Cette fiche de formation a pour sujet les noms du Christ (Jésus, Christ, Fils de l'homme, Fils de Dieu, Seigneur) et ses deux natures (divinité et humanité) unies en une personne.

Source: Précis de doctrine chrétienne. 5 pages.

Les noms et les deux natures du Christ

  1. Les noms du Christ
    a. Jésus
    b. Christ
    c. Fils de l’homme
    d. Fils de Dieu
    e. Seigneur ou Maître
  2. Les deux natures du Christ
    a. Ses deux natures
    b. Les deux natures sont unies en une seule personne
    c. Erreurs importantes concernant cette doctrine
  3. Textes bibliques
  4. Étude personnelle
  5. Questions

1. Les noms du Christ🔗

Les noms les plus importants donnés au Christ sont les suivants :

a. Jésus🔗

C’est la forme grecque de Josué en hébreu (Jos 1.1; Esd 2.2; Za 3.1). Dérivé du mot hébreu « sauver » il désigne Christ comme Sauveur (Mt 1.21). Deux types du Christ portent dans l’Ancien Testament le même nom : Josué, fils de Nun et Josué, fils de Jehosadak.

b. Christ🔗

C’est la forme grecque du terme Messie de l’Ancien Testament qui signifie l’Oint. Selon l’Ancien Testament, les prophètes (1 R 19.16), les sacrificateurs (Ex 29.7) et les rois (1 S 10.1) étaient oints d’huile qui symbolisait le Saint-Esprit. Par cette onction, ils étaient mis à part pour leurs fonctions respectives et recevaient les qualités en vue de leur accomplissement. Christ fut oint par le Saint-Esprit pour le triple office de prophète, sacrificateur et roi. Historiquement parlant, l’onction eut lieu lorsqu’il fut conçu par le Saint-Esprit et lorsqu’il fut baptisé.

c. Fils de l’homme🔗

Ce nom appliqué au Christ est dérivé de Daniel 7.13. C’est par ce terme-là que généralement Christ se désigne lui-même. Il a été rarement employé par d’autres que par lui. Bien qu’il indique l’humanité du Christ, à la lumière de son origine historique, il se réfère bien davantage à son caractère surhumain et à son futur avènement au milieu des nuages du ciel, dans la gloire et la majesté (Dn 7.13; Mt 16.27-28; 26.64; Lc 21.27).

d. Fils de Dieu🔗

Christ a été appelé Fils de Dieu en plus d’un sens. Il est nommé ainsi parce qu’il est la seconde personne de la Trinité et, par conséquent, il est Dieu en personne (Mt 11.27), mais aussi parce qu’il a été désigné comme Messie (Mt 24.36) et parce qu’il doit sa naissance à l’activité surnaturelle du Saint-Esprit (Lc 1.35).

e. Seigneur ou Maître🔗

Les contemporains de Jésus lui ont adressé ce terme comme une formule de politesse. Ce fut plus spécialement après la résurrection du Christ que ce nom acquit une signification plus profonde. Dans certains passages bibliques, il signifie que le Christ est le Propriétaire et le Prince de l’Église (Rm 1.7; Ép 1.17), alors que, dans d’autres passages, il désigne le nom de Dieu (1 Co 7.34; Ph 4.4-5).

2. Les deux natures du Christ🔗

La Bible nous présente Jésus-Christ comme étant une personne qui possède deux natures, une divine, l’autre humaine. C’est le grand mystère de la piété, Dieu manifesté en chair (1 Tm 3.16).

a. Ses deux natures🔗

Étant donné que nombreux sont ceux qui, de nos jours, nient la divinité du Christ, il est nécessaire d’en établir la preuve scripturaire. Certains textes dans l’Ancien Testament indiquent clairement sa divinité (És 9.6; Jr 23.6; Mi 5.2; Ml 3.1). Dans le Nouveau Testament, les preuves sont encore plus nombreuses (Mt 11.27; 16.16; 26.63; Jn 1.1,18; Rm 9.5; 1 Co 2.8; 2 Co 5.10; Ph 2.6; Col 2.9; Hé 1.1-3; Ap 19.16).

L’humanité de Jésus n’est pas mise en question. En fait, l’unique « caractère divin » que plusieurs attribuent encore à Jésus semble être celui de sa parfaite humanité. Il existe des preuves abondantes de l’humanité de Jésus. Il dit lui-même qu’il est un homme (Jn 8.40) et c’est également ce que les autres disent de lui (Ac 2.22; Rm 5.15; 1 Co 15.21). Il avait les éléments essentiels de la nature humaine, à savoir un corps et une âme (Mt 26.26,38; Lc 24.39; Hé 2.14). En outre, il était soumis aux lois ordinaires du développement humain (Lc 2.40,52) ainsi qu’aux besoins humains et aux souffrances humaines (Mt 4.2; 8.24; Lc 22.44; Jn 4.6; 11.35; 12.27; Hé 2.10,18; 5.7-8). Pourtant, bien qu’il fut vrai homme, il était sans péché; il n’a commis aucun péché et ne pouvait pas pécher (Jn 8.46; 2 Co 5.21; Hé 4.15; 9.14; 1 Pi 2.22; 1 Jn 3.5).

Il était nécessaire que le Christ soit à la fois Dieu et homme. Ce n’est qu’en tant qu’homme qu’il pouvait être notre Substitut et qu’il pouvait souffrir et mourir; et c’est seulement en tant qu’homme sans péché qu’il pouvait expier les péchés des autres. Et ce n’est qu’en tant que Dieu qu’il pouvait donner à son sacrifice une valeur infinie et qu’il pouvait porter la colère de Dieu de manière à délivrer d’autres hommes de cette colère (Ps 40.7-10; 130.3).

b. Les deux natures sont unies en une seule personne🔗

Le Christ possède une nature humaine, mais il n’est pas une personne humaine. La personne du Médiateur est le Fils inchangé de Dieu. Lors de l’incarnation, il ne s’est pas changé en une personne humaine. Il n’a pas davantage adopté une personne humaine. Il a simplement assumé, en plus de sa nature divine, une nature humaine qui ne s’est pas développée en personnalité indépendante, mais qui devint personnelle en la personne du Fils de Dieu. Après avoir assumé la nature humaine, la personne du Médiateur n’est pas simplement divine, mais divine et humaine. Il est Dieu-homme, possédant toutes les qualités essentielles des deux natures, divine et humaine. Il a une conscience à la fois divine et humaine, ainsi qu’une volonté divine et une volonté humaine. C’est là un mystère que l’on ne peut pas scruter. L’Écriture parle de l’unité de la personne du Christ. C’est toujours la même personne qui parle, que la pensée qui s’exprime soit humaine ou divine (Mt 27.46; Jn 10.30; 17.5; 19.28). Des attributs humains et des actions humaines qualifient parfois la personne de Christ désignée par un titre divin (Ac 20.28; 1 Co 2.8; Col 1.13-14). D’autres fois, des attributs divins et des actions divines se rapportent à sa personne désignée sous un titre humain (Jn 3.13; 6.62; Rm 9.5).

c. Erreurs importantes concernant cette doctrine🔗

Dans l’Église ancienne, les alogiens et les ébionites niaient la divinité du Christ. Ce rejet de sa divinité fut repris par les sociniens au temps de la Réforme, ainsi que par les unitariens et les libéraux à notre époque. Dans l’Église ancienne, Arius n’a pas non plus rendu justice à la parfaite divinité du Christ et le considérait comme un demi-dieu, tandis qu’Apollinaire ne reconnaissait pas sa parfaite humanité, mais affirmait que le Logos divin avait pris la place de l’esprit humain en Christ. Les nestoriens niaient l’unité des deux natures en une personne, alors que les eutychiens ne distinguaient pas adéquatement les deux natures.

3. Textes bibliques🔗

a. La divinité du Christ🔗

« Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, et la souveraineté reposera sur son épaule; on l’appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix » (És 9.6). « En son temps, Juda sera sauvé, Israël aura la sécurité dans sa demeure; et voici le nom dont on l’appellera : l’Éternel notre justice » (Jr 23.6). « Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu » (Jn 1.1). « … de qui est issu, selon la chair, le Christ, qui est au-dessus de toutes choses, Dieu béni éternellement » (Rm 9.5). « Car en lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité » (Col 2.9).

b. L’humanité du Christ🔗

« Il leur dit alors : Mon âme est triste jusqu’à la mort, restez ici et veillez avec moi » (Mt 26.38). « Voyez mes mains et mes pieds, c’est bien moi; touchez-moi et voyez; un esprit n’a ni chair ni os, comme vous voyez que j’en ai » (Lc 24.39). « Mais maintenant, vous cherchez à me faire mourir, moi un homme qui vous ai dit la vérité que j’ai entendue de Dieu » (Jn 8.40). « Ainsi donc, puisque les enfants participent au sang et à la chair, lui aussi, d’une manière semblable y a participé, afin d’écraser par sa mort celui qui détenait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable » (Hé 2.14).

c. L’unité de sa personne🔗

« Personne n’est monté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme qui est dans le ciel » (Jn 3.13). « Et maintenant, toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j’avais auprès de toi, avant que le monde fût » (Jn 17.5). « Aucun des princes de ce siècle ne l’a connue [la sagesse de Dieu], car s’ils l’avaient connue, ils n’auraient pas crucifié le Seigneur de gloire » (1 Co 2.8).

4. Étude personnelle🔗

  1. En quel sens Josué, fils de Nun, était-il un type de Jésus-Christ? En quel sens Josué, fils de Jehosadak l’était-il? (Za 3.8-9; Hé 4.8).

  2. Qu’apprenons-nous des passages suivants au sujet de l’onction du Christ? (Ps 2.2; 45.8; És 61.1).

  3. Quels sont les attributs divins du Christ? (És 9.6; Pr 8.22-31; Mi 5.2; Jn 5.26; 21.17). Quelles sont ses œuvres divines? (Mc 2.5-7; Jn 1.1-3; Col 1.16-17; Hé 1.1-3). Quels sont ses honneurs divins? (Mt 28.19; Jn 5.19-29; 14.1; 2 Cor. 13.13).

5. Questions🔗

  1. Donner les noms les plus importants du Christ. Quelle est leur signification?

  2. Quels sont les éléments inclus dans son onction? Quand cela a-t-il eu lieu?

  3. D’où vient le titre « Fils de l’homme »? Que signifie-t-il?

  4. En quel sens le titre « Fils de Dieu » lui est-il appliqué?

  5. Quels sont les divers sens du titre « Seigneur »?

  6. Donner les preuves bibliques de la divinité et de l’humanité du Christ.

  7. Quelle est la nature de la personne du Christ : divine, humaine ou divino-humaine?

  8. Comment peut-on prouver l’unité de la personne à partir des Écritures?

  9. Mentionner et expliquer les erreurs christologiques les plus dangereuses.