Cet article sur la question 11 du Catéchisme de Heidelberg a pour sujet la justice de Dieu. Dieu est certes amour, mais il est également juste et doit punir le péché du châtiment le plus fort. Seule la foi en Jésus nous permet d'éviter sa colère.

Source: Certitude et réconfort. 5 pages.

Mais Dieu n’est-il pas amour?

Mais Dieu n’est-il pas miséricordieux?

Dieu est bien miséricordieux en effet1, mais il est juste aussi2; c’est pourquoi sa justice exige que le péché qui a été commis contre sa souveraine majesté soit puni, dans le corps et dans l’âme, du châtiment le plus fort, c’est-à-dire du châtiment éternel3.

1. Ex 20.6; Ex 34.6-7; Ps 103.8-9.
2. Ex 20.5; Ex 34.7; Dt 7.9-11; Ps 5.5-7; Hé 10.30-31.
3. Mt 25.45-46; Ap 14.11.

Catéchisme de Heidelberg, Q&R 11

  1. Dieu est juste
  2. Dieu est amour
  3. Son amour et sa justice s’harmonisent
  4. Dans sa justice, Dieu doit punir le péché
    a. « Dans le corps et dans l’âme »
    b. « Dans le temps et dans l’éternité »
    c. « Du châtiment le plus fort, c’est-à-dire du châtiment éternel »
  5. Jésus a subi la punition que nous méritions

1. Dieu est juste🔗

Parler de la justice de Dieu n’est pas un sujet très emballant. Nous préférons parler de l’amour de Dieu. Cela prouve au moins que ce que nous confessons dans cette portion du Catéchisme ne vient pas de notre pensée humaine, mais reflète ce que Dieu nous révèle dans sa Parole. Dieu nous fait savoir dans la Bible qu’il est parfaitement juste. Tout ce que nous faisons ici, c’est répéter après Dieu ce qu’il nous dit, même si cela ne nous plaît pas tellement.

Nous avons absolument besoin de connaître la profondeur de notre péché et de notre misère. La loi de Dieu nous fait connaître notre état misérable en nous montrant que nous sommes incapables d’avoir un amour pour Dieu et pour notre prochain tel que le Seigneur l’exige de nous. Au contraire, nous sommes enclins à haïr Dieu et notre prochain. Non pas que Dieu nous ait créés si méchants. Au contraire, il a créé l’homme bon et à son image, juste et saint. D’où vient donc cette corruption de la nature humaine? Elle vient de la chute et de la désobéissance de nos premiers parents. Nous sommes par conséquent tous conçus et nés dans le péché. Il est donc très clair que le problème est entièrement de notre côté. Nous sommes coincés!

Qu’arrive-t-il lorsque nous nous sentons coincés? Nous nous lançons à l’attaque. Nous essayons de nous défendre en attaquant. Vous êtes pris en flagrant délit. Immédiatement, vous répliquez en disant que l’autre personne juste à côté a fait de même avant vous. On se défend en accusant l’autre. Qui est-ce que nous attaquons en fin de compte? Dieu, la justice de Dieu! « Mais Dieu n’est-il pas injuste envers l’homme? » (Q&R 9). Nous l’avons déjà vu. Non, Dieu n’est pas injuste. Il est toujours fidèle à son alliance. Il exige toujours de nous une parfaite obéissance. C’est nous qui avons changé. C’est nous qui avons perdu les dons excellents de Dieu et qui nous sommes révoltés. Puisque Dieu est fidèle à son alliance avec Adam, il nous menace encore de la même punition.

2. Dieu est amour🔗

Nous sommes encore coincés! Il nous faut encore contre-attaquer. De quelle façon? Cette fois-ci en rabaissant sa justice, en opposant sa justice et sa bonté. « Mais Dieu n’est-il pas miséricordieux? » (Q&R 11). Bien sûr que Dieu est miséricordieux!

« Dieu compatissant et qui fait grâce, lent à la colère, riche en bienveillance et en fidélité, qui conserve sa bienveillance jusqu’à mille générations, qui pardonne la faute, le crime et le péché… » (Ex 34.6-7).

Dieu a été patient et bienveillant envers Adam. Il ne l’a pas immédiatement détruit. Il lui a fait une promesse, celle de la venue d’un Sauveur qui viendrait combattre et vaincre Satan. Il a laissé à l’homme du temps pour se repentir. Dieu a été patient et bienveillant envers Jonas qui était pour le moins peu enthousiaste d’aller prêcher à Ninive, de peur que ses habitants se convertissent et que Dieu leur fasse grâce.

« N’est-ce pas ce que je disais quand j’étais encore dans mon pays? C’est ce que je voulais prévenir en fuyant à Tarsis. Car je savais que tu es un Dieu qui fais grâce et qui es compatissant, lent à la colère et riche en bienveillance » (Jon 4.1-2).

Et Dieu de répondre : « Et moi, je n’aurais pas pitié de Ninive! » (Jon 4.11).

La Bible enseigne avec force et clarté que Dieu est bon et bienveillant. Le problème survient lorsqu’on commence à opposer sa justice et sa bonté. Plusieurs ont de la difficulté à accepter que Dieu soit juste et qu’il puisse punir des gens. « Dieu est amour », n’est-ce pas? On veut dire par là que Dieu permet n’importe quoi et ne juge personne. Les gens veulent un Dieu qui est bon, mais ils ne veulent pas entendre parler d’un Dieu saint qui exerce la justice et qui peut se mettre en colère.

3. Son amour et sa justice s’harmonisent🔗

La Bible nous révèle certainement que Dieu est amour, mais cela n’enlève rien à sa justice. Écoutons par exemple le prophète Nahum qui s’est plus tard adressé à la même ville de Ninive que Jonas.

« L’Éternel est un Dieu jaloux, il est plein de fureur; l’Éternel se venge de ses adversaires, il garde sa rigueur envers ses ennemis. […] Il fait trembler les montagnes, et les collines vacillent; la terre se soulève devant sa face, le monde et tous ses habitants. Qui résistera devant son indignation? Qui tiendra contre son ardente colère? Sa fureur se répand comme un feu; il brise les rochers. L’Éternel est bon, il est un abri au jour de la détresse; il prend soin de ceux qui se réfugient auprès de lui. Mais avec des flots qui débordent, il détruira totalement cet endroit et il poursuivra ses ennemis jusque dans les ténèbres » (Na 1.2, 5-8).

Pour Dieu, sa justice et sa bonté s’harmonisent. Dieu est fidèle à son alliance : il punit ceux qui le rejettent et il a compassion de ceux qui se réfugient en lui. Dans son alliance, les deux existent ensemble sans opposition. Sa colère et sa miséricorde découlent toutes les deux de ses promesses découlant de son alliance. Pourquoi sa colère est-elle si sévère? C’est justement parce que sa bonté a été méprisée, rejetée délibérément.

« Mais Dieu n’est-il pas miséricordieux? Dieu est bien miséricordieux en effet, mais il est juste aussi; c’est pourquoi sa justice exige que le péché qui a été commis contre sa souveraine majesté soit puni, dans le corps et dans l’âme, du châtiment le plus fort, c’est-à-dire du châtiment éternel » (Q&R 11).

4. Dans sa justice, Dieu doit punir le péché🔗

Nous devons prendre la justice de Dieu très au sérieux et ne pas penser : « Dieu est bon, donc j’ai une excuse pour pécher, je n’ai rien à craindre, il ne va pas me punir comme je le mérite. » Le péché est quelque chose de très grave. C’est une offense « contre sa souveraine majesté »! Il ne faut pas penser que Dieu n’est pas émotif quand nous péchons ou bien qu’il regarde ailleurs. Nous devrions nous demander : « Comment Dieu va-t-il réagir si je fais telle ou telle chose? » Quand nous provoquons sa colère, nous attirons sur nous la pire des punitions. C’est pourquoi notre misère est si grande! Regardez les expressions employées par notre Catéchisme :

a. « Dans le corps et dans l’âme »🔗

Quand nous péchons, c’est notre être tout entier qui pèche, corps et âme. C’est pourquoi, la justice de Dieu « exige que le péché […] soit puni, dans le corps et dans l’âme » (Q&R 11). En enfer, il y aura des souffrances physiques aussi bien que des souffrances morales. Nous comprenons mieux pourquoi maintenant, sur la croix, Jésus a souffert physiquement dans son corps. Il a également souffert moralement des moqueries et des rejets. Il a enfin souffert spirituellement d’avoir été abandonné par son Père. Toutes ses souffrances, dans son corps et dans son âme, nous les méritions pleinement!

b. « Dans le temps et dans l’éternité »🔗

Puisque Dieu n’a que colère et horreur pour le péché, « par son juste jugement, il veut le punir dans le temps et dans l’éternité », comme nous avons déjà vu (Q&R 10). Nous connaissons des exemples où Dieu punit « dans le temps » : le déluge, le feu sur Sodome et Gomorrhe, la destruction de Ninive, la destruction de Jérusalem au temps de l’exil, etc. D’après l’apôtre Paul, « la colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes qui retiennent injustement la vérité captive » (Rm 1.18). Cette colère de Dieu est actuelle. Bien que Dieu soit patient et qu’il ne déverse pas encore sa colère dans sa pleine mesure et selon sa parfaite justice, cette colère se manifeste aujourd’hui dans le monde. Par exemple, dans cette lettre aux Romains, l’homosexualité n’est pas seulement décrite comme un péché qui attire la colère de Dieu, c’est déjà une manifestation du jugement de Dieu dans le temps présent contre le péché d’idolâtrie (Rm 1.24-28). Le livre de l’Apocalypse annonce des jugements de Dieu tout se produisant au long de l’histoire entre la première venue du Seigneur et son retour en gloire. Ces fléaux frappent le quart (Ap 6.8) ou le tiers de la terre ou du monde (Ap 8.12; 9.18; 12.4). Ils sont bien réels en ce moment, sans pourtant tout dévaster.

Toutefois, c’est « dans l’éternité » à venir que la colère de Dieu contre le péché se manifestera dans toute son intensité. Bien qu’il soit difficile pour nous de comprendre cette vérité, la Bible nous avertit solennellement de la réalité de cette colère à venir. Le Seigneur Jésus lui-même est celui qui nous en parle sans doute le plus. Au jugement dernier, dit-il, ceux qui seront maudits seront envoyés « dans le feu éternel préparé pour le diable et pour ses anges » (Mt 25.41). L’apôtre Jean, l’apôtre de l’amour, n’oublie pas d’en faire mention non plus dans ces écrits saints. « Ils seront tourmentés jour et nuit, aux siècles des siècles » (Ap 20.10; voir Ap 14.11; 19.3). Il en va de même du grand apôtre Paul, comme du reste de la Bible. « Ils auront pour juste châtiment une ruine éternelle, loin de la face du Seigneur et de la gloire de sa force » (2 Th 1.9).

c. « Du châtiment le plus fort, c’est-à-dire du châtiment éternel »🔗

Certains pensent que tous les hommes seront sauvés à la fin des temps. D’autres pensent que les méchants seront anéantis ou annihilés. L’Écriture enseigne plutôt que la punition de Dieu sera éternelle.

« Il boira, lui aussi, du vin de la fureur de Dieu, versé sans mélange dans la coupe de sa colère, et il sera tourmenté dans le feu et le soufre, devant les saints anges et devant l’Agneau. La fumée de leur tourment monte aux siècles des siècles, et ils n’ont de repos ni jour ni nuit, ceux qui se prosternent devant la bête et devant son image, et quiconque reçoit la marque de son nom » (Ap 14.10-11).

La brève description de ce châtiment est effroyable.

« Mais les fils du royaume seront jetés dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents » (Mt 8.12).
« Il en sera de même à la fin du monde. Les anges s’en iront séparer les méchants du milieu des justes et ils les jetteront dans la fournaise de feu, où il y aura des pleurs et des grincements de dents » (Mt 13.49).

5. Jésus a subi la punition que nous méritions🔗

Notre misère est tellement grande! Elle est si grande que même le Fils de Dieu sur la croix a été écrasé par le poids de la colère de Dieu. Le plus misérable d’entre tous fut certainement Jésus pendu sur la croix, rejeté par Dieu et par les hommes, tourmenté par la terrible souffrance du rejet divin. C’est là ce que nous méritions à cause de nos péchés. La justice de Dieu exige que la colère de Dieu contre nos péchés soit déversée sur nous. Mais dans son immense miséricorde, Dieu a placé son Fils Jésus entre sa colère et nous, pour que la colère que nous méritons retombe sur Jésus-Christ!

« Mais il était transpercé à cause de nos crimes, écrasé à cause de nos fautes; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait sa propre voie; et l’Éternel a fait retomber sur lui la faute de nous tous » (És 53.5-6).

Pour vraiment goûter au réconfort que procure l’appartenance à Jésus-Christ, nous devons absolument reconnaître que nous méritons la terrible colère de Dieu dans cette vie et dans l’éternité. Dieu est juste! C’est nous qui sommes injustes. La bonne nouvelle, la nouvelle merveilleuse et glorieuse, c’est que Jésus est mort pour tous ceux qui croiraient en lui. Il a pris notre place! En lui, la justice de Dieu est pleinement satisfaite. Sa justice et sa miséricorde s’embrassent. Elles s’accordent de façon harmonieuse. Quand nous reconnaissons que Dieu aurait parfaitement raison de nous envoyer en enfer, c’est alors que nous pouvons vraiment nous réjouir d’appartenir à Jésus-Christ. Son immense miséricorde est tellement merveilleuse! Sa bonté se renouvelle chaque matin pour tous ceux qui se réfugient en lui!