Plusieurs fois dans d’autres articles nous avons parlé de l’Église. Nous avons parlé de sa nature dans un article intitulé Qu’est-ce que l’Église de Jésus-Christ?, nous avons parlé des ministères dans l’Église, de l’Église en mission, de la manière dont Dieu préserve son Église. Cette fois-ci, je vous propose cet article intitulé « Vocation, signe et promesse de Dieu à son Église », qui a pour objet de bien comprendre la vocation de l’Église en tout temps, à la lumière des signes et des promesses que Dieu lui accorde. Nous allons ensemble parcourir plusieurs textes de l’Ancien et du Nouveau Testament qui nous permettent de bien saisir la relation qui unit Dieu à son Église.

1. La vocation de Moïse🔗

Commençons par regarder un passage du chapitre troisième du livre de l’Exode, dans l’Ancien Testament. Ce passage nous raconte la manière dont l’Éternel Dieu a appelé Moïse, du milieu du buisson ardent, et lui a dit d’aller de sa part vers Pharaon, le roi d’Égypte, afin qu’il laisse aller son peuple tenu en esclavage, et qu’Israël offre à l’Éternel des sacrifices. Moïse a montré bien des hésitations lorsqu’il a reçu cet appel divin :

« Moïse dit à Dieu : Qui suis-je donc, pour aller vers le Pharaon et pour faire sortir d’Égypte les Israélites? Dieu dit : Je suis avec toi; et voici quel sera pour toi le signe que c’est moi qui t’envoie : quand tu auras fait sortir d’Égypte le peuple, vous rendrez un culte à Dieu sur cette montagne » (Ex 3.11-12).

Le mot « vocation » contient de nos jours un fort élément de réalisation de soi-même. On parle de vocation quand il s’agit de donner une expression à ses propres dons et talents dans la profession qu’on choisit, le tout afin de sentir qu’on s’accomplit soi-même. Pour le dire autrement, lorsque les gens prononcent le mot « vocation », ils ont généralement à l’esprit l’expression de ce qu’on ressent profondément en soi, et qu’on veut vivre concrètement dans l’exercice d’une activité donnée. L’idée de réalisation de soi-même, peut-être même d’une certaine autosatisfaction, fait partie des connotations attachées au mot « vocation ».

Bien sûr, il n’y a rien de mal à vouloir donner une expression concrète aux dons et talents qu’on sent au-dedans de soi-même (à condition de les mettre consciemment au service de Dieu et de son prochain). Pourtant, une question surgit : Est-ce moi-même qui détermine quel devrait être l’idéal de ma vie? Vais-je choisir seul la manière dont je vais donner une expression aux dons et talents que j’ai reçus? Et, plus important encore : La réalisation de soi-même est-elle au cœur d’une véritable vocation?

Le chapitre 3 du livre de l’Exode nous raconte une histoire tout autre : la vocation de Moïse revêt un caractère bien différent. En premier lieu, Moïse reçoit un appel de quelqu’un d’autre; il reçoit une vocation qu’il n’avait pas envisagée jusque là. Il est bien vrai que, des années auparavant, une tentative personnelle de s’ériger en juge et libérateur de son peuple opprimé par les Égyptiens avait lamentablement échoué et s’était terminé par une fuite hors d’Égypte. Après tant d’années passées dans le désert de Madian, Moïse pensait probablement que sa vocation était de faire paître les troupeaux de son beau-père Jéthro. Mais soudain, le voilà pris de l’environnement calme et paisible où il pensait avoir trouvé refuge. Il est presque brutalement appelé à aller accomplir une mission pour laquelle il ne se sent pas du tout préparé. Peut-être le souvenir de sa tentative avortée en tant que juge et libérateur de son peuple hante-t-il toujours sa mémoire. Moïse peut-il réellement considérer cet appel de Dieu comme valide, puisqu’il n’a aucune envie de le suivre?

Mais, et c’est là la deuxième caractéristique de la situation, celui qui l’appelle lui adresse aussi une promesse; de surcroît, il lui donne un signe afin de confirmer la validité de sa vocation. Or ce signe est si remarquable, si unique, que je vous invite à méditer avec moi sur sa signification. Tous ceux qui ont la charge du troupeau de Dieu, en tant que pasteurs, évêques ou évangélistes, et tout croyant confessant publiquement sa foi pourraient bien découvrir que leur vocation a bien des choses en commun avec ce même signe et cette même promesse. Nous pourrions même être forcés à reconsidérer la nature de notre vocation à la lumière de la promesse et du signe accordés ici à un serviteur particulier de Dieu.

Voyez-vous, lorsqu’on pense aux signes donnés par Dieu à Moïse au cours de sa mission, on a généralement à l’esprit le bâton changé en serpent, la main couverte par la lèpre ou bien encore, de manière très claire, les dix plaies que l’Éternel fit tomber sur l’Égypte à cause de l’endurcissement du cœur de pharaon. Signes frappants, s’il en fut. Pharaon avait d’abord demandé : « Qui est l’Éternel pour que je lui obéisse, en laissant partir Israël? Je ne connais pas l’Éternel, aussi je ne laisserai pas partir Israël » (Ex 5.2). Pharaon recevra les signes indubitables que la puissance de Dieu est à l’œuvre et que personne ne peut lui résister.

Mais ce n’est pas le premier et le plus important signe que Dieu donne à Moïse lorsqu’il l’appelle : « Dieu dit : Je suis avec toi; et voici quel sera pour toi le signe que c’est moi qui t’envoie : quand tu auras fait sortir d’Égypte le peuple, vous rendrez un culte à Dieu sur cette montagne » (Ex 3.12). Plus encore que les dix plaies, un tel signe révèle quelque chose du caractère de Dieu et de son plan. Étrange, n’est-il pas vrai? Il n’y a rien de spectaculaire ici. Les Égyptiens ne verront probablement pas les Israélites adorer Dieu sur sa montagne. Mais ce signe est l’expression même de la transcendance divine. Celui qui s’appelle « Je suis qui je suis », celui qui était, qui est et qui vient, Dieu seul pouvait donner un tel signe à Moïse avant même qu’il soit retourné en Égypte.

Par leurs arts occultes, les magiciens égyptiens pouvaient bien changer leurs propres bâtons en serpents, et l’eau du Nil en sang; ils pouvaient bien faire monter des grenouilles du grand fleuve, mais ils n’auraient jamais pu produire un tel signe. Ils se seraient certainement moqués de Moïse s’il leur avait avancé ce signe comme preuve irréfutable que c’est bien Dieu qui l’envoyait. Car un tel signe indique une relation entre le Dieu saint et son peuple choisi, une relation d’alliance à laquelle les magiciens profanes ne pouvaient avoir part. Alors que les dix plaies allaient frapper l’Égypte comme jugement sur cette nation impie, le signe donné à Moïse impliquait une communion avec Dieu : « Vous rendrez un culte à Dieu sur cette montagne. »

L’autre particularité de ce signe, que les magiciens n’auraient jamais pu comprendre, car ils vivaient dans les ténèbres, c’est qu’il ne pouvait être saisi que par la foi. Dieu donna à Moïse un signe de sa transcendance allant bien au-delà des miracles destinés à envoyer un message à pharaon. Il demanda simplement à Moïse de croire dans les choses qu’il ne voyait pas encore, mais que Dieu allait accomplir : « Quand tu auras fait sortir d’Égypte le peuple… » Le temps grammatical employé ici, le futur antérieur, indique que lorsque quelque chose aura été accompli, alors quelque chose d’autre prendra place. Voyez-vous, c’est ainsi que Dieu emploie les temps grammaticaux. Cela indique qu’il est en contrôle des événements de l’histoire humaine. Ceux-ci se succéderont comme il l’a planifié dans son conseil éternel et secret, quelle que soit l’opposition des hommes au plan divin. Ce temps-là, nous ne pouvons le comprendre que par la foi. Comment pourrions-nous du reste saisir quoi que ce soit de la transcendance de Dieu autrement que par la foi? Ceux qui pensent qu’ils le peuvent ne savent pas de quel Dieu ils parlent…

Mais le signe est accompagné, plus précisément précédé, d’une promesse : « Je suis avec toi. » Cette promesse réconfortante est tout ce que Moïse a besoin d’entendre pour le moment. Il ne saurait en être autrement, puisque le plan du Dieu souverain s’accomplira : Dieu sera effectivement avec Moïse. Pourtant, il nous faut réfléchir plus avant sur la relation qui existe entre le signe et la promesse. Pouvons-nous nous fier à une telle promesse si nous ne sommes pas prêts à accepter le signe donné par Dieu, si nous préférons le remplacer par nos propres signes?

Revenons un instant à la juste définition du mot « vocation » : il est si facile de mettre en avant nos propres plans, nos propres programmes, comme s’ils cernaient et englobaient notre vocation, et puis de s’écrier : « Dieu est avec moi, Dieu sera avec nous! » Non seulement nos entreprises sont vouées à l’échec si nous remplaçons les signes donnés par Dieu par les signes de nos propres plans, mais ces entreprises peuvent aussi devenir démoniaques, semblables en nature aux tours produits par les magiciens égyptiens : puissants en apparence, mais en fait profanes, impies, totalement dénués de communion avec Dieu.

L’Église de Dieu, appelée à exercer un saint mandat, doit se demander : « Quel est le signe donné par Dieu auquel je dois me tenir pour recevoir la promesse de sa présence? » L’Église cherche-t-elle sa propre réalisation selon ses propres désirs? Est-elle obsédée par l’autosatisfaction? Est-elle parfois ennuyée d’avoir à obéir aux commandements divins, qui semblent trop difficiles à exécuter? Préfère-t-elle suivre par commodité son propre ordre du jour? Lorsque survient une telle tentation, souvenons-nous que notre vocation ne tourne pas autour de l’accomplissement de soi-même, encore moins de notre autosatisfaction, mais bien autour de la réalisation du plan de Dieu dans l’histoire. C’est dans sa réponse par la foi aux signes et aux promesses accordés par le Dieu tout-puissant que repose la vocation de l’Église.

Comment donc être sûrs que Dieu sera avec nous? Simplement en comprenant et acceptant les signes qu’il nous donne et sous lesquels nous sommes appelés à exercer notre mandat. Il ne s’agit pas des signes que nous-mêmes établissons ni non plus nécessairement de signes très spectaculaires, il s’agit avant tout des signes qui témoignent de la toute-puissance et de la transcendance de Dieu.

2. La vocation de Gédéon🔗

La Bible nous montre que Dieu accorde souvent un signe lorsqu’il appelle quelqu’un à son service. Regardez par exemple le récit concernant Gédéon, au sixième chapitre du livre des Juges. Cet homme qui fait partie du peuple de Dieu ne voit autour de lui que l’oppression que les Madianites font subir à son peuple. L’ange du Seigneur lui apparaît à Ophrah, sous un arbre, et lui dit : « L’Éternel est avec toi, vaillant héros » (Jg 6.12). Gédéon a bien du mal à croire en ces paroles.

« Gédéon lui dit : Ah! mon Seigneur, si l’Éternel est avec nous, pourquoi tout cela nous est-il arrivé? Et où sont tous ces prodiges que nos pères nous racontent quand ils disent : L’Éternel ne nous a-t-il pas fait monter hors d’Égypte? Maintenant, l’Éternel nous abandonne et nous livre entre les mains de Madian! » (Jg 6.13).

Mais Gédéon a encore plus de mal à croire à l’appel qu’il reçoit : « Va avec cette force que tu as, et tu sauveras Israël de la main de Madian; n’est-ce pas moi qui t’envoie? » (Jg 6.14). Gédéon connaît les mêmes hésitations que Moïse : il est le plus petit de sa famille, sa famille est la plus pauvre de toute sa tribu, avec quoi ira-t-il pour combattre les Madianites? Le Seigneur répond en répétant sa promesse : « Mais je serai avec toi et tu battras Madian comme un seul homme » (Jg 6.16). Immédiatement, Gédéon demande un signe.

Et quel est le signe donné par Dieu? Simplement que l’offrande apportée par Gédéon est acceptée par Dieu. Après qu’il ait apporté un chevreau et des pains sans levain et les ait mis sur le rocher, selon ce que l’ange de Dieu lui prescrivait de faire, celui-ci toucha du bout de son bâton la viande et les pains : immédiatement monta du rocher un feu qui consuma la viande et les pains sans levain. Ainsi l’offrande apportée par Gédéon était acceptée par Dieu qui avait dit : « Je serai avec toi ». Le signe était une simple confirmation de la promesse. Plus tard, Gédéon demanderait encore d’autres signes à Dieu, pour qu’il confirme sa présence, et Dieu lui accorderait ces signes, mais ils ne pouvaient dire davantage que ce premier signe accordé à Gédéon : Dieu accepte ceux qu’il appelle, il est réellement avec eux.

3. La vocation de Jérémie🔗

Un autre exemple frappant dans l’Ancien Testament est celui de Jérémie, appelé avant même qu’il soit né pour une mission divine de jugement des nations. Et lorsque Jérémie exprime sa peur, car il est encore un tout jeune homme, le Seigneur Dieu lui répond : « Ne les crains pas, car je suis avec toi pour te délivrer » (Jr 1.8). Et le signe donné au jeune Jérémie est la vision d’une branche d’amandier, vision à laquelle Dieu lui-même fournit l’interprétation correcte : « Tu as bien vu, car je me hâte d’accomplir ma parole », ou encore « je veille sur ma parole pour accomplir ce que j’ai dit » (Jr 1.12). Ici aussi, tout comme pour l’appel adressé à Moïse, le signe donné exprime quelque chose de la nature transcendante, c’est-à-dire élevée au-dessus de toutes choses, de Dieu. Son plan est sur le point de s’accomplir, il veillera à ce que son plan s’accomplisse.

Une seconde vision, celle de la marmite bouillonnante, confirme cet accomplissement : c’est du nord que le malheur éclatera sur tous les habitants du pays. Tout comme pour Moïse, Dieu envoie des signes de destruction après avoir assuré le serviteur qu’il envoie, qu’il sera avec lui, et que son plan se réalisera.

4. La vocation de l’Église du Nouveau Testament🔗

Trouvons-nous de tels appels suivis de signes et de promesses dans le Nouveau Testament? Certainement. Les dernières paroles de Jésus-Christ à ses disciples, d’après l’Évangile selon Matthieu, sont : « Et voici je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28.20). Cette promesse n’est pas moins puissante que celles faites à Moïse, Gédéon ou Jérémie. Mais ici aussi, elle est accompagnée d’un appel : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez, faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à garder tout ce que je vous ai prescrit » (Mt 28.18-19). Si l’Église auquel ce commandement est adressé faillit à sa mission, elle se prive de la promesse du Seigneur qu’il sera avec elle.

Mais y a-t-il des signes accompagnant cette promesse? Oui, en effet, et plus d’un. Tout d’abord, il y a le signe du baptême qui est donné ici, mais aussi les signes du pain et du vin, qui nous donnent l’assurance que Jésus-Christ nous communique véritablement son corps et son sang, manifestant ainsi sa présence spirituelle parmi nous. Bien sûr, ces signes font référence au signe central qui nous est donné dans le Nouveau Testament : celui de la croix, sur laquelle Dieu s’est donné lui-même à son Église en la personne de son Fils. Puis il y a le signe de Pentecôte, promis par Jésus-Christ peu avant son départ de terre : « Mais vous recevrez une puissance, celle du Saint-Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1.8).

Le signe de Pentecôte est donné comme une promesse qui va se trouver réalisée sous peu. Mais notez de nouveau que tout comme dans Matthieu 28, elle accompagne un mandat, un commandement donné à l’Église. Celle-ci reçoit un pouvoir d’en haut, non pas pour se glorifier elle-même et tomber dans l’autosatisfaction, mais pour porter une lutte, un combat, comme c’était le cas pour Moïse, Gédéon et Jérémie. C’est le combat de la cause divine, le combat d’une parole destinée à être proclamée jusqu’aux extrémités de la terre dans la foi que Dieu accomplira ce qu’elle annonce.

5. Notre vocation à la lumière des signes à venir🔗

Sur la requête de ses propres disciples, Jésus avait déjà parlé des signes à venir, par exemple au chapitre 13 de l’Évangile selon Marc : « Dis-nous quand cela arrivera-t-il, et quel sera le signe annonçant la fin de toutes choses? » (Mc 13.4). Jésus leur donne de nombreux signes clairs : signes de destruction, de persécution, de tromperie. Et pourtant, au milieu de cette série de signes terribles, s’en trouve un qui est en même temps un appel, une vocation : ils devront témoigner devant rois et gouverneurs, et, en premier lieu « la bonne nouvelle doit être prêchée à toutes les nations » (Mc 13.10). Une promesse suit immédiatement, celle de la présence de l’Esprit de Dieu : « Quand on vous emmènera pour vous livrer, ne vous inquiétez pas d’avance de ce que vous direz, mais dites ce qui vous sera donné à l’heure même, car ce n’est pas vous qui parlerez, mais l’Esprit Saint » (Mc 13.11). Ici, il se trouve que l’appel adressé est en fait lui-même un des signes, mais nous trouvons cependant la promesse de la présence de Dieu qui lui est attachée.

L’Église fidèle aujourd’hui se trouve dans la même position. De même que Dieu a mis sa Parole dans la bouche de Moïse lorsqu’il l’a envoyé vers Pharaon, aujourd’hui l’Esprit de Dieu met sa Parole dans la bouche de l’Église de Christ. Et lorsque Jésus dit : « en premier lieu, la bonne nouvelle doit être prêchée à toutes les nations », nous entendons l’écho du chapitre trois du livre de l’Exode, ou du début du livre du prophète Jérémie : « Il en sera ainsi, le plan pour lequel je t’envoie s’accomplira. » Le Dieu transcendant ne laisse aucun doute à propos de qui contrôle l’histoire et la mène vers son accomplissement.

6. Une vision de l’accomplissement du plan de Dieu🔗

Avons-nous la foi en la promesse qu’il est avec nous? Lisons-nous ses signes de manière adéquate? Recevons-nous son appel dans un esprit d’humble soumission? Regardons ensemble une dernière série d’exemples qui s’adresse au cœur de la vocation de l’Église aujourd’hui. Au dernier livre de la Bible, l’Apocalypse, chapitre 14, Jean, dans la vision qu’il a, voit l’accomplissement du plan de Dieu lorsque les 144 000 élus se trouvent sur la montagne avec l’Agneau de Dieu, Jésus-Christ. Ils sont tous là, ayant le nom du Père écrit sur leurs fronts. Ils adorent Dieu sur sa montagne, c’est Dieu lui-même qui les y a amenés, et ils chantent un chant nouveau devant le trône, les quatre créatures vivantes et les anciens.

Un peu auparavant, nous avons lu qu’il y a eu des signes, et même des signes effrayants, déployés par la seconde bête. La marque de la bête est sur la main et le front de presque tous les hommes. Mais ceux qui sont destinés à la vie éternelle sont sur la montagne de Sion et ils chantent un chant nouveau. Jean voit aussi un autre ange volant au milieu du ciel, ayant à la bouche un Évangile éternel à proclamer à ceux qui sont sur terre, à toute nation, tribu et langue. Ce ne sont pas seulement des hommes qui proclament l’Évangile. Dieu manifeste sa présence à son Église en envoyant des anges afin qu’ils amplifient notre propre proclamation. Dieu est avec son Église lorsqu’elle demeure fidèle.

7. Notre vocation à l’intérieur du plan de Dieu🔗

Aussi lorsque l’Église réfléchit sur sa vocation, elle devrait toujours prendre garde aux signes que Dieu lui donne, et à la promesse accompagnant l’appel qui lui est adressé. Car elle travaille sous les auspices du Dieu transcendant. La vocation de chaque membre de l’Église n’est pas quelque chose d’individuel : souvenez-vous de Moïse lorsqu’il entreprit par lui-même de délivrer son peuple et échoua lamentablement, devant fuir au pays de Madian. Ce n’est que quarante ans plus tard que Dieu l’appela sous ses auspices et l’envoya vers Pharaon. Ainsi, l’Église devrait bien plutôt considérer sa vocation au milieu d’un mouvement cosmique : celui du plan de Dieu se déployant et étant progressivement réalisé. Car c’est le Seigneur qui est central, et c’est son plan qui se réalise.

La mission de l’Église est justement d’annoncer partout, jusqu’aux confins de la terre, le signe de sa transcendance et de son action rédemptrice. Cela ne peut être fait qu’avec foi, car autrement il est impossible de proclamer sa souveraineté. Cette foi repose sur une double promesse : son plan — pas le nôtre — sera réalisé, et il sera avec nous. Les signes de destruction sont visibles et nous entourent constamment; nous en ferons personnellement l’expérience par toutes sortes d’épreuves. Mais ils ne devraient pas nous faire oublier le premier et inébranlable signe donné par Dieu à ceux qu’il appelle : « Je suis avec toi, je suis ta force; toi, exécute le mandat pour lequel je t’envoie, car je suis sur le point de l’accomplir. »