Cet article a pour sujet l'année 2020 et son lot de fléaux mis en perspective de grands fléaux de l'histoire et à la lumière de l'éternité et de l'espérance de la nouvelle création.

2 pages. Traduit par Paulin Bédard

L’éternité c’est plus long que 2020

Des feux de brousse en Australie et aux États-Unis, un fléau mondial provenant de la Chine, des difficultés économiques énormes dues au confinement à cause d’un virus, des émeutes meurtrières aux États-Unis et dans certaines parties de l’Europe au nom de la lutte contre le racisme, le terrorisme islamique en France et les États-Unis qui sont plus divisés que jamais.

L’année 2020 est déjà considérée par cette génération comme son annus horribilis. Et pourtant, un regard sur l’histoire pourrait offrir une perspective plus large.

Le premier fléau qui a sévi, de 541 à 549 sous Justinien, a probablement tué environ un cinquième des personnes résidant à Rome et a tué environ 25 à 100 millions de personnes au cours des deux cents années suivantes. La peste noire (1347-1351) a tué environ un tiers des Européens. Bien entendu, l’histoire jusqu’au 19siècle a également été marquée par la famine à grande échelle et par la mort précoce en raison de techniques agricoles primitives — selon les normes actuelles —, d’un manque de technologie pour transporter les aliments et de l’absence de médecine moderne.

Et puis, nous avons eu le 20siècle, avec ses quelque 22 millions de soldats et de civils tués pendant la Première Guerre mondiale, entre 17 et 100 millions de décès dus à la grippe espagnole (1918-1920), les privations de la Grande Dépression, puis les 70 à 85 millions de morts durant la Seconde Guerre mondiale (3 % de la population mondiale), sans parler des dizaines de millions de morts causées par les régimes totalitaires, notamment en Allemagne, en Russie et en Chine.

Beaucoup de personnes — et vous êtes peut-être l’une d’entre elles — ont très hâte d’arriver à la fin de l’année 2020. Mais pourquoi sommes-nous si sûrs que l’année 2021 sera meilleure? Ne pourrait-elle pas être pire? Ce n’est pas comme si une malédiction avait été jetée sur le chiffre 2020 pour rendre cette année particulièrement mauvaise. Si 2020 nous semble si mauvaise, c’est peut-être parce que nous venons de vivre une ou deux générations exceptionnellement bonnes?

À l’approche de la fin de l’année 2020, les décorations de Noël commencent à apparaître, une étincelle de joie dans une année sombre et morose. Nous commémorons la naissance de Jésus qui est venu dire au monde non seulement que ce monde est en mauvais état — comme si nous ne le savions pas —, mais que nous ne pouvons pas le réparer. Cela ne signifie toutefois pas qu’il ne peut pas être réparé. Il y a de l’espoir.

L’espoir offert par Jésus est bien plus grand que le simple espoir de paix pendant que nous vivons sur cette terre, aussi merveilleuse cette paix puisse-t-elle être. Jésus offre la paix éternelle, ou mieux, le bonheur éternel. Il offre même un nouveau ciel et une nouvelle terre. La paix sur terre jusqu’à la mort est une bonne chose. Le bonheur éternel est infiniment meilleur.

Dans l’Évangile de Jean, Jésus est décrit environ 40 fois comme « envoyé » par le Père. Peut-être devons-nous nous souvenir de Jean 3.16-17 comme d’un message évangélique succinct, mais aussi comme d’une affirmation de la pleine signification de Noël :

« Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’ait la vie éternelle. Dieu, en effet, n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. »

Le fait que le monde a besoin d’être sauvé devrait maintenant être évident à la lumière de 2020.

Dans Romains 8.22, l’apôtre Paul décrit l’état actuel du monde en termes très clairs : « Nous savons que, jusqu’à ce jour, la création tout entière soupire et souffre les douleurs de l’enfantement. » Notons encore que la métaphore de Paul sur l’état du monde intègre le don à venir, énoncé de diverses manières comme étant « notre adoption en tant qu’enfants de Dieu » et « la rédemption de notre corps ».

Certains pourraient se demander pourquoi Dieu ne pourrait pas simplement apporter la paix et le bonheur dès maintenant dans ce monde. Mais si Dieu mettait fin à tous les conflits et à toutes les souffrances dès maintenant, demain nous recommencerions. Dieu devrait soit nous détruire tous pour mettre fin à la souffrance, soit nous rendre tous saints comme lui.

Il n’y aura jamais de paix parfaite sur terre tant que le Seigneur ne sera pas revenu. Et pourtant, bien que l’Évangile n’ait pas restreint ce monde à ici et maintenant, les historiens peuvent témoigner que le christianisme a rendu le monde meilleur pour tous grâce à son enseignement sur la dignité de tous les êtres humains créés à l’image de Dieu. C’est la thèse du livre Dominion : The Making of the Western Mind [Domination : La création de l’esprit occidental], de l’historien incroyant Tom Holland.

Le livre de l’Apocalypse parle « d’un nouveau ciel et d’une nouvelle terre » (Ap 21.1). Ce monde ne peut être racheté et rendu parfait tant que ceux qui y vivent ne sont pas rachetés et rendus parfaits. Concernant ceux qui font de Jésus leur Seigneur, l’Apocalypse dit :

« Il habitera avec eux, ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux. Il essuiera toute larme de leurs yeux, la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu » (Ap 21.3-4).

C’est la bonne nouvelle de Noël. Lorsque nous célébrons Noël, nous célébrons le fait que Dieu le Père nous a envoyé son Fils qui a bien voulu faire ce qui était nécessaire pour que nous soyons rachetés et pour réaliser le véritable but de la vie humaine : glorifier Dieu et s’en réjouir pour toujours. L’éternité c’est beaucoup plus long que 2020.