Jean 10 - Je suis le bon berger
Jean 10 - Je suis le bon berger
« Moi, je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis. »
Jean 10.11
Texte : Jean 10.1-31
Chers frères et sœurs,
Saviez-vous qu’il existe au Québec plus de 1100 producteurs d’agneaux et de moutons? Les moutons se trouvent moins fréquemment dans nos régions que les vaches laitières, mais pendant nos voyages ou nos randonnées, il nous arrive parfois d’en observer, et chaque fois c’est un plaisir de les voir. Les habitants de la Palestine avaient l’habitude de voir des troupeaux de moutons avec leurs bergers. Ils faisaient partie du paysage quotidien. Une bonne partie de la Judée est constituée d’un plateau central rocailleux plus propice à l’élevage des moutons qu’à la culture. Quand Jésus a dit aux Juifs « Je suis le bon Berger », une image bien précise leur est tout de suite venue à l’esprit.
Jésus s’est souvent servi d’illustrations tirées de la vie quotidienne pour enseigner des vérités spirituelles profondes. « Je suis le pain de vie » (Jn 6.35). « Je suis la lumière du monde » (Jn 8.12). « Je suis la porte » (Jn 10.9). Et voici encore une déclaration magnifique : « Je suis le bon Berger » (Jn 10.11). Cette déclaration est étonnante. Elle nous fait mieux connaître l’identité de Jésus. Elle nous enseigne beaucoup de choses sur son travail et sur ses relations avec nous. Elle nous procure un puissant réconfort. « Je suis le bon Berger. »
1. Qui est ce Berger?⤒🔗
Quand Jésus a dit « Je suis le bon Berger », il n’a pas seulement utilisé une image familière en Palestine, il a aussi utilisé une image familière de l’Ancien Testament. En Israël, tous savaient très bien que Dieu était le Berger de son peuple. La prière d’Asaph en rend témoignage : « Prête l’oreille, berger d’Israël, toi qui conduis Joseph comme un troupeau » (Ps 80.1). Nous connaissons la belle confiance exprimée par David au Psaume 23 : « L’Éternel est mon Berger, je ne manquerai de rien. Il me fait reposer dans de verts pâturages, il me dirige près des eaux paisibles » (Ps 23.1-2). Le prophète Ésaïe a prophétisé la délivrance de son peuple en utilisant cette même image :
« Voici mon Seigneur, l’Éternel, il vient avec puissance. […] Comme un berger, il fera paître son troupeau, de son bras, il rassemblera des agneaux et les portera dans son sein; il conduira les brebis qui allaitent » (És 40.10-11).
Oui, l’Éternel est le Berger d’Israël. Les prophètes avaient annoncé sa venue. Quand Jésus a déclaré aux Juifs de son temps « Moi, je suis le bon Berger », cette parole a retenti dans leur cœur. Il n’est pas surprenant qu’ils aient de nouveau pris des pierres pour le lapider. Jésus se faisait l’égal du Père. Il déclarait qu’il était l’Éternel, le seul vrai Dieu, et ces Juifs le savaient. Jésus n’est pas seulement un sous-berger, comme les dirigeants d’Israël ou comme les pasteurs et les anciens dans l’Église. Non, il est le Berger de son peuple, de façon unique et absolue.
Il est le bon Berger. Il est parfaitement bon pour ses brebis. Il n’est pas comme les mauvais bergers d’Israël qui ne prenaient pas soin de son peuple. Jésus est très différent des dirigeants juifs de son temps. Eux étaient des voleurs et des brigands, cherchant à décourager les gens d’aller vers Jésus.
Le propriétaire d’une entreprise ne peut pas toujours se fier à ses employés pour prendre soin de son entreprise. Les employés n’ont pas toujours à cœur les affaires du patron. C’était également vrai à l’époque de Jésus.
« Le mercenaire, qui n’est pas berger et à qui les brebis n’appartiennent pas, voit venir le loup, abandonne les brebis et s’enfuit. Et le loup s’en empare et les disperse » (Jn 10.12).
C’était vrai déjà dans l’Ancien Testament. Les dirigeants d’Israël avaient reçu des avertissements de la bouche d’Ézéchiel. « Malheur à vous, vous êtes de mauvais bergers qui ne prenez pas soin des brebis du Seigneur » (Éz 34).
Mais Dieu a aussi communiqué une promesse par la bouche de son prophète : « Ainsi parle le Seigneur, l’Éternel : C’est moi-même qui prendrai soin de mes brebis » (Éz 34.11). Jésus est le bon Berger promis, le Berger parfait. Il veille sur son peuple. Il prend soin parfaitement de tous ceux qui croient en lui.
2. Comment se fait-il que les brebis lui appartiennent?←⤒🔗
Un berger sans brebis n’est pas un berger. Jésus est « le berger des brebis » (Jn 10.2). « Il appelle par leur nom les brebis qui lui appartiennent » (Jn 10.3). Remarquez avec quelle affection il parle de ses brebis. « Je connais mes brebis et mes brebis me connaissent » (Jn 10.14). Quelle tendresse! Quelle vérité profonde! Que Dieu soit béni pour ce tout petit mot, qui est en fait un si grand mot : « Mes brebis »! Mon peuple! Mon Église! Oui, les brebis sont vraiment à lui. Elles lui appartiennent. Bien sûr, toute la terre appartient à Jésus, puisqu’il est vrai Dieu. Tous les hommes sont à lui puisqu’il est leur Créateur. Jésus parle toutefois ici d’une appartenance toute spéciale. Tous ne sont pas ses brebis. Écoutez ce qu’il a dit aux incrédules : « Mais vous ne croyez pas, parce que vous n’êtes pas de mes brebis » (Jn 10.26). Ceux qui refusent d’écouter sa voix ne sont pas ses brebis.
Comment se fait-il que les brebis lui appartiennent? Qu’est-ce qui fait qu’elles sont à lui? Est-ce parce que Dieu aurait trouvé en elles quelque chose d’intéressant ou parce qu’elles auraient fait quelque chose de différent des autres? Non!
D’abord, elles lui appartiennent parce que les brebis ont été données au Berger. Les croyants sont la propriété de Jésus-Christ parce que le Père lui a donné ces brebis. « Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous » (Jn 10.29). « Or, voici la volonté de celui qui m’a envoyé : que je ne perde rien de tout ce qu’il m’a donné » (Jn 6.39). Avant son arrestation, Jésus a prié :
« Père, l’heure est venue. Glorifie ton Fils, afin que le Fils te glorifie, selon que tu lui as donné pouvoir sur toute chair, afin qu’il donne la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés » (Jn 17.1-2).
Jésus a reçu le pouvoir sur tout être humain dans le monde afin de donner la vie éternelle spécifiquement à ceux que le Père lui a donnés. Mais quand le Père les a-t-il données à son Fils? Depuis toujours! Le Père a promis depuis toute éternité de donner à son Fils des personnes bien précises pour qu’elles soient ses brebis pour toujours.
« J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie; celles-là, il faut aussi que je les amène » (Jn 10.16). De qui Jésus parlait-il? Il avait déjà des brebis autour de lui : ses disciples et ses apôtres, qui faisaient partie du peuple d’Israël. Cependant, Jésus savait que le Père lui avait donné encore d’autres brebis. « J’ai encore d’autres brebis; […] il faut aussi que je les amène. » Il parlait de tous les autres croyants qu’il allait par la suite rassembler tout au long de l’histoire. Il parlait de nous. Il nous a connus d’avance et nous lui avons d’avance été promis par le Père. « Ce sont mes brebis parce que mon Père me les a données. » « Tu es à moi. »
N’est-ce pas bouleversant? Prenez-vous le temps d’y réfléchir? « Quelle est ton unique assurance dans la vie comme dans la mort? » Quel est ton seul grand réconfort qui te donne la plus grande joie? « C’est que, dans la vie comme dans la mort, j’appartiens corps et âme non pas à moi-même, mais à Jésus-Christ, mon fidèle Sauveur » (Catéchisme de Heidelberg, question et réponse 1). Nous lui avons été promis depuis toute éternité. Nous appartiendrons pour toujours au bon Berger, le Dieu de l’univers. Si nous pouvions comprendre même à peine quelques gouttes de cette grande vérité, nos vies en seraient transformées.
En second lieu, les brebis ont été achetées par le Berger. Elles ont été promises depuis toute éternité, ensuite elles ont été acquises une fois pour toutes. Nous avons été prédestinés avant la fondation du monde, mais il a fallu que Jésus vienne un jour dans le monde. Il fallait qu’il accomplisse la rédemption pour les élus. Jésus a payé le gros prix : son propre sang versé pour nous. « Le bon Berger donne sa vie pour ses brebis » (Jn 10.11). « Je donne ma vie pour mes brebis » (Jn 10.15). Jésus n’a pas dit : « Je donne ma vie pour n’importe qui » ou « Je donne ma vie pour tous les êtres humains sur la terre. » Non, il a dit : « Je donne ma vie pour mes brebis. » Son sacrifice offert sur la croix était pour un groupe de personnes bien précis, des pécheurs présélectionnés par le Père, que Jésus appelle tendrement « mes brebis ».
Il y a des gens qui passeront l’éternité dans les souffrances terribles de l’enfer à cause de leurs transgressions. Jésus n’est certainement pas mort pour eux. Il n’a pas donné sa vie pour rien. Autrement, quelle honte et quel déshonneur ce serait pour lui! « J’ai donné ma vie pour tout le monde, mais pour certains d’entre eux, c’est raté, j’ai manqué mon coup… » Non, tous ceux pour qui Jésus est mort sont assurés de la vie éternelle. « Je donne ma vie pour mes brebis. » Quelle joie! Je lui appartiens parce qu’il m’a racheté de mon péché.
Quand il est mort sur la croix, il pensait à moi, il versait son sang spécialement pour moi. Il payait le gros prix pour que je sois à lui. Il a maintenant tous les droits sur moi. Je n’ai plus aucun droit, sinon de recevoir son amour et ses directives. Reconnaissons-nous réellement son droit de propriété sur nous? Acceptons-nous de bon cœur de vivre sous son autorité? Cela signifie le renoncement complet, mais aussi la joie profonde : « Seigneur, fais de ma vie ce que tu veux, dirige-moi là où bon te semble, car tu es mon bon Berger et je t’appartiens. » Je ne suis plus à moi. J’ai été racheté à grand prix. J’appartiens au bon Berger.
3. Que fait le bon Berger pour ses brebis?←⤒🔗
Que fait le bon Berger pour ses brebis aujourd’hui encore? Jésus continue d’être là pour elles. Le bon Berger connaît ses brebis. « Je connais mes brebis », dit Jésus (Jn 10.14). Qu’est-ce que cela signifie? Cela signifie qu’il connaît leur nombre. Il les compte une par une. Il sait exactement combien il en a; il n’en oublie aucune. Cela signifie qu’il connaît leur nom. « Il appelle par leur nom les brebis qui lui appartiennent et les mène dehors » (Jn 10.3). Jésus connaît chacune des brebis pour qui il est mort. Si même une seule venait à manquer, Dieu le Père dirait : « Retourne sur la terre et va la chercher ». Mais Jésus nous rassure par cette promesse : « Je n’ai perdu aucun de ceux que tu m’as donnés » (Jn 18.9). Quel réconfort!
Le Berger connaît tout sur ses brebis. Jésus les connaît intimement, c’est une connaissance qui découle d’une relation intime et profonde. « Je connais mes brebis et mes brebis me connaissent » (Jn 10.14). Il connaît celles qui sont blessées, celles qui ont faim, celles qui sont malades. Il connaît nos cœurs, nos pensées, nos soucis. Il est au courant de toutes nos peines. Quelqu’un a dit que le Seigneur garde toutes les larmes de ses enfants dans une bouteille. Il connaît aussi nos tentations, notre corruption intérieure, nos égarements. Il prend soin de nous ramener, parfois avec son bâton, mais toujours avec précaution.
Le bon Berger parle à ses brebis. « Les brebis entendent sa voix » (Jn 10.3). « Lorsqu’il fait sortir toutes celles qui lui appartiennent, il marche devant elles, et les brebis le suivent, parce qu’elles connaissent sa voix » (Jn 10.4). Autrefois, en Palestine, on mettait dans un même enclos plusieurs troupeaux appartenant à différents bergers. Quand un berger faisait sortir son troupeau, il faisait entendre sa voix et seules les brebis qui lui appartenaient le suivaient. Jésus rassemble son peuple par sa Parole. Il fait entendre sa voix par la lecture de la Bible, par la prédication, par l’étude de sa Parole. Les brebis suivent le Berger, elles s’abandonnent à lui. « Mes brebis entendent ma voix. Moi, je les connais et elles me suivent » (Jn 10.27). Le Saint-Esprit est puissant. Il nous rend capables d’écouter. Si nous suivons la voix du bon Berger, c’est parce que Dieu est puissant. Il agit dans nos cœurs. Il nous rend capables de nous abandonner à lui. Entendons-nous aujourd’hui sa voix? Sommes-nous prêts à le suivre? Demandons au Saint-Esprit de nous rendre capables de l’écouter et d’obéir, et répondons à son appel.
Le bon Berger nous rassemble pour que nous soyons ensemble. Les brebis aiment être ensemble. Aimons-nous être ensemble, avec les autres brebis du Seigneur? Sommes-nous capables de nous réjouir ensemble autour de notre Berger? Ou préférons-nous l’isolement, le retrait ou l’individualisme? Prions pour que le bon Berger fasse grandir en nous le désir et la joie de vivre ensemble en tant que brebis du bon Berger. Le Seigneur nous a rassemblés par sa Parole et par la puissance de son Esprit, pour que nous puissions vivre ensemble, louer Dieu d’un même cœur, nous aimer les uns les autres, nous édifier ensemble, servir les autres par nos dons, nous encourager et nous exhorter mutuellement. Nous sommes faits pour vivre en communion ensemble. C’est ainsi que le Seigneur nous a faits.
Jésus s’occupe également des brebis qui n’ont pas encore entendu sa voix. « Celles-là, il faut aussi que je les amène; elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger » (Jn 10.16). Le Seigneur nous a confié la mission de faire connaître l’Évangile. Faisons-le avec confiance. Jésus nous promet le succès à 100 % dans l’évangélisation. Toutes les brebis qui ont été données à Jésus, toutes les brebis pour lesquelles Jésus est mort, entendront certainement un jour la voix du bon Berger, et nous pouvons être certains que toutes répondront grâce à l’action puissante du Saint-Esprit dans leur cœur. Chacune d’elle reconnaîtra la voix du bon Berger et le suivra. N’est-ce pas un grand encouragement à persévérer dans l’annonce de sa Parole?
Le bon Berger garde ses brebis. « Elles ne périront jamais » (Jn 10.28). Le Père a donné un certain nombre de brebis à Jésus. Jésus a donné sa vie pour ses brebis. Il fait entendre sa voix pour rassembler ses brebis. Nous avons été élus, rachetés, appelés, rassemblés. Pensez-vous qu’il puisse nous laisser tomber après tout cela? Pensez-vous qu’il puisse permettre qu’une seule de ses brebis aille en enfer? Jamais! « Je leur donne la vie éternelle » (Jn 10.28). Il ne dit pas : « je leur donnerai peut-être la vie éternelle », ou « j’espère bien qu’elles auront la vie éternelle ». Non, il dit : « Je leur donne la vie éternelle. » Nous n’avons pas besoin d’attendre le jour du jugement pour le savoir. C’est maintenant que nous devons recevoir la vie éternelle. Sinon, nous périrons dans nos péchés. Ce sera la séparation éternelle d’avec Dieu. Quel drame! Mais le Seigneur nous assure que, dès maintenant, ses brebis ont la vie éternelle; elles ne périront jamais.
Les brebis ne seront jamais arrachées de la main du Berger. Il les tient. Il les garde par sa puissance. Personne ne pourra les lui enlever. Bien des êtres et des choses tentent d’arracher les brebis de la main du Berger : le diable, le monde mauvais, le péché sous toutes ses formes, le combat spirituel qui fait rage. « Arracher » est un mot bien choisi. Le loup utilise des forces très puissantes. Et nous-mêmes, que faisons-nous? Nous aidons ces forces à cause de notre cœur mauvais et de notre obstination. Les brebis s’égarent facilement.
Pensez à la parabole de la brebis perdue. Cette brebis s’est perdue à cause de son désir de partir à l’aventure, tout comme le fils prodigue parti de chez lui pour s’émanciper de la maison paternelle. Les enfants de Dieu sont vraiment des brebis. Dès qu’ils ne voient plus le bon Berger, dès qu’ils n’entendent plus sa voix, ils courent d’un clos à l’autre. Ils s’éloignent de sa Parole, négligent de prier, se perdent, ne savent pas comment revenir. Nous sommes tellement vulnérables et influençables! Nous nous laissons séduire par les idées à la mode. Laissés à nous-mêmes, nous serions perdus. N’abandonnons pas l’écoute fidèle de la voix du bon Berger. Restons toujours à l’écoute de sa Parole. Marchons par la force que nous donne le Saint-Esprit. Nous sommes vulnérables et dépendants, mais c’est ce que le Seigneur désire, afin que nous apprenions à toujours dépendre entièrement de lui, le bon Berger. « Personne ne les arrachera de ma main », dit le bon Berger. Toutes les brebis sont protégées par son amour et sa puissance. Quel réconfort! Voilà encore une raison de le louer et de le remercier!
Que le Seigneur donne à chacun d’entre nous la joie de connaître et d’aimer le bon Berger. Qu’il nous donne de le connaître toujours davantage et de l’aimer chaque jour, ensemble, dans l’amour fraternel. Qu’il nous rende capables d’écouter sa voix tous les jours de notre vie, de le suivre et d’accepter sa direction. Qu’il ajoute les autres brebis, celles qui n’ont pas encore répondu à son appel. Qu’il nous guide et nous garde, que sa bonne main nous conduise en sûreté. Reposons-nous en lui. Confions-nous en lui. Il est le bon Berger qui prend soin de ses brebis. Amen.