1 Jean 4 - L'Esprit de Noël Message de Noël
1 Jean 4 - L'Esprit de Noël Message de Noël
« Reconnaissez à ceci l’Esprit de Dieu : tout esprit qui confesse Jésus-Christ venu en chair est de Dieu. »
1 Jean 4.2
L’atmosphère de Noël sera vraisemblablement peu différente de celle des années précédentes. Les vœux et les salutations de saison et l’échange de cadeaux se feront au même rythme et porteront la même empreinte de générosité… Pour prouver l’amitié, témoigner de l’affection, nouer ou renouer des relations, quelle époque plus propice que celle de la fin d’une année?
Une atmosphère de gaîté clinquante se répand dans les rues et même dans la plupart des foyers. Décorations, éclairages, devantures et étalages sollicitent notre regard et notre convoitise. Affluence dans les sports d’hiver, trains bondés de voyageurs, retrouvailles parmi de vieilles connaissances perdues de vue parfois depuis longtemps, affairement et ripailles… Voilà un petit échantillon de l’atmosphère qui sera marquée sans doute, comme le veut la tradition, d’un peu plus de bonne volonté que d’habitude…
Une charité saisonnière fera également son apparition ici et là, et on déploiera une activité fébrile d’autant plus qu’elle ne durera que la semaine de bonté rituelle en faveur des pauvres, des malades, des déshérités… Les personnes âgées et les isolés feront l’objet d’un peu plus d’attention et d’attendrissement que d’habitude. Colis et cadeaux afflueront, et même quelques chèques seront envoyés aux œuvres philanthropiques qui, pendant le reste de l’année, continueront à tirer le diable par la queue…
Ainsi, dans un monde presque totalement endurci, insensible à la tendresse, stérile aux sentiments, Noël arrivera à point comme un catalyseur après de longs mois de morosité, de travail frénétique et d’insécurité. Noël apportera une fois de plus cette note bienfaisante dont chacun de nous a besoin, sans trop s’engager… Il rappellera quelques vertus humanitaires que, grâce à lui, on tirera du fond des tiroirs poussiéreux de ses bons sentiments…
Atmosphère de Noël et Esprit de Noël ne sont pas nécessairement identiques. Même si une telle atmosphère de bonne volonté existait tout au long de l’année, elle n’aurait aucune parenté avec la foi qui se fonde sur l’incarnation du Fils de Dieu et sur tous les grands faits chrétiens.
L’Esprit de Noël n’est ni un sentiment, ni une humeur passagère et encore moins une légende. Il est une personne, personne divine, précisons-le, la troisième de la sainte Trinité, le Saint-Esprit lui-même. « Reconnaissez à ceci l’Esprit de Dieu : tout esprit qui confesse Jésus-Christ venu en chair est de Dieu » (1 Jn 4.2).
Ce texte biblique constitue en tout premier lieu un test pour ceux qui ont la prétention d’enseigner la foi chrétienne. Leur enseignement doit passer nécessairement par ce crible. C’est lui qui est le critère déterminant pour savoir si la prédication chrétienne est vraie ou fausse. Le fait de croire en l’incarnation du Fils de Dieu, Jésus-Christ, conçu du Saint-Esprit et né de la vierge Marie, vrai Dieu et vrai homme et le Sauveur des hommes. On peut se fier à la prédication de ceux qui font cette profession de foi, leur prêter attention, car ils ont l’Esprit de Dieu. Ils sont autorisés à enseigner la foi.
Autrement, écoutons en tremblant ce que dit l’apôtre quelques lignes plus loin au verset 3 : « Et tout esprit qui ne confesse pas Jésus n’est pas de Dieu, c’est celui de l’antichrist, dont vous avez appris qu’il vient, et qui maintenant est déjà dans le monde. »
Ce texte s’applique aussi à chaque fidèle qui se réclame de Jésus-Christ, c’est-à-dire, à vous personnellement. Il a toujours existé au cours des siècles des chrétiens, des docteurs et des prédicateurs étrangers à cet Esprit, pour ne pas dire totalement hostiles. De nos jours, ils sont légion et passent, hélas!, pour être plus éclairés et intelligents du seul fait qu’ils nient les faits fondamentaux de notre foi, par exemple, que Christ n’a pas été conçu du Saint-Esprit, qu’il n’y a jamais eu de naissance miraculeuse, celle dont témoigne l’Évangile, et que Christ n’est pas ressuscité d’entre les morts. Que dire aussi de ceux qui leur prêtent attention? Il faut bien prendre garde, car on peut célébrer Noël avec l’apparat, les fastes et la gaîté d’une ambiance de festival et n’avoir rien saisi de l’Esprit qui le fonde et l’anime.
Ainsi, Noël devient souvent, sous les apparences d’une joyeuse kermesse, la plus tragique des fêtes de l’homme, car tout en conservant les formes extérieures de la célébration, elle est entièrement vidée de son contenu.
Mais qu’en est-il de vous? Croyez-vous que le Fils de Dieu est venu dans ce monde dans une nature semblable à la nôtre pour être notre Sauveur personnel? Croyez-vous au grand miracle accompli par le Saint-Esprit? Si oui, vous avez saisi l’Esprit de Noël et trouvé la foi dans le seul Esprit qui peut vous l’accorder. Tout autre esprit, aussi bienfaisant soit-il pour une brève période, n’est pas l’Esprit véritable.
Je ne minimise pas l’importance des plaisirs innocents, qu’il ne faut pas dévaluer. Mais il nous faut beaucoup plus pour pouvoir célébrer dignement Noël. Ceci est d’autant plus évident que nous savons tous que l’atmosphère de joie et de fête ne dure que quelques instants passagers… Le lendemain de la fête, après avoir dégarni votre sapin et l’avoir jeté dehors, la vieille routine monotone s’installera de nouveau, l’ennui et les soucis s’empareront à nouveau de vos jours et de vos soirées, et les tourments, réels ou imaginaires, s’abattront sur vous quand il faudra continuer à vivre et à évoluer dans un monde froid, parcimonieux, dépourvu de tendresse, mais riche en égoïsme et souvent même en cruauté. Lorsque vous aurez à vous battre désespérément, peut-être même parmi vos proches, au sein de votre famille, avec un mari tyrannique ou irresponsable, avec une femme acariâtre, avec des enfants difficiles ou des parents incompréhensibles ou injustes… De quelle utilité peut vous être une atmosphère gaie, mais passagère?
Tel n’est pas le rôle ni la place de l’Esprit de Noël. On ne peut le changer au gré des humeurs et il ne dépend pas du calendrier. Lorsque Christ est absent, comment peut-on conserver l’Esprit de Noël? Il n’est pas étonnant que tant d’êtres ignorants ou frivoles, après avoir tourbillonné quelques instants comme le papillon tourne grisé autour de la lampe, se brûlent comme lui les ailes et tombent finalement dans l’obscurité.
Dans un univers comme le nôtre, où la connaissance scientifique s’accroît de jour en jour avec une rapidité vertigineuse, la connaissance essentielle diminue tragiquement. Or, la clé de toute connaissance véritable et de toute réalité est Jésus-Christ, le Fils de Dieu. Nous ne comprendrons cet univers qui s’étend devant nos télescopes géants à moins d’agencer toute connaissance autour du fait central qui ordonne tout le reste, c’est-à-dire la venue sur terre du Fils éternel de Dieu en ce jour qu’on appelle Noël.
L’esprit matérialiste, quelle que soit d’ailleurs l’idéologie qui l’inspire — communiste, rationaliste, séculariste — nie ce fait et son importance absolue. Actuellement, c’est cet esprit qui semble étendre son hégémonie sur le monde tout entier. Mais en une telle époque, nous avons toutes les raisons, et même l’obligation impérieuse, de parler du véritable Esprit de Noël. Un autre esprit ne saurait résoudre nos problèmes personnels ou sociaux, et surtout pas sauver notre vie au-delà de la mort. Les tentatives de rapprocher les hommes ou les nations échoueront lamentablement, car tout autre esprit que celui du Dieu descendu à Noël parmi les hommes est incapable de les rapprocher entre eux et encore moins de les rapprocher de lui. Il ne peut pas accorder la paix, car il ignore la paix de Dieu, la seule qui demeure.
Aussi, nous devons tout mettre en œuvre pour que « l’Étoile brillante du matin », ce nom imagé donné à Jésus-Christ (Ap 22.16), ne soit pas voilée, pour que les chants des anges puissent encore se faire entendre, afin d’aider ces millions d’êtres, impatients à goûter aux plaisirs éphémères d’une fête mondaine, à retrouver l’Esprit de Noël et à rencontrer Jésus le Sauveur.
Notre monde est aussi dépourvu de secours et aussi angoissé que celui du soir où le Fils de Dieu l’a pénétré dans le corps d’un petit enfant nouveau-né, enveloppé de langes et placé dans une crèche dans une obscure petite ville du Moyen-Orient…
À nous donc, chrétiens, de saisir la grande vision des témoins du passé et la puissante conviction qui les animait pour annoncer l’Esprit de Noël, l’Esprit de Dieu.