Cette prédication sur Jean 15.7-11 a pour sujet le fruit que nous sommes appelés à porter, par exemple la joie, en demeurant attachés à l'amour et à la parole de Jésus, la vigne, lui-même enraciné dans le sol de l'amour dans la Trinité.

Source: La paix du Christ au milieu de la tempête - Série de prédications sur Jean 13 à 17. 6 pages.

Jean 15 - Porter du fruit à la gloire de Dieu

« Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé. Mon Père est glorifié en ceci : que vous portiez beaucoup de fruit, et vous serez mes disciples. Comme le Père m’a aimé, moi aussi, je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme j’ai gardé les commandements de mon Père et que je demeure dans son amour. Je vous ai parlé ainsi, afin que ma joie soit en vous et que votre joie soit complète. »

Jean 15.7-11

Peuple bien-aimé du Seigneur,

C’est bon de sentir la chaleur printanière revenir, ça fait du bien! Soyons reconnaissants! Dieu est fidèle. Après le déluge, Dieu avait fait cette promesse : « Tant que la terre subsistera, les semailles et la moisson, le froid et la chaleur, l’été et l’hiver, le jour et la nuit ne cesseront pas » (Gn 8.22). Dieu tient parole! C’est la saison des semailles. C’est beau de voir les fermiers préparer la terre, ensemencer les champs. Si vous avez des jardins ou des plates-bandes, vous avez le plaisir de semer ou de planter vos fleurs et vos légumes. Plus tard viendra la récolte, à la gloire de Dieu.

Si Dieu a promis de préserver la terre sans la détruire, ce n’est pas seulement pour avoir des fruits et des légumes. C’est aussi pour produire un fruit spirituel et rassembler son Église de toute nation. Jésus dans la chambre haute l’explique à ses disciples. L’heure est arrivée pour lui d’aller sur la croix. Les disciples sont bouleversés, leur cœur est troublé. Ils sont au milieu de la pire tempête. Jésus choisit ce moment pour leur annoncer le grand projet de Dieu : avoir une Église qui lui appartient et qui porte beaucoup de fruit pour sa gloire.

Dieu avait déjà commencé à rassembler son Église depuis le commencement du monde, mais maintenant, le Christ vient s’assurer, par son œuvre, d’avoir une grande moisson sur toute la terre. « Moi, je suis le vrai cep; vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi, comme moi en lui, porte beaucoup de fruit » (Jn 15.5). « Mon Père est glorifié en ceci : que vous portiez beaucoup de fruit, et vous serez mes disciples » (Jn 15.7). C’est la grande priorité de Dieu pour nos vies : que nous portions du fruit pour sa gloire. Le Père, le Fils et l’Esprit travaillent sans relâche à ce but. Nous devrions prier pour que ce but devienne également notre grande priorité : Porter du fruit à la gloire de Dieu. Parlons donc de jardinage spirituel.

1. Le terreau🔗

Dans quel terreau la vigne du Seigneur est-elle plantée? Quelle terre permettra la meilleure production de fruit dans nos vies? Les fruits sont portés par les branches, bien entendu, mais les branches en elles-mêmes n’ont pas le pouvoir de produire du fruit. Par nous-mêmes, nous sommes stériles, incapables de faire quoi que ce soit à la gloire de Dieu. Paul dit en Romains 1 que tous les hommes connaissent Dieu, mais aucun ne glorifie son Créateur. Par nous-mêmes, nous produisons uniquement des fruits pourris, qui déshonorent Dieu. Comment espérer produire du bon fruit à sa gloire? C’est bien la branche qui porte du fruit, mais pour en être capable, la branche doit être rattachée à la vigne. Nous avons besoin d’être unis à Jésus-Christ par la foi pour porter du bon fruit. « Demeurez en moi », dit Jésus, et vous porterez du fruit.

Nous avons déjà vu tout cela dans une prédication précédente. Mais ici, au verset 9, Jésus va plus profond encore. Le Seigneur Jésus est la vigne, mais où cette vigne est-elle plantée? Dans quel terreau fertile ses racines plongent-elles? Dans l’amour du Père pour son Fils. Écoutez ce que dit notre Seigneur : « Comme le Père m’a aimé, moi aussi, je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour » (Jn 15.9). Comme le Père m’a aimé! L’amour du Père pour son Fils! Voilà le terreau! Voilà le sol riche et fertile où la vigne du Seigneur est plantée! Vous allez me dire : Nous sommes très loin du fruit! C’est vrai! L’amour éternel du Père pour son Fils paraît bien loin de nos préoccupations quotidiennes. Et pourtant, c’est le terreau dont nous avons besoin!

L’entretien de Jésus avec ses disciples dans la chambre haute, en Jean 13 à 17, est profondément trinitaire. Jésus nous révèle beaucoup de choses sur les relations qui existent à l’intérieur de la Trinité, entre le Père, le Fils et l’Esprit Saint. C’est très étonnant, les disciples ont le cœur troublé. Leur monde s’écroule, la pire tempête fait rage, c’est la nuit la plus sombre de leur vie, leur Maître va bientôt mourir. S’il y a un moment où ils ont besoin d’encouragement et d’aide pastorale, c’est bien là. Et que fait Jésus? Il leur parle de la Trinité! Il parle de sa relation avec le Père et avec le Saint-Esprit.

Si vous pensez que le monde autour de vous s’écroule, si vous êtes pris dans la tourmente, si vous avez besoin d’encouragement, il y a une chose qui ne s’écroulera jamais. C’est Dieu lui-même dans la Trinité. Trois personnes en un seul Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, qui vivent depuis toujours dans un amour parfait. Ce Dieu éternel a voulu créer le monde. Dans quel but? Pour manifester son amour au monde.

Quel est le secret de l’univers? Les astrophysiciens ont développé des moyens très sophistiqués pour scruter les confins de l’univers et tâcher d’en percer le secret. Ils sont capables de prendre de très belles photos des galaxies lointaines. Mais le secret de l’univers, c’est l’amour de Dieu en lui-même, entre le Père, le Fils et l’Esprit Saint. C’est ensuite l’amour de Dieu pour son Église par Jésus-Christ.

La musique populaire ne comprend pas cet amour. La musique populaire nous présente un amour sentimental ou bien un amour sexuel, mais pas un amour spirituel. Si vous pensez que le monde s’écroule ou si votre cœur est troublé, il y a une chose qui ne s’écroulera jamais et qui ne sera jamais troublée : c’est la relation à l’intérieur de la Trinité, entre le Père, le Fils et l’Esprit. Y a-t-il quelque chose qui peut ébranler l’amour que Dieu a pour lui-même?

« Comme le Père m’a aimé, moi aussi, je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour. » Les branches portent du fruit parce qu’elles sont rattachées à la vigne, et la vigne est capable de nourrir les branches parce qu’elle est enracinée dans un sol riche et fertile. L’amour éternel du Père pour son Fils est le fondement de nos vies. C’est le terreau qui permet au Fils de nous aimer, et son amour pour nous est la puissance qui nous rend capables de porter du fruit. Quel repos nous pouvons recevoir de cette vérité profonde! Quelle paix peut inonder nos cœurs par le Saint-Esprit!

Pensez à la famille. Comment nos enfants vont-ils réagir dans l’épreuve ou la tentation? Ils vont réagir comme vous allez réagir, vous les parents. Si papa et maman persévèrent dans l’épreuve avec l’aide de Dieu, les enfants apprendront à persévérer avec l’aide de Dieu. Si papa et maman combattent la tentation avec la force de Dieu, les enfants apprendront à combattre la tentation avec la force de Dieu. Si papa et maman sont serviables et hospitaliers, les enfants apprendront le service et l’hospitalité. Bien sûr, aucun parent n’est parfait, et nous n’avons aucune garantie que les enfants suivront l’exemple des parents. Le cœur humain est rebelle par nature. Il faut absolument l’œuvre du Saint-Esprit dans notre cœur et dans le cœur de nos enfants.

Mais si papa et maman ont de l’amour et de l’affection l’un pour l’autre, les enfants y trouveront leur sécurité. L’amour des parents l’un pour l’autre est le fondement des enfants, tout comme l’amour de Dieu le Père pour son Fils est le fondement de nos vies. Jésus-Christ, le Fils éternel de Dieu, aura toujours la force et la joie de nous aimer, parce qu’il reçoit cette force et cette joie de l’amour du Père pour lui. « Comme le Père m’a aimé, moi aussi, je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour. » Oui, demeurons dans son amour, car l’amour du Fils vient de l’amour du Père. Là se trouve notre sécurité, là se trouve le terreau qui garantit que nous porterons du fruit.

2. La sève🔗

Nous voulons des branches qui portent des fruits à la gloire de Dieu. C’est le but, nous ne l’oublions pas. Comment est-il possible de porter du bon fruit? Vous le savez, cette récolte ne viendra pas toute seule. Par nature, nous sommes incapables de porter du fruit à la gloire de Dieu. « Demeurez en moi. » « Demeurez dans mon amour. » C’est nécessaire. Pour porter du fruit, la branche doit rester attachée à la vigne. Nous avons besoin d’être nourris de l’amour que le Seigneur Jésus a pour nous. C’est essentiel. La vigne puise l’eau et les minéraux du terreau riche et fertile. Ensuite, la vigne transmet la sève aux branches, pour que les branches soient bien vivantes et qu’elles portent du bon fruit. « Demeurez dans mon amour. » L’amour de notre Sauveur pour nous est la sève dont nous avons besoin. Faisons-nous de son amour notre nourriture quotidienne?

Mais comment demeurer dans son amour? Est-ce uniquement un sentiment ou une sensation de bien-être que nous ressentons? Non, c’est bien plus que ça.

« Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme j’ai gardé les commandements de mon Père et que je demeure dans son amour » (Jn 15.10).

« Si vous gardez mes commandements. » Cela fait partie de la sève. Pour porter du fruit, nous avons besoin de l’eau et des minéraux puisés dans le sol. Nous avons besoin de son amour et de ses commandements que l’Esprit Saint met dans nos cœurs pour que le fruit s’épanouisse.

Voyez l’importance de la Parole de Dieu dans tout le chapitre. Écoutez toutes ces déclarations de Jésus :

« Déjà, vous êtes émondés, à cause de la parole que je vous ai annoncée » (Jn 15.3).
« Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé » (Jn 15.7).
« Je vous ai parlé ainsi, afin que ma joie soit en vous et que votre joie soit complète » (Jn 15.11).
« Voici mon commandement… » (Jn 15.12).
« Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande » (Jn 15.14).
« Ce que je vous commande, c’est de vous aimer les uns les autres » (Jn 15.17).

Mon commandement, ma parole. Dieu nous parle à travers son Fils. Par l’Esprit, sa parole nous purifie, nous sanctifie, nous transforme.

Déjà, le prologue de Jean nous révélait la gloire éternelle du Fils de Dieu, le Créateur du monde qui s’est fait homme : « Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu » (Jn 1.1). « La Parole a été faite chair » (Jn 1.14). Le Fils de Dieu est l’expression même de Dieu. Il dit, et sa parole est puissante pour produire une nouvelle création. Il dit, et sa parole crée la vie nouvelle en nous par son Esprit. Il dit, et sa parole purifie, sanctifie, transforme, enlève le méchant, produit du bon fruit. Sa parole et son Esprit, c’est la sève qui a la puissance de produire du bon fruit en nous, le fruit de l’Esprit.

Voilà pourquoi la prédication proclamée dimanche après dimanche est si importante. Voilà pourquoi lire la Bible régulièrement est si important. Lire, étudier, méditer, garder, mettre en pratique. Lisez-vous la Bible, seul et en famille? La mettez-vous en pratique? Gardez-vous ses commandements? La Parole de Dieu n’est pas donnée à l’Église pour entretenir toutes sortes de débats théologiques. Elle est donnée comme nourriture pour nos vies, c’est la sève qui nous permet de porter du fruit.

« Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme j’ai gardé les commandements de mon Père et que je demeure dans son amour » (Jn 15.10).

Sa parole est puissante. Par la puissance du Saint-Esprit, sa parole produit de grandes choses : l’obéissance nouvelle, l’amour pour Dieu, l’amour pour les frères, le fruit de l’Esprit. Prions avec ferveur : « Seigneur, fais-moi grandir dans ton amour. Fais-moi grandir dans l’obéissance à ta Parole. Fais-moi porter beaucoup de fruit. » Est-ce que la sève circule en nous? La sève de son amour et de ses commandements, par son Esprit Saint. Si oui, nous porterons beaucoup de fruit. « Mon Père est glorifié en ceci : que vous portiez beaucoup de fruit, et vous serez mes disciples » (Jn 15.8).

3. Le fruit🔗

Oui, parlons maintenant du fruit. C’est le but du jardinage, après tout. Le terreau, la vigne, la sève, les branches, le jardinier, l’émondage, l’arrosage, tout cela dans le but de récolter des fruits, afin que nous portions beaucoup de fruit dans nos vies. Portons-nous beaucoup de fruit?

De quel fruit s’agit-il? Du fruit de l’Esprit : l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi (Ga 5.22-23). Un fruit délicieux, à la gloire de Dieu! Le fruit de l’Esprit s’épanouit quand nous demeurons dans son amour et quand nous obéissons à ses commandements par la puissance du Saint-Esprit. Jésus présente ici deux fruits : l’amour et la joie. D’abord l’amour : « Voici mon commandement : Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés » (Jn 15.12). Nous reviendrons sur ce fruit une prochaine fois.

Le verset 7 nous parle de l’autre fruit, la joie : « Je vous ai parlé ainsi, afin que ma joie soit en vous et que votre joie soit complète. » Voyez encore l’importance de sa parole : « Je vous ai parlé ainsi... » Jésus nous parle afin de mettre en nous sa joie, par la puissance de son Esprit. La sève de la vigne est puissante pour produire ce fruit délicieux de l’Esprit, la joie en nous.

Ce fruit de l’Esprit n’est pas n’importe quelle joie, pas comme un plaisir bon marché, superficiel, éphémère. Non! Il s’agit de la joie du Seigneur lui-même, une joie pure et parfaite : « … ma joie en vous », dit-il. Oui, le Seigneur Jésus est plein de joie! Comment est-ce possible? Parce que le jour de son baptême, il a été oint du Saint-Esprit pour accomplir sa mission. Le Psaume 45.8 nous en parle : « C’est pourquoi, ô Dieu, ton Dieu t’a oint d’une huile de joie, par privilège sur tes compagnons. » Une huile de joie! Le Saint-Esprit a rempli le Messie de joie pour accomplir sa mission, pour que cette joie l’accompagne pendant tout son ministère.

Sa joie n’est pas toujours débordante, exubérante, exaltante. Voyez Jésus dans la chambre haute, quelques instants à peine avant son arrestation, sa condamnation, sa mise à mort. Il s’apprête à traverser la pire tempête. Le prophète Ésaïe l’avait annoncé :

« Méprisé et abandonné des hommes, homme de douleur et habitué à la souffrance. […] Il était transpercé à cause de nos crimes, écrasé è cause de nos fautes » (És 53.3-5).

Homme de douleur et en même temps homme de joie. Rempli de douleur et en même temps rempli de joie. Comment est-ce possible? C’est parce que sa joie consiste à accomplir la volonté du Père, pour sa gloire. Il se réjouit beaucoup d’accomplir notre salut, malgré tout ce que cela va lui coûter. Jésus-Christ promet de donner cette même joie à ses disciples, au milieu de la pire tempête de leur vie.

Cela veut dire que, même dans nos propres souffrances, même dans nos pires tempêtes, nous pouvons être dans la joie. Sa joie devient ma joie, alors ma joie ne dépend pas des circonstances. Ma joie ne dépend pas de qui je suis, de ce que je fais, de ce que j’accomplis, de ce que je possède ou de ce que je ne possède pas. Ma joie ne dépend pas de ce qui m’arrive ou de ce qui ne m’arrive pas. Ma joie ne dépend pas de la personne qui est avec moi ou qui n’est pas avec moi. Le Christ a été abandonné par tous ses disciples, les pires atrocités l’ont frappé très durement, et pourtant il était rempli de joie. Homme de douleur, homme de joie, dans la joie d’accomplir notre salut. Alors sa joie devient la nôtre, elle nous remplit, la joie de son salut, la joie de sa présence, la joie de son amour, même dans nos souffrances.

Avons-nous cette joie? La joie du Seigneur nous remplit-elle? Portons-nous ce fruit en abondance? Implorons le Seigneur : « Toi, homme de douleur et homme de joie, donne-moi ta joie dans mes douleurs, selon ta promesse. »

Ce bon fruit est produit par la sève qui vient de la vigne, elle-même enracinée dans le terreau fertile. Tout commence par l’amour du Père pour son Fils, qui se transforme en l’amour du Fils pour nous, lui-même transmis par sa parole, par son Esprit, par ses commandements que nous gardons. Cette sève se transforme et s’épanouit en bon fruit par le Saint-Esprit. Tout ce jardinage sous la direction du grand Jardinier, finalement, est pour la gloire de Dieu. « Mon Père est glorifié en ceci : que vous portiez beaucoup de fruit, et vous serez mes disciples. » Amen.