Les bienfaits de l’ascension de Jésus
Les bienfaits de l’ascension de Jésus
À quoi nous sert l’ascension du Christ?
D’abord, nous avons au ciel, en Christ, notre avocat devant la face de son Père1; ensuite, ayant ainsi notre chair au ciel, nous avons un gage assuré que lui, la Tête, nous élèvera à lui, nous aussi, ses membres2; et enfin, nous ici-bas nous recevons, en retour, son Esprit, comme un gage3 par la force duquel nous cherchons, non pas les choses qui sont de la terre, mais celles qui sont en haut, là où le Christ siège à la droite de Dieu4.
1. Rm 8.34; Hé 9.24; 1 Jn 2.1.
2. Jn 14.2-3; Jn 17.24; Jn 20.17; Ép 2.4-6.
3. Jn 14.16; Jn 16.7; Ac 2.33; 2 Co 1.21-22; 2 Co 5.5.
4. Ph 3.20; Col 3.1-4.Catéchisme de Heidelberg, Q&R 49
- Notre Avocat au ciel
- Notre gage au ciel
- Notre gage sur terre
- Nous portons donc notre attention vers le ciel
Comme à son habitude, notre Catéchisme est très pratique et très pastoral. « À quoi nous sert l’ascension du Christ? » (Q&R 49). Jésus est monté au ciel. Il est corporellement séparé de nous tout en étant toujours avec nous par sa divinité. Mais en quoi nous est-il utile de savoir cela? Nous pouvons savoir que le Christ est monté au ciel, mais à quoi cela nous avance-t-il si nous ne connaissons pas les bienfaits que l’ascension nous procure?
Souvenons-nous d’abord de la réaction des disciples quand Jésus est monté au ciel. « Après l’avoir adoré, ils retournèrent à Jérusalem avec une grande joie » (Lc 24.52). N’est-ce pas étonnant? Leur précieux compagnon de route venait de les quitter pour de bon et eux l’adoraient et ils étaient dans la joie! Lorsqu’un ami intime nous quitte, d’habitude cette séparation nous attriste. Le ciel, c’est loin. Nous sommes sur la terre, aux prises avec nos luttes; notre Sauveur, lui, est dans un autre monde, loin des souffrances et des larmes. Il vit dans la joie parfaite du ciel avec son Père, avec les anges et les croyants décédés qui ont été délivrés des problèmes de cette terre. En quoi cela peut-il être réjouissant pour nous? Nous aimerions mieux que notre Seigneur soit avec nous en personne, pour nous encourager, nous guérir, enseigner nos enfants, porter nos fardeaux. Pourquoi donc est-il monté au ciel? Comment se fait-il que les disciples aient pu se réjouir de ce départ?
Jésus a déclaré : « Il est avantageux pour vous que je parte, car si je ne pars pas, le Consolateur ne viendra pas vers vous; mais si je m’en vais, je vous l’enverrai » (Jn 16.7). Il était bien sûr préférable pour lui qu’il quitte la terre et qu’il monte au ciel. Son Père l’a ainsi glorifié. Il était également préférable pour nous, son Église, qu’il parte. C’était tout à notre avantage. Considérons trois grands bienfaits de son ascension.
1. Notre Avocat au ciel⤒🔗
« D’abord, nous avons au ciel, en Christ, notre avocat devant la face de son Père » (Q&R 49). Jésus est monté au ciel pour être notre Avocat devant Dieu. Autrement dit, il plaide notre cause, il intercède pour nous, il prie pour nous chaque jour. « Si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste » (1 Jn 2.1). Nos péchés forment un écran, une barrière qui nous empêche de parler à Dieu et de vivre en communion avec lui. Mais le Christ notre Avocat au ciel plaide en notre faveur, il parle pour nous à son Père. Le Père l’a accueilli favorablement au ciel, car il était pleinement satisfait de l’œuvre accomplie par son Fils pour notre salut. « Après avoir accompli la purification des péchés, il s’est assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très hauts » (Hé 1.3). Jésus rappelle maintenant à son Père qu’il a versé son sang pour nos péchés et qu’en lui nous sommes justifiés.
« Qui accusera les élus de Dieu? Dieu est celui qui justifie! Qui les condamnera? Le Christ-Jésus est celui qui est mort; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu et il intercède pour nous! » (Rm 8.33-34).
Quel encouragement pour nous! Qui d’entre nous ne trouve pas difficile de prier à cause de nos péchés? La présence de Jésus au ciel signifie que nous avons libre accès à Dieu en tout temps. La montée de Jésus-Christ au ciel nous donne la liberté de prier en toute confiance. Quand nous avons de la difficulté à prier, rappelons-nous qu’au ciel notre Avocat prie déjà pour nous. Cet Avocat est de même nature que nous, il nous comprend et il est capable de compatir. Il a traversé des combats tout comme nous, des combats bien plus grands que les nôtres.
2. Notre gage au ciel←⤒🔗
Son ascension nous procure un deuxième grand bienfait. Maintenant que Jésus est monté à la droite du Père, il nous assure une place au ciel. Il est notre gage, notre garantie que nous aussi nous irons au ciel, comme lui et avec lui. « Ensuite, ayant ainsi notre chair au ciel, nous avons un gage assuré que lui, la Tête, nous élèvera à lui, nous aussi, ses membres » (Q&R 49). Vous en rendez-vous compte? Il y a déjà un homme au ciel aujourd’hui! Un homme fait de chair et d’os comme nous! Et là, au ciel, il nous prépare une place de choix, comme il l’avait promis avant son départ.
« Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père. Sinon, je vous l’aurais dit; car je vais vous préparer une place. Donc, si je m’en vais et vous prépare une place, je reviendrai et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi » (Jn 14.2-3).
Quel encouragement dans les difficultés de la vie! Nous regardons vers l’avenir et nous espérons la gloire qui nous est promise, une gloire que Jésus possède déjà dans son humanité élevée au ciel!
La montée corporelle de Jésus au ciel était très importante pour lui-même. Celui qui nous garantit une place aujourd’hui ne partage plus notre humanité déchue. Sa nature humaine glorifiée ne vit plus dans ce monde corrompu. Il ne vit plus dans un environnement pollué par le péché, mais dans la pureté céleste et dans la gloire de son Père. Cette réalité glorieuse nous procure de grands bienfaits. La chair glorifiée que Jésus possède et que nous espérons nous-mêmes recevoir n’est plus sur terre! Nous avons « notre chair au ciel »! L’espérance de notre gloire future en est d’autant plus affermie. La présence glorieuse de notre Sauveur au ciel nous assure que nous aurons part à la même gloire que lui.
Croyons qu’il n’est plus avec nous dans son corps pour notre bien et réjouissons-nous que sa nature humaine glorifiée ne puisse pas être à plusieurs endroits à la fois! Il est ainsi le gage au ciel de notre propre glorification!
« Pour nous, notre cité est dans les cieux; de là, nous attendons comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ, qui transformera notre corps humilié en le rendant semblable à son corps glorieux par le pouvoir efficace qu’il a de s’assujettir toutes choses » (Ph 3.20-21).
3. Notre gage sur terre←⤒🔗
Son ascension nous procure enfin un troisième grand bienfait. « Et enfin, nous ici-bas, nous recevons en retour son Esprit » (Q&R 49). La montée de Jésus au ciel est étroitement rattachée au don de son Esprit qu’il a déversé sur son Église. « Élevé par la droite de Dieu, il a reçu du Père l’Esprit Saint qui avait été promis et il l’a répandu, comme vous le voyez et l’entendez » (Ac 2.33). Si Jésus n’avait pas quitté la terre, il n’aurait pas pu nous envoyer son Esprit. « Il est avantageux pour vous que je parte, car si je ne pars pas, le Consolateur ne viendra pas vers vous, mais si je m’en vais, je vous l’enverrai » (Jn 16.7). Le Christ n’est plus avec nous physiquement, mais nous ne sommes pas plus pauvres pour autant. Nous sommes plus riches qu’avant l’ascension. Maintenant qu’il est au ciel dans son humanité, il nous envoie son Esprit.
La présence de l’Esprit consolateur avec nous est plus importante que la présence physique de Jésus. Notre Sauveur est en mesure de faire plus de choses à partir du ciel que s’il était resté sur terre. Son quartier général, c’est le ciel, son trône. Celui qui le remplace sur terre, par lequel il agit avec puissance, c’est le Saint-Esprit. « Il vous donnera un autre Consolateur » (Jn 14.16).
Quand Jésus était sur terre, il était limité dans son action. Il était vrai Dieu et vrai homme. Dans sa divinité, il continuait de remplir l’univers, mais par son humanité il était limité à être physiquement à un seul endroit à la fois. Quand il était à Nazareth, il n’était pas à Capernaüm. Il n’a jamais visité Rome ou Athènes. Si quelqu’un voulait lui parler, être encouragé par lui ou l’écouter prêcher, il fallait qu’il se déplace là où était Jésus.
Il est encore et toujours vrai Dieu et vrai homme. Par sa divinité, sa majesté, sa grâce et son Esprit, il ne s’éloigne jamais de nous. Cependant, dans son humanité glorifiée, il est toujours limité physiquement à un seul endroit. Sauf que maintenant, cet endroit est très élevé, c’est le ciel même! Il agit partout sur la terre par son Esprit, par lequel il distribue dans le monde les bienfaits de sa rédemption. Nous n’avons pas besoin de nous rendre à Jérusalem ou à un quelconque « lieu saint » pour le rencontrer et chercher de l’encouragement auprès de lui. Il est tous les jours avec nous par son Esprit, selon sa promesse, peu importe l’endroit où nous nous trouvons sur terre.
4. Nous portons donc notre attention vers le ciel←⤒🔗
Que fait le Seigneur Jésus par son Esprit? Le Saint-Esprit nous amène à porter notre attention sur le Christ qui est au ciel et qui agit sur la terre. Le Saint-Esprit nous fait lever les yeux vers le ciel.
« Et enfin, nous ici-bas, nous recevons en retour son Esprit, comme un gage par la force duquel nous cherchons non pas les choses qui sont de la terre, mais celles qui sont en haut, là où le Christ siège à la droite de Dieu » (Q&R 49).
Il est facile de porter notre attention sur les choses de la terre. Notre tendance naturelle nous amène à porter notre attention sur les choses attrayantes de ce monde, sur les problèmes qui nous assaillent, sur notre voiture, notre maison, notre travail, nos vacances. Nous devrions plutôt porter notre attention vers le ciel, là où se trouve notre Sauveur, là où sont gardés en réserve notre véritable richesse et notre avenir éternel. « Si donc vous êtes ressuscités avec le Christ, cherchez les choses d’en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu » (Col 3.1). Nous ne négligeons pas les réalités terrestres dans lesquelles le Seigneur lui-même nous a placés, mais nous sommes appelés à les vivre et à exercer nos responsabilités dans ce monde dans la perspective de la réalité céleste qui est notre bien ultime. C’est précisément cela la mission du Saint-Esprit. Notre attention peut se tourner vers le ciel afin de mieux vivre notre vocation actuelle sur la terre, car le Seigneur Jésus-Christ qui est monté au ciel est aussi avec nous par son Esprit et il nous encourage à regarder à lui!
Nous ne devons donc pas nous attendre à des apparitions corporelles du Seigneur avant son retour en gloire.
« Ce Jésus qui a été enlevé au ciel du milieu de vous reviendra de la même manière dont vous l’avez vu aller au ciel » (Ac 1.11).
« Quand le Christ, votre vie, paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec lui dans la gloire » (Col 3.4).
Essayer de faire descendre le Christ du ciel avant l’heure de son retour conduit à l’adoration d’images et à l’idolâtrie.
C’est la raison pour laquelle, durant la célébration de la cène, nous ne sommes pas exhortés à nous attacher aux éléments visibles du pain et du vin, mais à élever nos cœurs vers le ciel, là où se trouve le Christ! Le pain et le vin ne sont pas transformés en corps et en sang matériel de Jésus, mais demeurent du pain et du vin qui commémorent et attestent son œuvre accomplie à la croix une fois pour toutes. Sinon, quelle humiliation ce serait pour le Seigneur de s’abaisser sous forme d’éléments terrestres corruptibles!
Notre Sauveur ne vit plus dans l’humiliation de ce monde corrompu, mais dans la gloire de la majesté céleste!
« Et maintenant, toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde fût » (Jn 17.5).
« Après avoir accompli la purification des péchés, il s’est assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très hauts » (Hé 1.3).
Puisqu’il a déjà parfaitement accompli la purification de nos péchés à la croix, il ne redescend pas de ce lieu majestueux pour revenir corporellement sur terre. Il veut être adoré dans sa gloire céleste.
L’implication de son ascension, c’est que nous sommes appelés à vivre par la foi et non par la vue. Croyons en sa présence glorieuse au ciel! Croyons également en sa présence spirituelle au milieu de nous! C’est par la foi que nous nous réjouissons en lui et que nous l’adorons, en esprit et en vérité, comme les disciples l’ont fait après l’ascension. Ils ont adoré Jésus élevé à la droite du Père et se sont réjouis de son exaltation! Nous ne regardons pas aux choses visibles, mais aux choses invisibles. Nous avons sa Parole et son Esprit et cela devrait nous suffire.
Si nous mettons de côté sa Parole, nous allons commencer à chercher Jésus à différents endroits et nous allons nous mettre à adorer des images. Ne cherchons pas notre salut en quelque lieu ou en quelque chose de ce monde! Ne cherchons pas à établir un contact visible et tangible avec le Christ. Ce serait perdre de vue le seul chemin de communion qu’il a établi avec son Église.
Partout où nous sommes, nous pouvons lever les yeux par la foi et l’invoquer dans sa gloire. C’est par sa Parole et par son Esprit qu’il vient à nous et qu’il demeure au milieu de nous aujourd’hui. Là où la Parole est lue et écoutée, là, l’Esprit de Dieu est à l’œuvre et, là, le Christ est présent par sa divinité, sa majesté, sa grâce et son Esprit, en attendant le jour où nous le verrons face à face.