Cette prédication sur 2 Corinthiens12.7-10 a pour sujet la puissance de Dieu qui s'accomplit dans notre faiblesse, car sa grâce nous suffit.

 

6 pages.

2 Corinthiens 12 - La puissance de Dieu s’accomplit dans ma faiblesse

« Il faut se glorifier… Cela n’est pas bon. J’en viendrai néanmoins à des visions et à des révélations du Seigneur. Je connais un homme en Christ qui, voici quatorze ans — était-ce dans son corps? je ne sais; était-ce hors de son corps? je ne sais, Dieu le sait — fut ravi jusqu’au troisième ciel. Et je sais que cet homme — était-ce dans son corps ou sans son corps? je ne sais, Dieu le sait — fut enlevé dans le paradis et qu’il entendit des paroles ineffables qu’il n’est pas permis à un homme d’exprimer. Je me glorifierai d’un tel homme, mais de moi-même je ne me glorifierai pas, sinon de mes faiblesses. Si je voulais me glorifier, je ne serais pas un insensé, car je dirais la vérité; mais je m’en abstiens, de peur que quelqu’un ne m’estime au-dessus de ce qu’il voit ou entend de moi, à cause de l’excellence de ces révélations. Et pour que je ne sois pas enflé d’orgueil, il m’a été mis une écharde dans la chair, un ange de Satan pour me souffleter, pour que je ne sois pas enflé d’orgueil. Trois fois j’ai supplié le Seigneur de l’éloigner de moi, et il m’a dit : Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse. Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi. C’est pourquoi je me plais dans les faiblesses, dans les outrages, dans les privations, dans les persécutions, dans les angoisses, pour Christ; en effet quand je suis faible, c’est alors que je suis fort. »

2 Corinthiens 12.1-10

Peuple du Seigneur,

Nous n’aimons pas être faibles. Nous ne sommes pas fiers de nous quand nous commençons un travail et que nous n’arrivons pas à le finir. Nous n’avons pas de quoi nous vanter quand les enfants nous font perdre patience, ou bien quand nous n’arrivons pas à résoudre un problème dans notre mariage, ou encore quand nous sommes aux prises avec un péché tenace. Les échecs nous frustrent. Nous arrivons à la conclusion déprimante : « Je suis faible et incompétent. Je ne suis pas un bon parent. Je ne suis pas un bon mari ou une bonne épouse. Je ne suis pas un bon chrétien ni un bon modèle dans l’Église. »

Nous n’aimons pas pleurer devant les autres. Nous préférons donner l’image d’une personne en contrôle de la situation. C’est notre culture qui est comme ça. Nous ne pouvons pas nous permettre d’être faibles.

Le Seigneur a dirigé l’apôtre Paul de manière à nous faire voir la faiblesse d’une manière différente. Paul dit des choses qui nous semblent tellement étranges. « Quand je suis faible, c’est alors que je suis fort » (2 Co 12.10). C’est pourtant la Parole de Dieu. De notre côté, nous voulons absolument être forts. Le Seigneur, lui, veut nous apprendre qu’il y a de la place pour la faiblesse. On peut même se glorifier de ses faiblesses.

Paul avait une « écharde dans la chair ». Le Seigneur lui a mis cette écharde pour lui apprendre une chose importante : La puissance de Dieu s’accomplit dans notre faiblesse.

1. Pourquoi Paul avait-il besoin d’être faible?🔗

L’apôtre Paul était très agacé par une « écharde dans la chair ». J’y reviendrai un peu plus loin. Pourquoi mentionne-t-il cette écharde? Pourquoi le Seigneur lui a-t-il mis cette écharde dans la chair? Parce qu’il en avait besoin. Paul avait besoin d’être faible. Il avait cette écharde depuis plusieurs années. Ce n’était pas seulement un problème passager, qui a duré deux ou trois semaines, puis c’était fini. Trois fois Paul a supplié le Seigneur de lui enlever cette écharde. Et Dieu a répondu : « Non, je ne t’enlève pas cette écharde. » C’est un problème qui l’a dérangé longtemps. Ça faisait partie de sa vie.

Curieusement, 2 Corinthiens 12 est le seul passage dans toutes ses treize lettres où Paul mentionne ce problème dans sa vie personnelle. On ne peut pas dire qu’il se plaint trop souvent. Ses lettres n’attirent pas l’attention sur ses bobos. Non, Paul, dans son enseignement, attire l’attention sur la gloire de Dieu. Voilà un bon exemple à suivre! Il nous arrive de parler de notre santé, de notre travail, de notre famille. C’est très bien, car les autres, en particulier nos frères et sœurs dans l’Église, aimeront connaître certaines choses personnelles à notre sujet, pour nous encourager, pour nous aider ou pour prier pour nous, au besoin. Nous devrions pourtant éviter de parler de nous sans arrêt. Si Dieu a la première place dans ma vie, est-ce que je devrais toujours parler de moi, de mes réussites ou de mes problèmes? Notre culture est centrée sur « moi », mon bonheur, mes affaires, ma santé. Comme chrétiens, nous devrions porter notre attention premièrement sur Dieu. Mais alors, pourquoi Paul parle-t-il ici de son écharde? Si d’habitude il se concentre sur le Seigneur et sur son Évangile, pourquoi parle-t-il ici de lui-même? Nous avons la réponse au verset 7 : « Et pour que je ne sois pas enflé d’orgueil, il m’a été mis une écharde dans la chair, un ange de Satan pour me souffleter, pour que je ne sois pas enflé d’orgueil. » Il répète une deuxième fois : « Pour que je ne sois pas enflé d’orgueil. » Paul veut nous faire savoir une chose : Un problème d’orgueil le guette. C’est pour cette raison qu’il a une écharde dans la chair.

Pourquoi est-il en danger de devenir orgueilleux? Le verset 7 est affirmatif : « À cause de l’excellence de ces révélations ». Paul est un homme privilégié. Dieu lui a donné plusieurs révélations. Jésus lui est apparu sur la route de Damas (Ac 9). Le Seigneur lui a parlé plusieurs fois dans des visions pour l’encourager d’aller en Macédoine (Ac 16.9-10), à Corinthe (Ac 18.9-10), à Rome (Ac 23.11). Et Paul nous dit au verset 2 : « Je connais un homme en Christ qui, voici quatorze ans… fut ravi jusqu’au troisième ciel. » Cet homme c’est Paul. « Il fut enlevé dans le paradis et il entendit des paroles ineffables qu’il n’est pas permis à un homme d’exprimer » (verset 4). Paul est monté au ciel dans la présence de Dieu. Il a entendu des choses inexprimables. Il y a de quoi s’enorgueillir. Il y a de quoi faire envie.

Paul est humain, comme vous et moi. Nous sommes si facilement portés à nous penser supérieurs aux autres. L’orgueil nous guette constamment. Quand le Seigneur nous donne des privilèges, il fait en sorte aussi de nous garder humbles. Le Seigneur nous empêche de nous enfler d’orgueil. C’est pour cette raison qu’il a utilisé une « écharde dans la chair ». Paul devait rester humble et petit, les deux pieds sur terre.

Mais pourquoi Paul raconte-t-il tout cela aux Corinthiens? Parce que, dans cette Église à Corinthe, il s’est infiltré de faux enseignants qui se pensaient supérieurs et qui méprisaient Paul. « Regardez ce Paul, c’est un homme bien ordinaire, comment peut-il être un apôtre? » Paul se défend. Il veut avant tout protéger l’Évangile qu’il prêche. Ceux qui le dénigrent s’attaquent en réalité à l’Évangile qu’il prêche. Mais Paul veut surtout éviter que les autres soient en admiration devant lui. « Voyez toutes les révélations que j’ai eues. Regardez ma grandeur et mon importante! » Non, non, pas du tout! « Si je dois me glorifier de quelque chose, ce sera de mes faiblesses. » Les faux apôtres parlent de leurs exploits. Paul, vrai apôtre, parle de ses limites et de ses faiblesses.

2. Quelle était cette faiblesse?🔗

Quelle était cette « écharde dans la chair »? Plusieurs ont imaginé toutes sortes de choses : un problème de vision, l’épilepsie, la malaria récurrente, la dépression, un défaut de langage… Qui sait? Paul n’en dit rien du tout. Sauf qu’au verset 10 il nous explique quelles sont justement ses faiblesses et ses « infirmités » : « C’est pourquoi je me plais dans les faiblesses, dans les outrages, dans les privations, dans les persécutions, dans les angoisses pour Christ : en effet, quand je suis faible, c’est alors que je suis fort. » Au chapitre précédent, Paul avait déjà fait toute une liste de ses souffrances, qui doivent sûrement faire partie de cette « écharde » (lire 2 Co 11.24-28). Quel pauvre homme! Il y a de quoi devenir déprimé! Mais non! Paul n’est pas déprimé, au contraire. Regardez au chapitre 12, verset 9 : « Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses. » Et au verset 10 : « Je me plais dans les faiblesses, dans les outrages, dans les privations, dans les persécutions, dans les angoisses. » « Je me plais »! Comment est-ce possible?

Vous avez peut-être remarqué, au verset 7, que son « écharde dans la chair » est « un ange de Satan ». Satan a la permission d’attaquer l’Église du Seigneur. Vous vous souvenez de Job. Dieu a donné à Satan la permission de le frapper (Jb 1). Satan ne s’en est pas privé, vous pouvez en être sûrs. Il s’est servi des Sabéens pour passer les serviteurs de Job au fil de l’épée. Il s’est servi du feu du ciel pour brûler le bétail et les serviteurs. Il s’est servi d’un grand vent pour renverser la maison et tuer les fils et les filles de Job. Il s’est servi de la femme de Job pour l’encourager à maudire Dieu. Tout cela avec la permission du Dieu tout-puissant qui orchestre tout pour le bien de ses enfants.

Les souffrances de Paul ne sont pas arrivées par hasard. Par hasard, il est tombé sur une bande de malfaiteurs. Par hasard, il a fait naufrage. Par hasard, il faisait de l’insomnie. Non, il a été lapidé parce que les Juifs détestaient l’Évangile, et Satan était derrière. Il a été battu parce que les foules haïssaient le Seigneur, et Satan était derrière. Et s’il a fait naufrage, n’est-ce pas Satan qui était derrière pour l’empêcher d’annoncer l’Évangile? « Nous avons voulu venir jusqu’à vous… à une ou deux reprises, mais Satan nous en a empêchés » (1 Th 2.18). Satan veut empêcher la progression de l’Évangile. Il veut décourager les apôtres et l’Église du Seigneur. Satan ne veut pas qu’on parle de l’œuvre expiatoire de Jésus sur la croix. Il fait des efforts enragés pour mettre des bâtons dans les roues, pour empêcher la construction de l’Église du Seigneur. Il nous attaque. Il veut nous épuiser. Il est derrière nos problèmes conjugaux. Il est derrière nos problèmes familiaux. Il est derrière nos problèmes de santé qui drainent notre énergie. Il est derrière nos problèmes en Église. Son but est de détruire l’Église.

C’est pour cette raison que Paul cherchait le réconfort dans la prière. « Trois fois j’ai supplié le Seigneur de l’éloigner de moi » (verset 8). Supplier le Seigneur, se tourner vers lui, l’implorer. Pourquoi? Parce que Satan qui s’acharne contre nous est déjà vaincu. Le Seigneur Jésus est vainqueur! Il a vaincu le péché. Il a vaincu le diable. Il est monté sur son trône. Il est le Roi de toute la création. Même Satan ne peut rien faire sans la permission de Dieu. En lui, nous sommes plus que vainqueurs! « Seigneur, tu es souverain, tu as vaincu le diable. Satan ne peut rien sans ta permission. Alors, Seigneur, je te prie, éloigne de moi cette épine. Éloigne de moi ces coups de bâton, ces naufrages, ces angoisses, ces insomnies. » Et le Seigneur lui a dit : « Non. » Paul aurait sûrement préféré faire son travail sans les coups de bâton. Il aurait beaucoup mieux aimé ne pas se sentir faible et incompétent. Il souhaitait être assez fort pour réussir tous ses projets. « Seigneur, tu as vaincu Satan, alors je t’en prie, arrange-toi pour qu’il arrête de toujours me tomber dessus. »

Encore une leçon pour nous. Quand nous sommes fatigués, au bout du rouleau, aux prises avec nos problèmes, tournons nos regards vers le Seigneur, comme Paul a fait. Paul est sûrement allé voir le médecin ou l’infirmière de service pour panser ses blessures, mais il a d’abord cherché le Seigneur. Il a mis sa confiance dans le fait que Jésus avait la victoire sur le diable. Il a sûrement apporté de l’eau et de la nourriture durant ses voyages. Mais il se reposait d’abord en Dieu. Il a sûrement pris des précautions pour s’assurer que son bateau était fiable et solide, qu’il n’allait pas couler à la première vague. Mais il comptait avant tout sur le Seigneur et sur sa victoire sur le diable. Dans toutes ses épreuves, il n’a pas jeté la serviette, parce qu’il savait que derrière ses épreuves, une grande bataille se déroulait. Son ennemi et notre ennemi, c’est le diable. Et le diable est vaincu! Ses attaques sont dures et pénibles, mais en fin de compte elles ne peuvent rien contre Dieu. Nous avons des luttes quotidiennes, très différentes de l’apôtre Paul. Nous n’avons pas les mêmes privilèges ni les mêmes révélations. Nous n’avons pas non plus les mêmes problèmes ni les mêmes combats. Nous avons cependant le même ennemi et le même Seigneur. Et nous avons besoin de nous confier en Dieu, notre bon Père céleste, dans la prière.

3. Quel fut le résultat de sa faiblesse?🔗

Trois fois Paul a supplié le Seigneur. « Tu as vaincu Satan, je t’en prie, qu’il cesse donc de me frapper. » Dieu répond à la prière, mais sa réponse n’est pas toujours celle que nous voulons. Il ne nous enlève pas toujours nos faiblesses, nos migraines, nos problèmes auditifs, nos insomnies, nos fatigues, nos dépressions, les moqueries au travail, les problèmes familiaux. Paul n’a pas reçu ce qu’il a demandé. Alors, qu’est-ce qu’il a reçu? Une autre révélation! « Il m’a dit : Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse » (verset 9).

Quelle belle parole! Encore une révélation de Dieu! Pas juste une parole en l’air. Une révélation qu’il a expérimentée dans sa vie quotidienne. Dans la faiblesse, il a reçu la force du Seigneur. Dans les combats, la grâce de Dieu l’a soutenu. Chaque fois que le diable essayait de le détruire, le Seigneur lui donnait la force nécessaire. En Actes 13, Élymas le magicien s’est opposé à Paul. Le diable voulait empêcher qu’un dirigeant du gouvernement entende l’Évangile de la bouche de l’apôtre. Et qu’est-il arrivé? Le dirigeant a cru au Seigneur. En Actes 14, on a voulu lapider Paul à plusieurs reprises. On l’a frappé à mort, on pensait même qu’il était mort. Le résultat? Des Églises sont nées à Iconium, à Lystre et à Derbe. En Actes 16, Paul et Silas ont été frappés, mis en prison, enchaînés. Et qu’est-il arrivé? Un tremblement de terre est survenu, le geôlier de Philippes s’est converti, lui et sa famille ont été baptisés. « Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse. »

Paul était apôtre. Il avait des privilèges que nous n’avons pas. Il avait des faiblesses et des problèmes que nous n’avons pas. Il a expérimenté la puissance de Dieu d’une manière que nous n’expérimentons peut-être pas. Mais nous avons le même ennemi, le même Seigneur et la même grâce dans nos faiblesses. « Ma grâce te suffit. » L’Église du Seigneur subit les attaques du diable. Mais le résultat est tout le contraire de ce que le diable avait prévu. La puissance de Dieu s’accomplit dans nos faiblesses. Le Seigneur rassemble son Église. Il protège et dirige son Église. Nos faiblesses ne sont pas un problème pour Dieu. Il accomplit son œuvre à travers nos faiblesses. Il se sert de nos problèmes pour arriver à ses fins, qui sont toujours bonnes et parfaites.

C’est pour cette raison que Paul dit : « Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi. » « Je me plais dans mes faiblesses… Quand je suis faible, c’est alors que je suis fort. » Se plaire dans nos faiblesses? Se glorifier de nos faiblesses? Oui, par moi-même je suis faible, infirme, incapable, incompétent. Mais par la grâce de Dieu et avec la force du Saint-Esprit, je peux améliorer mon mariage. Je peux guider cet enfant rebelle vers l’obéissance. Je peux avoir la sagesse de prendre de bonnes décisions. Je peux remporter la victoire contre un péché tenace. Je peux pardonner la faute de quelqu’un qui m’a blessé. Je peux présenter l’Évangile avec tact à ma famille ou dans mon entourage. « Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse. » Je suis faible et bon à rien? Le Seigneur utilise précisément ce genre de personnes pour construire son Église! Pas des personnes arrogantes et remplies d’orgueil. Des personnes qui sont bien conscientes de leurs faiblesses. Pour que la puissance de Dieu soit en action dans nos faiblesses. Je peux me plaire dans mes faiblesses, non parce que c’est plaisant en soi, mais pour la gloire de Dieu. C’est la preuve de la défaite de Satan et de la victoire de Jésus-Christ. Les attaques du diable servent à construire le Royaume de Dieu!

Nous aimons être beaux, forts, en santé, capables et compétents. Nous voulons être reconnus pour nos succès. Dans le Royaume de Dieu, ce qui compte, c’est d’être prêts à reconnaître que la force du Seigneur est rendue parfaite dans nos faiblesses. Pas besoin de nous plaindre tout le temps de nos faiblesses ou des attaques du diable. Que nos yeux soient simplement tournés vers le Dieu souverain et tout-puissant. Il construit et rassemble son Église par nos faiblesses. À lui seul soit la gloire! Amen.