Luc 2 - Noël Message de Noël
Luc 2 - Noël Message de Noël
« Il y avait, dans cette même contrée, des bergers qui passaient dans les champs les veilles de la nuit pour garder leurs troupeaux. Et voici, un ange du Seigneur leur apparut, et la gloire du Seigneur resplendit autour d’eux. Ils furent saisis d’une grande frayeur. Mais l’ange leur dit : Ne craignez point; car je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet d’une grande joie : c’est qu’aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. Et voici à quel signe vous le reconnaîtrez : vous trouverez un enfant emmailloté et couché dans une crèche. Et soudain, il se joignit à l’ange une multitude de l’armée céleste, louant Dieu et disant : Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, et paix sur la terre parmi les hommes qu’il agrée! »
Luc 2.8-14
Pour notre société moderne, industrialisée, Noël est devenu l’occasion où nous offrons à nos enfants toutes sortes d’armes en guise de cadeaux! Chaque fête de Noël fait apparaître de nouveaux stocks d’armes qui remplacent les anciens modèles des grands magasins de jouets. Depuis déjà fort longtemps la publicité à la radio ou la télévision, ou celle par des catalogues spécialisés, ont corrompu les goûts et perverti les jeunes esprits de nos enfants. La plupart d’entre eux ne seront heureux que s’ils reçoivent comme cadeau un nouvel engin sinistre et l’accrochent à leur arbre de Noël.
Nous sommes peut-être tout à fait inconscients de ce phénomène. Pourtant, il est urgent d’ouvrir nos yeux. Si nous nous promenons devant les étalages de jouets bien achalandés de certains grands magasins, nous aurons l’impression de nous trouver dans un véritable arsenal. Des pistolets, des couteaux à cran d’arrêt, des chars d’assaut, des avions de chasse, des bombes de tous calibres, des uniformes de soldat, des panoplies d’Indiens, tout est là qui tente aussi bien les enfants que les adultes. Même si, à Noël, les vraies armées belligérantes s’arrangent pour observer une trêve de quelques heures, pour pouvoir en toute quiétude célébrer la joie de Noël, ceux qui jouissent de la paix véritable s’accordent le vil plaisir de vivre l’émotion intense des « hostilités » artificielles. Il n’y a pas de Noël sans le vacarme des détonations.
Aussi, voit-on des enfants se traîner sur le plancher, avec leurs armes d’imitation; ils simulent des blessures, feignent la mort et donnent toute vraisemblance possible à leurs champs de bataille imaginaire. Ainsi, Noël est le temps où l’on entend des détonations, celles des fusils ou des pistolets artificiels. On connaît aussi les nouveaux frissons jamais éprouvés que produisent sur vous les images de nouveaux monstres et le suspense de leurs macabres activités.
Y a-t-il moyen que cessent toute cette ironie, toute cette moquerie de Noël? Mais en faisant de Noël la saison la plus grossièrement matérialiste, les hommes ne sont pas pour autant les plus heureux et satisfaits. Leur gaieté frivole et leurs divertissements, qui frôlent le sadisme, laissent derrière eux un vide impossible à combler. Ceci à moins qu’ils transforment leurs instruments de morts et leur décadence morale en des jouets et des instruments utiles.
À première vue, il semble difficile que cet état de choses puisse changer de fond en comble. Quelle force avons-nous pour arrêter la production de l’industrie et de la consommation sur le marché? Aussi longtemps qu’il y aura la demande, la production ne cessera de la satisfaire, en fournissant la quantité demandée.
Cependant, il ne faut pas sombrer dans un total pessimisme. Même si nous ne pouvons rien changer dans cette célébration païenne de Noël, nous pouvons changer notre monde intérieur et tout notre mode de vie. Cela est possible si nous centrons notre attention sur le message initial que nous apporte chaque fête de Noël. Nous pouvons alors refuser notre contribution directe ou indirecte à des sottises et cesser de faire de Noël une fête païenne.
Qu’est-ce qui est donc essentiel dans ce message? Celui-ci n’a rien à faire avec les armes d’imitation! Un message tout différent avait été annoncé le soir du premier Noël. L’Évangile selon Luc, au chapitre deux, nous en fournit des détails.
Ainsi, ce soir-là, il y eut une sorte de ban, celui de la joie de l’annonce faite à des bergers effrayés, de la naissance du Sauveur des hommes. S’il nous était possible de mettre cette bonne nouvelle au centre de toutes nos affaires, nous aurions résolu beaucoup de problèmes inextricables de notre temps. Noël est centré sur une bonne nouvelle, la meilleure des nouvelles qui peut atteindre les hommes, depuis leur origine. C’est une bonne nouvelle, pleine de joie, car elle annonce et nous révèle l’amour de Dieu.
Il existe des circonstances dans notre vie qui nous feraient douter de cet amour. Vous connaissez personnellement ces occasions qui vous ont fait dire avec déception et amertume : « Ah!, s’il y avait Dieu, pourquoi tel ou tel événement? » Des tragédies dépourvues de tout sens et d’explication jalonnent tant de vies! Il existe la misère d’un mariage brisé, la souffrance d’un mal incurable, l’anéantissement d’un projet cher à notre cœur, qui tous et chacun à sa façon nous incitent à redire sans cesse : « Dieu est-il un Dieu d’amour? En présence des ruines de mon existence et des déchets moraux de la société, existe-t-il un Dieu d’amour? »
Tant de conflits quotidiens qui harcèlent et qui usent, sans faire remettre en question les intentions bonnes et les motifs purs du Dieu de la providence. Nous sommes si prompts à accuser Dieu. Mais alors, ne serions-nous pas allés trop loin ou descendus trop bas? Nous estimons que nous avons le droit de pointer notre doigt à la figure de Dieu, et de lui poser avec impudence nos questions. Comme si nous avions affaire à un égal! Même si, lorsque le responsable de notre tragédie personnelle, c’est nous-mêmes.
À Noël, Dieu nous invite à regarder plus loin, à aller au-delà de toutes les circonstances, de celles qui nous font sombrer dans le doute et qui nous jettent dans le désespoir total. Il nous invite à aller jusqu’à Bethléem et à rencontrer l’enfant Jésus. Le lieu où il est né est empreint du plus grand mystère. Car selon l’annonce faite par l’ange, et d’après toute l’Écriture sainte, l’enfant de Bethléem est une personne unique. Il est le Fils de Dieu, la deuxième personne de la sainte Trinité. L’enfant emmailloté et couché dans une crèche est le Fils de Dieu, qui devint homme, qui prit sur lui notre nature humaine et vit le jour du sein d’une femme ordinaire.
Lorsque nous écoutons ce récit et que nous contemplons l’enfant de la crèche, nous devons nous souvenir qu’en Jésus-Christ, Dieu devint semblable à nous; il vint habiter parmi nous, en sorte que nous ne soyons plus jamais aliénés de lui. Cependant, cet enfant est aussi différent de nous. Lui seul a pu être exempt de la malédiction du péché. Aucun autre enfant ne peut l’être.
Une telle révélation de l’amour de Dieu devrait arrêter une fois pour toutes nos questions rebelles. À Noël, nous confessons le début de l’humiliation du Fils de Dieu, mais en même temps, nous voyons l’enfant glorieux, qui reçoit la louange des armées célestes, comme il l’avait reçue depuis toute l’éternité.
Enfant glorieux et humilié, fils de Dieu libre, mais devenu homme assujetti, voilà tout le miracle de Noël.
Jésus-Christ partagea notre histoire, accepta nos peines, connut nos tristesses, commença le long voyage de douleur qui le conduisit trente-trois ans plus tard au sommet du Calvaire, à la mort hideuse de la croix, pour payer le prix de nos péchés. Il a subi, lui l’innocent et le saint, le poids de la colère de Dieu et s’écria dans la solitude totale : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? » (Mt 27.46).
Cette vie de douleur contribua à l’annonce de la joie faite aux bergers, ainsi qu’à chacun de nous qui l’entendons à nouveau. La naissance, toute la vie, ainsi que la mort de Jésus, est l’assurance indéniable que Dieu est amour. Il ne faut jamais l’oublier. « Il a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jn 3.16).
Dieu est amour, nous dit un autre témoin de la révélation. « L’amour de Dieu a été manifesté envers nous en ce que Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui » (1 Jn 4.9).
Mais il y a plus que l’amour de Dieu dans ce message. L’annonce de l’ange parle aussi du salut des hommes. L’amour de Dieu ne nous aurait pas suffi ni aidés si nous devions demeurer pour toujours séparés de lui. S’il n’existait pas de pont qui relie nos vies désespérées à sa grâce, il n’y aurait eu encore aucune réponse satisfaisante à nos questions angoissées. Cependant, l’Écriture sainte est réaliste avec nos problèmes humains. Elle n’hésite pas à nous parler du besoin d’un Sauveur. Notre salut suffisant, définitif et éternel ne peut aucunement dépendre de nous-mêmes. Toute la race humaine vit dans le péché et dans la corruption. Nous sommes aliénés de Dieu et séparés entre nous. Par nature, nous sommes des enfants de colère.
Si l’amour de Dieu doit nous atteindre, Dieu doit en avoir l’initiative. Il doit accomplir toute l’œuvre nécessaire. C’est ce qu’il fit à Noël, en l’entreprenant en Jésus-Christ. Jésus est par conséquent le pont entre Dieu et les hommes. Dieu a fourni ce lien à l’homme déchu. Jésus est le Sauveur, car il prit sur lui nos péchés et il en fit expiation totale. En lui, Dieu a pourvu au sacrifice qui ôta l’offense. Il nous permit de connaître toute sa grâce libre et généreuse.
Jésus déclare : « Celui qui vit et croit en moi ne mourra jamais » (Jn 11.26). Peut-être tout ceci nous paraît bien étrange et mystérieux. J’en conviens, cela est étrange. Mais l’important n’est pas ce qui nous paraît étrange, mais ce que déclare l’Écriture. Elle nous dit que Jésus est le Sauveur, quiconque croit en lui sera sauvé pour toute l’éternité. Dieu en a décidé ainsi. Nous ne pouvons comprendre son action d’une manière tout à fait rationnelle et l’expliquer selon les règles de notre logique. Il nous suffit de savoir qu’il existe un Sauveur, dont chacun de nous a besoin. Quiconque ne veut recevoir la plénitude du salut suffisant et efficace ne fait que rejeter en toute conscience le message joyeux de Noël.
N’est-il pas triste alors, de constater combien Noël est devenu une fête païenne. Les hommes l’ont associé à tout ce qui lui est étrange et incompatible. La perversion a atteint même les jeunes cœurs. On a mis entre leurs mains la réplique des armes qui existent pour la haine et pour la violence. Il ne faut pas se tromper, la société tout entière marche et parviendra à coup sûr à l’issue fatale, si elle continue à se moquer de Dieu, de son jugement et de sa colère.
Des psychologues modernes, peuvent analyser avec pertinence les raisons qui poussent les hommes à marcher vers cet abîme. Ils peuvent nous expliquer pourquoi on fabrique des jouets qui soient des armes et pourquoi ce besoin profond de la destruction chez l’homme moderne. De telles analyses sont utiles.
Mais nous devons nous intéresser aux raisons religieuses de ces perversions. Elles consistent tout bonnement en ce refus du Christ qui est venu à Noël. L’homme résiste à l’annonce de l’ange, à la Bonne Nouvelle, à la joie et au salut offert, à la gloire majestueuse de Dieu. Sous la mince couche de la religiosité, tout imprégnée d’hypocrisie, les hommes persistent dans leur révolte et leur aliénation. Alors, il ne faut pas s’étonner si Noël est une saison triste pour la société qui porte des masques.
Mais le vrai message de l’Évangile peut troubler profondément et remettre en question notre façon de voir et de vivre notre vie. Ainsi, reste-t-il un point d’interrogation : Prenons-nous, personnellement, part à ce paganisme camouflé? Dieu merci, au milieu de la folie et de tous les vacarmes, le message du salut nous est toujours à nouveau annoncé. Dieu envoya son Fils unique, né pour nous, mort à notre place; Noël est donc une fête très importante.
Elle peut être une fête différente pour nous et pour nos enfants. Nous pouvons offrir à ces derniers d’autres cadeaux. Mais nous pouvons aussi commencer par leur enseigner que Jésus, l’enfant de Bethléem, est aussi leur Sauveur personnel.