Cet article a pour sujet la résurrection du Christ qui n'est ni un mensonge, ni un mythe, ni une hallucination, mais qui est un fait dont l'historicité est attestée avec certitude par les apôtres et les autres témoins oculaires de cet événement.

Source: Introduction au Nouveau Testament. 5 pages.

Les preuves de la résurrection du Christ

L’histoire de la résurrection du Christ, telle que nous la relate le Nouveau Testament, est tellement extraordinaire, les conséquences qui en découlent si profondes, qu’elle mérite d’être expliquée et étayée par les preuves les plus irréfutables.

Nous autres chrétiens, nous sommes les premiers à être convaincus de la nécessité de pratiquer non seulement une intégrité morale rigoureuse, mais de faire preuve encore d’une rigoureuse objectivité intellectuelle. Nous ne voulons ni nous tromper ni tromper notre prochain. Ceci doit être un axiome pour tout chrétien digne de ce nom.

Saint Paul, écrivant à l’Église de Corinthe, signale que, si l’espérance chrétienne ne concernait que la vie présente, les chrétiens seraient les plus misérables d’entre tous les hommes (1 Co 15.17-19)… C’est la raison pour laquelle aucun autre article de doctrine n’a été soumis à un examen aussi rigoureux que celui de la résurrection. Des chercheurs impartiaux reconnaissent que les annales de l’humanité ne contiennent aucun autre événement aussi bien rapporté et étayé par autant de preuves que la résurrection du Christ. Ces hommes, qui sont à la fois des savants et des croyants, déclarent qu’elle est le fait le mieux attesté de toute l’histoire, et les vagues déchaînées contre elle par la critique négative se briseront contre ce rocher inébranlable.

Celui qui en écarte l’objectivité historique le fait non parce qu’il serait en mesure de produire des preuves contraires — il n’en existe pas —, mais parce qu’il est mû par une foi opposée, parce qu’il adhère à une philosophie négatrice du surnaturel, refuse la révélation et n’en admet pas la réalité, encore moins la légitimité… Même à l’aide des preuves textuelles les plus solides, on ne parviendrait pas à ébranler leurs a priori. Ils ont adopté, une fois pour toutes, une attitude qu’il faut qualifier de religieuse, mais d’une religion inversée, hostile à une révélation transcendante. À leurs yeux, le mystère, le miraculeux et le surnaturel de la religion révélée n’ont pas de raison d’exister.

Dans un exposé aussi bref que le mien, je ne pourrai pas, bien entendu, présenter raisonnablement toutes les preuves et tous les arguments qui existent pour défendre des positions qui, rappelons-le, sont celles de l’Église universelle. Je veux rendre clair le fait que je ne suis pas le porte-parole de sectaires anciens et encore moins modernes qui, sous prétexte de modernité, se faufilent dans l’Église, une, sainte, apostolique et universelle, pour mieux nuire et démolir les fondements de sa foi. Avec le Credo des apôtres, comme avec le Symbole de Nicée Constantinople, je déclare ma sereine, joyeuse et profonde conviction en la résurrection de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ.

Comme nous l’avons déjà dit, l’événement occupe une place centrale dans le Nouveau Testament. On ne saurait lire les Évangiles et les épîtres sans être impressionné par le nombre de références et d’allusions qui y sont faites. Sans l’ombre d’un doute, l’Église primitive y crut et bâtit l’édifice de sa foi sur elle. Grâce à cette conviction, elle nourrit sa foi, entretint son espérance et activa sa charité. Des témoins oculaires, désignés officiellement pour devenir apôtres, en ont transmis l’essentiel. Nul n’aurait été considéré apôtre à moins d’avoir été témoin oculaire de la résurrection du Sauveur.

Mais les apôtres n’étaient pas les seuls témoins de cette résurrection. Ils étaient les témoins officiellement désignés. Les récits bibliques mentionnent plusieurs noms, parmi lesquels des femmes. Leur nombre à un certain moment s’élève à 120, et ailleurs nous apprenons que le nombre total de tous les disciples fut de plus de 500 cents. Le témoignage écrit de ces derniers n’a pas été conservé, il est cependant hors de doute que, durant les premières années, celui-ci fut un soutien précieux pour faire de nouveaux convertis et pour affermir la foi d’autres personnes.

Est-il raisonnable de penser que ces hommes et ces femmes aient menti? Auraient-ils vraiment été des irresponsables propageant des faux? Les circonstances extérieures les en auraient certainement empêchés… Ils n’avaient aucun motif pour abuser de la foi des ignorants et des crédules. Ils ne pouvaient espérer aucun gain ni le moindre avantage d’un faux de cette nature et de cette envergure; ils ne pouvaient pas s’attendre à accéder à des positions sociales élevées grâce à une telle affabulation… En outre, en soutenant la foi en la résurrection, ils risquaient la mort violente. Presque tous les apôtres moururent de la mort du martyre, et d’innombrables fidèles furent persécutés, emprisonnés, torturés et tués.

S’il s’était agi d’un faux, tôt ou tard les autorités religieuses juives les auraient démasqués. Elles auraient fini par produire le cadavre en putréfaction du prophète de Nazareth, apportant ainsi un démenti catégorique à des affirmations jugées invraisemblables. Cinquante jours après la résurrection, l’apôtre Pierre annonçait publiquement que Dieu avait ressuscité Jésus-Christ d’entre les morts. Les prêtres juifs auraient donc eu largement le temps de le contredire et de l’éconduire dans ses incroyables allégations. Ils auraient pu chercher et trouver ce corps et l’exhiber devant les auditeurs stupéfaits de Pierre. Or, nous savons qu’ils n’en firent rien.

L’hypothèse d’un faux comporte des impossibilités évidentes. Elle suppose que les 12, et les 500 avec eux, se mirent d’accord et devinrent les complices d’une énorme mystification. Quelle est la personne dotée d’une raison normale pouvant espérer imposer un tel mensonge? En outre, ils seraient désormais obligés de le maintenir jusqu’à la fin de leur vie; ils devaient se tenir prêts à sacrifier leur existence même sur l’autel d’une croyance imaginaire. Est-il raisonnable de penser que, même à l’approche de la mort, ils aient porté la conspiration à un tel point, sans se rétracter? Ne savaient-ils pas qu’ils allaient comparaître, non devant des tribunaux humains, mais devant le Juge suprême de l’univers?

Il y a toujours eu, parmi les plus farouches adversaires de la foi, ceux qui ont volontiers admis que les premiers chrétiens ont effectivement cru en la résurrection du Christ. Pour eux, Paul en a entendu le récit de la bouche de Pierre et d’autres coryphées, et sa propre expérience sur le chemin de Damas l’a convaincu de la réalité de la résurrection de ce Jésus qu’il persécutait avec tant d’acharnement.

En tout cas, apôtres comme simples fidèles furent parfaitement sincères en proclamant la résurrection. Ils y crurent fermement parce qu’ils avaient vraiment vu Jésus. Si vous avez encore le moindre doute, je vous propose de lire ou de relire le Nouveau Testament. Vous verrez que ces hommes-là étaient bien plus honnêtes et fiables dans leur témoignage que nombre de nos contemporains qui ne rapportent que des élucubrations sorties de leur imagination fertile.

Néanmoins, on doit s’attendre encore à une autre objection; leur sincérité ne constitue pas, comme telle, une base suffisante et satisfaisante pour partager leur conviction. N’auraient-ils pas été victimes d’hallucinations, croyant avoir vu Jésus alors qu’ils n’auraient vu qu’un revenant, un esprit désincarné? Même de nos jours on assiste à des allégations sincères et pourtant dépourvues de toute objectivité. Les apôtres n’auraient-ils pas été les victimes de leur imagination? Penser cela peut paraître raisonnable, mais à première vue seulement. Notez qu’il existe une quantité invraisemblable de récits sur des revenants, mais qu’il n’y a qu’une seule histoire de résurrection. Il existe le mythe des cycles de vie qui se succèdent comme les saisons, et la mythologie grecque nous en a conservé l’un des plus charmants, celui de Demeter et de sa fille Perséphone, qui chaque printemps revient fertiliser et reverdir la nature. Mais il s’agit là d’un mythe et non d’une histoire, d’une réalité objective.

Je sais bien qu’actuellement certains théologiens assimilent au mythe tout ce qui dans la Bible relève du surnaturel, qu’ils interprètent d’après des catégories modernes de pensée. Je me bornerai à souligner ici l’essentiel de notre foi. Le mythe païen du retour à la vie et la résurrection physique du Christ n’ont absolument rien en commun. En outre, avez-vous observé que les histoires de revenants ne soufflent pas un mot au sujet des corps de ceux-ci? La simple raison en est… qu’ils en sont dépourvus, n’étant que des esprits désincarnés.

Or, contrairement à cela, la question du tombeau vide est essentielle pour comprendre le récit de la résurrection (Ac 2.29-32). Les Évangiles évitent toute confusion entre une apparition de revenant et la résurrection corporelle du Christ (Lc 24.36-43). Jésus a montré ses mains percées, ainsi que ses cicatrices. Il a mangé en présence de ses amis. A-t-on jamais vu un esprit, si toutefois on peut en voir, manger ou montrer son corps?

Une objection pourrait s’élever encore, que je voudrais examiner brièvement. Ne peut-on pas être en proie à des hallucinations prises pour des réalités? Que penser de celui qui est la proie d’un « delirium tremens »? Le sujet est parfaitement sincère lorsqu’il prétend être entouré de reptiles repoussants, d’araignées géantes ou d’autres bestioles immondes… Pourtant, rien de tout cela n’existe pour torturer le pauvre malheureux. On dira donc que les hommes ont toujours été victimes de visions et d’hallucinations, dont certaines ont été rapportées par la Bible; elles n’en restent pas moins des visions sans réalité matérielle. On peut admettre la sincérité des gens sans pouvoir raisonnablement faire crédit à l’objectivité de ce qu’ils affirment. Et on classera la résurrection du Christ dans la même catégorie.

Cela me paraît impensable, tout d’abord parce que les conditions dans lesquelles ont lieu les hallucinations ne sont semblables ni comparables à celles de la résurrection du Christ. L’insanité mentale, parfois physique, peut les provoquer, ou encore une forte fièvre, une excitation extrême, l’attente intense d’un événement, etc., tout cela favorise la genèse d’une hallucination. Une fois terminée, il n’en reste aucune trace.

Les traits caractérisant l’hallucination sont tout à fait absents du récit de la résurrection. Le nombre et surtout la nature des sujets témoins excluent l’allégation d’insanité mentale. Les apôtres faisaient partie d’une classe de gens simples, travailleurs, sains d’esprit, et il est invraisemblable qu’ils fussent sujets à des visions anormales. D’autant plus que la dernière chose à laquelle ils s’attendaient était, précisément, la résurrection de Jésus. Les femmes qui se rendirent de bon matin au tombeau, emportant des aromates pour embaumer le corps enseveli du Maître, s’attendaient à trouver un cadavre et nullement l’apparition de leur Sauveur vivant. Lorsqu’il apparut aux disciples, ce ne fut pas dans un espace obscur et confiné, mais en plein jour, lorsqu’ils marchaient sur la route ou se trouvaient au bord du lac, occupés par leur pêche. Cela se répéta pendant 40 jours. Lors de la dernière apparition, il les convoqua tous sur le sommet d’une colline et, après avoir pris congé d’eux, il disparut, et alors cessèrent toutes ses apparitions.

Enfin, mentionnons de nouveau le tombeau vide. À cet égard, la déclaration de saint Paul selon laquelle le Christ est apparu à plus de 500 frères est d’un poids inestimable. La déclaration est faite dans une lettre adressée à une Église dans laquelle l’apôtre comptait de farouches adversaires. Ces derniers auraient été heureux de le taxer de malade mental, d’irresponsable affabulateur et de fabricant de faux. Les 500 personnes dont il parle étaient dispersées un peu partout en territoire galiléen. Les apôtres avaient dû les convoquer au lieu et à l’heure fixés pour la dernière entrevue avec le Ressuscité. On ne peut, si l’on tient à rester honnête, parler d’hallucination pour un événement aussi public et d’une durée aussi longue.

Il est impensable que tous ces témoins fussent soudainement et étrangement affligés de maladie mentale! Aucun être normalement constitué ne pourrait forger une telle légende, d’autant plus que, si les disciples étaient convoqués à déposer sous serment et que les faits qu’ils rapportaient se révélaient faux, ils seraient traduits en justice pour fausse déposition.

Il ne me reste qu’à redire que ces hommes ne furent pas des illuminés et encore moins des imposteurs; bien au contraire, à nos yeux ils sont les plus grands réalistes qui aient marché sur notre planète pour y proclamer la plus extraordinaire, la plus vraie, la plus heureuse des nouvelles : celle de la résurrection corporelle du Christ. Avec eux, et m’associant à la foi de l’Église universelle, je puis aussi déclarer : « Le Christ est vraiment ressuscité! »