Cet article a pour sujet la mort du Christ nécessaire pour notre réconciliation avec Dieu par l'expiation de nos péchés. Jésus a porté le châtiment que nous méritions pour satisfaire la justice de Dieu et nous accorder son pardon.

Source: Croire pour comprendre. 3 pages.

Pourquoi la mort du Christ?

La foi chrétienne est essentiellement la foi en la rédemption de l’homme, voulue par Dieu, accomplie par Jésus-Christ et appliquée par le Saint-Esprit.

La rédemption est nécessaire par le fait que les relations réciproques entre Dieu et l’homme sont coupées par le péché, de sorte que le développement même de la vie de l’homme ne s’accomplit plus normalement. Laissé à lui-même, l’homme n’aboutit qu’à la destruction totale.

Mais Dieu ne permet pas que le péché continue librement sa course et engloutisse le genre humain. La réconciliation est possible par l’expiation, qui est le sacrifice rédempteur de Jésus-Christ.

Ceci est l’affirmation centrale de la foi chrétienne. C’est la partie principale du salut, « l’ancre de la foi », le « refuge de l’espérance », le « cœur de l’Évangile ».

Dans cette affirmation devenue enseignement, c’est-à-dire doctrine, nous avons un microcosme de la totalité du « fait chrétien ». Depuis toujours, cet enseignement fait partie de la foi de l’Église. Toutes les confessions de foi ou credo historiques en témoignent.

Il est vrai que l’œuvre du Christ n’a pas toujours été interprétée, partout et par tous, de manière identique. Cela est surtout dû au fait que l’Écriture sainte ne contient pas pour chaque vérité des formules toutes prêtes, car elle est avant tout appel et exhortation. Aussi a-t-on prêté à l’incarnation et à la mort du Christ des sens différents. Les uns ont vu dans l’incarnation une nouvelle révélation de Dieu destinée à dissiper l’ignorance des hommes. D’autres ont insisté sur l’idée qu’elle infusa une nouvelle vie à l’homme, en sorte que la nature de ce dernier fut déifiée. Il y a, enfin, ceux qui croient que la rédemption et même le Royaume de Dieu sont avant tout le pardon des péchés offert par la mort du Christ.

De nos jours, certains chrétiens nient la valeur expiatoire de la mort du Seigneur et avancent des arguments et des objections tels que : L’expiation n’est qu’une survivance de coutumes païennes et barbares! Dieu pourrait-il exiger la mort tragique de son Fils? Ne pourrait-il pas pardonner sans condition, lui qui est amour? La repentance, disent-ils, pourrait à elle seule assurer ce pardon. D’autre part, la puissance du Christ vivant suffit pour assurer le pardon. Jésus donne la force de le suivre.

Devant ces affirmations, tout à fait contraires aux affirmations bibliques, la seule chose à faire, c’est encore, je crois, d’écouter sans parti pris et avec humilité, et aussi avec un émerveillement respectueux, les déclarations de la Parole de Dieu, qui est la seule source de notre information et l’unique norme de notre foi.

L’Écriture présente cette œuvre du Christ dans un contexte particulier : celui de l’Ancienne Alliance accomplie par la Nouvelle. Tout l’Ancien Testament emploie des termes tels que : victime, sacrificateur, sang, rachat, expiation… Il n’y a absolument aucune raison de déprécier ces termes, car le Nouveau Testament les reprend à son compte.

Au seuil même du ministère du Seigneur, Jean-Baptiste désigne celui-ci comme « l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde » (Jn 1.29). Jésus-Christ lui-même instruit ses disciples de sa mort dès le début de son ministère, sachant que la croix en serait le dénouement tragique. Non pas parce qu’il aurait eu une attitude fataliste, car il attribue à sa mort un caractère de nécessité, souligné par des expressions telles que : « Il faut que », « je suis venu pour mourir à la place de… » En outre, il emploie différentes images pour renforcer en quelque sorte son enseignement : celles du baptême, de la rançon, du sacrifice et de l’Alliance.

Dans le témoignage des apôtres, cette idée revient fréquemment comme pour démontrer que ce sacrifice satisfait le jugement de Dieu, car quiconque se dresse contre lui doit mourir. Mais grâce au changement de la victime, celle-ci étant maintenant Jésus-Christ, les relations entre Dieu et l’homme sont totalement changées. Dieu accueille les hommes et les considère comme ses enfants. L’opposition est effacée. Logiquement, ce sont les coupables qui mériteraient le châtiment de la croix, mais l’Agneau de Dieu sera leur substitut.

Par la mort du Christ, Dieu montre sa réprobation du mal en même temps que son amour pour nous. Le transfert de nos fautes sur cette victime expiatoire et la mort qui s’en suit inévitablement assurent à ceux « qui se repentent et qui croient » ce que le Nouveau Testament appelle « la vie éternelle ».

La croix du Christ sans l’expiation ne serait qu’une erreur judiciaire commise par des fanatiques méchants et aveugles, et nous n’aurions en Jésus-Christ qu’un martyr de plus, un martyr victime de ses illusions… Mais la nuit de Gethsémané et l’angoisse du Christ n’ont aucun trait commun avec la mort des martyrs.

Dieu a exigé cette mort de son Fils unique et bien-aimé. Aussi, dans sa détresse, l’homme tourmenté et qui cherche la réparation peut entendre avec reconnaissance la Bonne Nouvelle de la croix : Dieu efface, Dieu répare. En son Fils, il a souffert, expié, pardonné.

La Bonne Nouvelle est que Dieu est un Dieu qui s’occupe de chacun d’entre nous (Éz 33.11). Afin de se faire connaître, Dieu, en son Fils Jésus-Christ, s’est fait exactement comme nous, à l’exception du péché (Lc 2.10-11).

Notre péché, notre châtiment et notre culpabilité sont ôtés par la mort du Christ (1 Jn 2.2). Jésus est ressuscité des morts et il est digne de notre louange (1 Co 15.4). Dieu accorde le don gratuit d’une vie nouvelle en Christ à celui qui croira en lui (Ép 2.8). Tout ceci est la Bonne Nouvelle; mais attention à l’avertissement :

« Le Seigneur Jésus se révélera du ciel avec les anges puissants, au milieu d’une flamme de feu, pour punir ceux qui ne connaissent pas Dieu et ceux qui n’obéissent pas à l’Évangile de notre Seigneur Jésus. Ils auront pour juste châtiment une ruine éternelle, loin de la face du Seigneur et de la gloire de sa force quand il viendra pour être, en ce jour-là, glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru… » (2 Th 1.8-10).