Cet article a pour sujet le retour du Christ qui viendra pour être le juge des vivants et des morts et pour sauver son Église. Cette espérance éclaire notre monde actuel immoral et déboussolé et procure consolation à ceux qui croient en lui.

Source: Croire pour comprendre. 4 pages.

Le retour du Christ

L’année ecclésiastique est jalonnée de dates indiquées sur le calendrier qui rappellent une fois par an certains des grands faits du salut. Ainsi, Noël commémore l’incarnation du Fils de Dieu, Vendredi saint la passion du Sauveur, Pâques sa résurrection et Pentecôte l’effusion du Saint-Esprit sur l’Église chrétienne. En regardant vingt siècles en arrière, nous célébrons Dieu et sa grâce dans l’émerveillement et le souvenir reconnaissant, dans la foi, l’espérance et la charité.

Ceci concerne le passé. Mais qu’en est-il de l’avenir? Aucune Église n’a encore fixé de date célébrant la parousie, c’est-à-dire le retour physique et visible du Christ Seigneur. C’est avec raison, car chacune de nos journées devrait regarder en avant et dans la vigilance attendre le Seigneur. Le jour J est proche; ouvrons donc les fenêtres sur l’horizon. S’il n’y a aucune raison pour que se reproduisent les grands événements du passé — nous l’avons déjà dit, il serait absurde d’attendre une nouvelle incarnation, une recrucifixion ou encore la résurrection ou la Pentecôte — nous avons pourtant toutes les raisons d’être impatients, tout en espérant avec confiance l’avènement sur terre de Jésus-Christ.

Comment se fait-il que l’une des expressions bibliques les plus précieuses, le terme de « Maranatha », soit si peu connue parmi les chrétiens? Pourtant, elle est directement liée à leur bienheureuse espérance. « Maranatha » veut nous rassurer. « Le Seigneur vient », il est proche. Les premiers chrétiens se saluaient entre eux en se disant « Christ est ressuscité ». Je dois ajouter, hélas!, que ces expressions ne se font pas entendre au-delà du dimanche, parfois juste la semaine qui suit la plus grande fête de la chrétienté. « Maranatha! » Le Christ revient. C’est là une de ces certitudes sans laquelle la foi chrétienne serait inexistante.

Dans la conjoncture présente, au sein de crises bouleversantes et au milieu des ruines morales et spirituelles qui parfois jonchent nos routes, nous pouvons le répéter et le croire sans rougir. Notre avenir est lié au temps présent. Notre espérance naît en dépit des apparences. Qu’en est-il de ces apparences? Il existe partout un sentiment vague et indéfinissable, une inquiétude de ce que les affaires du monde tournent très mal.

L’irresponsabilité pénètre chacune des sphères de la vie. Une grande partie de l’immoralité actuelle est due au sentiment que personne n’est plus responsable vis-à-vis de la société et que chacun est libre d’agir à sa guise. À qui va-t-on rendre compte des escroqueries sociales, politiques, économiques? À qui rendront compte les délinquants, les criminels, les malhonnêtes de toutes sortes qui peuplent et qui infestent notre société? L’idée même d’une « révolution sexuelle » s’appuie précisément sur la conviction que le gouvernail du monde est abandonné. Car la monogamie, la fidélité dans le mariage, la stabilité de la famille n’ont de sens que dans un monde réglé par Quelqu’un qui veille sur toutes choses.

Ne faudrait-il pas prendre la peine d’examiner la situation présente à la lumière de l’avenir, à l’aide des grandes affirmations de la foi biblique? Car « Maranatha », « le Seigneur est proche », est d’une très grande importance pour un monde déboussolé comme le nôtre, puisqu’il est question de l’avènement du Fils de Dieu et non pas uniquement d’un personnage d’envergure. Si nous prêtons bien attention à ce qui nous est dit à son sujet, Jésus-Christ viendra en tant que Juge des vivants et des morts. Notre attente est celle de son retour, c’est-à-dire du Sauveur de l’Église. Avez-vous songé un instant que ce Jésus-Christ est le Fils de Dieu, sa Parole incarnée, celui qui a créé l’univers ainsi que chacune de nos vies?

« Tout a été fait par elle [la Parole] et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle », affirme l’apôtre Jean dans son Évangile (Jn 1.3). Cela veut dire que le Jésus de la fin de l’histoire était présent au début de notre histoire. Je ne m’étendrai pas sur les détails concernant nos origines. Mais il existe un point essentiel sur lequel je n’ai aucun doute : Selon la Bible, Jésus-Christ se trouvait impliqué dans l’œuvre de la création, y jouant un rôle de tout premier ordre. Depuis deux mille ans, notre histoire se divise en deux périodes : celle d’avant son incarnation et celle qui débute après sa naissance. Il n’est pas étonnant que de son vivant il ait produit une impression indescriptible sur ses contemporains et que, depuis deux millénaires, il ne cesse de troubler et de hanter l’imagination des uns et d’arracher les aveux des autres. C’est donc lui que nous attendons. Il vient en tant que Juge des hommes.

Il viendra « sur les nuées », nous est-il dit (Mt 24.30). Dans le langage biblique, la nuée symbolise la gloire de Dieu ainsi que son pouvoir. Lorsque le signe de sa venue apparaîtra dans les cieux, « toutes les tribus de la terre se lamenteront » (Mt 24.30). Ces nations qui l’ont refusé comme Dieu et comme Maître et se sont assujetties à d’autres puissances connaîtront une panique jamais égalée. Je conçois que certains aspects de son avènement nous paraissent énigmatiques. Je voudrais cependant vous rappeler que ce Jésus du futur est le même que celui que chacun d’entre nous a rencontré un jour ou l’autre. Il est apparu à chaque génération et à tout homme d’une manière ou d’une autre. Nous ne pouvons lui échapper. Même si nous tentons de prendre l’autre côté du trottoir, de tourner au coin de la rue pour le fuir, il s’y présente et nous interpelle. Il en sera ainsi avec nos enfants et nos petits-enfants, jusqu’à la fin.

Si le courant actuel du monde semble chaotique, le Christ fera un jour de celui-ci un courant rempli de sens et il liera ensemble tous les morceaux déchirés. J’ignore le comment des détails, mais je suis certain de la chose. C’est pourquoi il nous faut faire un choix entre le chaos et l’harmonie, l’espérance et le désespoir, l’absurde et la foi, la mort et la vie. De toute manière, vous faites un choix. Avez-vous examiné le vôtre? Est-il le bon? Celui de la vie, c’est-à-dire de la foi en Jésus-Christ, de l’espérance en celui qui revient? En ces temps hideux où le matérialisme laisse nos cœurs assoiffés, où les gadgets envahissent nos vies de façon répugnante — gadgets parfois même spirituels —, je sais qu’aucune statistique ne pourra jamais mesurer le degré de la dépravation humaine. Dans cet océan de boue et de violence, il ne nous reste qu’à nous tourner vers Jésus-Christ, attendre sa venue et répéter sans cesse avec conviction : « Maranatha! »

Quelles que soient la joie et la consolation que nous pouvons tirer de cette certitude, n’oublions jamais un seul instant que son retour marquera le paroxysme de toutes les crises que nous aurons connues et créées. Car Jésus vient en tant que Juge. Vous savez que le mot crise vient du grec et veut dire simplement « jugement ». C’est une prospective terrifiante pour celui qui n’a pas réglé ses comptes dans la foi.

Chacun se trouvera devant un Juge suprême, juste et tout-puissant, pour en attendre la récompense ou la réprobation. Pour certains, ce sera la vie éternelle, la vraie, en présence de Dieu; pour d’autres, le rejet éternel. Remarquez que chacun sera jugé personnellement. Et lorsque nous examinons nos existences insignifiantes, parfois miséreuses et misérables, à la lumière du jugement, alors notre personne reçoit une valeur toute particulière. Nos heures et nos journées sont connues de lui. Nos actes seront placés sur une balance qui ne triche pas.

Peut-être aux yeux d’autrui passons-nous pour d’excellents citoyens, d’excellents époux, d’excellentes mères de famille, voire de pieux membres de l’Église. Le jour viendra où le Juge suprême ne trouvera peut-être que trivialité, apparence, hypocrisie peut-être. À ses yeux, nous n’aurons pas été aussi honnêtes que nous l’imaginions, aussi généreux que nous en donnions l’impression. Disons que chacun sera jugé selon ses connaissances. Ceux qui ont vécu en dehors de la loi et de la révélation seront jugés, acquittés ou condamnés selon les lumières reçues. Ceux qui ont connu l’Évangile du salut, selon le degré de leur connaissance.

Si le jour J doit venir, le jour D, c’est-à-dire décisif, c’est aujourd’hui. Ce qui veut dire que le Christ que nous attendons est le même que le crucifié du Calvaire. Nous attendons, en fait, le retour de notre Sauveur. Sans lui, il n’y a pas d’espoir, ni maintenant ni à la fin. Le Juge à qui nous rendrons compte est la victime qui a payé notre péché. Notre immoralité ou nos lâchetés, nos infidélités comme nos tricheries auront été effacées par lui. C’est donc en ami que peuvent l’attendre ceux qui ont cru en lui comme leur Sauveur.

« Qui accusera les élus de Dieu? Dieu est celui qui justifie! Qui les condamnera? Jésus-Christ est celui qui est mort; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu et il intercède pour nous! » (Rm 8.33-34).

Selon la Bible, Jésus est le seul qui pourrait nous juger et nous condamner, et pourtant il fait le contraire. En nous justifiant, il nous a déjà acquittés et pardonné. Il nous scelle comme sa propriété définitive.

C’est un grand message que celui que contient la Bible. Message adressé à un monde brisé et à l’homme tourmenté, à la société déchirée, à l’univers en travail. Message d’amour, de guérison, de réconciliation et d’harmonie rétablie.

Pourrait-on demeurer indifférent à cet égard? Il est à la fois avertissement et consolation. Il appelle à la conversion et à la foi. Il renferme la promesse que les déchirures seront réparées, que le mal subi sera vengé et qu’une vraie justice sera rendue. Si nous avons choisi le Christ et à cause de lui le renoncement à nous-mêmes, consenti à des sacrifices, les services rendus à sa cause n’auront pas été vains. « Entre dans la joie de ton Maître! » (Mt 25.23). « Venez, vous qui êtes bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde » (Mt 25.34).

La crise présente n’est donc pas l’essentiel de la vie. C’est notre espérance qui l’est. La foi en est le contenu, l’espérance en est la persistance, la durée de notre foi. Parce que le Christ revient, la vie n’est pas une impasse. Le monde n’est pas absurde. Qu’il est urgent de croire que le Fils de Dieu est notre unique Seigneur! Celui qui vient bientôt est notre ami, il est notre compagnon de route, notre Libérateur. Plus rien ne peut nous séparer de lui ni de l’amour de Dieu. « Maranatha » donc, viens Seigneur Jésus!