Cette prédication sur le Psaume 103.11-14 a pour sujet notre louange et notre reconnaissance pour la grâce et la compassion de Dieu envers ceux qui ont de la crainte pour lui.

Source: Je veux bénir l’Éternel de tout mon coeur. 6 pages.

Psaume 103 - Béni soit l’Éternel pour sa grâce et sa compassion

« Mais autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant sa bienveillance est efficace pour ceux qui le craignent; autant l’orient est éloigné de l’occident, autant il éloigne de nous nos offenses. Comme un père a compassion de ses fils, l’Éternel a compassion de ceux qui le craignent. Car il sait de quoi nous sommes formés, il se souvient que nous sommes poussière. »

Psaume 103.11-14
Autre lecture : Psaume 103

Bien-aimés en Jésus-Christ,

La poésie hébraïque est au service du message révélé dans les Psaumes. La poésie au service du message! Quelles sont les caractéristiques de cette poésie? J’en retiens deux principales. La première, c’est le parallélisme. Des phrases parallèles qui contiennent des idées semblables ou des idées opposées. Par exemple, le Psaume 103 commence avec ces paroles : « Mon âme, bénis l’Éternel! Que tout en moi bénisse son saint nom! Mon âme, bénis l’Éternel, et n’oublie aucun de ses bienfaits! » (Ps 103.1-2). Dans une partie, la phrase est répétée; dans l’autre, l’idée est inversée. Cette façon d’écrire donne plus de force au message. On trouve aussi des phrases parallèles qui sont complémentaires. Par exemple aux versets 3 à 5 : « C’est lui qui pardonne toutes tes fautes, qui guérit toutes tes maladies, qui rachète ta vie du gouffre, qui te couronne de bienveillance et de compassion, etc. » Ça permet de faire progresser l’idée. Le Saint-Esprit veut ainsi parler à nos cœurs, par la façon même dont les psaumes sont écrits.

La deuxième caractéristique de la poésie hébraïque, c’est l’usage d’images évocatrices. Nous connaissons le Psaume 23 : « L’Éternel est mon berger : je ne manquerai de rien. Il me fait reposer dans de verts pâturages, il me dirige près des eaux paisibles, etc. » L’image du berger qui conduit ses moutons dans des prés d’herbe fraîche évoque la sécurité et le bonheur des croyants sous les bons soins de leur Père céleste.

Parallélisme et images évocatrices. Chose intéressante, ces deux caractéristiques sont faciles à traduire dans d’autres langues. Souvent, la poésie est difficile à traduire dans d’autres langues, par exemple la poésie française ou anglaise traditionnelle, avec ses vers, ses rimes et ses rythmes précis sont difficiles à rendre dans une autre langue. Pour les Psaumes, Dieu avait tout prévu! Il a guidé les poètes de l’Ancien Testament qui ont écrit sous forme poétique facile à traduire dans toutes les langues pour que le message révélé par Dieu soit annoncé à toutes les nations et qu’il soit compris jusqu’aux extrémités de la terre!

Quel est le message du Psaume 103? David, dans ce Psaume, bénit l’Éternel et nous encourage à remercier Dieu de tout cœur pour ses bienfaits. Son plus grand bienfait, c’est le pardon et la grâce que Dieu accorde au pécheur repentant. Les versets 11 à 14 poursuivent sur cette lancée. Nous y trouvons les deux principales caractéristiques de la poésie hébraïque : ces versets contiennent quatre groupes de deux phrases parallèles et deux images évocatrices, tout cela au service du message. Les deux images évocatrices sont tirées de la géographie et des relations familiales. Béni soit l’Éternel pour sa grâce et sa compassion!

1. La géographie illustre la puissance de la grâce de Dieu (Ps 103.11-12)🔗

« Mais autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant sa bienveillance est efficace pour ceux qui le craignent » (Ps 103.11). Dans ces deux phrases parallèles, David compare la bienveillance de Dieu, c’est-à-dire sa grâce, à la distance entre le ciel et la terre. Il ne s’agit pas seulement de géographie, mais d’astronomie et de cosmologie! Son regard s’élève de la terre jusque vers les espaces les plus élevés.

À quelle distance les cieux sont-ils élevés au-dessus de la terre? Personne ne peut le dire. Les astrophysiciens modernes prétendent connaître à quelle distance de la terre se trouve telle ou telle étoile. L’étoile la plus proche de la terre, Proxima du Centaure, serait située à plus de quatre années-lumière de la terre (autrement dit, si vous allumez une ampoule, le rayon de lumière prendra plus de quatre ans avant d’arriver à cette étoile). On prétend que la galaxie la plus lointaine serait située à environ treize milliards d’années-lumière de la terre. Évidemment, personne ne s’est jamais rendu jusque là pour mesurer la distance avec un gallon à mesurer… Les scientifiques avancent de tels chiffres avec beaucoup d’assurance, mais au fond, pour y arriver, ils se basent sur des a priori non démontrables, sur lesquels ils échafaudent des hypothèses et des suppositions impossibles à prouver. Il faut donc prendre ces chiffres qu’on nous propose avec un grain de sel. Mais nous pouvons nous entendre sur une chose : l’univers est immensément grand. Le ciel est immensément élevé au-dessus de la terre.

David n’était ni astrophysicien ni cosmologiste, mais il savait très bien que les cieux sont très élevés au-dessus de la terre. Il n’avait qu’à regarder vers le ciel pour s’en apercevoir. En observant la création, David s’est exclamé au Psaume 19.2 : « Les cieux racontent la gloire de Dieu. » Oui, la beauté du ciel révèle Dieu et sa gloire. Mais la beauté du ciel ne révèle pas la grâce de Dieu. David n’a pas dit : « Les cieux racontent la grâce de Dieu. » Non, pour connaître sa grâce, il a fallu que Dieu fasse une alliance de grâce. Il a fallu que Dieu révèle sa grâce de manière spéciale à travers l’histoire d’Israël jusqu’à Jésus-Christ. Il faut que nous recevions sa grâce de manière spéciale par sa Parole et par son Esprit Saint dans nos cœurs. Mais une fois que nous recevons ce cadeau spécial de sa grâce, nous regardons le ciel autrement, nous pouvons maintenant comparer la grâce de Dieu à la grandeur céleste. « Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant sa bienveillance [ou sa grâce] est efficace pour ceux qui le craignent. »

Oui, sa grâce est efficace pour ceux qui le craignent! Elle produit un effet puissant dans nos vies. Que signifie « être efficace »? Pour mieux comprendre le sens de ce verbe, allons voir d’autres textes qui utilisent ce même verbe (« gabar » en hébreu). David, dans sa complainte sur Saül et Jonathan après leur mort dans la bataille (2 S 1.23), a dit que ces deux hommes étaient plus forts que des lions : « plus fort », c’est le même verbe que dans notre texte. Dans la bataille contre Amalec (Ex 17.11), Israël était le plus fort quand Moïse élevait la main, et quand Moïse baissait la main, Amalec était le plus fort. Dans le livre des Lamentations, Jérémie pleure sur la dévastation de Jérusalem et de Juda, « parce que l’ennemi a été le plus fort » (Lm 1.16). En Genèse 7, Moïse dit que les eaux du déluge « ont grossi énormément » (c’est encore le même verbe), elles ont triomphé, elles ont remporté la victoire sur les continents. De même, la grâce de Dieu est la plus forte, elle triomphe, elle remporte la victoire dans la vie de ceux qui craignent l’Éternel. Le péché est fort, plus fort que des lions, plus puissant que les pires ennemis d’Israël. Le jugement de Dieu est fort, plus fort que les eaux du déluge. Mais la grâce de Dieu est la plus forte! Elle est capable de percer la dureté du cœur le plus endurci. Elle est puissante pour renverser les raisonnements les plus tordus. Elle triomphe de nos résistances et de nos obstinations pour que nous recevions un cœur nouveau, une vie nouvelle.

« Louez l’Éternel, vous toutes les nations, glorifiez-le, vous tous les peuples! Car sa bienveillance pour nous est efficace [même verbe], et la vérité de l’Éternel dure à toujours. Louez l’Éternel! » (Ps 117). La grâce de Dieu est puissante et efficace, autant que les cieux sont immensément élevés au-dessus de la terre.

David ne parle pas ici de la façon dont Dieu traite les hommes en général, il parle de la façon dont Dieu traite « ceux qui le craignent ». Non pas ceux qui se moquent de Dieu et qui refusent sa Parole, mais ceux qui reçoivent sa Parole, qui veulent adorer Dieu de tout cœur, ceux qui se repentent de leurs fautes, qui trouvent refuge en Jésus-Christ et qui désirent le servir. La grâce de Dieu ne nous donne pas le droit de vivre n’importe comment. Au contraire, elle nous appelle à changer de vie et à craindre l’Éternel, à l’honorer par nos vies. Sa grâce est efficace uniquement pour ceux qui le craignent! Mais ceux qui le craignent sont encore pécheurs. Ils sont loin de la perfection. Nous avons toujours besoin de son pardon.

Voilà pourquoi David ajoute au verset 12 : « Autant l’orient est éloigné de l’occident, autant il éloigne de nous nos offenses. » Encore deux phrases parallèles avec une image évocatrice encore tirée de la géographie. L’orient, c’est l’est, la direction du soleil levant. L’occident, c’est l’ouest, la direction du soleil couchant. David ne nous fait plus contempler les hauteurs du ciel, il nous fait regarder sur terre dans deux directions opposées, l’est et l’ouest. Je ne sais pas quelles étaient les connaissances de David en géographie, mais le Saint-Esprit l’a certainement guidé à nous faire regarder vers l’est et vers l’ouest, et non pas vers le nord et vers le sud. Quelle différence cela peut-il faire? C’est parce que le pôle Nord et le pôle Sud, même s’ils sont très loin l’un de l’autre, sont quand même séparés par une distance limitée, 20 000 km à vol d’oiseau. Et quelle est la distance entre l’est et l’ouest? Impossible de la mesurer! Il n’existe pas de pôle Est et de pôle Ouest. Si vous voyagez vers l’est, vous ne réussirez jamais à parvenir à l’est. Et si vous voyagez vers l’ouest, vous n’aboutirez jamais à l’ouest. Autant l’est est éloigné de l’ouest — c’est-à-dire séparées par une distance illimitée, impossible à mesurer — autant le Seigneur éloigne de nous nos offenses.

Oh! comme elles sont proches de nous, nos offenses. Et c’est tellement désolant! Nous devrions nous en désoler. Nos péchés trouvent leur racine dans nos cœurs corrompus. Ils passent dans nos raisonnements tordus. Ils se logent dans nos pensées prisonnières de nos convoitises et de notre orgueil. Ils sortent de nos bouches aux paroles dures ou mensongères. Ils s’expriment dans notre attitude agressive ou irrespectueuse. Ils se manifestent par les œuvres mauvaises de nos mains ou par des directions mauvaises prises par nos pieds. Qu’ils sont proches de nous, nos péchés! Comment nous détacher du péché qui colle à nous si facilement?

« Mon âme, bénis l’Éternel, et n’oublie aucun de ses bienfaits. » N’oublie surtout pas le bienfait du pardon! Autant l’est est éloigné de l’ouest, autant Dieu éloigne de nous nos péchés. Il ne les éloigne pas seulement de lui ou de son regard, ce qu’il fait bien entendu pour nous recevoir au trône de sa grâce. Mais il fait davantage. Il met une séparation complète entre nous et nos péchés, entre le pécheur repentant qui craint Dieu et son péché qui est aboli. Dieu le fait une fois pour toutes à la croix, et il le fait chaque jour, quand nous confessons nos péchés; son pardon est quotidien.

David voyait d’avance l’œuvre rédemptrice de Jésus-Christ à la croix. Le Fils de Dieu, le Fils de David promis à David, élevé au plus haut dans la gloire céleste, s’est abaissé au plus bas, du ciel sur la terre, pour se rendre au point de rencontre entre l’Orient et l’Occident, en Palestine, à Jérusalem, sur la croix, pour que nos péchés se rapprochent de lui et soient collés sur lui. Il a été fait péché pour nous, nous dit la Parole de Dieu. Il a subi le châtiment le plus terrible pour que nous soyons libérés de ce fardeau, de cette misère. Béni soit Dieu! Qu’il soit loué et remercié pour sa grâce!

2. Les relations familiales illustrent la proximité du Dieu de grâce (Ps 103.13-14)🔗

Si la grâce de Dieu est plus élevée que le ciel, s’il met une distance infinie entre nous et nos péchés, c’est parce que le Dieu de grâce veut se faire tout proche de nous. La deuxième image tirée des relations familiales illustre cette proximité. « Comme un père a compassion de ses fils, l’Éternel a compassion de ceux qui le craignent » (Ps 103.13). Dieu agit envers ceux qui le craignent comme un père agit envers ses fils : avec compassion! Oui, un père humain a compassion de ses enfants. Cela ne veut pas dire que les relations entre un père et ses fils sont toujours bonnes. Ces relations peuvent parfois devenir houleuses et tendues. David le savait bien, lui qui a vécu des problèmes avec Amnon, son fils qui a fait la honte de son père en commettant l’inceste avec Tamar, sa demi-sœur. David a eu des conflits très sérieux avec Absalom qui s’est révolté jusqu’à prendre la place de son père sur le trône en Israël. Malgré tout, David a eu compassion de ses fils. Il a pleuré pour eux, il a recherché leur bien. Même si les relations humaines dans la famille sont imparfaites, il n’y a pas de meilleure image terrestre qui puisse évoquer l’amour et la tendresse de Dieu envers nous, ses enfants.

Encore une fois, David se répète : Dieu n’a pas compassion de tous les hommes en général, il a compassion de ceux qui le craignent. Oui, Dieu est bon envers tous les hommes. Il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons; il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes (Mt 5.45). Mais il a compassion de ceux qui le craignent et qui désirent sincèrement l’adorer et le servir selon sa volonté révélée dans sa Parole.

Déjà, l’Ancien Testament nous annonçait que Dieu est un Père compatissant. Le Nouveau Testament nous dévoile dans toute sa beauté notre Père céleste qui nous a adoptés comme ses enfants. Pour cela, il a envoyé sur terre son propre Fils unique pour accomplir notre salut, et il a envoyé son Saint-Esprit dans nos cœurs pour sceller en nous cette adoption comme ses fils et ses filles. Et alors nous disons : « Abba, Père! »

Pourquoi sa grâce est-elle si puissante? Pourquoi éloigne-t-il de nous nos péchés? Parce qu’il est un Père compatissant! La compassion, c’est l’émotion dans les tripes devant celui qui souffre et qui est misérable. Mais c’est plus que l’émotion. C’est aussi le geste qui vient en aide à la personne misérable pour la sortir de sa misère. Quand nous voyons à l’écran des gens misérables à l’autre bout du monde, on peut avoir des émotions, mais si le geste n’est pas là pour les aider, ce n’est pas vraiment de la compassion. L’émotion s’accompagne du geste. Jésus fut ému de compassion pour l’aveugle de Jéricho qui criait : « Aie pitié de moi, fils de David! » (Lc 18.38) et Jésus l’a guéri. Il a eu compassion de cette foule affamée, il a nourri la foule. Il a eu compassion de ce lépreux qui le suppliait et il l’a purifié. Il a eu compassion de cette veuve qui venait de perdre son fils et il l’a ressuscité. Il a eu compassion des malades qu’on lui présentait et il les a guéris. Jésus ému de compassion devant toute cette misère a fait des actions puissantes pour les délivrer.

Aujourd’hui, la compassion ou la pitié n’est pas très populaire. On ne veut pas que les gens aient pitié de nous. Nous sommes trop orgueilleux et remplis de nous-mêmes. Avoir pitié de quelqu’un, c’est considéré comme dégradant et condescendant. Nous voulons être compris, mais pas qu’on ait pitié de nous. Et pourtant, notre Père céleste a pitié de nous, il a compassion, parce qu’il sait dans quelle misère nous sommes. Nous ne pouvons pas lui cacher notre misère. Il sait que nous avons besoin de sa compassion.

Cela nous garde humbles et nous faire perdre tout orgueil. Nous ne voulons pas que les autres connaissent nos problèmes et notre misère. Nous préférons présenter une belle façade et prétendre que tout va bien. Notre Père céleste a compassion de ses enfants parce qu’il nous connaît.

« Car il sait de quoi nous sommes formés, il se souvient que nous sommes poussière » (Ps 103.14). Encore deux phrases parallèles pour donner plus de force à cette parole, mais cette fois, aucune image évocatrice. Plus besoin d’image. La poussière n’est pas une image, c’est la réalité, toute crue, toute matérielle. La réalité qui nous attend est assez forte en elle-même qu’elle n’a pas besoin d’image évocatrice pour nous faire frémir. Nous sommes poussière de deux manières. Nous sommes d’abord poussière par constitution. Quand Dieu a créé Adam, il a pris de la poussière du sol, il a soufflé dessus et Adam est devenu un être vivant à l’image de Dieu. Dieu nous connaît parfaitement puisqu’il est notre Créateur, c’est lui qui nous a formés. Mais nous sommes également poussière par condamnation. La révolte de l’homme a eu pour conséquence la condamnation à mort. « Car tu es poussière et tu retourneras à la poussière » (Gn 3.19). L’homme n’a pas été créé pour retourner à la poussière, mais à cause du péché, c’est ce qui nous attend, le retour à la poussière. Voilà pourquoi Dieu a compassion. Oui, aie compassion de nous, Fils de David! Aie compassion de nous, Père céleste! Oui, il a compassion de ceux qui le craignent! Il sait de quoi nous sommes formés, il se souvient que nous sommes poussière. Il connaît la fragilité de nos corps et la folie de nos âmes. Dieu est proche de ses enfants, dans ses émotions et dans son action puissante, pour nous secourir dans notre misère.

Alors que dire? Béni soit Dieu! Qu’il soit loué et remercié pour sa grâce et sa compassion! « Mon âme, bénis l’Éternel! Que tout en moi bénisse son saint nom! Mon âme, bénis l’Éternel, et n’oublie aucun de ses bienfaits! » Surtout pas le bienfait de sa grâce et de sa compassion! Amen.