Cet article sur les questions 118 et 119 du Catéchisme de Heidelberg a pour sujet le contenu de nos prières. Nous prierons pour nos besoins physiques et spirituels, selon le modèle du Notre Père que Jésus nous a donné (Matthieu 6).

Source: Certitude et réconfort. 4 pages.

Que demander dans nos prières?

Que Dieu nous a-t-il ordonné de lui demander?

Tout ce qui est nécessaire pour l’esprit et pour le corps1 et que le Seigneur Jésus-Christ a rassemblé dans la prière qu’il nous a lui-même enseignée.

1. Mt 6.33; Ph 4.6; Jc 1.17; 1 Pi 5.7.

Que dit cette prière?

Notre Père qui es aux cieux,
Que ton nom soit sanctifié,
Que ton règne vienne,
Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel;
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour,
Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés,
Ne nous soumets pas à la tentation, mais délivre-nous du mal;
car c’est à toi qu’appartiennent, aux siècles des siècles,
le règne, la puissance et la gloire. Amen.1

1. Mt 6.9-13; Lc 11.2-4.

Catéchisme de Heidelberg, Q&R 118 et 119

Le Seigneur nous a fait le grand cadeau de la prière. Un don immensément précieux! Notre Père céleste veut que ses enfants s’approchent de lui et communiquent avec lui. Quelle joie de savoir que lui, le Dieu trois fois saint, nous accueille et nous reçoit dans sa présence, nous qui sommes pécheurs, mais pardonnés en Jésus-Christ!

Nous avons déjà considéré deux questions importantes. D’abord : « Pourquoi devons-nous prier? » (Q&R 116). Nous prions pour exprimer au Seigneur notre amour et notre reconnaissance. Ce n’est pas nous qui prenons l’initiative de la conversation. C’est Dieu qui nous a parlé le premier et qui nous a révélé son merveilleux plan de rédemption. La prière est donc une réponse à cette initiative divine. Nous prions également parce que Dieu ne veut donner sa grâce et son Esprit qu’à ceux qui les lui demandent par des prières ardentes et continuelles. Ensuite, nous nous sommes demandé : Comment devons-nous prier? « Que faut-il pour que la prière soit agréée et exaucée par Dieu? » (Q&R 117). Nous avons identifié trois conditions : nous devons demander du fond du cœur, nous devons le faire avec humilité en reconnaissant notre pauvreté et notre misère, enfin nous devons demander avec foi, étant assurés qu’il nous exaucera pour l’amour de Jésus-Christ.

1. Prier pour nos besoins🔗

Mais que devrions-nous demander dans nos prières? C’est la question que nous allons maintenant explorer.

« Que Dieu nous a-t-il ordonné de lui demander? Tout ce qui est nécessaire pour l’esprit et pour le corps et que le Seigneur Jésus-Christ a rassemblé dans la prière qu’il nous a lui-même enseignée » (Q&R 118).

Nos besoins matériels et spirituels sont des sujets qui conviennent d’être présentés dans nos prières. Cela inclut également les besoins de l’Église et du Royaume de Dieu. La prière n’est pas faite pour que nous demandions à Dieu des objets de luxe ou des choses dont nous n’avons pas besoin. La Bible nous enseigne à demander ce dont nous avons réellement besoin. Nous avons bien sûr des besoins matériels qui concernent le corps : la nourriture, les vêtements, un abri (maison), la santé. Nous avons aussi des besoins spirituels qui concernent l’âme : le pardon, la grâce, la protection contre les tentations, la transformation du cœur, la persévérance. Les besoins du corps et de l’âme couvrent en réalité l’ensemble de nos besoins.

« Ne vous inquiétez de rien; mais, en toutes choses, par la prière et la supplication, avec des actions de grâces, faites connaître à Dieu vos demandes, et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus-Christ » (Ph 4.6-7).

Si nous comprenons bien la raison pour laquelle Dieu nous a créés, nous saurons ce qui convient de demander au Seigneur. Genèse 1 nous dit que Dieu nous a créés pour développer la création à sa gloire. C’est ce qu’on appelle le mandat créationnel. Par conséquent, nous devrions demander au Père tout ce dont nous avons besoin pour accomplir cette tâche qu’il nous a confiée.

Rappelons-nous toutefois que nous ne sommes plus au paradis. Le péché est entré dans le monde et il s’en est suivi de graves conséquences. Cette réalité devra se refléter dans nos prières. Nous ne prierons plus seulement comme Adam et Ève le faisaient avant la chute. Notre travail est devenu beaucoup plus difficile à cause du péché et de la corruption dans le monde. Cependant — gloire à Dieu! —, nous avons été rachetés en Jésus-Christ. C’est pourquoi le Seigneur nous a aussi confié un mandat missionnaire. L’apôtre Pierre nous dit que nous avons été rachetés afin d’annoncer les vertus de celui qui nous a appelés des ténèbres à son admirable lumière (1 Pi 2.9). Le Seigneur lui-même a commandé à ses apôtres et à toute son Église d’aller vers toutes les nations pour faire des disciples (Mt 28.19). Par conséquent, nous devrions demander à notre Père tout ce dont nous avons besoin pour vivre comme des enfants rachetés et pour accomplir cette autre mission qu’il nous a confiée.

Les enfants de Dieu ont la joie et le privilège de s’approcher en toute liberté du trône de la grâce afin d’y présenter leurs divers besoins en toute confiance.

« Puisque nous avons un grand souverain sacrificateur qui a traversé les cieux, Jésus le Fils de Dieu, […] approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce, en vue d’un secours opportun » (Hé 4.14-16).

2. Suivre le modèle que le Seigneur nous a donné🔗

Le Seigneur nous a donné des directives précises concernant le contenu de nos prières. Il ne nous a pas seulement dit pourquoi prier, comment prier et que demander dans nos prières. Il nous a aussi enseigné un modèle à suivre. Ce modèle est le Notre Père. Le Seigneur nous l’a donné, non pas pour que nous le répétions bêtement comme un perroquet, mais pour nous guider et nous montrer comment prier. Il n’est pas du tout mauvais de répéter les mots mêmes de cette prière, au contraire, en nous rappelant toutefois que nos prières doivent venir du fond du cœur. Nous devrions nous associer de cœur au contenu de cette prière et nous en inspirer pour toutes nos prières.

De quelle manière ce modèle de prière est-il structuré? Quelles en sont ses parties? Tout d’abord, cette prière débute en mentionnant le nom de celui à qui l’on s’adresse et en spécifiant deux de ses attributs. Il est important de s’adresser à la bonne personne et de savoir exactement à qui nous nous adressons quand nous prions : « Notre Père qui es aux cieux » (Mt 6.9). Nous apprendrons ainsi à nous approcher de lui avec la confiance d’un enfant, car il nous assure qu’il est notre Père, mais aussi avec beaucoup de révérence, car sa demeure est au ciel!

Ensuite, la prière se développe autour de six requêtes précises. Les trois premières requêtes se rapportent à Dieu : son nom, son règne, sa volonté. Il convient de centrer nos prières sur lui et non sur nous. Oui, nous lui présentons nos besoins, mais ces besoins s’inscrivent dans une perspective beaucoup plus large que nos propres vies, afin que son règne vienne, que sa volonté s’accomplisse et que son nom soit sanctifié. Nos prières ne devraient pas avoir pour but d’amener Dieu à faire notre volonté ou à faire plier sa volonté à nos désirs. Dans nos prières, nous devrions demander à Dieu de nous accorder la grâce de faire sa volonté, de promouvoir son règne et de sanctifier son nom.

Les trois dernières requêtes se rapportent à nous : notre pain, notre pardon, notre protection face aux tentations. Le Seigneur prend plaisir à ce que nous lui présentions nos besoins précis pour le corps et pour l’âme. Soyons-en assurés! Il répondra à nos prières qui sont selon sa volonté.

« Sans tenir compte de notre indignité, il exaucera sûrement nos prières pour l’amour du Seigneur Jésus-Christ, comme il nous l’a promis dans sa Parole » (Q&R 117).

Cette assurance s’exprime par une magnifique conclusion. Le Notre Père se termine par une doxologie qui célèbre le règne, la puissance et la gloire de Dieu. Certains manuscrits n’ont pas cette conclusion, ce qui explique que certaines Bibles ne l’aient pas mise dans le texte ou l’aient mise entre crochets ou en note en bas de page. Il n’est pas facile de déterminer quels manuscrits correspondent au texte original, mais il convient certainement de conclure notre prière par l’adoration.

Il est important, dans nos prières, de nous adresser à Dieu avec confiance et révérence, de lui présenter nos requêtes centrées d’abord sur Dieu, puis de lui exprimer nos requêtes concernant nos besoins, et enfin de conclure par la louange et l’adoration. C’est ainsi que le Seigneur nous a enseigné à communiquer avec lui.

Quand nous pensons à nos propres requêtes, posons-nous la question suivante : Avons-nous besoin de ce que nous lui demandons pour le servir? Est-ce utile et nécessaire pour sa gloire et pour son Royaume? Pourrons-nous ainsi mieux accomplir le mandat créationnel qu’il nous a confié? Pourrons-nous mieux vivre les bénédictions de notre rédemption parfaitement acquise en Jésus-Christ? L’Église pourra-t-elle mieux accomplir la mission qui lui a été confiée? Nous devrions éviter d’être trop centrés sur nous-mêmes dans nos prières. Oui, nous prions pour ce dont nous avons besoin dans notre corps et dans notre âme, mais nous le faisons en cherchant premièrement le Royaume de Dieu et sa justice.

« Car cela [la nourriture et le vêtement], ce sont les païens qui le recherchent. Or votre Père céleste sait que vous en avez besoin. Cherchez premièrement son royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné par-dessus. Ne vous inquiétez donc pas du lendemain, car le lendemain s’inquiétera de lui-même. À chaque jour suffit sa peine » (Mt 6.32-34).

Le Seigneur nous a fait le grand cadeau de la prière. Il aime voir ses enfants s’approcher de lui. Nous devrions par conséquent bien employer ce cadeau qu’il nous fait, selon sa sagesse et sa bonté parfaite. Sinon, si nos prières ne sont pas selon sa volonté, nous nous priverons de grandes bénédictions. Notre vie chrétienne et notre vie en Église en souffriront. Mettons donc en pratique ce que le Seigneur nous demande et ce que nous savons. De cette manière, nous grandirons dans la joie du salut en Jésus-Christ et dans notre unique assurance qui se trouve en lui seul.