Cet article a pour sujet les signes des temps que sont les nombreuses crises de notre temps annonçant la proximité du retour de Jésus et encourageant l'Église à vivre dans l'espérance et à continuer de prêcher l'Évangile.

Source: Croire pour comprendre. 4 pages.

Les signes des temps

Vivre c’est espérer, autrement nous ne faisons que vivoter, c’est-à-dire mener une existence végétative. Avons-nous cependant de bonnes raisons pour espérer? Apparemment, il semble que non, car les crises de notre époque sont plus nombreuses, plus aiguës et plus insolubles encore que celles du passé. Il est devenu même banal de parler de crise. Les problèmes modernes ont un potentiel d’explosifs jamais encore égalé et les remèdes font douloureusement défaut. La guerre ne laisse pas de répit : avant même que les vieilles guerres aient cessé, en voilà de nouvelles qui se déclarent. Des machines de destruction massive et des puissances politiques et militaires redoutables exercent un certain « équilibre » dû à la terreur.

Les crises politiques ne sont pas uniquement le fait d’antagonismes entre nations hostiles. Même au sein d’un peuple, des éléments révolutionnaires radicaux et anarchisants contribuent à la crise générale réclamant des libertés insensées, exigeant même la protection de la loi pour mieux détruire; ils accomplissent un travail de sape pour démolir jusqu’aux structures indispensables à ce qu’un peuple puisse se tenir debout. Rien n’est plus immoral que certains programmes révolutionnaires modernes.

La liberté est confondue avec la licence la plus absolue, le rejet de toute loi ainsi que le refus de toute autorité légitime, qu’il s’agisse de celle des parents, de l’autorité civile ou de celle de l’Église. Il est pourtant évident qu’aussi bien les nations que les individus ont besoin de lois à la fois fortes et justes pour assurer leur survie. Autrement, c’est le glissement sournois ou le basculement brutal vers l’État totalitaire. Cette déliquescence de la société ne peut pas continuer tout le temps. Le mal et l’iniquité atteignent tous les milieux et pénètrent dans de nombreux foyers. Des crimes crapuleux restent impunis et l’irresponsabilité des délinquants est systématiquement prêchée par ceux qui nient la notion même de faute. Toute crise d’autorité est liée à une crise morale et religieuse. Les modernes semblent s’habituer au statu quo; mais on se demande avec raison combien de temps encore l’homme pourra vivre sur terre et y trouver la nourriture nécessaire, l’habillement, le combustible pour se chauffer et l’énergie nécessaire à sa vie hautement organisée.

Tandis que nous sommes en prise avec des problèmes sans fin, une partie de la société, d’ignobles marchands d’enfer, travaille activement à détruire la vie par la drogue, l’alcool et la débauche.

Je n’affirme pas que les hommes de notre temps sont plus méchants que ceux d’il y a cent ou cinq cents ans. On peut même dire qu’une certaine notion humaniste du bien et de la morale est, à certains égards, plus répandue de nos jours que dans le passé. Mais diverses raisons font que, malgré les bonnes intentions, le mal prolifère avec une rapidité vertigineuse et que nous le subissons à l’échelle mondiale.

En dépit de l’accumulation des connaissances et de l’accroissement des moyens techniques, il ne semble pas que des solutions vraiment efficaces contre le mal soient disponibles. À quoi faut-il attribuer cette crise? Diverses explications sont possibles, et il appartient à la sociologie, à la science politique ou à l’économie moderne, ainsi qu’à d’autres disciplines, de faire des analyses et de tenter de remédier à des problèmes si complexes.

Nous nous en occuperons à la lumière des Écritures saintes. Car l’origine de la crise, il faut la chercher bien loin dans le passé, et une lecture ou une relecture du livre de la Genèse, du chapitre 3 en particulier, nous éclairera. Nous y trouvons les conséquences tragiques du péché de l’homme. C’est lui qui a provoqué le jugement qui s’abat sur lui : l’original grec du mot « crise » veut dire jugement. La terre est maudite, et c’est déjà la crise écologique; le travail devient un labeur pénible; la lutte contre les éléments naturels est déclenchée, jusqu’à l’heure de la mort, et nous montre la crise dans ses dimensions cosmiques. Les relations entre homme et femme, parents et enfants, race et race, classe et classe, sont dès lors envenimées et infestées. Pour compliquer encore les choses, nous lisons au sujet d’une lutte sans merci entre la descendance de la femme et le serpent rusé, l’ennemi séculaire, le Malin dont la tête sera finalement écrasée.

Voilà donc les signes des temps. Cette énumération, bien loin d’être complète, laisserait supposer que nous vivons les derniers temps, que l’anti-christ est là, que l’iniquité augmente et que le fils de la perdition s’oppose définitivement à Dieu et veut régner au-dessus de lui. Mais au lieu d’établir une liste exhaustive des signes des temps, nous sommes exhortés à regarder les crises actuelles avec le regard de la foi afin d’en apercevoir l’issue victorieuse pour le Christ et les siens.

Or, qu’affirme la foi? Que notre histoire n’est pas uniquement l’escalade sauvage des actes immoraux des hommes et de leur méchanceté. Elle est plutôt l’échelle eschatologique qui annonce que la tribulation actuelle sera transformée en triomphe final. Quel est le stade de son développement à l’heure actuelle? Il est difficile de se prononcer. Essentiellement, nous pouvons marcher la tête haute, dans l’espérance dont nous parlions au début, et attendre sans crainte le mot final : celui du Christ Sauveur. Ces signes des temps, si alarmants, sont un encouragement pour l’Église de Jésus-Christ. Ils nous disent de vivre dans l’espérance, d’anticiper aujourd’hui sans crainte, par la foi, la fin qui s’approche.

Une chose est certaine : le Christ viendra dans la plénitude des temps. Il a parlé de « son jour ». « Mon heure », disait-il, « n’est pas encore là ». L’heure du Christ n’est pas notre heure. Le temps présent est celui de sa patience.

Le Christ édifie son Église et prépare l’avènement du Royaume final. C’est aussi l’occasion d’évangéliser les hommes, quel qu’en soit le prix. Le petit grain de sénevé dont parlait Jésus dans une de ses paraboles deviendra un grand arbre. La pâte doit se lever, travaillée par le levain qu’elle contient. Ces images représentent l’action dynamique du Royaume en pleine actualité. En un sens, depuis la passion et la résurrection, nous vivons les derniers temps. Nous n’avons pas à attendre d’autres actes sauveurs de Dieu que ceux qu’il a accomplis dans l’humiliation de Jésus-Christ son Fils et dans la résurrection de celui-ci.

Le Christ ne nous donne pas d’horaire pour fixer la fin. Le calendrier de l’Âge nouveau se trouve accroché aux murs du ciel, non pas à ceux de notre fabrication. Le Père seul connaît le jour et l’heure, disait encore Jésus, parlant de la fin (Mt 24.36). Toute spéculation est hasardeuse et même interdite. N’importe quel jour pourrait bien être le dernier jour et c’est là le langage du Seigneur de la foi. Mais comment donc traiter de ce délai qui parfois nous pèse et nous paraît interminable?

Les sceptiques et les moqueurs n’auraient-ils pas raison de railler notre espérance? « Où est la promesse de son avènement? », interrogeait-on déjà au temps de l’apôtre Pierre (2 Pi 2.4). À présent, 2000 ans se sont écoulés, mais la question, elle, demeure. Je crois que nous devons nous arrêter sur un point particulier. Je voudrais parler de l’état intermédiaire qui va de notre mort à la résurrection finale. Notre attente n’est pas vaine et notre espérance ne nous trompe pas. Lorsque nous croyons nous perdre dans les ténèbres de la mort, nous sommes en réalité enveloppés par la présence lumineuse du Sauveur. Quoique morts, nous sommes assurés de vivre.

Ce qui n’est que poussière repose dans le sein de Dieu pour reprendre vie. Il suffit donc d’entrevoir l’essentiel de ce qui se fera derrière le rideau de l’éternité. Notre foi décide maintenant de notre sort éternel. Sera-ce l’enfer de l’aliénation définitive d’avec Dieu ou le bonheur de sa présence? Ainsi, l’état intermédiaire nous apporte la plus grande consolation pendant cette longue période d’attente, où Jésus tarde à revenir comme il l’a promis.

Nous avons mentionné quelques signes des temps annonçant la fin ou la proximité du grand jour de l’éternité. J’ajouterai l’un des plus importants : la prédication de l’Évangile à toute nation et à toute langue. Les signes en question nous appellent à une vigilance toujours plus grande en même temps qu’ils nous attellent à des tâches urgentes, à un travail encore plus intensif. Nous n’avons pas à abandonner nos travaux et nos devoirs pour rester oisifs, spéculant sur la fin des temps.

Celle-ci se fera comme le jour de Noé ou de Lot. Elle surviendra sans que personne ne s’en rende compte ou ne s’y attende. Ceux qui, dans l’indifférence ou l’hostilité, ne seront pas prêts seront surpris et plongés dans la panique. Pourtant, Dieu leur accorde un temps de patience et de grâce pour croire et se repentir. Quelle folie que de manger et de boire; de s’amuser et de bâtir sans tenir compte de la fin! Mais le fidèle, lui, vit dans une clarté lumineuse. Il n’a pas à s’occuper d’événements spectaculaires, mais à discerner dans la suite normale de l’histoire comment des signes sûrs prédisent que le Seigneur est en marche, qu’il vient. Alors il ne lui reste qu’à prier : « Amen, viens Seigneur Jésus! », pour entendre aussi la réponse à sa prière : « Oui, je viens bientôt » (Ap 22.20).