Cet article sur la Confession des Pays-Bas (article 29) a pour sujet les marques de la fausse Église: elle se donne plus d'autorité que la Parole de Dieu, n'administre pas les sacrements correctement et persécute les croyants.

Source: La raison de notre espérance. 5 pages.

Les marques de la fausse Église

Les marques de la vraie Église

« Nous croyons qu’il faut, par la Parole de Dieu, discerner avec soin et beaucoup de prudence quelle est la vraie Église, à cause de toutes les sectes qui existent aujourd’hui dans le monde et qui se réclament de ce nom d’Église.

Nous ne parlons pas ici des hypocrites qui sont mêlés aux bons dans l’Église sans toutefois en faire véritablement partie, bien qu’ils y soient présents de corps. Nous parlons plutôt du corps du Christ et de la communion de la vraie Église qu’il faut distinguer de toutes les sectes qui prétendent être l’Église.

Les marques pour reconnaître la vraie Église sont les suivantes : l’Église prêche purement l’Évangile, elle administre purement les sacrements comme Christ les a institués et elle fait usage de la discipline ecclésiastique pour corriger les péchés. Bref, elle se conforme à la pure Parole de Dieu, rejetant toutes choses qui y sont contraires et considérant Jésus‑Christ comme le seul Chef. C’est ainsi que l’on peut reconnaître avec certitude la vraie Église et personne n’a le droit de s’en séparer.

Quant à ceux qui sont de l’Église, on peut les reconnaître par les marques des chrétiens. Ils ont reçu par la foi le seul Sauveur Jésus‑Christ, ils fuient le péché et recherchent la justice, ils aiment le vrai Dieu et leurs prochains, sans se détourner à droite ou à gauche, et ils crucifient leur chair avec ses œuvres. Bien qu’il y ait encore de grandes faiblesses en eux, ils les combattent par l’Esprit tous les jours de leur vie. Ils ont continuellement recours au sang, à la passion, à la mort et à l’obéissance du Seigneur Jésus, par qui ils ont le pardon de leurs péchés par la foi en lui.

Quant à la fausse Église, elle s’attribue à elle‑même et à ses ordonnances plus d’autorité qu’à la Parole de Dieu. Elle ne veut pas se soumettre au joug du Christ. Elle n’administre pas les sacrements de la manière dont le Christ l’a ordonné dans sa Parole, mais elle fait des ajouts et retranche des parties selon ce qui lui plaît. Elle se fonde sur les hommes plus que sur Jésus‑Christ. Elle persécute ceux qui vivent saintement selon la Parole de Dieu et qui réprimandent la fausse Église pour ses vices, sa cupidité et son idolâtrie. Ces deux Églises sont faciles à reconnaître et à distinguer l’une de l’autre. »

Confession de foi des Pays-Bas, article 29

  1. Elle se donne plus d’autorité qu’à la Parole de Dieu
  2. Elle n’administre pas les sacrements correctement
  3. Elle persécute les croyants
  4. Elle est facile à reconnaître

Cet article met en opposition, non pas la vraie et la fausse Église, mais la vraie Église et tous les groupes qui se prétendent Églises. Parmi tous ces groupes, la fausse Église est un exemple extrême. On a la forte impression que la description de cette fausse Église vise l’Église romaine. Le nom de cette Église n’est cependant pas mentionné et la description peut s’appliquer à d’autres fausses Églises. Au fond, cette description ne provient pas de l’histoire post-apostolique, mais de la Parole de Dieu qui nous met en garde contre les faux prophètes, les faux enseignants et les synagogues de Satan.

1. Elle se donne plus d’autorité qu’à la Parole de Dieu🔗

Quelles sont les caractéristiques d’une fausse Église? La Confession de foi des Pays-Bas en identifie quelques-unes, en commençant par celle-ci :

« Quant à la fausse Église, elle s’attribue à elle‑même et à ses ordonnances plus d’autorité qu’à la Parole de Dieu. Elle ne veut pas se soumettre au joug du Christ » (art. 29).

La fausse Église est l’opposée de la vraie Église. Au lieu de prêcher purement l’Évangile, elle se place au-dessus de la Parole de Dieu. Elle se donne une autorité lui permettant de contredire la Bible et de déterminer par des décrets ou des décisions ce qui est vrai et ce qui est faux. Une fausse Église aura tendance à devenir hiérarchique, centralisée ou bureaucratique. Elle accorde à ses décrets, décisions, synodes et règlements plus d’importance qu’à la Parole de Dieu. La fausse Église ne veut pas se soumettre au joug du Christ et impose sur les gens un joug différent qui les opprime d’une manière ou d’une autre.

Le Seigneur Jésus a dénoncé les pharisiens et les scribes qui enseignaient des doctrines qui n’étaient que des préceptes humains.

« Vous abandonnez le commandement de Dieu et vous tenez à la tradition des hommes » (Mc 7.8).
« Vous annulez ainsi la parole de Dieu par votre tradition que vous vous êtes donnée » (Mc 7.13).

Le livre des Actes nous donne l’exemple de ces chefs religieux qui se sont opposés aux apôtres et qui leur ont interdit de prêcher l’Évangile.

« Survinrent les sacrificateurs, le commandant du temple et les sadducéens, excédés de ce qu’ils enseignaient le peuple et annonçaient, en la personne de Jésus, la résurrection d’entre les morts, ils portèrent les mains sur eux et les mirent sous bonne garde » (Ac 4.1-3).
« Mais, afin que cela ne se diffuse pas davantage parmi le peuple, défendons-leur avec menaces de parler désormais à qui que ce soit en ce nom-là. Alors ils les appelèrent et leur défendirent absolument de parler et d’enseigner au nom de Jésus » (Ac 4.17-18).

Dans l’Église de Colosses, il y avait des gens qui enseignaient des traditions trompeuses et qui imposaient aux chrétiens toute une série de règles alimentaires et d’interdictions prétendument pieuses. Paul a bien mis en garde les Colossiens :

« Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophe et par une vaine tromperie selon la tradition des hommes, selon les principes élémentaires du monde, et non selon Christ » (Col 2.8).

La fausse Église a pour principale caractéristique de ne pas vouloir écouter la Parole de Dieu, de rejeter l’Évangile et de faire ce qu’elle veut au nom de Dieu.

Dans l’Église romaine, le pape et la tradition ont prétendu détenir une autorité égale ou même supérieure à la Parole de Dieu. Rome prétend faussement que le pape est le successeur de Pierre et le vicaire du Christ sur terre, ce qui lui donnerait le droit d’exercer son pouvoir sur des millions de gens dans le monde. Pourtant, le Christ n’a jamais dit que Pierre devait avoir un successeur. L’Église romaine a ajouté beaucoup de croyances, de traditions et de préceptes humains qui s’opposent aux Écritures saintes.

Aujourd’hui, il existe encore bien d’autres fausses Églises. Par exemple, aux Pays-Bas, la grande Église protestante est devenue agnostique ou athée. Plusieurs de ses pasteurs ne croient pas que Dieu existe. Ils utilisent la Bible de façon métaphorique pour promouvoir leurs idées. Beaucoup d’autres Églises dans le monde (anglicanes, unies, baptistes, pentecôtistes, réformées, presbytériennes et bien d’autres) ont cessé de prêcher l’Évangile parce que cela pourrait offenser les gens. Ils acceptent le mariage homosexuel et même des pasteurs homosexuels parce que c’est devenu la norme culturelle. Ces prétendues Églises accordent à leurs idées ou à la culture plus d’autorité qu’à la Parole de Dieu. Il y a aussi le mouvement des Églises dites « émergentes » qui rejettent l’autorité de la Parole de Dieu ou qui mettent la Bible, la tradition et la culture moderne sur le même pied. Paul nous a bien avertis.

« Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront plus la saine doctrine; mais au gré de leurs propres désirs, avec la démangeaison d’écouter, ils se donneront maîtres sur maîtres; ils détourneront leurs oreilles de la vérité et se tourneront vers les fables » (2 Tm 4.3-4).

2. Elle n’administre pas les sacrements correctement🔗

La fausse Église invente de nouveaux sacrements que Jésus-Christ n’a pas institués, ou bien elle en retranche. Elle méprise le baptême et la sainte cène et ne les administre pas correctement.

« Elle n’administre pas les sacrements de la manière dont le Christ l’a ordonné dans sa Parole, mais elle fait des ajouts et retranche des parties selon ce qui lui plaît » (art. 29).

Nous pensons à l’Église romaine qui a ajouté des sacrements pour en avoir sept et qui prétend que les sacrements communiquent efficacement une grâce. Le clergé s’attribue ainsi un pouvoir qui appartient uniquement au Saint-Esprit. D’autres Églises ont également ajouté des « sacrements » ou des rituels, comme l’appel à s’avancer pour assurer des conversions presque magiques, des séances de fausses guérisons en utilisant des techniques d’hypnose et toutes sortes d’autres rituels tirés du judaïsme ou même du paganisme.

Ceux qui s’éloignent de la Parole de Dieu et qui veulent rester « religieux » deviennent inévitablement ritualistes d’une façon ou d’une autre. Mais quel est donc le cœur du problème? La fausse Église ne construit pas sur ce que Jésus-Christ a proclamé, mais sur ce que l’homme a inventé. « Elle se fonde sur les hommes plus que sur Jésus‑Christ » (art. 29). Voilà la marque essentielle de la fausse Église. Elle suit les opinions des hommes plutôt que la Parole de Dieu.

3. Elle persécute les croyants🔗

N’oublions pas que la fausse Église est une contrefaçon qui veut se faire passer pour la vraie. Elle prêche un faux évangile basé sur sa propre autorité, elle administre des sacrements tordus ou ritualistes et elle exerce une discipline abusive et malveillante.

« Elle persécute ceux qui vivent saintement selon la Parole de Dieu et qui réprimandent la fausse Église pour ses vices, sa cupidité et son idolâtrie » (art. 29).

Le Seigneur Jésus a bien averti ses disciples. « Ils vous excluront des synagogues; et même, l’heure vient où quiconque vous fera mourir pensera offrir un culte à Dieu » (Jn 16.2). Les autorités religieuses de Jérusalem ont arrêté les apôtres, les ont battus et leur ont interdit de parler au nom de Jésus (Ac 5.40).

Il peut arriver que la fausse Église fasse alliance avec les pouvoirs politiques pour persécuter les croyants. C’est précisément ce qui est arrivé au Seigneur Jésus. « Contre ton saint serviteur Jésus, à qui tu as donné l’onction, Hérode et Ponce Pilate se sont ligués avec les nations et avec le peuple d’Israël » (Ac 4.27). Le Psaume 2 est cité à l’appui : « Les rois de la terre se sont dressés et les chefs se sont ligués contre le Seigneur et contre son Oint » (Ac 4.26). Dans le livre des Actes, les autorités juives ont souvent essayé de s’unir au gouvernement romain pour persécuter l’Église.

Dans l’Apocalypse, on voit des alliances se former entre la bête, le faux prophète, Babylone et les rois des nations. Quand le faux prophète s’unit à d’autres pouvoirs, l’Église est en danger de subir de dures persécutions. L’histoire de l’Église en rend témoignage. Guy de Brès, qui a écrit cette confession de foi, en savait quelque chose!

Au lieu d’exercer sainement la discipline en vue de combattre le péché, la fausse Église utilise la discipline à tort et à travers ou la néglige complètement. Elle n’accepte pas la réprimande, mais résiste et s’y oppose. Elle persécute ceux qui veulent vivre dans la sainteté et qui l’exhortent à abandonner ses péchés et son idolâtrie. Cette persécution peut prendre toutes sortes de formes : haine religieuse, attaques spirituelles, intimidations psychologiques, chantage intellectuel, poursuites judiciaires, persécution physique.

4. Elle est facile à reconnaître🔗

Il n’est donc pas surprenant qu’on dise que « ces deux Églises sont faciles à reconnaître et à distinguer l’une de l’autre » (art. 29). Évidemment, une Église ne devient pas fausse du jour au lendemain. C’est un processus qui se développe progressivement jusqu’à maturité. Pour ce qui est de tous les différents groupes qui se prétendent Églises, il nous faut « discerner avec soin et beaucoup de prudence quelle est la vraie Église » (art. 29). Mais pour ce qui est de la fausse Église, qui est une forme extrême de falsification, elle est beaucoup plus facile à reconnaître.

Nous devons prendre au sérieux l’avertissement du Christ qui nous a mis en garde contre les faux prophètes déguisés en brebis, qui sont en fait des loups ravisseurs (Mt 7.15). En même temps, nous devons garder confiance dans la promesse de notre Sauveur, qui nous assure qu’il est le bon Berger, qu’il connaît ses brebis, qu’elles reconnaissent sa voix et qu’elles le suivent. Partout où l’Évangile est purement prêché, où les sacrements sont correctement administrés, où la discipline est sainement exercée, soyons assurés que le bon Berger rassemble fidèlement son Église.