Cet article sur Jean 4.43-54 a pour sujet la guérison du fils d'un officier royal. La vie physique restaurée représente la vie éternelle qui commence quand on croit en Jésus qui donne la vie et l'espérance dans ce monde en détresse.

Source: Afin de croire et d'avoir la vie - Méditations sur l'Évangile selon Jean, 1999. 3 pages.

Jean 4 - Guérison du fils d'un officier royal

« Après ces deux jours, Jésus partit de là pour se rendre en Galilée; car il avait témoigné lui-même qu’un prophète n’est pas honoré dans sa propre patrie. Lorsqu’il arriva en Galilée, les Galiléens l’accueillirent parce qu’ils avaient vu tout ce qu’il avait fait à Jérusalem pendant la fête. Car eux aussi étaient allés à la fête. Il retourna donc à Cana, en Galilée, où il avait changé l’eau en vin. Il y avait à Capernaüm un officier royal dont le fils était malade. Il apprit que Jésus était venu de Judée en Galilée, alla vers lui et le pria de descendre et de guérir son fils, qui était près de mourir. Jésus lui dit : Si vous ne voyez des miracles et des prodiges, vous ne croirez donc point! L’officier royal lui dit : Seigneur, descends avant que mon petit enfant ne meure. Va, lui dit Jésus, ton fils vit. Cet homme crut à la parole que Jésus lui avait dite et il s’en alla. Comme déjà il descendait, ses serviteurs le rencontrèrent et lui dirent que son enfant était en vie. Il s’informa auprès d’eux de l’heure à laquelle il s’était trouvé mieux; et ils lui dirent : Hier, à la septième heure, la fièvre l’a quitté. Le père reconnut que c’était à l’heure même où Jésus lui avait dit : Ton fils vit. Et il crut, lui et toute sa maisonnée. Jésus fit encore ce second miracle après être venu de Judée en Galilée. »

Jean 4.43-54

Jésus, Parole de Dieu, est la vie (Jn 1.4). Jésus est le don de Dieu au monde pour que ceux qui croient en lui reçoivent la vie éternelle (Jn 3.16). Jésus offre aux hommes l’eau vive et, en quiconque accepte d’être ainsi désaltéré, elle devient une source jaillissante jusque dans la vie éternelle.

Il faut se souvenir de ce message essentiel, qui anime toutes ces premières pages de l’Évangile et qui s’épanouira dans les chapitres suivants, pour comprendre la signification réelle de cette guérison. Elle est une démonstration de la puissance de vie qui est en Christ et qu’il répand autour de lui. Lorsque par trois fois dans ces quelques lignes retentit comme un refrain triomphal l’affirmation « ton fils vit », il est clairement affirmé aux auditeurs de Jésus, comme aux lecteurs de l’Évangile, que la mission du Christ ici-bas est de communiquer la vie à ceux qui meurent de ne pas le connaître. La vie physique restaurée représente la vie éternelle qui n’est pas seulement une promesse pour l’au-delà, mais bien un don actuel pour la personne tout entière de celui qui le reçoit.

Venant de Jérusalem, Jésus s’est arrêté deux jours en Samarie et il projette d’aller en Galilée, sa patrie proprement dite, là où il a grandi et vécu jusqu’ici. C’est là qu’il est le mieux connu, du moins en sa qualité d’homme et de citoyen. Mais précisément à cause de cela, Jésus sait qu’il va rencontrer de l’opposition. Néanmoins, il se rend en Galilée. Une renommée de guérisseur et de faiseur de miracles l’y a précédé. Il est le Christ vivant, celui qui sauve, celui qui guérit. Aujourd’hui encore, nous recueillons des témoignages de guérisons, de vies transformées et libérées par Jésus-Christ. Pour recevoir du Christ cette vie, il faut venir à lui, il faut croire en lui. C’est donc aussi la question de foi qui est ici posée.

La renommée de Jésus, puissant en secours et en guérison, a pénétré jusque dans la chambre d’un mourant. Le fils unique d’un fonctionnaire supérieur est à l’article de la mort. Le père de ce jeune homme a entendu parler de Jésus, il a appris qu’il vient en Galilée et qu’il est en route pour Cana. Il fait trente kilomètres à sa rencontre et prie Jésus de descendre chez lui pour secourir son fils. Jésus voit d’abord en cet homme le type de ceux qui veulent bien la guérison, mais non le salut. Il lui parle sévèrement : « Si vous ne voyez des miracles et des prodiges, vous ne croyez donc point! » (Jn 4.48). Le père ne se laisse pas déconcerter par cette réponse. Humblement, il revient à la charge : « Seigneur, descends avant que mon petit enfant ne meure » (Jn 4.49). L’on devine l’amour et l’angoisse de ce cœur de père. Est-ce cette imploration qui touche Jésus? Il se peut.

Ceux qui l’entourent, se souvenant du miracle accompli dans ce même village de Cana, ainsi que des manifestations de Jérusalem, attendent de lui d’autres prodiges. Ils l’honorent comme un guérisseur et comme un thaumaturge, mais pas comme le Messie et le Rédempteur qu’il veut être. « Saluer Jésus comme Sauveteur, ce n’est pas encore le recevoir comme Sauveur. » Ainsi s’explique la parole un peu amère de Jésus que nous venons de citer. S’applique-t-elle aussi au père de l’enfant malade? Certes, à lui comme à la foule qui l’entoure.

Mais cette foi insuffisante peut devenir le germe de la véritable foi. C’est donc pour l’éprouver, pour l’aider à croire vraiment que Jésus semble d’abord refuser le miracle qu’il sollicite. Mais l’homme, dans son angoisse paternelle, continue à supplier le Seigneur. Celui-ci le soumet alors à la suprême épreuve de la foi. Sans rien faire, sans aller auprès de son fils, sans exorcisme spectaculaire ou geste dramatique, sans même lui remettre un remède, Jésus lui affirme seulement qu’il est exaucé et que son « fils vit ». Le miracle alors s’accomplit subitement.

Et c’est un double miracle : là-bas, à trente kilomètres, dans la belle maison de l’officier, ceux qui se penchent sur l’enfant agonisant sont émerveillés de le voir reposer tranquillement et sans fièvre; et ici, à Cana, cet homme qui devait s’attendre à une longue course avec le guérisseur, à des préparatifs compliqués, à toute une mise en scène, lui qui appartient à ce peuple dont Jésus vient de dire « si vous ne voyez pas de miracles et prodiges, vous ne croyez pas », cet homme croit Jésus sans rien voir, sur sa seule parole : « Va, ton fils vit » (Jn 4.50). S’il doutait à cet instant, son fils serait-il sauvé? Mais il ne doute pas. Il va s’en retourner chez lui, plein de confiance en la parole du Seigneur.

Ainsi, pendant que son enfant reçoit un salut temporel, lui, il trouve le salut éternel : il a rencontré son Sauveur. Et lorsque plus tard, chez lui, il constatera que la guérison a eu lieu exactement à l’instant où Jésus la lui a annoncée, sa foi sera confirmée, elle s’épanouira dans la joie et dans l’adoration et se communiquera par son témoignage à toute sa famille et à tous ceux qui vivaient sous son toit.

Le point culminant de ce récit n’est pas la guérison du fils, mais le cri d’allégresse par lequel l’évangéliste proclame : « Il crut, lui et toute sa maisonnée » (Jn 4.53). Un miracle s’est produit, en faveur du fils de l’officier. L’officier partit de Capernaüm en quête d’un médecin pour son fils et il a trouvé le Seigneur des seigneurs et le Roi des rois, le Souverain du temps et de l’éternité. Il cherchait la guérison pour son fils et voici qu’il a trouvé le salut éternel pour lui-même et pour toute sa maison.

Parce que le Christ est vivant, le récit de la guérison du fils de l’officier royal n’est pas seulement une histoire. Ce qui s’est passé en l’an trente pourrait se passer aujourd’hui même dans la ville où nous vivons. Cette histoire nous a été transmise pour que nous en retirions un nouveau courage et un nouvel espoir en Jésus-Christ, le même hier, aujourd’hui et éternellement.

Une lumière tombe de ce texte sur notre situation actuelle. La maladie et la mort règnent dans le monde. Chacun de nous les côtoie. Il y a d’incalculables détresses, autour de nous et chez nous. Mais l’Évangile nous dit de les apporter toutes à Jésus parce qu’il guérit et secourt, selon sa Parole. Il nous dit aujourd’hui : « Va, ton fils vit. »

Notre génération tout entière nous paraît être à l’heure actuelle le jeune homme couché sur un lit, à l’agonie. L’Europe est devenue une chambre mortuaire. En face de cette détresse générale, retrempons notre espérance en Jésus-Christ, le Seigneur des nations, et laissons-le réveiller notre foi. Nous devons croire et espérer non seulement pour nous-mêmes, mais en tant qu’Européens ou Asiatiques, Africains ou Américains. Croyons, dès maintenant, à la victoire de la foi, à la résurrection de ce qui gît à terre. Même si nous devons croire sans voir et attendre encore vingt-quatre heures, ou mois, ou années, croyons au redressement de la dignité humaine avilie et au droit des peuples foulé aux pieds!

Les promesses de la Parole de Dieu vont plus loin encore que les détresses du temps présent et que les difficultés de l’heure actuelle. Elles embrassent toutes choses. Elles nous parlent d’un renouvellement de l’être tout entier, de nouveaux cieux et d’une nouvelle terre où la justice habitera. Certes, il vaut la peine d’attendre, car mille ans sont aux yeux de Dieu comme un jour… Le Christ vit, il peut guérir et secourir. Plus encore, il peut sauver de l’enfer et donner la vie pour l’éternité. « Cet homme crut à la parole que Jésus lui avait dite et il s’en alla » (Jn 4.50). Croyons sur parole et allons! C’est ainsi que la réformation se poursuit.