Tous grandiront à l’ombre de la gauche communiste
Tous grandiront à l’ombre de la gauche communiste
- Une redéfinition marxiste de la famille
- La famille
- L’identité sexuelle
- La Covid-19 : une occasion de démanteler la famille
- La révolution : l’outil nécessaire au néo-marxisme mondial
1. Une redéfinition marxiste de la famille⤒🔗
David Horowitz, « un bébé en couches rouges1 » (c’est-à-dire élevé par des parents communistes), ainsi qu’un leader étudiant marxiste rouge, pleinement engagé, après avoir porté des couches à Berkeley dans les années 1960, est aujourd’hui un intellectuel juif agnostique, dont le récent livre a été publié : Dark Agenda: The War to Destroy Christian America [Un programme sombre : La guerre pour détruire l’Amérique chrétienne]2 expose la haine de la gauche à l’égard du christianisme. Cet universitaire non chrétien est frappé par le fait que la gauche sape délibérément les fondements chrétiens de l’Amérique, pour lesquels Horowitz, plus tard dans sa vie, a développé une profonde admiration. Il note que Dieu est constamment omis du discours public et que les enfants ne reçoivent plus d’enseignement de l’histoire américaine ancienne. Ce système de déchristianisation fonctionne. Il déclare de façon convaincante : « Si vous ne savez pas d’où vous venez, vous ne savez pas où vous allez.3 » Comme c’est vrai pour notre génération millénariale! Il cite l’humaniste de gauche, John Dunphy, qui observe sans complaisance :
« La bataille pour l’avenir de l’humanité doit être menée dans la salle de classe de l’école publique, qui doit devenir une arène de conflit entre […] le cadavre pourrissant du christianisme et la nouvelle foi de l’humanisme.4 »
Horowitz cite de manière inattendue les idées influentes d’un ancien hérétique chrétien, Pélage (354-418 apr. J.-C.), qui croyait que les humains naissent bons. Horowitz note que c’est la même croyance qui caractérise à la fois le progressisme actuel et les idéaux de Marx et de Lénine, convaincus qu’ils étaient que les êtres humains peuvent créer une société utopique dans ce monde. Horowitz admire le réalisme et l’honnêteté des premiers puritains, qui affirmaient que les êtres humains étant imparfaits, leurs créations politiques sont tout aussi imparfaites et ont donc besoin de contrôles et d’équilibres démocratiques. En janvier 2009, l’ex-marxiste Horowitz a entendu les échos grondants du dangereux optimisme utopique qu’il connaissait depuis sa jeunesse. Cette année-là, dans son discours présidentiel, Barack Obama a promis de « transformer fondamentalement les États-Unis5 ».
2. La famille←⤒🔗
La transformation de la famille est d’une importance essentielle pour le néo-marxisme « progressiste ». Marx, et plus tard Engels, ont cherché à détruire la notion chrétienne occidentale de la famille naturelle afin de mettre à sa place l’État tout-puissant6. Les marxistes soutiennent que la famille nucléaire enseigne l’acceptation passive de la hiérarchie/patriarchie sur ordre du capitalisme en agissant comme une île indépendante au sein d’une culture de pensée et de pratique indépendantes. C’est aussi l’institution par laquelle les riches transmettent leur propriété privée à leurs enfants, reproduisant ainsi l’inégalité des classes.
3. L’identité sexuelle←⤒🔗
Le néo-marxisme a hérité de ce rejet de la famille, mais il épouse maintenant une révolution encore plus radicale en redéfinissant la sexualité dans son ensemble. Le néo-marxisme déclare :
« Être homosexuel, c’est plus que coucher avec une personne du même sexe. […] Cela signifie transformer le tissu même de notre société. […] L’objectif [est] de réorganiser radicalement la vision de la famille dans la société.7 »
Cela, on pourrait dire, fait partie de la « transformation fondamentale » de la société actuelle. C’est, hélas, ce que les dirigeants « conservateurs » n’ont pas vu lorsqu’ils ont approuvé avec enthousiasme la décision de la Cour suprême de légaliser le mariage homosexuel, considérant fièrement qu’il s’agissait simplement de l’ajout d’une catégorie supplémentaire de droits civils à la bonne vieille équité démocratique américaine. Ils n’ont pas vu qu’il s’agit là de l’utilisation par le néo-marxisme de cette nouvelle idéologie sexuelle, donnant ainsi un pouvoir supplémentaire à l’intention à long terme du marxisme de détruire la famille. Cette vision cherche à saper les millions de mères et de pères normaux qui ont des enfants dans des familles « naturelles » dans l’intérêt d’un minuscule pourcentage de personnes animées par une idéologie sexuelle que l’Écriture appelle « contre nature » (Rm 1.26). Dans la révolution, les familles naturelles doivent devenir contre nature.
Lénine pourrait être considéré comme le premier féministe radical, puisqu’il s’est engagé à bouleverser les rôles de mari/femme et de père/mère de la famille naturelle. Il a prôné la libération des femmes de leur esclavage à la garde perpétuelle des enfants en créant une « parentalité » communautaire. De telles communes réussiraient à saper la conception classique de la famille. Il n’est pas surprenant que les féministes néomarxistes contemporaines soient intriguées par le modèle de Lénine.
4. La Covid-19 : une occasion de démanteler la famille←⤒🔗
La féministe et néo-marxiste Sophie Lewis8 le dit sans ambages dans un récent article d’opinion : « Nous méritons mieux que la famille. Et le temps pendant lequel sévit le coronavirus est un excellent moment pour s’entraîner à l’abolir.9 »
Dans son article intitulé avec justesse « La crise du coronavirus montre qu’il est temps d’abolir la famille10 », elle déclare : « Les foyers nucléaires […] sont les endroits où l’on s’attend intuitivement à ce que nous nous retirions tous afin de prévenir une mauvaise santé généralisée. » Cependant, « le foyer » ne fonctionne pas pour « les personnes homosexuelles et féminisées ». Comme le voit cette néo-marxiste engagée, la famille nucléaire est le lieu où se produit un lavage de cerveau idéologique via :
« … les asymétries de pouvoir du travail domestique (le travail reproductif étant ainsi sexué), de la dette locative et hypothécaire, de la propriété foncière et des titres de propriété, de la parentalité patriarcale et (souvent) de l’institution du mariage — une situation qui confère un pouvoir quasi illimité à ceux qui ont le dessus sur un foyer.11 »
« Les ménages, déclare-t-elle, sont les cocottes-minute du capitalisme.12 » La famille nucléaire « nous forme à être les habitants d’un système bisexuel et racialement stratifié, nous formant à ne pas être homosexuels13 », où le « caractère homosexuel » se confond idéologiquement avec le marxisme classique. Le titre d’une revue de la pensée de Lewis en dit long : « Vous voulez démanteler le capitalisme? Abolissez la famille14 ».
Au début du 20e siècle, Marx et Engels ont exigé que les enfants soient les pupilles de l’État, qui prendrait en charge leur éducation afin de laver le cerveau de la génération montante pour qu’elle adhère au marxisme classique. Ce même principe organisationnel, s’il était appliqué, permettrait non seulement de réaliser les idéaux féministes, mais aussi de normaliser les comportements et les identités sexuelles anormales.
C’est ce qu’affirme très clairement la pensée d’une autre féministe lesbienne néo-marxiste, M.E. O’Brien15. Elle trouve comme modèle utile la « commune » décrite par le socialiste français du 19e siècle, Charles Fourier, que Marx a lu attentivement. Fourier décrivait la commune comme des « unités domestiques collectives » comprenant 200 à 250 personnes16. Selon Fourier, « l’amour libre de la commune sera l’un de ses plus grands attraits, et bientôt personne ne sera plus attiré par l’horreur hypocrite de la famille conjugale17 »; Fourier estime que « l’amour deviendra ainsi l’un des plus brillants ressorts du mécanisme social18 »; toujours d’après O’Brien, comme la famille nucléaire comporte :
« … le risque d’abus interne, de violence et d’hétéronormativité, [dans les communes], tous [les membres] partagent le travail de soins. […] [Les communes] créent de nouvelles formes partagées d’intimité et d’amitié, […] [où] les relations polyamoureuses pourraient être plus courantes. […] Elles ouvrent de nouvelles voies pour contester les relations sexuelles et les relations entre les sexes, et peuvent s’employer à remettre directement en question la structure atomisée et domestique de la famille nucléaire.19 »
Le groupe s’occuperait de tous les enfants issus de ces relations amoureuses, et les enfants pourraient changer de parents à l’occasion.
5. La révolution : l’outil nécessaire au néo-marxisme mondial←⤒🔗
O’Brien est réaliste. Elle admet, sans toutefois dire pourquoi, que sans une large affirmation culturelle, les communes créées dans une société capitaliste finiraient par s’effondrer. Ainsi, « la commune ne peut survivre que dans les conditions d’une communisation globale ». Pour atteindre un tel objectif de communisation mondiale, il faut, bien sûr, une « insurrection généralisée ».
« Pour survivre en tant que base de la liberté, la commune doit faire partie d’un effort plus large et réussi pour […] vaincre les ennemis de classe de la lutte révolutionnaire.20 »
Le « foyer » idéal qui doit être développé pour chacun dépend d’une révolution marxiste politique (qui, dans le passé, a toujours été sanglante). Une fois établie, une administration communiste totalitaire doit la maintenir.
La solution d’O’Brien s’accompagne d’un avertissement marxiste subtil, bien que typique : La liberté individuelle est interdite.
« Les chefs de famille les plus résistants à l’auto-abolition — les propriétaires blancs, les patriarches abusifs, les homophobes et les autres personnes les plus investies dans la famille normative — devront être mis au défi par une lutte féministe, homosexuelle et communiste, tant au sein de leur famille que dans la société en général.21 »
La révolution est totale, et la libération humaine ultime au plus profond de l’être humain exige un changement de sexe.
« La libération du genre est une caractéristique essentielle de la création d’une nouvelle base pour le bien-être humain communiste. […] Le genre pourrait devenir ce qui est déjà préfiguré dans l’expérience trans : une forme d’expression de la vérité personnelle subtile, la beauté et la richesse de l’expression humaine, et la maîtrise de l’esthétique, de l’érotisme et de l’épanouissement personnel.22 »
Notre culture vante les idées progressistes contemporaines comme étant la haute moralité du choix individuel. Pourtant, nous pouvons facilement comprendre ce qui arrivera à une culture qui subit un lavage de cerveau systématique pour éliminer toute notion de bien et de mal absolu. Ceux qui dévalorisent la vie par l’avortement, qui cherchent à détruire la liberté religieuse en « défiant » les chrétiens, qui sapent la famille et le mariage en promouvant les causes LGBT, qui trouvent parfaitement normale la fornication sexuelle généralisée et qui ne s’engagent pas à dire la vérité parce que la fin justifie les moyens, ces concitoyens auront-ils le désir, le caractère et la capacité d’établir une société vraiment juste et humaine qui maintienne le respect et la tolérance pour tous?23 Ces demi-dieux omniscients prétendent « connaître la fin », à savoir qu’il n’existe pas de vérité absolue.
Ce n’est pas pour rien que le néo-marxisme, qui apparaît comme une simple idéologie politique, est si axé sur la destruction de la famille et la promotion du libertinage sexuel. Beaucoup ont cru que le marxisme est une expression classique de l’idéologie de la laïcité, et que le succès de ce mouvement au 20e siècle est le digne travail d’intellectuels humanistes laïques remarquables qui ont conquis les universités occidentales et l’élite intellectuelle avec la puissance de leur idéologie. La sociologue Mary Eberstadt, cependant, dit : « Pas si vite! » Elle montre que les cultures perdent leur croyance en Dieu non pas tant par la puissance intellectuelle de l’humanisme séculier que par l’abandon des structures familiales traditionnelles et naturelles24.
Marx et Engels savaient sans doute ce qu’ils faisaient en sapant la famille. Ils cherchaient en fin de compte à saper la croyance des gens en Dieu. C’est là que notre propre culture se dirige et que la bataille doit être engagée. Notre culture ne peut pas normaliser l’homosexualité et redéfinir le mariage et la famille, ce qu’elle a fait ces dernières années, sans perdre les notions humanisantes d’homme et de femme, de père et de mère, et de famille naturelle, établies par le Créateur bienveillant. Si ce mouvement réussit, le destin de nos enfants et de nos petits-enfants basculera dans une vie sous un régime totalitaire, moniste25 et athée, contrôlé par des tyrans communistes autoproclamés et « omniscients », qui sont de simples êtres humains pécheurs, assis fièrement à la place de Dieu, niant son existence dans tout ce qu’ils font. Ce faisant, nous perdrons l’appel essentiel et noble de tous les êtres humains à vivre selon l’image hétérosexuelle (unité dans la différence) du Dieu trinitaire, dans une réalité binaire (Gn 1.27), et nous perdrons la capacité d’entendre l’appel évangélique de notre Sauveur Jésus à revenir à la maison. Le jour de son retour, ou le jour de notre mort, nous nous joindrons au banquet des noces du Christ et de son Église. En attendant, le mariage hétérosexuel créé est la meilleure image de l’amour de Dieu pour nous, et nous ne devons pas l’abandonner avant le jour où il sera remplacé par le Sauveur lui-même.
Notes
1. N.D.T. : L’expression « red diaper baby » en anglais désigne un enfant de parents qui étaient membres du Parti communiste américain ou qui étaient proches du parti ou sympathisants pour ses objectifs. C’est l’expression que l’auteur a choisi pour titre de cet article, intraduisible directement en français.
2. David Horowitz, Dark Agenda: The War to Destroy Christian America [Un programme sombre : La guerre pour détruire l’Amérique chrétienne], Humanix, 2019.
3. Brian Farmer, « Anti-Christian Agenda », The New American, 6 avril 2020.
4. Ibid.
5. La signification de cette « transformation fondamentale » n’est jamais claire, car les grands médias n’ont curieusement jamais fait de recherches sur le passé d’Obama. Cependant, on sait qu’Obama a été fortement influencé dans ses premières années par la pensée marxiste et qu’il a nommé à son administration de nombreux membres ayant de profonds engagements marxistes. Selon Paul Kengor, Takedown: From Communists to Progressives: How the Left Has Sabotaged Family and Marriage [Destruction : Des communistes aux progressistes : Comment la gauche a saboté la famille et le mariage], WNDE Books, 2015, 11, la légalisation du « mariage gay » est un élément essentiel de la « transformation fondamentale » de Barack Obama, qui en fait « le premier président du mariage gay ».
6. Richard Weikert, « Marx, Engels, And The Abolition of the Family » [Marx, Engels et l’abolition de la famille], History of European Ideas, vol. 18, no 5, p. 657-672, Elsevier Science, LTD 1994.
7. Ettelbrick Paula, Since When is Marriage a Pathway to Liberation? [Depuis quand le mariage est-il une voie vers la libération?], Out/Look: National Lesbian & Gay Quarterly 6, 1989, 14-16. Robert Baird, Same-Sex Marriage: The Moral and Legal Debate [Le mariage entre personnes de même sexe : Le débat moral et juridique], New York: Prometheus Books, 2004, 168.
8. Sophie Lewis, Full Surrogacy Now: Feminism against Family [La maternité de substitution maintenant complète : Le féminisme contre la famille], Verso, 2019.
9. Sophie Lewis, The coronavirus crisis shows it’s time to abolish the family [La crise du coronavirus montre qu’il est temps d’abolir la famille], Open Democracy, 24 mars 2020.
10. Ibid.
11. Ibid.
12. Ibid.
13. Rosemarie Ho, « Want to dismantle capitalism? Abolish the family » [Vous voulez démanteler le capitalisme? Abolissez la famille], The Nation, 16 mais 2019.
14. Ibid.
15. M.E. O’Brien, « Communizing Care » [Communiser les soins], Pinko, 15 octobre 2019.
16. O’Brien cite Fourier dans son livre de 1808 The Theory of the Four Movements [La Théorie des quatre mouvements], éd. Gareth Stedman Jones & Ian Patterson, Cambridge University Press, 1996.
17. M.E. O’Brien, « Communizing Care » [Communiser les soins], Pinko, 15 octobre 2019.
18. Cité dans Ibid.
19. Ibid.
20. Ibid.
21. Ibid.
22. Ibid.
23. Voir les observations de John Biver, « Socialism Was Both an Economic and a Moral Tragedy » [Le socialisme était à la fois une tragédie économique et morale], BarbWire, 28 juillet 2014.
24. Mary Eberstadt, « How the West Really Lost God: A New Look at Secularization » Policy Review, 1er juin 2007.
25. N.D.T. : L’auteur utilise les termes « Twoist » et « Oneist », traduits par « binaire » et « moniste ». Ce sont des concepts qu’il a beaucoup développés dans ses écrits et qui décrivent d’une part la foi chrétienne faisant la distinction entre le Créateur et la créature, et d’autre part la croyance païenne abolissant cette distinction et élevant la créature au niveau de divinité (voir Rm 1.18-25).