Cet article a pour sujet des questions d'introduction à la Bible: les livres de la Bible, les langues bibliques, le canon des Écritures, l'autorité de la Parole de Dieu et son message.

Source: Introduction au Nouveau Testament. 4 pages.

Qu'est-ce que l'Écriture sainte?

Si vous avez suivi régulièrement nos émissions religieuses, vous savez que tous les messages qui vous sont adressés se réfèrent à un texte biblique et que la plupart en sont l’explication et l’actualisation. Il serait certainement fort utile que nous consacrions une émission entière à l’ensemble de ce livre extraordinaire pour étudier les raisons pour lesquelles nous nous référons à elle. Aujourd’hui, nous vous proposons donc une simple introduction à la Bible, et quoique brève, nous espérons que cette introduction vous aidera à mieux la connaître et surtout, à vous inciter à la lire avec plus d’intérêt et de recueillement.

Le mot Bible nous vient du grec biblion, qui veut dire : livre. Dans l’usage chrétien, il est venu désigner le recueil de 66 écrits, de longueur inégale, qui constituent notre Écriture sainte. Dans ce sens, la Bible est pour les chrétiens le livre par excellence. Écrite dans deux langues classiques : hébreu et grec, la Bible est traduite en plus de 300 langues officielles et en des centaines de dialectes en usage par le monde actuellement.

L’Ancien Testament contient 39 de ces écrits, divisés en quatre parties principales. Le Pentateuque contient les cinq premiers livres attribués à Moïse. Les livres historiques relatent le cours de l’histoire du peuple d’Israël. Les livres poétiques sont des recueils de prières, de cantiques et de liturgie de la religion d’Israël. Enfin, les livres prophétiques contiennent les messages, l’appel à la repentance et à la confiance des prophètes qui parlèrent directement de la part de Dieu.

Le Nouveau Testament a été écrit en grec et contient 27 livres. Les Évangiles, au nombre de quatre, présentent la naissance, le ministère, la mort et la résurrection du Seigneur Jésus-Christ. Les trois premiers, appelés synoptiques, ont un même point de vue historique sur le Sauveur. Le quatrième Évangile, bien qu’il présente un fondement historique à cette vie de Jésus, transporte le lecteur vers une autre sphère spirituelle. Le livre des Actes est le récit du ministère des apôtres et l’histoire des Églises fondées par ceux-ci. Les épîtres sont des lettres adressées par les apôtres, soit à des communautés chrétiennes, soit à des particuliers. Reste enfin le livre de l’Apocalypse qui est le seul livre prophétique du Nouveau Testament. Le Nouveau Testament a été composé après l’ascension de Jésus-Christ; tandis que, pendant le ministère terrestre de celui-ci, l’Ancien Testament était le livre saint des croyants d’Israël.

Il est relativement facile d’établir la date exacte de composition de ces différents écrits. Certaines parties de l’Ancien Testament remontent au 15siècle avant Jésus-Christ. Quant au Nouveau Testament, l’ensemble des 27 livres a été composé avant la fin du premier siècle de notre ère.

J’ai déjà employé le mot de recueil, et cela va nous conduire à présent à un autre aspect de la formation de notre Écriture. Je veux parler du canon. Ce mot est dérivé de l’hébreu et il est passé en grec et dans d’autres langues modernes. À l’origine, il désignait un roseau, ou une canne, servant à fabriquer une règle droite. Par la suite, ce même mot désigna une autorité reconnue, ou bien la règle de la foi qu’il fallait respecter. Nous appelons canon biblique l’ensemble des 66 livres qui constituent la règle de notre foi et de notre conduite. À l’origine, tout n’était pas confiné par écrit; mais par une mémorisation d’une fidélité et d’une exactitude étonnante, les récits se transmettaient oralement. On sait comment l’écriture fut une invention tardive. Les premiers essais d’écriture avaient été des signes et des symboles. La découverte de l’alphabet fut donc quelque chose de prodigieux. Les livres bibliques furent écrits au moment même où l’alphabet commençait à se répandre.

Certains livres de l’Ancien Testament ne portent pas la mention de leurs auteurs. Mais cela est dû à ce que la personnalité de l’écrivain humain était moins importante que le contenu même du message. Si l’Église chrétienne a accepté dès l’origine la liste authentique et définitive des 39 livres de l’Ancien Testament, c’est qu’au temps de Jésus ces livres étaient les seuls écrits reconnus réguliers. Très souvent, les Évangiles emploient l’expression « la Loi, les Prophètes et les Psaumes », ce qui correspond à la division dont nous avons parlé plus haut.

La formation du Nouveau Testament a pris moins de temps que celle de l’Ancien Testament. Des premiers livres rassemblés en étaient les lettres de Paul. Vinrent ensuite des Évangiles et d’autres lettres. Si la première Bible de l’Église naissante avait été l’Ancien Testament, le Nouveau n’a pas tardé à faire son apparition. Aussitôt après la disparition des premiers témoins de la vie de Jésus-Christ, les différentes parties se sont réunies, et avant même la fin du deuxième siècle, le canon du Nouveau Testament, tel que nous le possédons actuellement, était déjà formé.

Nos connaissances actuelles nous permettent de fixer aussi bien la date de composition que les auteurs de ces livres. Il est important de souligner la chose. Car tous ces documents que nous avons nous donnent des sources authentiques et très sûres pour notre foi. À moins vraiment d’être de mauvaise foi, nous pouvons nous fier sans aucun doute à leur exactitude.

Le canon du Nouveau Testament tirait son autorité de son propre fond. Car tous les livres qui le composent se sont imposés d’eux-mêmes à la connaissance de la foi de l’Église. Il n’y a pas eu une intervention humaine décisive; aucune décision qui imposait ce canon. Il a fallu simplement se rendre à l’évidence et accepter la chose. On savait que les auteurs avaient été des apôtres et des témoins oculaires des événements qu’ils relataient. Bien plus, on savait qu’ils avaient reçu l’autorisation spéciale de transmettre un témoignage véridique. À vrai dire, tous ces auteurs étaient des messagers plénipotentiaires du Seigneur ressuscité. Personne ne pouvait, ou ne devait, ajouter quoique ce soit à leur témoignage.

Ceci nous amène à présent à parler de la Bible en tant que Parole de Dieu. Car si nous avons jusqu’à présent parlé de son aspect humain, il nous faut, sans tarder, parler de son origine divine. Car toute la Bible proclame cette origine. Dans le seul Ancien Testament, nous lisons plus que trois mille fois les expressions suivantes : « Ainsi parle le Seigneur »; « Dieu a dit »; « il ordonne »; « écris ces choses ». Le Nouveau Testament aussi affirme cette origine. Paul écrivait ce texte : « Toute l’Écriture est inspirée » (2 Tm 3.16). L’apôtre Pierre, de son côté, nous dit : « Ce n’est pas par une volonté d’homme, qu’une prophétie a jamais été apportée, mais c’est poussés par le Saint-Esprit, que les hommes ont parlé de la part de Dieu » (2 Pi 1.21). Bien entendu, ce témoignage concerne premièrement l’Ancien Testament. Mais étant donné ce que nous disons sur les écrivains du Nouveau Testament, à savoir qu’ils furent des messagers plénipotentiaires, leur témoignage aussi revêt une valeur de Parole authentique du Seigneur ressuscité.

En tant que Parole de Dieu, la Bible demeure la seule autorité en matière de foi et de vie. Si nous connaissons sa vraie nature, nous saurons la respecter et en faire une lecture profitable. Nous serions mal venus de lui demander autre chose que ce qu’elle propose de nous donner. On connaît le conflit lamentable, voire ridicule, qui a longtemps opposé des non-croyants à des croyants au sujet de la conception dite scientifique du monde qu’aurait la Bible et qui serait inadéquate. Quelques-uns tentent d’y déceler des inexactitudes. Comme si la Bible était avant tout un manuel de paléontologie et d’histoire, de sciences naturelles ou d’ethnologie! Nombreux sont aussi les chrétiens qui se contentent d’une foi dite du charbonnier et qui font preuve beaucoup plus de fanatisme que du vrai zèle religieux, dans leur controverse avec les non-chrétiens.

Il nous faut le dire : la lecture de la Bible nécessite une certaine connaissance et une familiarité avec son langage, son style, le genre d’histoire et de littérature particulière. Mais il faut aussi être clair; celui qui s’approche de ce livre avec respect et avec le ferme désir d’y découvrir la vérité, le chemin de la vie et du salut, n’a pas besoin d’une licence universitaire pour le comprendre! Dieu y parle à l’enfant et à l’adulte, à l’homme instruit et à celui qui est simple, aux sages de ce monde, mais aussi à ceux qui ont soif de rencontrer Dieu. Derrière toutes les histoires, les discours et les textes, parfois même par les textes qui nous semblent à première vue arides, Dieu s’adresse à nous. Dieu nous parle pour nous interroger et pour nous contester. Pour mettre en question notre manière de vivre et nous convaincre de l’absurdité de notre comportement vis-à-vis de lui. Il nous démontre les conséquences désastreuses de notre rupture d’avec lui, comme aussi notre misère profonde. Mais Dieu n’entame pas ce procès par pure opposition. Sa polémique ne vise pas notre anéantissement. S’il nous confond, c’est parce que son cœur paternel est ému envers nous.

Des images pittoresques, un ton toujours affectueux, s’emploient sans répit pour nous persuader de revenir à lui. La Bible devient ainsi, non pas une lettre morte, mais le message vivant et personnel que Dieu nous envoie.

Quelles sont les idées que vous vous faites sur Dieu, sur vous-mêmes et sur notre monde? N’avez-vous pas tenté en vain de trouver une solution à tous les problèmes de votre existence? N’auriez-vous pas cherché des solutions sur des chemins tortueux? Vous avez eu peut-être recours à une réflexion apparemment logique, mais qui vous a conduit à l’impasse ou au désespoir! Peut-être êtes-vous tournés à d’autres religions, à d’autres spiritualités ou avez-vous fait d’autres expériences! Vous avez choisi de nouvelles idéologies, sans pourtant trouver la réponse.

Mais Dieu s’est révélé. La Bible est le document de cette révélation. Pourquoi ne pas la lire? L’auteur du quatrième Évangile termine son histoire de Jésus par ces termes : « Ces choses ont été écrites, afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom » (Jn 20.21).

Ainsi, nous savons qu’un pont est jeté entre le ciel et notre terre. Le poteau indicateur choisi par Dieu lui-même est la Bible. Jusqu’à la fin des siècles, nous y trouverons le plan de Dieu pour notre vie et notre salut. Un jour peut-être, des hommes parviendront à mettre pied sur le vaste univers. Il va falloir qu’ils emportent avec eux dans leurs bagages une Bible! Car elle est « inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre » (2 Tm 3.16).