Cet article sur Éphésiens 6.9 a pour sujet le respect dont les patrons, dirigeants et superviseurs doivent faire preuve dans leur position d'autorité au travail.

Source: Des relations harmonieuses où chacun est rempli de l'Esprit. 6 pages.

Un chrétien rempli de l’Esprit sera respectueux dans sa position d’autorité au service de son Maître dans les cieux

« Serviteurs, obéissez à vos maîtres selon la chair avec crainte et tremblement, dans la simplicité de votre cœur, comme au Christ; et cela non seulement sous leurs yeux, comme pour plaire aux hommes, mais comme des serviteurs de Christ, qui font de toute leur âme la volonté de Dieu. Servez-les de bon gré comme si vous serviez le Seigneur et non les hommes, sachant que chacun, esclave ou libre, recueillera du Seigneur selon le bien qu’il aura fait. Quant à vous, maîtres, agissez de même à l’égard de vos serviteurs; abstenez-vous de menaces, sachant que leur Maître et le vôtre est dans les cieux et que devant lui il n’y a pas de considération de personnes. »

Éphésiens 6.5-9
Autres lectures : Genèse 39.1-6; Genèse 39.21-23; Genèse 41.37-43

Frères et sœurs bien-aimés,

L’Esprit de Dieu parle à toute l’Église et l’Esprit de Dieu parle à chaque personne dans son Église. C’est un immense privilège de pouvoir nous mettre à l’écoute de sa Parole. Quand l’Esprit de Dieu s’adresse à telle ou telle personne en particulier, bien sûr cette personne est la première concernée, mais toute l’Église porte une grande attention, car nous formons tous un même corps.

L’Esprit de Dieu a de belles choses à dire aux épouses et aux maris, aux enfants et aux parents, et même aux esclaves! Nous l’avons déjà vu. Et maintenant, il a de belles choses à dire aux maîtres, c’est-à-dire à ceux qui étaient propriétaires d’esclaves. Nous n’avons pas de propriétaires d’esclaves parmi nous, mais dans l’Empire romain, il y en avait. Et comme l’Évangile s’est rendu jusqu’à eux et a touché leur cœur, il y en avait également dans l’Église. L’Évangile a retenti dans leur cœur pour transformer leur vie. Oui, l’Évangile est puissant pour transformer toute sorte de personnes, peu importe le rang social, même des propriétaires d’esclaves, même des patrons, des chefs d’entreprise, des administrateurs, des directeurs, des contremaîtres, des chargés de projet, des surveillants, des chefs d’équipe, des professeurs, bref, toute personne en position d’autorité.

C’est vrai que l’Esprit leur dit très peu de choses, un seul verset. Mais quel verset! Une parole tellement percutante! À lui seul, ce verset est puissant pour transformer les maîtres les plus endurcis. Alors, que dit l’Esprit de Dieu aux maîtres et aux contremaîtres? Je résume en une phrase : Un chrétien rempli de l’Esprit sera respectueux dans sa position d’autorité, au service de son Maître dans les cieux. Ce verset 9 contient trois idées bien simples. Par la puissance de l’Esprit, les maîtres et les contremaîtres ont :

1. Une chose à faire🔗

C’est très simple. « Quant à vous, maîtres, agissez de même à l’égard de vos serviteurs » (Ép 6.9). Agissez de même envers eux, c’est-à-dire comme les serviteurs doivent agir envers vous, comme expliqué dans les versets précédents. Dans l’Église d’Éphèse, les maîtres qui écoutaient cette parole devaient être renversés d’entendre une telle parole. Dans l’Empire romain, les maîtres pouvaient maltraitaient leurs serviteurs. Ils pouvaient leur infliger des violences physiques et sexuelles. On considérait les esclaves comme des meubles ou des choses, et non comme des personnes créées à l’image de Dieu.

Et voilà que la Parole de Dieu vient tout renverser. Dieu demande la même chose aux maîtres et aux esclaves. Qu’est-ce qu’il demande aux esclaves? Les mots clés des versets précédents sont : « crainte et tremblement ». « Serviteurs, obéissez à vos maîtres avec crainte et tremblement, dans la simplicité de votre cœur, comme au Christ » (Ép 6.5). Faites-le comme des serviteurs du Christ. Et maintenant, vous les maîtres, faire de même avec vos serviteurs! Autrement dit : « Maîtres, respectez vos serviteurs avec crainte et tremblement, dans la simplicité de votre cœur comme au Christ. » Faites-le, vous aussi, comme des serviteurs du Christ. Voyez votre position d’autorité comme étant un service, un service envers le Christ Jésus, notre Seigneur. Respectez vos serviteurs, respectez vos employés, respectez vos étudiants, respectez les personnes qui sont sous votre supervision, avec la crainte de Dieu dans vos cœurs.

Cela nous fait penser à la règle d’or. Jésus nous enseigne la règle d’or en Matthieu 7.12 : « Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, vous aussi, faites-le de même pour eux, car c’est la loi et les prophètes. » Ça s’applique aux patrons. Vous les maîtres, vous les patrons, vous les directeurs, vous les chefs d’équipe, vous les professeurs, vous les personnes en autorité : Si vous voulez que les personnes que vous supervisez vous respectent, commencez par les respecter elles-mêmes. Si vous espérez recevoir de bons services, rendez-leur vous-mêmes de bons services. Si vous souhaitez qu’elles prennent soin de vous et de vos affaires, prenez soin de ces personnes, de leur famille et de leurs affaires. Soyez des serviteurs du Christ dans votre position d’autorité.

Oui, ce sont des personnes, pas des choses, pas juste un rouage dans la mécanique infernale de la productivité toujours plus élevée qui mène au burn-out. Ceux que vous dirigez sont des personnes créées à l’image de Dieu. Agissez avec crainte et tremblement dans vos rapports avec ces personnes sous votre autorité. Traitez-les avec bonté, avec respect, car vous êtes des serviteurs, des esclaves du Christ. À travers la position d’autorité que vous occupez, vous servez le Seigneur lui-même. Faites-le de manière digne. Alors, traitez vos serviteurs, vos employés, vos ouvriers, vos étudiants avec beaucoup de respect.

Parole bouleversante aux oreilles des maîtres du premier siècle! Parole bouleversante aux oreilles de toute personne en autorité aujourd’hui. La puissance de l’Évangile est en action dans nos vies, quel que soit notre rang social. Un chrétien rempli de l’Esprit sera transformé par la grâce de Dieu, il deviendra respectueux dans sa position d’autorité. La seule façon de l’être véritablement, c’est d’être un chrétien rempli de l’Esprit. Vous qui occupez un poste de direction ou qui exercez une autorité sur d’autres personnes, êtes-vous remplis de l’Esprit? Avez-vous ce respect des personnes qui vous sont confiées? Voyez-vous votre travail comme étant un service offert à Jésus-Christ.

Je me dois de faire une précision. Éphésiens 5 et 6 décrit un portrait social très simple : il y a des épouses et des maris, des enfants et des parents, des serviteurs et des maîtres. En fait, nous savons — et Paul le savait aussi — que la société est bien plus complexe. Il y a aussi des célibataires, des divorcées, des personnes veuves, des orphelins. Il y a aussi des intermédiaires entre maîtres et serviteurs, il y a des échelons entre le big boss et le plus bas salarié. C’était vrai dans l’Empire romain. Souvenez-vous du centurion qui a dit : « Car, moi qui suis soumis à une autorité supérieure, j’ai des soldats sous mes ordres; et je dis à l’un : Va! et il va; à l’autre : Viens! et il vient » (Lc 7.8). Dans n’importe quelle armée, c’est toujours pareil : on est quelque part dans la chaîne de commandement, on reçoit des ordres d’en haut et on donne des ordres en bas. Ce qui est beau c’est le centurion qui a été touché par la puissance de l’Évangile, il a pris soin de son serviteur malade. Il a plaidé auprès du Maître tout-puissant pour que Jésus guérisse son serviteur. Il a traité son serviteur avec beaucoup de respect. Il avait de l’amour pour lui.

C’était vrai aussi dans l’Égypte ancienne. Souvenez-vous de la belle histoire de Joseph, vendu comme esclave à l’Égyptien Potiphar. Joseph réussissait dans tout son travail au service de son maître, car l’Éternel était avec lui. Potiphar l’a bien vu, il a établi Joseph comme intendant et superviseur de toutes ses affaires. Par la grâce de Dieu, Joseph était bon serviteur, mais aussi bon superviseur. Il a été jeté en prison injustement et le même scénario s’est produit en prison. L’Éternel était encore avec lui. Le chef de prison l’a remarqué, il a confié à Joseph la supervision de tous les prisonniers. Joseph était bon prisonnier, mais aussi bon superviseur de prisonniers! Ce qui l’a préparé à l’étape finale. Le pharaon, le numéro 1 de l’Empire égyptien, a fait sortir Joseph de prison et l’a nommé numéro 2 de tout l’Empire égyptien, gouverneur de toute l’Égypte. Joseph avait déjà appris à superviser des hommes avec respect chez Potiphar et dans la prison. Il était prêt à superviser avec beaucoup de respect l’immense projet de moisson et de distribution de la nourriture à toute la population. Dans sa position de grande autorité, Joseph a fait du bien à toute l’Égypte, et surtout à l’Église de Dieu dans sa misère. Il était au service de Dieu. Joseph est une image de Jésus. Le Seigneur Jésus s’est fait librement serviteur, jusqu’à mourir sur la croix pour nos péchés, pour ensuite être élevé à la position suprême de Seigneur universel, pour distribuer à son Église la nourriture spirituelle dont nous avons besoin.

Et nous, qu’en est-il de nous? Pendant notre vie, nous pouvons changer d’échelon, passer d’ouvrier à patron, de serviteur à superviseur. Plusieurs sont en même temps des employés et des directeurs, sous les ordres du grand patron et dirigeant une équipe de travail. Dieu vous place dans une excellente position pour comprendre les deux côtés. Que faire avec ceux que nous supervisons? Comme Jésus a fait pour nous, faisons-leur du bien. Traitons-les avec beaucoup de respect! Premièrement donc, une chose à faire : « Agissez de même envers eux. » Deuxièmement :

2. Une chose à éviter🔗

Que faut-il éviter? C’est très simple. « Abstenez-vous de menaces » (Ép 6.9). Paul n’est pas naïf. Il sait très bien ce qui arrive quand un pécheur accède à une position d’autorité. Un patron est facilement porté à faire des menaces. Il est tenté d’abuser de son autorité. C’était fréquent chez les maîtres du premier siècle. Si quelqu’un était propriétaire d’une autre personne, la tentation était forte de manipuler, menacer, maltraiter cette personne. « Si tu ne fais pas tout ce que je veux, je vais t’infliger des punitions corporelles ou je vais te séparer du reste de ta famille. » Le serviteur n’avait aucun moyen de se défendre, même devant la loi.

Encore aujourd’hui, les personnes en autorité font la même chose : harcèlement psychologique, harcèlement sexuel, violence en milieu de travail, paroles humiliantes, conduite abusive, intimidation. Plusieurs employeurs pressent le citron au maximum en imposant des échéances déraisonnables avec des charges de travail impossibles à respecter. Ils n’ont pas de respect pour la personne ni pour la vie conjugale et familiale de leurs employés.

« Abstenez-vous de menaces », nous dit l’apôtre inspiré de Dieu. Un patron, un directeur de projet, un contremaître, un gérant n’est pas propriétaire de ses employés. Un employé dépend de son employeur pour son salaire. L’employeur joue un grand rôle dans la stabilité des employés, incluant la stabilité de leur vie conjugale et familiale. Cela se répercute également sur l’Église. Un employé est vulnérable, et donc un patron peut facilement profiter de la situation, exercer des menaces, avoir des exigences excessives, sachant très bien que l’employé va hésiter avant quitter son emploi.

Si vous êtes en position d’autorité, comment exercez-vous cette autorité? Vous servez-vous du pouvoir que vous avez reçu pour en profiter au détriment des autres ou bien pour servir le Seigneur à sa gloire et pour le bien des autres? Un chrétien rempli de l’Esprit sera respectueux des autres dans sa position d’autorité. Il rendra témoignage de la puissance de l’Évangile en action dans son cœur et dans sa vie. Vous avez une excellente occasion d’être témoins de Jésus-Christ dans votre milieu de travail.

Donc, une chose à faire : « Agissez de la même manière à l’égard de vos serviteurs. » Une chose à éviter : « Abstenez-vous de menaces. » Et maintenant, il reste :

3. Une chose à savoir🔗

Le verset 9 se termine ainsi : « Sachant que leur Maître et le vôtre est dans les cieux et que devant lui il n’y a pas de considération de personnes. » C’est formidable! La Parole de Dieu ne nous dit pas seulement quoi faire et quoi ne pas faire. Elle nous explique pourquoi! Le centurion romain pouvait se permettre de dire à ses soldats : « Fais ceci, fais cela, viens ici, va là-bas », sans avoir besoin de leur expliquer pourquoi. Dans l’armée, on demande aux soldats d’obéir aux ordres, on ne leur demande pas d’être intelligent. Dans la famille de Dieu, c’est différent! Dieu n’est pas obligé de nous expliquer les raisons de ses commandements, et d’ailleurs, il ne nous explique pas toujours ses raisons. Il nous appelle à lui obéir en lui faisant confiance, tout simplement. En même temps, Dieu est bon et généreux. Très souvent, il nous explique ses raisons, de bonnes raisons, sages et raisonnables.

Pourquoi les maîtres doivent-ils respecter leurs serviteurs? Pourquoi doivent-ils s’abstenir de menaces? La raison est très simple : « Sachant que leur Maître et le vôtre est dans les cieux. » En grec, c’est le mot kurios qui est traduit par Maître. Très souvent, il est plutôt traduit par Seigneur. Vous êtes kurios, vous les maîtres terrestres; il est Kurios, lui votre Maître céleste. Jésus-Christ est votre Seigneur, votre Maître absolu, que vous soyez maîtres ou serviteurs, patrons ou employés, professeurs ou étudiants, c’est égal : il est Maître. Sur le plan humain, Dieu nous place dans différents rapports d’autorité et de soumission, mais devant Dieu et devant Jésus-Christ, nous sommes tous égaux. Il est notre grand Maître à tous, le Seigneur des seigneurs, le Patron des patrons, le Directeur des directeurs. Si une personne sous notre autorité n’est pas toujours capable de se défendre devant nous, cette personne peut faire appel à son Défenseur dans le ciel. « Fais-moi justice, ô Éternel », comme on lit souvent dans les Psaumes. Les patrons devront rendre des comptes de leur gestion devant le Maître tout-puissant. Après tout, nous sommes des serviteurs de Jésus-Christ. Nous vivons à son service et non à notre service.

Devant notre Maître au ciel, « il n’y a pas de considération de personnes », nous dit Paul. Qu’est-ce que cela veut dire? Cela veut dire que, devant lui, il n’y a pas de favoritisme, pas de traitement de faveur. Dieu n’a pas de chouchou. On ne peut pas l’amadouer. Il traite tout le monde avec justice, avec équité.

Dans le monde du travail, les traitements de faveur sont fréquents. Les amis du parti qui prend le pouvoir sont nommés à des postes de direction. Les amis du patron ou les membres de sa famille reçoivent des promotions qui n’ont rien à voir avec le mérite ou la compétence. Des entrepreneurs font des offres malhonnêtes avec « des enveloppes brunes » pour obtenir de gros contrats. Des employés reçoivent des traitements de faveur qui rendent les autres jaloux et qui empoisonnent le milieu de travail. On préfère des personnes plus riches, plus belles, plus influentes. Le favoritisme est partout présent, sauf devant Dieu. On ne peut pas l’amadouer ni espérer recevoir de lui des traitements de faveur. Les patrons et les directeurs chrétiens doivent le savoir. Tout chrétien en autorité doit le savoir. Sachez que leur Maître et le vôtre est dans les cieux et que, devant lui, il n’y a pas de favoritisme.

Voilà une excellente raison de respecter ses employés ou son équipe de travail, sans faire de menace. Un chrétien rempli de l’Esprit sera respectueux dans sa position d’autorité, au service de son Maître dans les cieux.

Un jour viendra, nous dit l’Esprit de Dieu, où tous les humains seront rassemblés devant le trône et se tiendront devant Jésus-Christ, le Seigneur des seigneurs. Les grands et les puissants ne seront pas ses chouchous. Aucun traitement de faveur possible avec Dieu. Il exécutera son jugement avec une parfaite justice. Il ne se laissera pas amadouer par notre compte en banque, par nos diplômes, par nos promotions, ni même par nos années de service dans son Église.

Quand Jésus reviendra, tous les titres et toutes les positions d’autorité disparaîtront. Chacun se tiendra devant lui simplement en tant que personne humaine. Le Seigneur opérera une grande séparation, « comme le berger sépare les brebis d’avec les boucs, et il mettra les brebis à sa droite, et les boucs à sa gauche » (Mt 25.32-33), selon que nous aurons cru en Jésus pour notre salut ou non, selon que nous aurons vécu par la foi en lui ou non.

Nous avons un seul et même Seigneur et Sauveur, que nous soyons serviteurs ou maîtres, employés ou employeurs, jeunes ou retraités. Vous étiez perdus dans vos péchés. Votre Maître au ciel vous a merveilleusement délivrés par sa grâce. Le servez-vous avec reconnaissance par la puissance de son Esprit? Amen.