Cet article sur la Confession des Pays-Bas (article 21) a pour sujet l'oeuvre du Christ notre Sacrificateur. Toute la Bible proclame son sacrifice en vue d'accomplir toute justice, en s'offrant tout entier pour nos péchés.

Source: La raison de notre espérance. 5 pages.

Jésus-Christ a tout accompli par son sacrifice

L’œuvre de satisfaction du Christ, notre Souverain Sacrificateur

« Nous croyons que Jésus‑Christ est établi Souverain Sacrificateur par serment, pour l’éternité, selon l’ordre de Melchisédek. Il s’est présenté en notre nom devant son Père pour apaiser sa colère de manière pleinement satisfaisante, en s’offrant lui‑même sur le bois de la croix et en répandant son sang précieux pour la purification de nos péchés, comme les prophètes l’avaient prédit, car il est écrit que le châtiment qui nous procure la paix est tombé sur le Fils de Dieu et que nous sommes guéris par ses blessures (És 53.5). Il a été mené à la mort comme un agneau (És 53.7), il a été mis au rang des pécheurs (És 53.12) et il a été condamné comme malfaiteur par Ponce Pilate, qui l’avait pourtant déclaré innocent (Jn 18.38). Il a donc payé ce qu’il n’avait pas dérobé (Ps 69.5). Il a souffert, lui juste pour les injustes (1 Pi 3.18), dans son corps et dans son âme, de sorte que, ressentant l’horrible punition due à nos péchés, sa sueur est devenue comme des grumeaux de sang qui tombaient à terre (Lc 22.44). Il a crié : “Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as‑tu abandonné?” (Mt 27.46). Il a enduré tout cela pour le pardon de nos péchés.

C’est pourquoi nous disons à juste titre avec l’apôtre Paul que nous ne connaissons rien d’autre que Jésus‑Christ et Jésus‑Christ crucifié (1 Co 2.2). Nous considérons toutes choses comme une perte, à cause de l’excellence de la connaissance de notre Seigneur Jésus‑Christ (Ph 3.8). Nous trouvons notre consolation dans ses blessures, et nous n’avons nul besoin de rechercher ou d’inventer des moyens pour nous réconcilier avec Dieu autres que ce seul et unique sacrifice, offert une fois pour toutes, qui rend les croyants parfaits à perpétuité. C’est aussi la raison pour laquelle l’ange de Dieu l’a appelé Jésus, c’est‑à‑dire Sauveur, car c’est lui qui devait sauver son peuple de ses péchés (Mt 1.21). »

Confession de foi des Pays-Bas, article 21

  1. Toute la Bible proclame le sacrifice de Jésus-Christ
  2. Il s’est offert en vue d’accomplir toute justice
  3. Il s’est offert tout entier, corps et âme
  4. Il a souffert toute sa vie pour nos péchés

Le travail de Jésus-Christ en tant que Souverain Sacrificateur a consisté principalement à s’offrir lui-même en sacrifice pour nos péchés. Nous en avons déjà vu les principales caractéristiques. Cette œuvre est si riche et si profonde qu’il vaut la peine de s’y arrêter à nouveau pour la contempler et nous en émerveiller, le cœur rempli de reconnaissance pour ce si grand salut.

1. Toute la Bible proclame le sacrifice de Jésus-Christ🔗

L’offrande du Seigneur Jésus offert en sacrifice pour nos péchés est un message si important qu’il parcourt la Bible entière. L’apôtre Paul a résumé l’Évangile en disant : « Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures. Il a été enseveli, il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures » (1 Co 15.3-4). L’œuvre du Christ en notre faveur était l’accomplissement des prophéties. Jésus lui-même s’est servi de l’ensemble des Écritures pour expliquer sa mort et sa résurrection à deux de ses disciples sur la route d’Emmaüs.

« Alors Jésus leur dit : Hommes sans intelligence, et dont le cœur est lent à croire tout ce qu’ont dit les prophètes! Le Christ ne devait-il pas souffrir de la sorte et entrer dans sa gloire? Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait » (Lc 24.25-27).

L’apaisement de la colère de Dieu et la pleine satisfaction de sa justice par le sacrifice de Jésus-Christ se sont accomplis tout à fait « comme les prophètes l’avaient prédit » (art. 21).

L’article 21 de la Confession de foi des Pays-Bas nous donne un échantillon de ces prophéties en citant Ésaïe 53 :

« Car il est écrit que le châtiment qui nous procure la paix est tombé sur le Fils de Dieu et que nous sommes guéris par ses blessures (És 53.5). Il a été mené à la mort comme un agneau (És 53.7), il a été mis au rang des pécheurs (És 53.12). »

Ésaïe 53 est sans conteste le texte prophétique de l’Ancien Testament le plus limpide concernant la mort de Jésus-Christ pour nos péchés. Les détails sont si précis que plusieurs théologiens modernes qui rejettent l’inspiration des Écritures ont de la difficulté à croire que le prophète Ésaïe a pu écrire ce texte, ou bien ils disent que le prophète parlait des souffrances du peuple d’Israël dans son ensemble. Cependant, comme dit l’apôtre Pierre, « nous tenons pour d’autant plus certaine la parole prophétique à laquelle vous faites bien de prêter attention » (2 Pi 1.19). Nous savons que le prophète Ésaïe annonçait d’avance les souffrances de Jésus-Christ.

« Les prophètes, qui ont prophétisé au sujet de la grâce qui vous était destinée ont fait de ce salut l’objet de leurs recherches et de leurs investigations. Ils se sont appliqués à découvrir à quelle époque et à quelles circonstances se rapportaient les indications de l’Esprit de Christ qui était en eux et qui, d’avance, attestait les souffrances de Christ et la gloire qui s’ensuivrait » (1 Pi 1.10-11).

Ésaïe 53 utilise plusieurs mots pour décrire les souffrances du Serviteur de l’Éternel : méprisé, abandonné des hommes, homme de douleur, habitué à la souffrance, maltraité, humilié, frappé, transpercé, écrasé, brisé par la souffrance, etc. Nous pourrions penser que toutes ces souffrances étaient accidentelles. Elles seraient alors parfaitement injustes et irrationnelles. Jésus aurait simplement accepté de s’identifier aux malheureux et aux opprimés qui subissent des injustices aux mains des méchants. Cependant, cette prophétie nous dit que Jésus, l’Agneau de Dieu, devait subir ces souffrances en guise de juste jugement pour que nous puissions obtenir la paix avec Dieu.

« Il était transpercé à cause de nos crimes, écrasé à cause de nos fautes; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. […] L’Éternel a fait retomber sur lui la faute de nous tous. […] Dans sa génération, qui s’est soucié de ce qu’il était retranché de la terre des vivants, à cause des crimes de mon peuple, de la plaie qui les avait atteints? » (És 53.5-8).

La juste colère de Dieu s’est déversée sur lui en guise de punition pour nos péchés.

« Lui qui a porté nos péchés en son corps sur le bois, afin que, morts à nos péchés, nous vivions pour la justice; lui dont la meurtrissure vous a guéris » (1 Pi 2.24, citation d’És 53.5).

C’est pour nous qu’il l’a fait!

2. Il s’est offert en vue d’accomplir toute justice🔗

Le sacrifice expiatoire de Jésus a donc été offert en vue d’accomplir toute justice.

« Il a été condamné comme malfaiteur par Ponce Pilate, qui l’avait pourtant déclaré innocent (Jn 18.38). Il a donc payé ce qu’il n’avait pas dérobé (Ps 69.5). Il a souffert, lui juste pour les injustes (1 Pi 3.18) » (art. 21).

Dieu s’est servi de Pilate pour démontrer publiquement que son Fils a pris notre place comme s’il avait été lui-même pécheur. Pilate a d’abord reconnu son innocence. « Je l’ai interrogé devant vous et je ne l’ai trouvé coupable d’aucune des fautes dont vous l’accusez » (Lc 23.14). Pourquoi Pilate a-t-il ensuite condamné Jésus à mort? Dans le plan de Dieu, la mort du Christ ne devait pas être un meurtre, mais une sentence de mort prononcée par un juge humain. Quand Pilate « le leur livra pour être crucifié » (Jn 19.16), le gouverneur romain agissait à titre de juge officiel, comme étant la main de Dieu pour exécuter son décret éternel.

« Afin que lui, condamné bien qu’innocent par un juge terrestre, nous libère par cela même du sévère jugement de Dieu qui devait s’abattre sur nous » (Catéchisme de Heidelberg, Q&R 38).

Le Seigneur Jésus a souffert et il est mort comme un criminel condamné par le juge Ponce Pilate établi par Dieu pour exercer la justice et punir les malfaiteurs.

« Il a été compté parmi les coupables » (És 53.12).
« Ils crucifièrent avec lui deux brigands, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche. Ainsi fut accompli ce que dit l’Écriture : Il a été mis au nombre des malfaiteurs » (Mc 15.27-28).

Jésus-Christ a dû rembourser ce qu’il n’avait pas volé. « Ce que je n’ai pas dérobé, il faut que je le restitue » (Ps 69.5). Il n’avait pas besoin d’expier ses propres péchés. Lui le juste, il pouvait ainsi souffrir en portant la pleine punition pour nos péchés et nous libérer du jugement de Dieu. « En effet, Christ aussi est mort une seule fois pour les péchés, lui juste pour des injustes, afin de vous amener à Dieu » (1 Pi 3.18).

3. Il s’est offert tout entier, corps et âme🔗

Pour que son sacrifice soit pleinement satisfaisant aux yeux de son Père, le Fils de Dieu a dû souffrir dans toute sa personne. « Il a souffert [] dans son corps et dans son âme » (art. 21). Pour nous sauver tout entier, Jésus a dû devenir comme nous, avec un corps et une âme (art. 18). C’est ainsi qu’il a pu souffrir dans son corps et dans son âme afin de satisfaire la justice de Dieu pour les péchés que nous avons commis dans notre corps et dans notre âme.

« Je suis comme de l’eau qui s’écoule, et tous mes os se disloquent; mon cœur est comme de la cire, il se fond au milieu de mes entrailles » (Ps 22.15).
« Il prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et il commença à être saisi d’effroi et d’angoisse » (Mc 14.33).
« Il leur dit alors : Mon âme est triste jusqu’à la mort » (Mt 26.38).

Tout ce que le Christ a enduré est un grand mystère pour nous. Il est impossible de comprendre tout ce qu’il a souffert. Il n’a pas seulement souffert physiquement, il a également souffert moralement et spirituellement, bien plus que tout ce que nous ne pourrions jamais souffrir.

4. Il a souffert toute sa vie pour nos péchés🔗

On pense souvent que c’est seulement en mourant sur la croix que le Seigneur Jésus a subi la punition de Dieu pour nos péchés. Il est vrai que c’est à la croix que la colère de Dieu s’est déversée sur lui au maximum. Cependant, Jésus-Christ est appelé « homme de douleur, habitué à la souffrance ». Il a souffert toute sa vie afin de subir toute la peine que méritaient nos péchés.

Quand il est venu dans le monde, il n’y avait pas de place pour lui, sinon une mangeoire pour le bétail. Hérode a essayé de le tuer. Jésus a souffert le rejet et le mépris. Il a été persécuté par ses adversaires, tenté par le diable, incompris par ses disciples. Ses souffrances se sont intensifiées à mesure qu’il s’approchait de la croix. Elles n’étaient pas seulement causées par le rejet, les moqueries et la violence des hommes. Elles étaient causées par la colère terrifiante de Dieu qui s’abattait sur lui.

Dans le jardin de Gethsémané, Jésus a vu la coupe de la colère s’approcher de ses lèvres et son angoisse a produit sur lui une pression intérieure incomparable. « Ressentant l’horrible punition due à nos péchés, sa sueur est devenue comme des grumeaux de sang qui tombaient à terre (Lc 22.44) » (art. 21). Sur la croix, au milieu de l’obscurité totale, il a été submergé par l’agonie de l’enfer et la terreur d’être abandonné de Dieu parce que maudit par Dieu. L’étendue du jugement de Dieu contre son Fils se voit par l’une des paroles que Jésus a prononcées sur la croix. « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? » (Mt 27.46). Qui peut oublier ces paroles de notre Sauveur?

Lui qui, depuis toute éternité, vivait en communion avec son Père sans jamais subir aucune interruption, il a été abandonné par son Père pendant un temps afin que jamais nous ne soyons abandonnés. Il a souffert aussi bien les atrocités physiques de la crucifixion que l’angoisse inexprimable, les tourments et les terreurs de la condamnation divine, afin de nous délivrer aussi bien du pire châtiment physique que de l’angoisse et des tourments de l’enfer que nous méritions.

« Il a enduré tout cela pour le pardon de nos péchés » (art. 21).
« En lui, nous avons la rédemption par son sang, le pardon des péchés selon la richesse de sa grâce » (Ép 1.7).