Cet article sur la Confession des Pays-Bas (article 19) a pour sujet les bienfaits des deux natures du Christ unies en une personne: la richesse de la rédemption, l'espérance de la résurrection, la présence spirituelle du Christ à la Cène, notre liberté et notre paix dans l'adoration.

Source: La raison de notre espérance. 5 pages.

Les bienfaits des deux natures du Christ unies en une seule personne

Les deux natures du Christ en une seule personne

« Nous croyons que, par cette conception, la personne du Fils a été unie et jointe inséparablement avec la nature humaine. Il n’y a donc pas deux Fils de Dieu ni deux personnes, mais deux natures unies en une seule personne, chaque nature conservant ses propriétés distinctes. Ainsi, sa nature divine est toujours demeurée incréée, sans commencement de jours ni fin de vie, remplissant le ciel et la terre. Sa nature humaine n’a pas perdu ses propriétés, mais elle est demeurée créature. En effet, ses jours ont eu un commencement, elle est finie et elle conserve toutes les propriétés d’un vrai corps. Bien que, par sa résurrection, le Fils ait donné l’immortalité à sa nature humaine, néanmoins, il n’en a pas changé la réalité, puisque notre salut et notre résurrection dépendent aussi de la réalité de son corps.

Ces deux natures sont si intimement unies en une seule personne qu’elles n’ont même pas été séparées par sa mort. Ce qu’il a remis à son Père en mourant était donc un vrai esprit humain, sorti de son corps. Cependant, sa nature divine est toujours demeurée unie à sa nature humaine, même lorsqu’il gisait dans le tombeau. Sa divinité n’a jamais cessé de demeurer en lui, comme elle l’était lorsqu’il était petit enfant, bien qu’elle ne se soit pas manifestée comme telle pendant un certain temps. Voilà pourquoi nous confessons qu’il est vrai Dieu et vrai homme; vrai Dieu, pour vaincre la mort par sa puissance, et vrai homme, afin qu’il puisse mourir pour nous selon la faiblesse de sa chair. »

Confession de foi des Pays-Bas, article 19

  1. La richesse de la rédemption
  2. L’espérance de la résurrection
  3. La présence spirituelle de Jésus à la sainte cène
  4. Notre liberté chrétienne devant les faux dieux
  5. Nos cœurs en paix et dans l’adoration

Pourquoi est-il si important de croire que Jésus-Christ est vrai Dieu et vrai homme? Pourquoi Guy de Brès a-t-il pris le temps d’écrire dans sa confession un article à ce sujet? Lui qui était persécuté à cause de sa foi, il pouvait avoir bien d’autres soucis que de s’attarder à la doctrine des deux natures du Christ unies en une seule personne. Le monde actuel s’intéresse à bien d’autres sujets que la question du rapport entre la nature divine et la nature humaine de Jésus-Christ. Même l’Église du Seigneur peut parfois trouver ce sujet abstrait, peu pratique et loin de notre vie quotidienne. Nous préférons écrire des livres ou des blogues sur des sujets plus pratiques de la vie chrétienne… Pourtant, Jésus-Christ est au cœur même de la foi chrétienne. Quelle est l’importance et quels sont les bienfaits de croire qu’il est vrai Dieu et vrai homme en une seule personne?

1. La richesse de la rédemption🔗

Le fait que Jésus-Christ soit Dieu et homme est le fondement même de notre rédemption, comme nous le déclarons avec la Confession de foi des Pays-Bas.

« Voilà pourquoi nous confessons qu’il est vrai Dieu et vrai homme; vrai Dieu, pour vaincre la mort par sa puissance, et vrai homme, afin qu’il puisse mourir pour nous selon la faiblesse de sa chair » (art. 19).

Si Jésus n’était pas réellement Dieu et s’il n’avait pas réellement pris notre nature humaine, nous ne pourrions jamais être sauvés. « Si tu gardais le souvenir des fautes, Éternel, Seigneur, qui pourrait subsister? » (Ps 130.3). Réponse : évidemment personne. Aucun homme pécheur ne peut verser un paiement suffisant pour effacer la dette du péché que chacun de nous a contractée envers le Dieu saint.

« Ils ont confiance en leurs biens et se félicitent de leur grande richesse. Ils ne peuvent se libérer l’un l’autre ni donner à Dieu le prix de leur rançon. La libération de leur âme est chère et n’aura jamais lieu » (Ps 49.7-9).

Puisque c’est la nature humaine qui a péché, il était absolument nécessaire que Dieu vienne sur terre dans la personne de Jésus-Christ afin que la nature humaine paie pour le péché et qu’elle soit ainsi sauvée. La dette que nous devions à Dieu devait être payée par l’un de nous. La peine de mort que nous devions subir exigeait que la personne punie souffre dans son corps et dans son âme. Pour que cette punition soit payée, il fallait que la Parole soit faite chair. Notre Rédempteur devait être un homme sans péché pour pouvoir offrir un sacrifice agréable à Dieu. Il devait, en tant qu’homme, pleinement obéir à tous les commandements de Dieu afin d’obtenir la justice pour son peuple par sa propre obéissance parfaite.

« Christ aussi est mort une seule fois pour les péchés, lui juste pour des injustes, afin de vous amener à Dieu. Mis à mort selon la chair, il a été rendu vivant selon l’Esprit » (1 Pi 3.18).

Notre Sauveur doit également être vrai Dieu afin d’être capable de porter le poids de la colère de Dieu sur la croix et afin de vaincre la mort par sa puissance divine et nous donner la vie éternelle. « Nous vous annonçons la vie éternelle qui était auprès du Père et qui nous a été manifestée » (1 Jn 1.2). Quel grand sujet de joie et de reconnaissance! Voilà pourquoi nous devons impérativement croire que Jésus-Christ est vrai Dieu et vrai homme en une seule personne.

2. L’espérance de la résurrection🔗

Le fait que notre Sauveur soit à la fois Dieu et homme nous procure également une grande espérance. Puisque Jésus est vrai homme, il rachète vraiment notre nature humaine au complet, corps et âme. Nous avons l’espérance de la résurrection de nos corps, tout comme lui est ressuscité des morts.

« Bien que, par sa résurrection, le Fils ait donné l’immortalité à sa nature humaine, néanmoins, il n’en a pas changé la réalité, puisque notre salut et notre résurrection dépendent aussi de la réalité de son corps » (art. 19).

La résurrection physique du Christ est la garantie certaine de notre résurrection glorieuse.

« Car, puisque la mort est venue par un homme, c’est aussi par un homme qu’est venue la résurrection des morts. Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ, mais chacun en son rang : Christ comme prémices, puis ceux qui appartiennent au Christ, lors de son avènement » (1 Co 15.21-23).

Le Seigneur Jésus est au ciel en ce moment dans un corps humain glorifié, en chair et en os. C’est dans ce corps qu’il reviendra dans la gloire pour ressusciter les morts, juger le monde et faire toutes choses nouvelles.

« Pour nous, notre cité est dans les cieux; de là, nous attendons comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ, qui transformera notre corps humilié, en le rendant semblable à son corps glorieux par le pouvoir efficace qu’il a de s’assujettir toutes choses »
(Ph 3.20-21).

Voilà pourquoi nous croyons que Jésus-Christ est vrai Dieu et vrai homme en une seule personne. Notre salut et notre résurrection en dépendent!

3. La présence spirituelle de Jésus à la sainte cène🔗

La doctrine des deux natures du Christ nous aide également à mieux comprendre la sainte cène et mieux apprécier la richesse qu’elle nous offre. L’article 19 dit que Jésus possède « deux natures unies en une seule personne, chaque nature conservant ses propriétés distinctes ». Il s’agit d’une réponse voilée à l’erreur de Luther sur la sainte cène.

D’après Luther, « ceci est mon corps » signifie que Jésus est physiquement présent dans ou avec le pain et le vin. Son corps humain serait présent partout où la sainte cène est célébrée sur la terre. Certaines caractéristiques de sa nature divine (l’omniprésence) auraient été transférées à sa nature humaine. La doctrine catholique romaine de la transsubstantiation suppose la même erreur. Jésus ne serait plus véritablement homme puisque son corps serait présent à de nombreux endroits en même temps. Nous croyons au contraire que son corps humain glorifié conserve la propriété de n’être qu’à un seul endroit à la fois.

Le Seigneur Jésus a promis : « Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Mt 28.20). Il est avec nous aujourd’hui par sa divinité, sa majesté, sa grâce et son Saint-Esprit. Il est avec nous spirituellement quand nous célébrons la sainte cène. Nous ne fêtons pas l’absence de Jésus! Toutefois, dans son humanité, le Christ est corporellement monté au ciel pour y demeurer jusqu’à son retour en gloire. « Ce Jésus, qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, reviendra de la même manière dont vous l’avez vu aller au ciel » (Ac 1.11). C’est pourquoi le pain et le vin demeurent du pain et du vin.

Après avoir rappelé les paroles de l’institution (« ceci est mon corps »), Paul peut donc dire : « Toutes les fois que vous mangez de ce pain et que vous buvez de cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne » (1 Co 11.26). Ce que les chrétiens de Corinthe mangeant pendant le repas du Seigneur était véritablement du pain, et ce qu’ils buvaient de la coupe était véritablement du vin, sans que ces éléments aient changé de substance.

4. Notre liberté chrétienne devant les faux dieux🔗

Un autre bienfait de croire en Jésus vrai Dieu et vrai homme c’est de nous rendre libres de l’adorer, lui seul, et de refuser d’adorer des dirigeants qui nous obligeraient à les adorer. Dans la pensée païenne, le divin et l’humain peuvent se mélanger pour permettre la divinisation de la nature humaine. L’homme peut alors accomplir son salut par lui-même. L’empereur ou l’État deviennent la manifestation suprême de cette divinisation. Plusieurs empereurs romains ont prétendu être des dieux et des sauveurs. Beaucoup de chrétiens ont été persécutés pour avoir refusé d’adorer un autre que Jésus-Christ. L’enjeu était de savoir qui était le Sauveur, le Christ ou César, Dieu ou l’homme.

Le Concile de Chalcédoine (451) a déclaré :

« Nous confessons un seul et même Fils, notre Seigneur Jésus-Christ […] le même vraiment Dieu et vraiment homme […] l’unique engendré, reconnu en deux natures, sans confusion, sans changement, sans division et sans séparation. »

Jésus est vrai Dieu et vrai homme en une seule personne, de telle sorte que ses deux natures ne sont pas mélangées. Le Fils de Dieu n’a pas divinisé la nature humaine. Chalcédoine a lancé aux empereurs et aux chefs d’État le message qu’ils ne peuvent pas prétendre devenir des dieux. Il n’y a qu’un seul Sauveur, c’est Jésus-Christ, Dieu et homme. Chalcédoine a posé le fondement de la liberté occidentale en remettant les gouvernements à leur place. Les dirigeants sont des serviteurs de Dieu et non des sauveurs de l’homme. Nous ferions bien de nous en souvenir aujourd’hui…

Aujourd’hui, en Corée du Nord, on prétend que l’ancien dirigeant décédé, Kim Il Sung, son fils, le président également décédé Kim Jong Il, ainsi que son petit-fils, Kim Jong-un, actuel dirigeant suprême, sont des dieux et qu’ils doivent être adorés. Ceux qui refusent de les adorer et qui pratiquent d’autres religions sont brutalisés, torturés, massacrés. La Corée du Nord est l’un des pays où les chrétiens subissent actuellement les pires persécutions. Ces chrétiens, à la suite de Chalcédoine, croient que Jésus-Christ est le seul vrai Dieu et vrai homme en une même personne. Il est le seul Sauveur et Seigneur, le seul digne d’adoration et de complète obéissance. La doctrine des deux natures du Christ est la clé de notre liberté chrétienne devant toute dictature cruelle et brutale qui exige l’adoration de faux dieux.

5. Nos cœurs en paix et dans l’adoration🔗

Bien que nous soyons incapables de pleinement comprendre ce mystère des deux natures du Christ en une seule personne, nous recevons par la foi les bienfaits que la personne et l’œuvre du Christ nous procurent. Nous nous exclamons alors dans l’adoration, comme Thomas devant Jésus ressuscité :

« Mon Seigneur et mon Dieu! » (Jn 20.28).
« Mais celui qui a été fait pour un peu de temps inférieur aux anges, Jésus, nous le contemplons, couronné de gloire et d’honneur, à cause de la mort qu’il a soufferte » (Hé 2.9).

Notre intelligence n’a pas besoin de tout comprendre. Il suffit de présenter à Dieu nos besoins et de nous reposer dans sa promesse qui dit : « Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus-Christ » (Ph 4.7). Il n’y a rien de plus riche et de plus apaisant que de garder nos cœurs et nos pensées en Jésus-Christ.