Hébreux 11 - La foi possède une espérance certaine devant la mort (Joseph)
Hébreux 11 - La foi possède une espérance certaine devant la mort (Joseph)
« C’est par la foi que Joseph, proche de sa fin, fit mention de l’exode des fils d’Israël, et qu’il donna des ordres au sujet de ses ossements. »
Hébreux 11.22
Autres textes : Genèse 50.14-26; Exode 13.19; Josué 24.32
Église bien-aimée du Seigneur,
Mourir dans la dignité! Nous avons entendu cette expression encore récemment. Mourir dans la dignité, de quoi s’agit-il? Les spécialistes en communication ont forgé cette expression pour essayer de nous convaincre qu’il y aurait quelque chose de bon dans le fait d’injecter un poison mortel dans une personne souffrante dans le but de tuer cette personne instantanément. On veut nous faire croire que l’euthanasie serait un geste de compassion, alors qu’en réalité il s’agit d’un meurtre prémédité. Peu importe les souffrances d’une personne, c’est seulement notre Créateur qui a droit sur la vie et la mort. Dans sa grande sagesse, Dieu seul sait quand et comment il convient de nous retirer de cette vie.
Comment réellement mourir dans la dignité? Au fond, c’est mourir dans la foi en Dieu. C’est persévérer dans la foi jusqu’au bout, même dans les plus grandes épreuves. C’est garder confiance que Dieu sait ce qu’il fait et qu’il va nous donner les forces dont nous aurons besoin pour nous rendre jusqu’au dernier passage. Mourir dans la dignité consiste à témoigner publiquement de notre foi en notre Sauveur Jésus jusqu’à notre dernier souffle. C’est demeurer convaincu que, dans la vie comme dans la mort, j’appartiens à Jésus-Christ, mon fidèle Sauveur.
Bien sûr, Dieu ne préserve pas toujours les facultés mentales de ses enfants jusqu’à la fin. Parfois, il choisit de faire autrement pour des raisons qui dépassent notre faible et petite intelligence. Mais lorsqu’il préserve ces facultés jusqu’à la fin, les chrétiens ne doivent pas mourir comme des gens sans espérance et sans Dieu. Les derniers moments que Dieu nous donnera à vivre sont des moments précieux pour glorifier notre Dieu et pour encourager nos frères et sœurs dans la foi. Un chrétien sur son lit de mort passe par un moment solennel. Dieu donne à ses enfants une occasion privilégiée de témoigner de leur foi et de leur espérance. Bien sûr, ça n’enlève pas les luttes, les tentations, la grande faiblesse et les souffrances. Nous pouvons cependant être assurés que notre bon Berger sera toujours avec nous, même quand nous traverserons la vallée de l’ombre de la mort.
Joseph, âgé de 110 ans, a reçu la grâce de prononcer des paroles de foi et d’espérance, alors qu’il était sur le point de mourir. C’étaient des paroles à la gloire de Dieu et pour l’édification de son peuple. Oui, devant la mort, la foi possède une espérance certaine.
1. Une espérance certaine pour tout le peuple de Dieu⤒🔗
L’auteur de l’épître aux Hébreux continue de nous faire visiter le temple de la renommée des croyants. Nous avons commencé par Abel, Hénoc, Noé, Abraham, Sara, Isaac, Jacob. Nous avons ainsi parcouru plusieurs chapitres du livre de la Genèse. Nous arrivons maintenant à Joseph, dont la fin de l’histoire se trouve au dernier chapitre de la Genèse. Voyez, plus de la moitié d’Hébreux 11 est consacré au livre de la Genèse! C’est bien normal puisque ce livre est au fondement de la foi chrétienne. C’est normal aussi puisque ce livre couvre plus de la moitié de l’histoire de l’Ancien Testament, soit 2500 ans sur un total de 4000 ans. Joseph : un personnage fascinant! Il y aurait tellement de choses à dire sur la foi de Joseph. Détesté par ses frères, vendu à des marchands d’esclaves en route vers l’Égypte, patient dans les afflictions, chaste et pur devant la tentation d’adultère, emprisonné injustement, fidèle à Dieu malgré tout, sage et avisé, craignant Dieu dans un pays où personne n’adorait le vrai Dieu, compatissant envers sa famille dans le besoin, capable de vaincre le mal par le bien, désireux d’honorer son vieux père, et même quand Joseph est devenu le plus haut dignitaire en Égypte, il est demeuré humble et fidèle à son Dieu. Il y a tant d’événements dans sa vie qui pourraient montrer sa foi et nous encourager!
L’auteur de l’épître aux Hébreux choisit pourtant un seul moment de la vie de Joseph, le dernier moment avant de mourir. « C’est par la foi que Joseph, proche de sa fin… » (Hé 11.22). Le but était d’encourager les destinataires de cette lettre à persévérer dans la foi, eux qui étaient tentés d’abandonner la course. Le Saint-Esprit nous dit : Souvenez-vous de Joseph et de sa foi, sur le point de mourir! Quel encouragement à persévérer dans la foi jusqu’au bout!
Joseph a été forcé de quitter le pays de Canaan à l’âge de 17 ans. Il a passé le reste de sa vie en Égypte jusqu’à sa mort. Pendant des années sans revoir sa famille, entouré d’idolâtres et d’incroyants, coupé de la communion fraternelle avec des croyants, sans même une Bible avec lui, puisque c’est seulement plus tard que Moïse a commencé à écrire la Bible. Des années d’épreuves, des années oublié en prison, et ensuite des années comme gouverneur d’Égypte, puis la rencontre avec ses frères qui avaient été méchants envers lui. Pendant toutes ces années, la foi de Joseph a vraiment été mise à l’épreuve. Sa foi a résisté à l’épreuve. Et voilà qu’il se préparait à mourir dans la foi, comme il a toujours vécu.
Juste avant, nous voyons que Joseph avait compris la volonté de Dieu pour sa vie. Il avait dit à ses frères :
« Vous aviez formé le projet de me faire du mal, Dieu l’a transformé en bien, pour accomplir ce qui arrive aujourd’hui et pour sauver la vie d’un peuple nombreux. Maintenant, soyez donc sans crainte; je vais pourvoir à tous vos besoins et à ceux de vos enfants » (Gn 50.20-21).
Joseph avait compris et accepté que toutes ses épreuves avaient un but précis dans le plan de Dieu : c’était pour sauver le peuple de Dieu, pour accomplir une grande délivrance en faveur d’Israël. Joseph avait compris et accepté par la foi le sens de sa vie, le sens de sa mission sur terre. C’est ce qui l’a préparé ensuite à mourir dans la foi et dans l’espérance.
Comprenons-nous et acceptons-nous le sens de notre mission sur terre? Si nous doutons de Dieu pendant notre vie, si nous refusons sa volonté pour nos vies, il ne faut pas s’imaginer qu’à la fin de notre vie, tout à coup, subitement, nous aurons une grande foi face à l’épreuve ultime de notre vie. La manière dont nous vivons est une préparation à la manière dont nous allons mourir.
Hébreux 11.22 nous dit donc ceci : « Joseph, proche de sa fin, fit mention de l’exode des fils d’Israël. » Cela résume cette parole de la Genèse :
« Joseph dit à ses frères : Je vais mourir! Mais Dieu interviendra pour vous à coup sûr et vous fera remonter de ce pays-ci dans le pays qu’il a promis par serment à Abraham, à Isaac et à Jacob » (Gn 50.24).
N’est-ce pas remarquable? Juste avant de mourir, Joseph a parlé de l’avenir. Il était sûr que Dieu allait agir. Il a prophétisé concernant l’avenir. Et pas n’importe quel avenir, l’avenir du peuple de l’alliance. Un jour, Israël allait quitter l’Égypte pour entrer dans la terre promise. Juste avant de mourir, Joseph possédait une espérance certaine concernant l’avenir de l’Église! Il a exprimé avec sa bouche les pensées profondes de son cœur. Il a prononcé des paroles qui ont glorifié Dieu et qui ont encouragé les fils d’Israël. Il a dit en quelque sorte : « Oui, Dieu sera toujours fidèle à sa promesse, il ne vous laissera pas tomber en Égypte, il vous ramènera dans le pays promis. »
Toutes les épreuves que Joseph a traversées pendant sa vie ne lui ont pas fait perdre confiance en Dieu sur son lit de mort. Au contraire! Tout le prestige, tous les honneurs, toute la puissance que Joseph a reçus comme gouverneur d’Égypte ne lui ont pas fait oublier les promesses de Dieu. Au contraire! À ses yeux, toutes les richesses de l’Égypte n’étaient rien comparées aux bénédictions promises à Israël. Maintenant que ses heures étaient comptées, Joseph attirait l’attention des fils d’Israël sur une et une seule chose : non pas sa position d’autorité, non pas la grandeur de l’Égypte, non pas leur nouveau confort, mais simplement les merveilleuses promesses de Dieu pour eux, pour leurs enfants et pour les enfants de leurs enfants. « Dieu interviendra encore, disait-il, Dieu vous aidera encore dans vos détresses. Il en a fait la promesse. »
Joseph sur son lit de mort était absorbé, non par les souvenirs du passé, mais par les promesses de Dieu concernant l’avenir du peuple de Dieu. Joseph voulait les encourager à faire confiance en Dieu pour l’avenir. Il voulait que tout Israël chérisse précieusement ces promesses. Joseph avait d’abord compris et accepté la volonté de Dieu pour sa propre vie : « Toutes ces épreuves, c’était pour pouvoir sauver la vie d’un peuple nombreux. » C’est ce qui l’a rendu capable d’avoir encore une espérance pour Israël même à la fin de sa vie. « Oui, Dieu s’est servi de moi pour vous sauver de la famine, et maintenant, je vais mourir, Dieu n’a plus besoin de moi, mais le Dieu de l’alliance viendra encore vous sauver. Il vous conduira dans le pays qu’il vous a promis. »
Mourir dans la dignité, mourir dans la foi, mourir dans l’espérance. Cette foi de Joseph nous enseigne beaucoup de choses. Tout d’abord, Joseph est une image de Jésus, une préfiguration de notre Sauveur. Jésus-Christ, pendant sa vie, est passé par toutes sortes d’épreuves et de tentations, lui aussi. Il a été détesté, rejeté, faussement accusé, humilié, abandonné. Les hommes et les démons avaient formé le projet de lui faire du mal. Mais Dieu a transformé ce mal en bien pour sauver la vie d’un peuple nombreux, comme pour Joseph. Jésus a bien compris et accepté la volonté de son Père pour sa vie, de sorte que, juste avant de mourir, Jésus avait une grande espérance pour l’avenir de son Église. Jésus savait qu’il mourait pour expier les péchés de son peuple. Pourquoi est-il mort et ressuscité? Justement pour nous donner une espérance!
Joseph, en comparaison, était juste un petit instrument entre les mains de Dieu, juste un petit sauveur, comparé à notre grand Sauveur Jésus-Christ. Quand Joseph est mort, il ne pouvait plus rien faire pour aider Israël, sauf au dernier instant annoncer l’espérance d’un bel avenir dans la terre promise. Le Seigneur Jésus, lui, n’a pas seulement été élevé à la position de gouverneur. Il est monté au ciel au-dessus de toute autorité, il est le Roi des rois. Notre Roi règne aujourd’hui. Son règne nous garantit l’espérance de la vie éternelle dans la terre promise à venir.
Alors, comment nous préparer nous-mêmes à mourir? En vivant par la foi aujourd’hui, en vivant pleinement notre vocation pendant notre vie sur cette terre. Dans les épreuves, dans les souffrances, dans les défis, reconnaissons par la foi que c’est Dieu qui conduit les événements pour notre bien. Acceptons la volonté de Dieu pour nos vies. Reconnaissons que Dieu fait tourner le mal en bien pour nous permettre d’accomplir notre mission. En faisant cela, nous nous préparons à mourir dignement dans la foi, d’une manière digne de Dieu. Nous serons préparés à traverser la plus grande épreuve de toute notre vie, dans la foi et dans l’espérance.
La vallée de l’ombre de la mort ne doit pas nous empêcher de témoigner de l’espérance que nous avons pour nous-mêmes et pour toute l’Église. Au contraire! Quand nous arriverons aux derniers instants de notre vie, nos paroles et notre attitude devront glorifier Dieu et encourager nos frères et sœurs. Prions pour que Dieu nous en donne la grâce. Quand nous serons sur notre lit de mort, entourés de nos frères et sœurs, de nos enfants, de nos petits-enfants, demandons à Dieu d’être capables de prononcer des paroles d’espérance, comme celles-ci, par exemple : « Dieu interviendra encore pour vous, Jésus qui est mort et ressuscité viendra vous aider. Il accomplira sa promesse pour vous, pour vos enfants et pour vos petits-enfants. Faites-lui confiance, le Seigneur Jésus vous fera entrer dans la terre promise. » Oui, notre foi possède une espérance certaine, dans la vie comme dans la mort.
2. Une espérance certaine fondée sur la Parole de Dieu←⤒🔗
Regardez encore l’œuvre du Saint-Esprit dans la vie de Joseph, regardez la fermeté de sa foi. Hébreux 11.22 ajoute : « C’est par la foi que Joseph, proche de sa fin, […] donna des ordres au sujet de ses ossements. » Quel ordre Joseph a-t-il donné concernant ses ossements? Genèse 50.25 nous l’explique : « Joseph fit prêter serment aux fils d’Israël en disant : Dieu interviendra pour vous à coup sûr et vous ferez remonter mes os loin d’ici. »
Les richesses et les honneurs en Égypte n’ont pas empêché Joseph de mourir. Mais Joseph avait tellement confiance dans la promesse de Dieu qu’il a demandé que ses os soient transportés hors d’Égypte pour être enterrés plus tard dans la terre promise. « Quand Dieu, plus tard, vous fera sortir d’Égypte et quand il vous conduira dans la terre promise, transportez mes ossements avec vous. » Joseph n’a pas donné cet ordre par superstition, pour que ses os soient vénérés, ou parce qu’il espérait une existence plus confortable après sa mort. Pas du tout! Joseph a donné cet ordre pour le bien d’Israël. Il voulait les encourager à croire dans la promesse. Au-delà des déserts, au-delà des vallées, au-delà des épreuves, il y a une espérance. Les os de Joseph qu’il allait falloir transporter seraient là pour solidifier leur espérance.
Alors, comme c’était la coutume en Égypte, quand Joseph est mort, « on l’embauma et on le mit dans un sarcophage en Égypte » (Gn 50.26). Des centaines d’années plus tard, quand Dieu a délivré son peuple d’Égypte, « Moïse prit avec lui les ossements de Joseph » (Ex 13.19). Moïse les a transportés jusqu’en terre promise, comme Joseph avait demandé. Des dizaines d’années plus tard encore, après la conquête, à la mort de Josué, finalement les ossements de Joseph ont été enterrés à Sichem, dans la terre promise, dans la terre conquise (Jos 24.32). La boucle était bouclée. Les préarrangements funéraires de Joseph se sont finalement accomplis, parce que la promesse de Dieu était accomplie. La foi attend patiemment, parfois très longtemps. La foi regarde au-delà des vallées obscures, au-delà même de la mort. La foi regarde vers la lumière de la promesse à venir.
Mais d’où vient cette foi si solide de Joseph? Contrairement à ses pères, Joseph n’a pas reçu de révélation spéciale de Dieu, pas de vision, pas de parole directe de Dieu. Joseph a reçu des rêves, bien sûr, mais ces rêves ne concernaient pas directement la terre promise. C’est Abraham qui, autrefois, avait entendu des paroles spéciales de Dieu concernant la terre promise. En Genèse 15, Dieu a dit à Abraham :
« Sache que tes descendants seront des immigrants dans un pays qui ne sera pas le leur; ils y seront esclaves et on les maltraitera pendant quatre cents ans. Mais je jugerai la nation dont ils auront été les esclaves, et ils sortiront ensuite avec de grands biens. […] Je donnerai ce pays [Canaan] à ta descendance » (Gn 15.13,18).
Dieu avait promis depuis longtemps la délivrance d’Égypte et l’entrée en terre promise. Abraham avait transmis cette parole à Isaac qui l’avait transmise à Jacob qui l’avait transmise à Joseph. Joseph y a cru. Sur le point de mourir, il y croyait plus que jamais. Pourtant, il avait seulement entendu la Parole de Dieu, sans voir la réalité promise. « La foi, c’est l’assurance des choses qu’on espère, la démonstration de celles qu’on ne voit pas » (Hé 11.1). « La foi vient de ce qu’on entend et ce qu’on entend vient de la parole du Christ » (Rm 10.17).
Le livre de la Genèse commence avec la lumière et la vie; il se termine par la mort. La dépouille de Joseph a été placée dans un sarcophage, avec toutefois une espérance. Cette espérance n’était pas de rester embaumé dans un beau et glorieux sarcophage égyptien. Oui, le péché et la mort sont des tragédies, c’est la triste histoire de notre monde. Mais l’Évangile nous procure une grande espérance! Un jour, la promesse va s’accomplir. Les ossements de Joseph sont encore cachés quelque part dans la poussière. Ils attendent le grand jour de la résurrection. Mais nous avons une espérance parce que les ossements de Jésus, eux, ne sont pas restés dans la tombe. Jésus a remporté la victoire sur la mort. Il est ressuscité des morts pour nous donner une grande espérance.
Oui, nous avons un Sauveur vivant, glorieux. Il a promis de prendre soin de nous tous les jours de notre vie. Tant que Dieu ne viendra pas mettre fin à notre vie, soyons convaincus que notre mission sur terre n’est pas terminée, même si c’est parfois dans la souffrance. Pas question de recevoir une piqûre empoisonnée! Nos vies ont un sens à cause de Jésus-Christ, jusqu’à notre dernier souffle. Notre bon Berger a promis d’être avec nous dans la vallée de l’ombre de la mort. Il a promis de nous prendre avec lui dans sa maison. Oui, nous allons vieillir et mourir, mais nous avons l’espérance de la résurrection. Nous avons toutes les raisons de vivre et de mourir dans la dignité, dans la foi en Jésus-Christ, notre Sauveur, et dans l’espérance de la vie éternelle. Croyons dans sa promesse et persévérons dans la foi jusqu’au dernier souffle. Amen.