Juges 19 - Le Dieu de l’Ancien Testament est-il sanguinaire et capricieux?
Juges 19 - Le Dieu de l’Ancien Testament est-il sanguinaire et capricieux?
« Je suis déconcertée par l’Ancien Testament, où Dieu paraît être un dictateur donnant droit à ses caprices. J’étais totalement bouleversée par le passage de l’Ancien Testament où le maître donne la concubine aux hommes qui voulaient le jeune homme et ce même maître coupe la concubine et distribue les morceaux de son corps. Le Dieu de l’Ancien Testament que je ne “connaissais” pas me paraît sanguinaire et capricieux. Je regrette d’avoir commencé à lire l’Ancien Testament. »
Question d’un correspondant
- L’horrible histoire de Juges 19
- Le Dieu de l’Ancien Testament illustré par la conquête de Canaan
- Le Dieu du Nouveau Testament est tout aussi juste et plein de grâce
Vous soulevez ici deux difficultés, une particulière, une autre plus générale. Regardons tout d’abord le cas particulier de la concubine, histoire horrible que nous trouvons en Juges 19.
1. L’horrible histoire de Juges 19⤒🔗
Quand nous lisons la Bible, il est très important de bien distinguer ce que Dieu veut, fait ou commande de ce que les hommes veulent, font ou commandent. Dans cette histoire du Lévite, de sa concubine et du père de cette femme, jamais les actions commises ne sont attribuées à Dieu ou commandées par Dieu, que ce soit l’infidélité initiale de la femme, la violence des hommes de la ville qui veulent abuser du Lévite (appelés des « vauriens », Jg 19.22), le Lévite et le père qui livrent la femme à ces hommes violents, ou encore les viols et abus qu’ils commettent jusqu’à la mort, ou enfin l’homme qui découpe le corps de cette femme en morceaux pour appeler le peuple à la vengeance. Toutes ces actions sont voulues, initiées et commises par des hommes. Jamais le texte n’en attribue la moindre responsabilité à Dieu. La simple conclusion est que ce sont les hommes qui sont entièrement responsables de ces atrocités. La Parole de Dieu ne manque pas, d’ailleurs, de noter l’indignation de ceux qui ont été témoins de ces événements atroces : « Tous ceux qui virent cela dirent : Jamais rien de pareil n’est arrivé et ne s’est vu depuis que les Israélites sont montés du pays d’Égypte jusqu’à aujourd’hui » (Jg 19.30).
La Bible n’est pas un livre doux et mielleux qui présente la réalité en rose. Après la chute de nos premiers parents, le péché a entraîné de multiples conséquences désastreuses dans le monde, conséquences dont les hommes sont responsables et coupables devant Dieu. Tous les crimes et tous les péchés qui se commettent sur la terre se retrouvent dans la Bible sous une forme ou sous une autre. La Bible nous est donnée pour nous révéler d’abord Dieu et son œuvre, bien sûr, mais aussi pour nous révéler notre misère dont nous avons besoin d’être délivrés. La grandeur de notre délivrance en Jésus-Christ ne peut être pleinement appréciée que lorsque nous saisissons la profondeur de notre péché et de notre misère.
Le livre des Juges, contenant cette histoire atroce, a pour but de nous tracer un portrait de la situation déplorable du peuple d’Israël à une époque précise de son histoire, quelque temps après l’entrée en terre promise et la conquête du pays de Canaan, et quelque temps avant l’instauration de la monarchie en Israël. C’était une période transitoire vraiment anarchique : « Il n’y avait pas de roi en Israël. Chacun faisait ce qui lui semblait bon » (Jg 17.6; 19.1; 21.25).
Les premiers chapitres (Jg 1.1 à 3.6) nous expliquent la situation générale et le motif répétitif qui se déroulait à cette époque : Israël abandonnait son Dieu pour de faux dieux; en conséquence, Dieu les livrait aux mains d’oppresseurs; puis Israël criait à l’Éternel dans leur détresse; Dieu venait alors les délivrer dans sa bonté au moyen de l’intervention miraculeuse d’un juge. Par la suite, Israël abandonnait de nouveau son Dieu pour de faux dieux, ils étaient livrés à de nouveaux oppresseurs, ils criaient à l’Éternel dans leur détresse, celui-ci venait encore les délivrer, et ainsi de suite. Ces infidélités et délivrances à répétition démontrent à la fois la profonde ingratitude du peuple de Dieu envers son Dieu qui a été si bon de les conduire dans ce pays promis et de les entourer de son amour, et en même temps la grande justice, mais aussi la patience, la grâce et la fidélité de Dieu à continuellement ramener à lui son peuple si récalcitrant.
Dans l’ensemble, la situation du peuple d’Israël ne faisait toutefois que s’aggraver. Les chapitres suivants (Jg 3.7 à 16.31) nous présentent plusieurs cas particuliers d’infidélités d’Israël et de délivrances divines par le moyen de différents juges (Otniel, Ehoud, Débora, Gédéon, Yotam, Tola, Yaïr, Jephté, Samson, etc.). Les principaux juges sont tous un peu étranges ou inhabituels à leur façon, soulignant encore le caractère exceptionnel de cette période de l’histoire d’Israël. Puis, les derniers chapitres du livre (Jg 17.1 à 21.25) nous présentent deux événements particuliers qui illustrent bien la profondeur de la corruption qui prévalait à cette époque en Israël. Le premier événement (Jg 17 et 18) illustre la corruption religieuse et spirituelle (un cas d’idolâtrie), le deuxième événement (celui qui nous concerne avec la concubine violée puis découpée, Jg 19 à 21) illustre la corruption morale en Israël.
Oui, même au sein du peuple de Dieu, des atrocités spirituelles et morales étaient commises, mais non sans conséquence. L’outrage commis à l’égard de cette femme s’est produit dans le territoire de la tribu de Benjamin, ce qui a eu pour conséquence la vengeance des autres tribus et l’anéantissement presque complet de la tribu de Benjamin. Mais Dieu, dans sa grande patience et dans sa grâce, a finalement permis le rétablissement de cette tribu qui n’a pas été complètement effacée du peuple d’Israël. Ainsi donc, prise dans son contexte, l’histoire atroce de Juges 19 ne nous montre pas un Dieu mauvais, violent, sanguinaire ou capricieux. Au contraire, ce sont des membres du peuple de Dieu qui étaient mauvais et sanguinaires, alors que leur Dieu est demeuré fidèle à son alliance et à ses promesses malgré toutes les aberrations commises par son peuple.
2. Le Dieu de l’Ancien Testament illustré par la conquête de Canaan←⤒🔗
En deuxième lieu, vous soulevez la difficulté plus générale concernant le Dieu de l’Ancien Testament qui, dans l’ensemble, serait dictateur, sanguinaire et capricieux. Vous n’êtes pas la première personne à faire ce genre d’observation sur l’Ancien Testament. D’autres ont parfois opposé le Dieu de l’Ancien Testament, vengeur et cruel, au Dieu du Nouveau Testament, bon et rempli d’amour. Quand on examine plus attentivement la Bible, on découvre au contraire que le Dieu de l’Ancien Testament et le Dieu du Nouveau Testament est exactement le même, à la fois un Dieu juste et un Dieu amour, autant un Dieu parfaitement saint qu’un Dieu plein de grâce.
Il est important de bien examiner chaque texte dans son contexte immédiat et dans son contexte plus large. À titre d’illustration, je prendrai l’histoire de la conquête du pays de Canaan sous Josué (la période qui précède immédiatement celle des Juges). Cette histoire est souvent citée comme preuve que le Dieu de l’Ancien Testament était violent et sanguinaire, puisque, dans ce cas-là, c’est Dieu lui-même qui a commandé à son peuple de mettre à mort les Cananéens qui habitaient déjà dans le pays avant l’entrée des Israélites.
« Dans les villes de ces peuples dont l’Éternel, ton Dieu, te donne l’héritage, tu ne laisseras la vie à rien de ce qui respire. Car tu les voueras à l’interdit, les Hittites, les Amoréens, les Cananéens, les Phéréziens, les Héviens et les Yébousiens, comme l’Éternel, ton Dieu, te l’a commandé, afin qu’ils ne vous apprennent pas à imiter toutes les horreurs qu’ils font pour leurs dieux et à pécher contre l’Éternel, votre Dieu » (Dt 20.16-18).
Il nous faut d’abord bien comprendre que le contexte large de cette conquête est post-diluvien, c’est-à-dire qu’elle est survenue environ 1000 ans après le grand déluge universel. Or, qu’est-il arrivé au déluge? Dieu a jugé le monde méchant qui était en révolte contre son Créateur au moyen d’une immense inondation qui est venue détruire toute la terre et engloutir tous ses habitants, sauf Noé et sa famille (Gn 7 et 8). Ce jugement n’était pas arbitraire, mais la juste punition contre les violences, injustices, crimes et méchancetés qui se commettaient déjà depuis un bon moment par les humains. « L’Éternel vit que la méchanceté de l’homme était grande sur la terre et que chaque jour son cœur ne concevait que des pensées mauvaises » (Gn 6.5). D’où le verdict divin d’effacer de la surface de la terre toute l’humanité qui avait profondément sombré dans le péché, à l’exception de Noé qui avait obtenu grâce aux yeux de l’Éternel.
Les eaux du déluge venues nettoyer la terre de sa méchanceté n’ont toutefois rien changé au problème fondamental du cœur humain, qui a continué de demeurer mauvais et toujours tourné vers le mal. Après le déluge, Dieu a lui-même fait la constatation suivante : « le cœur de l’homme est disposé au mal dès sa jeunesse », et pourtant, Dieu a pris cette ferme résolution : « je ne frapperai plus tout ce qui est vivant, comme je l’ai fait » (Gn 8.21). C’est ainsi que Dieu, dans sa bonté, a fait alliance avec Noé et avec toute sa descendance après lui afin de continuer son projet avec la terre et de faire avancer son plan de rédemption promis dès après la chute de nos premiers parents (Gn 3.15). Il a promis à Noé et à sa descendance de ne plus jamais détruire la terre au moyen du déluge et, en signe de sa promesse, il a donné l’arc-en-ciel comme gage de sa fidélité à son engagement (Gn 9). Il a tenu parole jusqu’à ce jour!
Il n’a pas fallu beaucoup de temps après le déluge pour que non seulement la terre commence à se repeupler, mais aussi pour que la méchanceté des hommes recommence à se répandre sur toute la surface de la planète. Les Cananéens et les autres habitants du pays de Canaan faisaient partie de ces descendants de Noé qui ont contribué à repeupler la terre, mais aussi qui étaient manifestement opposés au vrai Dieu. C’étaient des gens très immoraux et méchants. Dieu, dans sa Parole, désigne leur idolâtrie, leurs pratiques occultes, leurs immoralités sexuelles et leurs sacrifices d’enfants comme étant des horreurs, des abominations et de graves péchés commis contre sa sainte majesté (Lv 18.27; Dt 12.31; 18.9; 20.18). « En effet, quiconque se livre à ces pratiques est en horreur à l’Éternel; et c’est à cause de ces horreurs que l’Éternel, ton Dieu, va déposséder ces nations devant toi » (Dt 18.12). Ce sont les Cananéens qui étaient sanguinaires, cruels et capricieux, et non pas l’Éternel Dieu!
Comment se fait-il que Dieu n’ait pas de nouveau englouti l’humanité entière? Comment se fait-il qu’encore aujourd’hui il y ait toujours des milliards d’humains sur notre planète, alors que la méchanceté des hommes est toujours aussi grande sinon davantage qu’au temps de Noé? La réponse n’est pas que l’humanité se soit améliorée ni que Dieu soit devenu moins vengeur, mais c’est plutôt que Dieu est patient et qu’il est fidèle à sa promesse faite autrefois à Noé.
Ce qui est surprenant, ce n’est pas que Dieu ait demandé à son peuple de détruire les Cananéens. Ce qui est surprenant, c’est qu’il y avait encore des Cananéens vivant 1000 ans après le déluge, malgré le fait qu’ils étaient si méchants. La grande surprise, encore aujourd’hui, c’est que Dieu, dans son immense patience, ne nous a pas encore tous détruits, car la terre est encore remplie de méchanceté, mais qu’il nous laisse vivre encore un certain temps malgré tout, afin que nous parvenions à la repentance et au salut en Jésus-Christ.
Le contexte plus immédiat de la conquête du pays de Canaan est d’une part l’état spirituel et moral particulier des Cananéens, d’autre part les promesses faites par Dieu à son peuple choisi. Bien avant le temps de Josué, cela faisait déjà longtemps que les habitants du pays de Canaan étaient réputés pour être particulièrement idolâtres et méchants. Leurs cultes à Baal, à Molok et à Astarté, par exemple, sont bien connus pour leurs orgies sexuelles et leurs horribles sacrifices d’enfants par le feu. Plusieurs centaines d’années avant la conquête, Dieu avait dit à Abraham à propos de ses descendants qui allaient plus tard hériter le pays promis : « À la quatrième génération, ils reviendront ici [Canaan]; car c’est alors seulement que la déchéance morale des Amoréens aura atteint son comble » (Gn 15.16).
Dieu avait annoncé à Abraham que ses descendants deviendraient esclaves en Égypte, qu’ils seraient délivrés de cet esclavage et que seulement plus tard ils entreraient dans la terre promise. Une longue période devait s’écouler avant que la promesse s’accomplisse en faveur d’Israël. L’une des raisons de ce délai est que la déchéance morale des Cananéens (dont les Amoréens faisaient partie) n’était pas encore à son comble, mais qu’elle le deviendrait un jour.
On peut donc dire que Dieu a été particulièrement patient envers les Cananéens qui étaient un peuple particulièrement méchant sur la terre. Dieu a attendu des centaines d’années, avant que leurs péchés soient finalement arrivés à leur comble, avant de conduire Israël à les frapper en guise de jugement. L’extermination des Cananéens telle que commandée par Dieu à son peuple n’était donc que justice, dont la mise à exécution a été retardée le plus possible, parce que Dieu a été vraiment très patient.
Quant aux promesses de Dieu faites à Israël, elles démontrent la bonté et la grâce de Dieu envers son peuple choyé. Il leur avait promis un pays de lait et de miel, une existence de repos et de bonheur, où ils allaient pouvoir servir et adorer Dieu librement et vivre en paix dans le pays. Pour cela, il fallait cependant « nettoyer » le pays de ses idoles et de ses idolâtres. Avec les Cananéens comme habitants, le nom de Dieu n’était ni loué ni adoré en Canaan, bien au contraire. Ce que Dieu voulait, c’était un beau pays pour que son peuple puisse le louer et l’adorer dans la joie et la reconnaissance et pour qu’ils puissent refléter la sainteté de leur Dieu et faire briller sa lumière dans le monde. C’est pourquoi le commandement d’extermination des habitants cananéens était couplé du commandement de destruction de leurs lieux de culte idolâtres et immoraux :
« Voici comment vous agirez à leur égard : vous renverserez leurs autels, vous briserez leurs stèles, vous abattrez leurs poteaux d’Achéra et vous brûlerez au feu leurs statues. Car tu es un peuple saint pour l’Éternel ton Dieu. L’Éternel, ton Dieu, t’a choisi pour que tu sois un peuple qui lui appartienne en propre parmi tous les peuples qui sont à la surface de la terre. Ce n’est point parce que vous surpassez en nombre tous les peuples, que l’Éternel s’est attaché à vous et qu’il vous a choisis, car vous êtes le moindre de tous les peuples. Mais parce que l’Éternel vous aime, parce qu’il a voulu tenir le serment qu’il avait fait à vos pères, l’Éternel vous a fait sortir à main forte, vous a libérés du Pharaon, roi d’Égypte. Tu reconnaîtras donc que c’est l’Éternel ton Dieu qui est Dieu » (Dt 7.5-9).
À première vue, le commandement que Dieu avait donné à son peuple de détruire les Cananéens et les autres habitants du pays peut nous paraître cruel et sanguinaire. Il faut cependant comprendre que c’est le moyen que Dieu avait choisi pour exercer son juste jugement sur ces gens idolâtres et méchants, qui avaient déjà mérité depuis fort longtemps d’être punis encore plus sévèrement. C’était aussi le moyen choisi par Dieu pour bénir son peuple et être adoré et glorifié sur la terre.
Le don du pays de Canaan en héritage à Israël était donc d’une part un juste jugement de Dieu sur les Cananéens et d’autre part une manifestation de la pure bonté et de la grâce imméritée de Dieu envers son peuple choyé. Le Dieu de l’Ancien Testament n’est pas capricieux, mais juste, saint et très patient, et en même temps bon et bienveillant. Souvenons-nous, en lisant ces histoires, que nous avons de la peine à reconnaître la profondeur de nos propres péchés et du juste jugement que nous méritons nous-mêmes. Et parce que nos propres péchés nous aveuglent, nous avons également de la difficulté à reconnaître et à comprendre la parfaite sainteté et pureté de Dieu.
3. Le Dieu du Nouveau Testament est tout aussi juste et plein de grâce←⤒🔗
Nous pouvons toutefois nous demander comment il se fait que, dans le Nouveau Testament, les choses semblent avoir beaucoup changé et que Dieu ne demande plus à son peuple d’exterminer d’autres peuples. La raison n’est pas que Dieu a changé ni que les hommes ont changé, mais plutôt que nous sommes à une nouvelle étape de l’histoire du salut. Lorsque Jésus-Christ est venu, il a porté sur lui le jugement que nous méritions à cause de nos péchés. « En effet, Christ est mort une fois pour les péchés, lui juste pour des injustes, afin de vous amener à Dieu » (1 Pi 3.18). Il a été frappé et puni à ma place, démontrant de manière éclatante la justice et la sainteté de Dieu qui ne peut tolérer le péché, et en même temps son amour et sa grâce infinie envers des gens comme moi qui, autrement, méritent l’enfer éternel. Jésus a subi l’enfer à ma place et me délivre ainsi de la colère de Dieu à venir.
Une fois que notre salut a été accompli à la croix, Dieu a voulu que son peuple ne soit plus limité à un pays particulier, mais qu’il s’étende par toute la terre et que nous fassions de toutes les nations des disciples de Jésus-Christ. C’est encore une fois le temps de la patience de Dieu. Avant le retour de Jésus-Christ et le jugement dernier, Pierre nous dit que « le Seigneur use de patience envers vous, il ne veut pas qu’aucun périsse, mais il veut que tous arrivent à la repentance » (2 Pi 3.9). Le temps présent est donc le temps de l’annonce de la bonne nouvelle de l’Évangile et de la construction de son Église au milieu de toutes les nations. L’Église n’a pas reçu l’ordre de détruire les idolâtres et les méchants de ce monde, mais de les appeler à la repentance et à la foi.
Cependant, nous annonçons en même temps le jour où tous les vivants et les morts seront rassemblés devant Jésus-Christ pour le grand jugement (Mt 25.31-46). Ce jour-là sera magnifique et glorieux pour ceux qui auront trouvé refuge en Jésus-Christ, mais ce sera un jour terrible et effroyable pour ceux qui ne se seront pas repentis de leurs péchés, de leurs crimes et de leurs abominations. « Ceux-ci iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle » (Mt 25.46). Ce jour-là, Jésus, notre nouveau Josué, fera entrer son peuple dans la nouvelle terre promise, dans la nouvelle Jérusalem, dans son Royaume éternel (Ap 21.1-7). Il n’y aura plus d’idolâtres ni d’immoraux qui habiteront le nouveau ciel et la nouvelle terre (Ap 21.8). Ceux qui n’auront pas trouvé refuge en Jésus-Christ iront bien tristement en enfer pour l’éternité, tandis que tous ceux qui auront été lavés par le sang de l’Agneau passeront l’éternité à se réjouir de ce si grand salut et à louer notre Sauveur.
Le jugement dernier prononcé par Jésus sera bien pire que le jugement qui s’est abattu sur les Cananéens par l’intermédiaire de Josué et du peuple d’Israël. Ce jugement ancien des Cananéens n’était au fond qu’un prélude ou une préfiguration du jugement dernier qui sera final et décisif. En fait, quand nous lisons le Nouveau Testament, nous nous apercevons que c’est Jésus-Christ lui-même qui a le plus parlé du jugement dernier et des terribles souffrances de l’enfer éternel, qui seront d’une atrocité bien pire que toutes les guerres de l’Ancien Testament. Jésus est venu avant tout pour nous en sauver par pure grâce, une grâce bien plus abondante que celle reçue par Israël en Canaan, mais aussi pour nous avertir du réel danger qui s’en vient. Ainsi, le Dieu de l’Ancien Testament et le Dieu du Nouveau Testament est exactement le même Dieu, un Dieu à la fois parfaitement juste et saint et rempli d’amour et de grâce.