Cet article sur les questions 40 et 41 du Catéchisme de Heidelberg a pour sujet la mort de Jésus qui était nécessaire pour satisfaire la justice de Dieu, établir sa vérité et acquitter la dette de nos péchés.

Source: Certitude et réconfort. 4 pages.

Jésus est mort

Pourquoi le Christ a-t-il dû subir la mort?

Parce que la justice et la vérité de Dieu sont telles1 que nos péchés ne pouvaient être acquittés autrement que par la mort du Fils de Dieu2.

1. Gn 2.17.
2. Rm 6.23; Rm 8.3; Ph 2.8; Hé 2.9-15.

Pourquoi a-t-il été enseveli?

Pour attester qu’il était vraiment mort1.

1. És 53.9; Mt 27.59-60; Lc 23.50-53; Jn 19.38-42; Ac 13.29; 1 Co 15.3-4.

Catéchisme de Heidelberg, Q&R 40 et 41

  1. La justice
  2. La vérité
  3. L’acquittement

La mort n’est pas le sujet le plus plaisant. Nous préférons ne pas trop y penser, jusqu’au jour où un être cher meurt, ou jusqu’au jour où le médecin nous apprend que nous souffrons d’un cancer. Mais comme le dit l’Ecclésiaste, il y a « un temps pour naître, et un temps pour mourir » (Ec 3.2).

La mort du Christ est une étape essentielle de son humiliation pour notre salut. Selon l’enseignement du Christ lui-même, il était nécessaire qu’il meure.

« Jésus commença dès lors à montrer à ses disciples qu’il lui fallait aller à Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, être mis à mort et ressusciter le troisième jour » (Mt 16.21)

Il fallait! C’était une nécessité! Sa mort est au cœur de l’Évangile, tel que résumé par l’apôtre Paul.

« Je vous rappelle, frères, l’Évangile que je vous ai annoncé. […] Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures; il a été enseveli, il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures… » (1 Co 15.1,3).

Pourquoi Jésus a-t-il dû lui-même subir la mort? Pourquoi était-il nécessaire qu’il passe par la vallée de l’ombre de la mort? N’aurait-il pas pu l’éviter? Son enseignement ou son exemple n’auraient-ils pas pu suffire? Plusieurs pensent que le message principal de la Bible c’est l’enseignement du Christ que nous pourrions résumer par ces paroles : « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Mt 5.48) ou encore la fameuse règle d’or : « Ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le pareillement pour eux » (Lc 4.31). Si par ailleurs l’enseignement de Jésus n’était pas suffisant, mais qu’il nous fallait également son exemple, pourquoi alors ses souffrances n’auraient-elles pas pu suffire?

« Pourquoi le Christ a-t-il dû subir la mort? Parce que la justice et la vérité de Dieu sont telles que nos péchés ne pouvaient être acquittés autrement que par la mort du Fils de Dieu » (Q&R 40).

La réponse de notre Catéchisme est formulée autour de trois mots clés : la justice, la vérité et l’acquittement.

1. La justice🔗

Tout d’abord, Jésus a dû mourir à cause de la justice de Dieu. Si le Fils du Père avait obéi parfaitement aux dix commandements, mais sans aller jusqu’à la mort, la justice de Dieu n’aurait pas été accomplie. Si Jésus avait toujours mené une vie parfaite et s’il était retourné au ciel sans mourir, la justice de Dieu n’aurait pas été satisfaite! Son obéissance ne nous aurait servi à rien. Nous serions toujours dans nos péchés.

Pour bien comprendre ce lien entre la mort du Christ et la justice de Dieu, il faut d’abord se demander : Qu’est-ce que la mort? Nous savons bien entendu que la mort est la fin de la vie sur cette terre, lorsque le corps retourne à la poussière. Tout le monde meurt, mais la mort est-elle « normale »? Fait-elle partie de notre développement normal, comme plusieurs l’affirment? Non. Au sixième jour de la création, Dieu a créé l’homme et la femme à son image. Dieu leur a donné la vie. Adam et Ève étaient vivants. La mort leur était inconnue. Adam pouvait se promener le long des quatre fleuves sans qu’Ève ait à craindre de le voir tomber à l’eau et mourir noyé. La mort n’existait pas. Ils ne savaient pas ce que c’était, sauf en théorie, parce que Dieu avait dit : « Tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras » (Gn 2.17). La mort n’est pas seulement un phénomène physique, c’est aussi « le salaire du péché » (Rm 6.23). Un salaire juste, équitable. Dieu est juste quand il fait mourir le pécheur.

Pour bien comprendre que la mort est le salaire du péché, il faut se demander : Qu’est-ce que la vie? D’un point de vue biologique, la vie se manifeste par le cœur qui bat, les activités électriques du cerveau, la respiration, etc. Quand le cœur ne bat plus, quand le cerveau n’a plus d’activité électrique et qu’on ne respire plus, il n’y a plus de vie. Cependant, la vie, c’est plus que cela. La Bible nous dit que Dieu a établi une relation avec Adam. La vie au sens fort, c’est être en communion avec Dieu, dans une relation d’amitié avec le Dieu de la vie! À partir du moment où nous ne sommes plus en communion avec Dieu, c’est la mort ou la séparation d’avec Dieu qui commence. Dieu est parfaitement juste quand il fait mourir les pécheurs qui ont rompu cette communion. Il y a d’abord la mort spirituelle, ensuite la mort physique, puis la mort éternelle. En fait, la mort physique symbolise la mort spirituelle. La séparation du corps et de l’âme symbolise la séparation de l’homme d’avec Dieu.

C’est ce que nous fait comprendre la mort du Seigneur. Dieu a dit : « L’âme qui pèche, c’est celle qui mourra » (Éz 18.4). Jésus n’a jamais péché, il n’aurait pas dû mourir. Il ne méritait pas cette punition. Était-il juste qu’il meure? Oui, parfaitement! Sa mort a accompli la justice de Dieu. Pourquoi? Parce que nos péchés ont été transférés sur lui. Jésus a souffert le poids de la colère de Dieu contre mes péchés, contre nos péchés. En mourant, il a pleinement satisfait la justice de Dieu.

« C’est lui que Dieu a destiné comme moyen d’expiation pour ceux qui auraient la foi en son sang, afin de montrer sa justice. Parce qu’il avait laissé impunis les péchés commis auparavant au temps de sa patience, il a voulu montrer sa justice dans le temps présent, de manière à être reconnu juste, tout en justifiant celui qui a la foi en Jésus » (Rm 3.25-26).

En satisfaisant ainsi la justice de Dieu, il a pleinement démontré l’amour de Dieu pour nous. Sa justice et son amour se tiennent ensemble dans une parfaite harmonie. « Mais en ceci, Dieu prouve son amour envers nous : lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous. » (Rm 5.8).

2. La vérité🔗

Jésus a également dû mourir à cause de la vérité de Dieu. Cela peut nous sembler étrange. Quel rapport y a-t-il entre la mort du Christ et la vérité de Dieu? Si Jésus n’était pas mort, Dieu n’aurait-il pas continué d’être vrai? Eh bien, non! Si Jésus n’était pas mort, Dieu n’aurait pas été vrai. Pourquoi donc? Parce que la vérité de Dieu signifie qu’il est vrai dans tout ce qu’il dit. Une autre façon d’exprimer cette idée est de dire qu’il est fidèle à sa parole. Ce qu’il dit correspond exactement à la réalité. Ce qu’il promet, il l’accomplit. Dieu n’était pas obligé de faire des promesses. Il aurait très bien pu ne jamais promettre d’envoyer un Sauveur et il n’aurait en rien perdu sa gloire, car il n’était pas obligé de nous sauver de nos péchés. Même s’il nous avait tous condamnés, il serait resté Dieu dans toute sa vérité. Cependant, une fois engagé, il ne pouvait plus reculer. Il n’a jamais eu non plus le désir de reculer. Il n’a jamais regretté sa promesse d’envoyer un Sauveur. Il a pris plaisir à l’accomplir!

Dieu n’a pas tardé à faire des promesses. Dès que le péché et la mort sont entrés dans le monde, Dieu est venu dans le jardin et s’est empressé de promettre un Sauveur, avant même d’infliger des sanctions à l’homme et à la femme qui avaient désobéi. Un homme, un descendant de la femme allait venir écraser la tête du serpent et lui infliger un coup fatal (Gn 3.15). De quelle manière tout cela se déroulerait-il? Cet homme allait devoir d’abord être « écrasé au talon » par le serpent. Hébreux 2.14 nous dit que c’est seulement par sa mort que tout allait pouvoir s’accomplir. Il fallait qu’il meure pour pouvoir vaincre et détruire Satan qui a le pouvoir sur la mort. Dans les Évangiles, plusieurs fois Jésus a dit : « Il faut que le Fils de l’homme soit crucifié » (Lc 24.7). « Il faut! » C’était nécessaire pour que la promesse s’accomplisse. La vérité de Dieu était en jeu. Elle s’est accomplie quand notre grand Libérateur est mort pour nous. Quelle preuve magnifique de la grande vérité et de la fidélité indéfectible de Dieu! Par conséquent, nous avons toutes les raisons de nous fier à ses autres promesses.

3. L’acquittement🔗

Enfin, Jésus a dû mourir pour que nous soyons acquittés. Nous avions une dette immense, mais la dette a été payée! Le paiement de cette dette n’était possible que par la mort du Fils de Dieu. Nous avons déjà vu que, pour payer cette dette, il fallait qu’il soit vrai homme, parfaitement juste, et en même temps vrai Dieu, capable de porter le poids de la colère de Dieu. Jésus n’a pas été détruit lorsqu’il est mort. Il en est sorti vainqueur! Pendant quelques instants, il a été séparé de Dieu. Il a dit sur la croix : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? » (Mt 27.46). Mais au moment de mourir, le Seigneur Jésus n’était plus séparé de Dieu, son Père. Son corps et son âme ont bel et bien été séparés. Son corps a été enseveli, prouvant ainsi qu’il était réellement mort. Toutefois, cette séparation ne symbolisait pas une séparation d’avec Dieu. Lorsque le Christ est mort, son Père l’a accueilli à bras ouverts. Jésus a dit sur la croix : « Tout est accompli » (Jn 19.30). Il a aussi dit en mourant : « Père, je remets mon esprit entre tes mains » (Lc 23.46). Parce qu’il a payé toute la dette, parce qu’il a été rejeté, parce qu’il a été spirituellement séparé d’avec son Père, désormais plus rien ne peut le séparer de son Père. Sa mort est victorieuse! Sa mort est la preuve qu’il a été accepté par Dieu.

Cette vérité est très importante pour nous, car elle signifie que, pour ceux qui croient en Jésus, la colère de Dieu n’est plus! Nous sommes libres! Acquittés! Ce que notre Médiateur a fait pour nous, nous n’avons plus à le faire nous-mêmes. Plus rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu! Nous méritons la mort, spirituelle, physique, éternelle, mais par la mort de Jésus, notre Sauveur, nous avons la vie! En lui, nous avons la communion avec Dieu dès aujourd’hui et nous avons la promesse de la résurrection au dernier jour.

Même « dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi » (Ps 23.4). Lorsque je mourrai, mon corps et mon âme seront séparés, mais cela ne signifie pas que je serai séparé de Dieu, car l’Éternel, mon Berger, promet d’être avec moi!

« Qui nous séparera de l’amour de Christ? La tribulation, ou l’angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou le dénuement, ou le péril, ou l’épée? […] Car je suis persuadé que ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les dominations, ni le présent, ni l’avenir, ni les puissances, ni les êtres d’en haut, ni ceux d’en bas, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu en Jésus-Christ notre Seigneur » (Rm 8.35,38-39).