Cette fiche de formation a pour sujet le sacrement de la Cène, signe et sceau des promesses de grâce, et les différentes conceptions de la présence du Christ dans la Cène.

Source: Précis de doctrine chrétienne. 4 pages.

La sainte cène

  1. La cène du Seigneur comme signe et sceau
  2. La présence du Christ dans la cène
    a. La position romaine
    b. La position luthérienne
    c. La position zwinglienne
    d. La position de Jean Calvin
  3. Ceux pour qui la cène est instituée
  4. Textes bibliques
  5. Étude personnelle
  6. Questions

La cène du Seigneur fut instituée au moment de la Pâque, peu avant la mort de Jésus-Christ (Mt 26.26-29; Mc 14.22-25; Lc 22.19-20; 1 Co 11.23-25). Le nouveau sacrement a été lié avec l’élément central du repas pascal. Le pain qui était mangé avec l’agneau a été consacré pour un usage nouveau, de même que le vin de la troisième coupe, « la coupe de bénédiction ». Le pain rompu et le vin symbolisent le corps brisé du Seigneur et son sang versé. Le manger et le boire physiques de ces éléments indiquent l’appropriation des fruits du sacrifice du Christ et l’ensemble du sacrement est un constant rappel de sa mort rédemptrice.

1. La cène du Seigneur comme signe et sceau🔗

Comme tout autre sacrement, la cène du Seigneur est tout d’abord un signe. Le signe inclut non seulement les éléments du pain et du vin, mais aussi l’acte matériel de manger et de boire. La cène est une représentation symbolique de la mort du Seigneur (1 Co 11.26) qui symbolise la participation du fidèle au Christ crucifié et à la vie et à la force du Seigneur ressuscité. Elle est aussi un acte de profession de foi de la part de ceux qui y participent. Ils professent la foi au Christ comme leur Sauveur et le confessent comme leur Roi. Mais la cène est plus qu’un signe. Elle est aussi un sceau attaché à la chose signifiée et une garantie de la réalisation de celle-ci. Elle donne aux croyants l’assurance qu’ils sont l’objet du grand amour de Christ dans son don de soi jusqu’à subir une mort amère et infâme. Que toutes les promesses de l’alliance et toutes les richesses de l’Évangile leur appartiennent. Que même les bénédictions du salut sont leur possession actuelle!

2. La présence du Christ dans la cène🔗

La question concernant la nature de la présence du Christ dans la cène a été fort longtemps débattue et il existe encore une différence notable d’opinions. Nous en mentionnerons quatre :

a. La position romaine🔗

L’Église de Rome croit en la présence du Christ dans la cène du Seigneur au sens physique. Se basant sur la parole de Jésus : « Ceci est mon corps », elle affirme que le pain et le vin se changent en le corps et le sang du Christ, bien qu’ils continuent à ressembler et à goûter à du pain et à du vin. Nous objectons à cette doctrine pour les raisons suivantes : Jésus, se tenant devant ses disciples, lorsqu’il était encore dans la chair, ne pouvait pas leur dire qu’il tenait son corps entre ses mains. Ensuite, l’Écriture dit que le pain est du pain, même après que le changement supposé ait eu lieu (1 Co 10.17; 11.26-28). Enfin, il est contraire au sens commun de croire que ce qui ressemble, sent et a le goût du pain et du vin soit vraiment chair et sang.

b. La position luthérienne🔗

Selon les luthériens, bien que le pain et le vin demeurent ce qu’ils sont, la personne du Christ, corps et sang, est présente dans, sous et avec les éléments physiques. Lorsque Christ tenait le pain entre ses mains, il tenait son corps avec le pain et pouvait donc dire : « Ceci est mon corps ». Celui qui reçoit le pain reçoit aussi le corps, qu’il soit ou non croyant. Cette doctrine n’est pas tellement mieux que la position romaine. Elle attribue aux paroles de Jésus le sens non naturel : « Ceci accompagne mon corps ». En outre, elle contient la notion impossible de l’omniprésence du corps du Christ.

c. La position zwinglienne🔗

Zwingli a refusé la présence corporelle du Christ dans la cène du Seigneur, tout en admettant qu’il soit spirituellement présent pour la foi des croyants. Pour lui, la cène était principalement un simple signe ou symbole, un mémorial de la mort du Christ et un acte de profession de foi de la part des croyants. Quelques-unes de ses déclarations semblent indiquer, cependant, qu’il l’a aussi regardée comme un sceau ou une promesse de ce que Dieu fait en faveur du croyant en Christ.

d. La position de Jean Calvin🔗

Calvin adopta une position intermédiaire. Au lieu de parler d’une présence physique et locale, il a enseigné la présence spirituelle du Christ dans la cène du Seigneur. Se distinguant de Zwingli, il a donné une signification plus profonde au sacrement. Il a vu en lui un sceau et un gage de ce que Dieu fait pour les croyants, plutôt que le signe de leur consécration à Dieu. Les vertus et les effets du sacrifice du Christ sur la croix sont présents et réellement signifiés au fidèle par la puissance du Saint-Esprit.

3. Ceux pour qui la cène est instituée🔗

La sainte cène n’a pas été instituée indiscriminatoirement pour tous, mais uniquement pour les croyants qui comprennent sa signification spirituelle. Les enfants qui n’ont pas l’âge de discerner cela ne doivent pas y participer. Même les véritables croyants, s’ils se trouvent dans une situation spirituelle qui soit incompatible avec la participation à la sainte cène, ne doivent pas y participer. Chaque croyant doit s’examiner avec une grande attention, afin d’y prendre part dans un esprit selon l’Écriture (1 Co 11.28-31). Les non-croyants doivent absolument en être exclus. La grâce reçue dans le sacrement n’est pas différente de celle que nous recevons par l’intermédiaire de la Parole. Le sacrement confirme simplement l’efficacité de la Parole et la mesure de la grâce reçue. La jouissance de ses profits spirituels dépend de la foi du participant.

4. Textes bibliques🔗

a. L’institution de la cène🔗

« Car moi, j’ai reçu du Seigneur ce que je vous ai transmis. Le Seigneur Jésus, dans la nuit où il fut livré, prit du pain et, après avoir rendu grâces, le rompit et dit : Ceci est mon corps, qui est pour vous; faites ceci en mémoire de moi. De même, après avoir soupé, il prit la coupe et dit : Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang; faites ceci en mémoire de moi, toutes les fois que vous en boirez. Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. C’est pourquoi celui qui mangera le pain et boira la coupe du Seigneur indignement, sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur » (1 Co 11.23-27).

b. La cène du Seigneur comme signe et comme sceau🔗

« Pendant qu’ils mangeaient, Jésus prit du pain, et après avoir dit la bénédiction, il le rompit et le donna aux disciples en disant : Prenez, mangez, ceci est mon corps » (Mt 26.26-27). « La coupe de bénédiction que nous bénissons, n’est-elle pas la communion au sang du Christ? Le pain que nous rompons, n’est-il pas la communion au corps du Christ? » (1 Co 10.16).

c. La cène comme un acte de profession de foi🔗

« Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne » (1 Co 11.26).

d. Participation digne et examen de soi🔗

« C’est pourquoi celui qui mangera le pain et boira la coupe du Seigneur indignement, sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur. Que chacun donc s’examine soi-même, et qu’ainsi il mange du pain et boive de la coupe; car celui qui mange et boit sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit un jugement contre lui-même » (1 Co 11.27-29).

5. Étude personnelle🔗

  1. Les paroles de Jésus dans Jean 6.48-58 font-elles allusion à la cène?

  2. L’expression « rompre le pain » se rapporte-t-elle nécessairement à la cène? (Ac 2.42; 20.7,11; 27.35; 1 Co 10.16).

  3. Pouvez-vous mentionner d’autres cas où le verbe « être » ne peut pas être pris littéralement? (Jn 10.7; 11.25; 14.6; 15.1).

6. Questions🔗

  1. Quels sont les signes de la cène du Seigneur?

  2. Que signifie ce sacrement et que scelle-t-il?

  3. Quelle est la notion catholique romaine de la présence du Christ dans la cène?

  4. Quelle est la notion luthérienne?

  5. Quelles sont les objections à ces deux conceptions?

  6. Quelle est la notion zwinglienne de la cène?

  7. En quoi la conception réformée diffère-t-elle des autres?

  8. Quelle est la différence entre la grâce reçue par le sacrement et celle reçue par la Parole?

  9. Pour qui la cène a-t-elle été instituée?

  10. Qui doit être exclu de la table du Seigneur?