Cette prédication sur le Psaume 103.6-10 a pour sujet l'histoire de Moïse et d'Israël au Sinaï qui est une raison de louange et de reconnaissance pour la grâce et la compassion de Dieu manifestées à son peuple.

Source: Je veux bénir l’Éternel de tout mon coeur. 6 pages.

Psaume 103 - L’histoire d’Israël nous encourage à bénir Dieu et à le remercier pour sa grâce

« L’Éternel fait justice, il fait droit à tous les opprimés. Il a fait connaître ses voies à Moïse, ses hauts faits aux fils d’Israël. L’Éternel est compatissant et il fait grâce, il est lent à la colère et riche en bienveillance; il ne conteste pas sans cesse, il ne garde pas sa colère à toujours; il ne nous traite pas selon nos péchés et ne nous rétribue pas selon nos fautes. »

Psaume 103.6-10
Autres lectures : Exode 32.7-14; Exode 34.1-10; Psaume 103

Peuple béni du Seigneur,

Quelles sont les histoires de l’Ancien Testament qui vous encouragent à bénir Dieu pour son pardon et sa grâce? Quels sont les moments marquants de l’histoire d’Israël qui dépeignent notre Dieu comme un Dieu de grâce et de miséricorde? Au Psaume 103, David a retenu un moment spécial de l’histoire d’Israël. Ce moment pourra sembler étonnant à plusieurs chrétiens d’aujourd’hui. David mentionne le nom de Moïse! « Il a fait connaître ses voies à Moïse » (Ps 103.7). Voilà une raison qui remplit David de louange et de remerciement. Mais comment Moïse peut-il être associé à la grâce de Dieu? D’habitude, Moïse est associé à la loi de Dieu, à la loi qui demande, qui exige… et qui condamne le pécheur. D’habitude, Moïse est associé à l’alliance au Sinaï, et plusieurs disent que cette alliance n’aurait rien à voir avec l’alliance de grâce en Jésus-Christ. L’alliance mosaïque, nous dit-on, aurait cessé à la venue de Jésus. David comprend les choses autrement. C’est vrai, Dieu a donné sa loi par Moïse. Et c’est vrai, plusieurs de ces lois ont pris fin à la venue de Jésus (les lois sacrificielles et judiciaires). Pourtant, l’histoire d’Israël est marquée, dès le début, par la grâce, par le Dieu de grâce.

L’alliance au Sinaï fait partie de la grande alliance de grâce qui traverse toute la Bible, du début à la fin. Autrefois, bien sûr, cette alliance était administrée différemment, avec la circoncision, les sacrifices et les cérémonies, remplacés dans le Nouveau Testament par la prédication et par les sacrements, plus simples et plus riches. Mais depuis les premiers patriarches jusqu’à nous, en passant par Moïse et David, nous faisons tous partie d’une seule et même alliance de grâce. Nous vivons tous par la grâce de Dieu en Jésus-Christ, que ce soient les croyants de l’Ancien ou du Nouveau Testament.

Non, il ne s’agit pas d’un débat purement technique entre théologiens, il s’agit d’un sujet pratique important pour nous, pour notre adoration de Dieu et pour notre encouragement. David a trouvé dans cette vieille histoire de Moïse un sujet d’adoration, d’encouragement et de reconnaissance. Et nous, quand nous lisons l’histoire de Moïse et d’Israël, sommes-nous encouragés ou découragés? Voyons-nous seulement un Dieu qui condamne, un Dieu inconstant qui change d’idée et qui doit remplacer son alliance désuète pour apporter sa grâce? Ou bien voyons-nous dans cette histoire un Dieu de grâce, fidèle à son alliance et qui pardonne? Voici donc le message de la Parole de Dieu : L’histoire d’Israël nous encourage à bénir Dieu et à le remercier pour sa grâce imméritée.

1. Le rappel de ce que Dieu a fait au temps de Moïse (Ps 103.6-7)🔗

Nous avons vu dimanche dernier que David commence son Psaume par bénir Dieu pour des bienfaits personnels. Et maintenant, David élargit ses horizons. Il bénit Dieu pour des bienfaits collectifs reçus par tout le peuple de l’alliance. Les bienfaits que Dieu accorde à nos frères et sœurs dans l’Église sont une belle occasion pour nous de bénir Dieu et de le remercier.

Au verset 6, David décrit d’abord ce que Dieu fait de manière générale : « L’Éternel fait justice, il fait droit à tous les opprimés. » Il fait justice : on peut penser au jugement de Dieu contre les méchants. Et c’est vrai, Dieu juge et punit les méchants. Mais ici, cette expression est synonyme de salut. L’Éternel fait justice dans le sens qu’il est fidèle à ses promesses. Il fait justice aux malheureux qui crient à lui, il les sauve de leur détresse. Il délivre les opprimés qui cherchent refuge en lui, selon sa promesse. C’est sa façon d’agir habituelle. Êtes-vous traités injustement par des gens de votre entourage? Soyez patients et comptez sur son secours! Dieu vous fera justice, il viendra vous délivrer selon sa promesse.

David s’inclut parmi ces opprimés. Plusieurs fois, Dieu l’a délivré de ses ennemis. Mais David a surtout en tête une grande oppression en Égypte suivie d’une grande délivrance, la sortie d’Égypte, quand Dieu a délivré son peuple opprimé. Pourquoi Dieu a-t-il fait cela? Pour faire justice à son peuple malheureux et pour être fidèle à son alliance avec Abraham, par pure grâce. Et ensuite, qu’est-ce que Dieu a fait? Il les a conduits au Sinaï pour faire alliance avec Israël. Il leur a donné sa loi pour qu’ils apprennent à vivre dans la reconnaissance.

Et eux, qu’ont-ils fait? À la première occasion, ils se sont détournés, ils se sont fabriqué un veau d’or pour l’adorer. C’est ce que nous lisons en Exode 32. Voyez leur ingratitude! Au lieu de bénir Dieu pour ses bienfaits, ils ont transgressé ses commandements. « Ils se sont promptement écartés de la voie que je leur avais prescrite » (Ex 32.8). Ils méritaient d’être rejetés par Dieu. « Ma colère va s’enflammer contre eux, et je les exterminerai » (Ex 32.10). C’est ce qu’ils méritaient. Mais qu’est-il arrivé? Moïse a intercédé en leur faveur. « Souviens-toi d’Abraham, d’Isaac et d’Israël, tes serviteurs, auxquels tu as [fait de grandes promesses] » (Ex 32.13). Souviens-toi de ton alliance et pardonne à ce peuple rebelle. Dieu a écouté sa prière, il n’a pas exterminé tout son peuple. Certains sont morts, mais la plupart ont été épargnés.

Plus loin, en Exode 33.3, Dieu a dit à Moïse : « Monte vers un pays découlant de lait et de miel. Mais je ne monterai pas au milieu de toi, de peur de t’exterminer en chemin, car tu es un peuple à la nuque raide. » Dieu ne voulait pas prendre ce chemin, cette voie, pour les accompagner la route vers la terre promise, sinon il les aurait exterminés, c’est tout ce qu’ils méritaient. Alors Moïse a continué d’intercéder.

« Maintenant, si j’ai obtenu ta faveur, fais-moi connaître tes voies; alors je te connaîtrai et j’obtiendrai ainsi ta faveur. Vois : cette nation est ton peuple. L’Éternel répondit : Je marcherai moi-même avec toi et je te donnerai du repos » (Ex 33.13-14).

Finalement, Dieu a accepté d’accompagner son peuple vers la terre promise, par pure grâce.

Cinq cents ans plus tard, David s’en souvient et bénit l’Éternel. Il dit dans notre Psaume : « Il a fait connaître ses voies à Moïse, ses hauts faits aux fils d’Israël » (Ps 103.7-8). David répète les mots employés dans la prière de Moïse : « Il a fait connaître ses voies à Moïse. » Qu’est-ce que ça signifie? On pourrait penser que Dieu a fait connaître ses voies, c’est-à-dire sa loi, ses commandements, pour que son peuple marche sur la voie de l’obéissance. Mais ce n’est pas le sens de cette phrase. Dieu venait juste de dire qu’Israël s’était promptement écarté de la voie que Dieu leur avait prescrite. Les voies de Dieu, c’est le chemin que Dieu lui-même a suivi pour faire avancer son plan rédempteur en faveur de son peuple. Il les a délivrés d’Égypte; il les a épargnés quand ils ont péché; il a marché avec eux pour les conduire dans la terre promise. David n’a pas oublié, il bénit Dieu et le remercie d’avoir fait grâce au peuple d’Israël. « Mon âme, bénis l’Éternel, et n’oublie aucun de ses bienfaits! » (Ps 103.2). Surtout pas ce grand bienfait en faveur d’Israël!

Voilà une belle leçon pour nous! Dieu nous appelle à le bénir, bien sûr pour les bienfaits qu’il nous donne personnellement, mais aussi pour les bienfaits qu’il a donnés à son peuple dans le passé. Nous faisons partie de la même alliance, de la même Église de tous les temps. Alors, remercions Dieu pour le pardon et la grâce qu’il a donnés si généreusement à son peuple rebelle. Est-ce que, pour vous, l’histoire de Moïse et d’Israël est un sujet de reconnaissance qui vous pousse à louer Dieu? La lecture de l’Ancien Testament est-elle pour vous un fardeau ou bien une source de joie et d’encouragement?

2. Les attributs de Dieu magnifiés par cette histoire (Ps 103.8)🔗

David continue son psaume de louange par une belle énumération d’attributs de Dieu. « L’Éternel est compatissant et il fait grâce, il est lent à la colère et riche en bienveillance » (Ps 103.8). David passe de l’ancienne histoire d’Israël à la réalité présente de Dieu et de ses attributs. L’histoire d’Israël est là pour nous révéler qui est Dieu et quels sont ses attributs. Les attributs que David exalte sont tellement beaux : compassion, grâce, patience, bienveillance. N’est-ce pas remarquable? Voilà ce que David retient de l’histoire de Moïse et d’Israël. L’Éternel est compatissant et il fait grâce, il est lent à la colère et riche en bienveillance!

David aurait-il mal compris l’histoire d’Israël? Se serait-il trompé en associant Moïse et Israël à la grâce et à la compassion de Dieu? Pas du tout! David a très bien compris! En fait, il a simplement répété ce que nous trouvons en Exode 34. Il n’a rien inventé. Après le veau d’or, Moïse dans sa colère a fracassé les deux tables de la loi dans son indignation. C’était le signe que l’alliance était cassée en mille morceaux. Israël a rompu l’alliance par son péché et Dieu avait pleinement le droit de tout arrêter là, de divorcer de son peuple et de l’exterminer. Mais voyez ce que Dieu a dit à Moïse : « Taille deux tables de pierre comme les premières, et j’écrirai sur ces tables les paroles qui étaient sur les premières tables que tu as brisées » (Ex 34.1). Dieu a voulu recommencer à neuf. Il a voulu reprendre son mariage, rétablir son alliance avec son peuple en lui redonnant sa loi, ses commandements. Mais la séquence des événements est importante. Dieu n’a pas tout de suite écrit sa loi à nouveau sur les deux tablettes. Il a commencé par proclamer son nom à Moïse. Et quel est ce nom? « L’Éternel, l’Éternel, Dieu compatissant et qui fait grâce, lent à la colère, riche en bienveillance et en fidélité » (Ex 34.7). Voilà exactement les mots que David a répétés au Psaume 103! Nous lisons ensuite en Exode 34 : « L’Éternel dit : Voici que je conclus moi-même une alliance » (Ex 34.10). Sur quoi cette alliance est-elle fondée? Sur son nom qu’il vient de révéler! Dieu de grâce! C’est seulement après avoir révélé ses attributs que Dieu a redonné ses commandements à Moïse. La liste des commandements à partir d’Exode 34.11 se termine ainsi au verset 28 : « L’Éternel écrivit sur les tables les paroles de l’alliance, les dix paroles », c’est-à-dire les dix commandements.

Alors, l’alliance avec Moïse est-elle une alliance basée sur les œuvres et l’obéissance, ou bien une alliance de grâce? La réponse est claire : C’est une alliance de grâce! Le nom même de Dieu en est la garantie! Dieu compatissant et qui fait grâce! En même temps, la loi est certainement présente. D’abord la grâce et la compassion, ensuite la loi et les commandements, pour montrer comment vivre dans la reconnaissance pour la grâce imméritée qu’ils ont reçue.

Oui, David a raison de se réjouir et d’être reconnaissant. « Mon âme, bénis l’Éternel, que tout en moi bénisse son saint nom! Mon âme, bénis l’Éternel, et n’oublie aucun de ses bienfaits! » Pourquoi? Parce que l’Éternel est un Dieu compatissant et qui fait grâce, lent à la colère et riche en bienveillance. N’est-ce pas le plus grand des bienfaits? N’est-ce pas la plus grande raison que nous avons de bénir Dieu et de le remercier?

Comme il est important de connaître la compassion et la grâce de Dieu, sa patience et sa bienveillance. C’est la lumière d’en haut qui fortifie notre foi et qui augmente notre ferveur à louer Dieu et à le remercier de tout cœur. Passez-nous ces temps-ci par des moments difficiles où vous avez de la peine à trouver des sujets de reconnaissance? Cherchez-vous de bonnes raisons de remercier notre Dieu? Je n’en connais pas de meilleur : bénis soit Dieu qui fait grâce!

En Exode 34, c’est la première fois dans toute la Bible que Dieu révèle son nom de cette manière, avec ces quatre attributs réunis ensemble. C’est un sommet de la révélation de Dieu. La même formule sera répétée plusieurs fois ailleurs dans la Bible pour rappeler les mêmes événements, dans plusieurs psaumes (Ps 86.15; 111.4; 112.4; 145.8), par Jonas (Jon 4.2), par Joël (Jl 2.13) et par Néhémie (Né 9.17,31).

Oui, nous pouvons réellement connaître Dieu comme un Dieu de grâce et de compassion. Pourquoi? Parce qu’il s’est révélé comme tel déjà à Moïse et à Israël. Mais David attendait un sommet de la grâce encore plus élevé et plus majestueux. Il attendait le Fils de David, sa propre descendance que Dieu lui avait promise. C’est en Jésus-Christ que Dieu s’est fait connaître le plus richement comme un Dieu de grâce et de compassion. Je reprends pour nous cette prière de l’apôtre Paul en Éphésiens 3 :

« Que le Christ habite dans nos cœurs par la foi et que nous soyons enracinés et fondés dans l’amour, pour être capables de comprendre avec tous les saints quelle est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur, et de connaître l’amour du Christ qui surpasse toute connaissance, en sorte que nous soyons remplis jusqu’à toute la plénitude de Dieu » (Ép 3.17-19).

Oui, « mon âme, bénis l’Éternel, et n’oublie aucun de ses bienfaits ». N’oublie surtout pas le bienfait de la grâce de Dieu en Jésus-Christ. Cette une grâce inépuisable qui nous donnera chaque jour des raisons nouvelles de bénir Dieu et de le remercier de tout cœur.

3. L’encouragement que cette histoire nous procure (Ps 103.9-10)🔗

David se souvient de Moïse et de l’histoire d’Israël. Ça lui fait connaître la grâce et la compassion de Dieu. Et maintenant, David tire des conclusions pour lui et pour l’Église. « Il ne conteste pas sans cesse, il ne garde pas sa colère à toujours; il ne nous traite pas selon nos péchés et ne nous rétribue pas selon nos fautes » (Ps 103.9-10). David ne parle plus seulement de Moïse ou d’Israël dans le passé, il parle de « nous » au présent. « Il ne nous traite pas selon nos péchés et ne nous rétribue pas selon nos fautes. » David connaît ses propres péchés, il connaît les péchés de son peuple. Mais à partir de l’histoire d’Israël et de Moïse, il connaît aussi son Dieu et sait comment Dieu va les traiter.

Attention! Il s’agit de la manière dont Dieu traite son peuple et ses enfants, et non pas les hommes en général. Oui, Dieu conteste encore; oui, Dieu garde encore sa colère sur les hommes qui refusent d’obéir à son Évangile. Paul dit en Romains 1.18 : « La colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes qui retiennent injustement la vérité captive. » Cette colère de Dieu demeure là aujourd’hui sur les hommes qui refusent de se repentir. À l’époque de Noé, la colère de Dieu a détruit la terre par le déluge à cause de la méchanceté humaine. Il reste encore une colère à venir au jugement dernier. L’humanité méchante et perverse qui ne se sera pas repentie, qui n’aura pas trouvé refuge en Jésus-Christ, sera soudain surprise et dévastée par la juste colère de Dieu. Oui, Dieu les traitera selon leurs péchés, il les rétribuera selon leurs fautes, car Dieu est aussi un Dieu juste et saint.

Mais à l’égard de son peuple choisi avec qui il a fait alliance, à l’égard de ses enfants bien-aimés qui se repentent de leurs fautes et qui trouvent refuge en Jésus-Christ, « il ne conteste pas sans cesse, il ne garde pas sa colère à toujours; il ne nous traite pas selon nos péchés et ne nous rétribue pas selon nos fautes ».

Si c’était vrai à l’époque de Moïse et de David, c’est encore bien plus vrai aujourd’hui. Pour cela, il a fallu que Dieu déverse sa colère sur son Fils, il a fallu qu’il traite son Fils selon nos péchés. Pour que Dieu nous fasse justice et qu’il nous libère de l’oppression du péché, il a fallu que nos péchés soient punis à la croix. Nous sommes maintenant libres! Libérés du péché et libres pour bénir Dieu et le remercier de tout cœur!

Croyons-nous vraiment que Dieu ne nous traite pas selon nos péchés? Avez-vous de la difficulté à y croire? Êtes-vous certains que Dieu ne garde pas sa colère à toujours contre vous. Si oui, vous pouvez vivre devant lui dans la joie et la paix pour le servir librement. Vous êtes libres de marcher confiants vers la terre promise, sachant que Dieu marche avec vous tous les jours et qu’il vous conduit sur son chemin. Oui, reposons-nous dans sa compassion et sa grâce bienfaisante. Nous pourrons alors dire : « Mon âme, bénis l’Éternel, et n’oublie aucun de ses bienfaits! N’oublie surtout pas son pardon et sa grâce en Jésus-Christ. » C’est notre plus belle raison au monde de bénir Dieu et de le remercier de tout cœur. Amen.