Jésus est le Christ
Jésus est le Christ
Pourquoi est-il appelé Christ, c’est-à-dire Oint?
Parce qu’il a été ordonné de Dieu le Père, et oint du Saint-Esprit1
- pour être notre Souverain Prophète et docteur2 : c’est lui qui nous a pleinement révélé le conseil secret et la volonté de Dieu pour notre rédemption3;
- pour être notre unique Souverain Sacrificateur4 : c’est lui qui, par le seul sacrifice de son corps, nous a rachetés5, et qui intercède continuellement pour nous auprès du Père6;
- et pour être notre Roi éternel7 : c’est lui qui règne sur nous par sa Parole et par son Esprit8 et qui nous garde et maintient dans la rédemption qu’il nous acquise9.
1. Ps 45.8; És 61.1; Lc 3.21-22; Lc 4.18; Hé 1.9.
2. Dt 18.15; Ac 3.22.
3. Jn 1.18; Jn 15.15.
4. Ps 110.4; Hé 7.17,21.
5. Hé 9.12; Hé 10.11-14; 1 Pi 2.24.
6. Rm 8.34; Hé 9.24; 1 Jn 2.1.
7. Ps 2.6; Za 9.9; Mt 21.5; Lc 1.33; Ap 19.16.
8. Mt 28.18-20.
9. Jn 10.28; Ap 12.10-11.Catéchisme de Heidelberg, Q&R 31
- Reconnaître le Christ
- Une autorité légitime
- Une puissance efficace
- Une triple fonction
- Pour notre rédemption
Le nom de Jésus est son nom personnel, par lequel sa famille, ses amis et ses disciples l’appelaient. Ce nom nous révèle qu’il est l’unique Sauveur. Jésus est également connu sous le nom de Christ, qui est son nom officiel. Il est vrai que nous sommes habitués à utiliser ces deux noms ensemble, comme si Jésus-Christ était son nom personnel. En réalité, ce deuxième nom désigne son titre ou sa fonction. Il est le Christ, c’est-à-dire le Messie.
1. Reconnaître le Christ⤒🔗
Jésus « le Christ ». Ces deux noms sont inséparables. Plusieurs reconnaissaient que Jésus a bel et bien vécu sur terre et qu’il a été crucifié, mais tous ne croient pas que Jésus est le Christ de Dieu. Il en était de même durant le ministère terrestre du Seigneur Jésus. Les dirigeants du peuple d’Israël refusaient d’admettre que Jésus était le Christ. Ils pouvaient bien admettre qu’il était prophète ou enseignant, mais ils refusaient de croire qu’il était le Messie promis.
Lorsque Jésus a demandé à ses disciples : « Et vous, qui dites-vous que je suis? » (Mt 16.15), la réponse de Pierre a été remarquable : « Tu es le Christ, le Fils de Dieu » (Mt 16.16). Il a fallu que Pierre reçoive de Dieu une révélation toute spéciale qui lui ouvre les yeux pour qu’il reconnaisse qui Jésus était réellement. Il est absolument essentiel que nous reconnaissions, nous aussi, qu’il est le Christ, le Messie. D’après la première lettre de Jean, ceux qui refusent de le reconnaître portent la marque de « l’antichrist » (1 Jn 2.18,22; 4.3). Ils refusent de redire avec foi la confession de Pierre. Qu’est-ce qu’un chrétien? C’est quelqu’un, comme Pierre, qui confesse que Jésus est le Christ. Notre beau titre vient de son beau titre à lui.
Que veut dire qu’il est le Christ? Ce mot vient du grec « Christos » et signifie « oint ». Un « oint » est une personne qui a reçu une onction en vue d’exercer un rôle et d’effectuer un travail particulier. Ce mot grec est la traduction du mot hébreu « Mashiah », d’où vient notre mot « Messie ». Le Christ, c’est le Messie, celui qui est oint. Il ne s’agit pas de n’importe quel Messie, mais du Messie de Dieu. Son onction, il ne l’a pas reçue du peuple, mais de Dieu. Son autorité vient du ciel, ce qui lui permet d’accomplir son travail avec puissance et efficacité.
2. Une autorité légitime←⤒🔗
« Pourquoi est-il appelé Christ, c’est-à-dire Oint? » Premièrement, il est appelé Christ « parce qu’il a été ordonné de Dieu le Père » (Q&R 31). C’était quelque chose de très important pour Jésus. Il a souvent attiré l’attention sur le fait qu’il ne parlait pas ou n’agissait pas de sa propre autorité, mais qu’il était envoyé par son Père pour accomplir une mission divine.
« Les œuvres que le Père m’a donné d’accomplir, ces œuvres mêmes que je fais témoignent de moi que le Père m’a envoyé. Et le Père qui m’a envoyé a lui-même rendu témoignage de moi » (Jn 5.36-37).
« La parole que vous entendez n’est pas de moi, mais du Père qui m’a envoyé » (Jn 14.24).
Le peuple d’Israël connaissait bien la signification de l’onction. Cette pratique n’était pas nouvelle pour eux. Dans l’Ancien Testament, l’onction était donnée à des prêtres, à des rois et à des prophètes. Nous connaissons l’exemple du sacrificateur Aaron (Ex 28.41; Lv 8.12), du roi David (1 S 16.12-13) et du prophète Élisée (1 R 19.16). On versait sur eux une huile sainte qui leur conférait un titre et un rôle bien spécial. Recevoir une onction était un événement important. Cela voulait dire que la personne était officiellement nommée à une fonction particulière. Si l’individu ne recevait pas cette onction, c’était un imposteur qui s’arrogeait un rôle et une autorité illégitimes.
Confesser que Jésus est le Christ est donc de la plus haute importance. C’est reconnaître que son autorité est légitime. Tout ce qu’il a prétendu être, nous reconnaissons que c’est vrai. Tout ce qu’il a dit et tout ce qu’il a fait, il l’a dit et il l’a fait au nom de son Père céleste, avec l’autorité reçue de Dieu de façon parfaitement légitime. Ceux en Israël qui ne l’ont pas reconnu comme étant le Christ de Dieu l’ont rejeté parce qu’ils n’ont jamais accepté son autorité. Ils ont de ce fait rejeté Dieu le Père qu’il avait envoyé.
3. Une puissance efficace←⤒🔗
Deuxièmement, il est appelé Christ parce qu’il est « oint du Saint-Esprit » (Q&R 31). On peut se demander à quel moment cette onction lui a été conférée. Cela s’est produit au début de son ministère public, lorsqu’il était au Jourdain, au moment où Jean-Baptiste l’a baptisé (Mt 3.13-17; Lc 3.21-22). À cette occasion, Jésus a été identifié publiquement comme étant le Messie, le Christ de Dieu. Jésus n’a pas reçu d’onction d’huile, mais au moment de son baptême, le Saint-Esprit est descendu sur lui sous une forme visible semblable à une colombe. Cela signifie qu’il est le Christ de Dieu! Il a reçu l’Esprit de Dieu dans une pleine mesure.
N’allons toutefois pas penser que le Fils de Dieu, la deuxième personne de la Trinité, n’était pas uni à l’Esprit de Dieu avant cet événement, comme certains l’ont prétendu. Depuis toute éternité, le Père, le Fils et le Saint-Esprit vivent en pleine communion dans une unité parfaite. Cependant, en ce qui a trait à son ministère terrestre et à sa mission, le Christ a reçu l’onction spéciale du Saint-Esprit lors de son baptême. C’est là que son ministère public a débuté officiellement et qu’il a reçu la puissance dont il avait besoin pour accomplir sa mission.
Immédiatement après son baptême « Jésus, rempli d’Esprit Saint, revint du Jourdain et fut conduit par l’Esprit dans le désert » (Lc 4.1). Au milieu de ses tentations au désert, dans son combat pour notre salut, il a reçu la force nécessaire pour les surmonter. Puis l’évangéliste Luc nous dit que « Jésus retourna en Galilée, avec la puissance de l’Esprit » (Lc 4.14). Il s’est rendu à la synagogue de Nazareth où il a fait la lecture d’un passage du prophète Ésaïe :
« L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour guérir ceux qui ont le cœur brisé; pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres; il m’a envoyé pour proclamer aux captifs la délivrance, et aux aveugles le recouvrement de la vue, pour renvoyer libres les opprimés, pour proclamer une année de grâce du Seigneur » (És 61.1-2).
Nous voyons ici toute l’importance de l’onction du Seigneur Jésus pour notre salut. L’Esprit du Seigneur était sur lui afin de lui donner la capacité de faire son travail de rédemption à la perfection. Il en avait la puissance aussi bien que l’autorité.
Ainsi, son onction signifie deux choses essentielles. D’abord, que son office est légitime, car c’est Dieu qui lui a confié cette mission. Il est officiellement le Sauveur envoyé par Dieu. Son onction nous donne l’assurance qu’il a été appelé par Dieu. En deuxième lieu, son onction nous donne la promesse et l’assurance qu’il est capable d’accomplir son office. Il a reçu la force et la sagesse du Seigneur pour faire le travail auquel il a été appelé. « Jésus est le Christ » signifie donc qu’il a reçu une pleine autorité divine et qu’il fera son travail avec la puissance de Dieu. Il a reçu une tâche bien précise et il a reçu la capacité d’accomplir cette tâche.
4. Une triple fonction←⤒🔗
Le Christ n’a reçu qu’une seule onction et il ne détient qu’un seul titre, mais ce titre inclut trois rôles particuliers. On peut parler d’une triple fonction : celle de Prophète, Sacrificateur et Roi. Il est « notre souverain Prophète », « notre unique souverain Sacrificateur » et « notre Roi éternel » (Q&R 31).
Il est notre souverain Prophète parce que c’est lui qui a envoyé tous les autres prophètes. Dans l’Ancien Testament, Jésus agissait déjà comme Prophète en envoyant Moïse, Élie, Ésaïe, Jérémie, etc. Il est également notre souverain Prophète parce qu’il a lui-même, en personne, complété la révélation de Dieu (Hé 1.1-2). Il est la Parole de Dieu faite chair (Jn 1.14). « C’est lui qui nous a pleinement révélé le conseil secret et la volonté de Dieu pour notre rédemption » (Q&R 31).
Il est aussi notre unique souverain Sacrificateur parce que nous n’avons plus besoin de sacrificateurs comme en Israël. Dans l’Ancien Testament, Jésus agissait comme souverain Sacrificateur au moyen des sacrifices d’animaux que Dieu avait commandés à son peuple. Quand le Seigneur Jésus est venu sur terre, il a pleinement accompli ce rôle par son propre sacrifice, un sacrifice absolument unique, entièrement suffisant pour tous les péchés de son peuple (Hé 7.21; 10.11-14). « C’est lui qui, par le seul sacrifice de son corps, nous a rachetés » (Q&R 31).
Enfin, il est notre Roi éternel. À travers des rois comme David, Salomon ou Josias, Jésus, dans l’Ancien Testament, a dirigé son peuple et l’a protégé de ses ennemis, mais de tels rois étaient faibles et mortels. Jésus-Christ est venu en personne agir à titre de Roi éternel, détenant tout pouvoir et toute autorité dans le monde entier (Lc 1.33; Mt 28.18). Il est le Chef de l’Église pour toujours (Ép 1.20-22; Col 1.16). « C’est lui qui règne sur nous par sa Parole et par son Esprit » (Q&R 31).
Dans l’Ancien Testament, Jésus a donc agi comme Prophète, Prêtre et Roi, à travers des hommes qui accomplissaient plus ou moins bien ces fonctions. Par la suite, quand il est venu sur terre, il a lui-même pleinement accompli ce triple travail. Le Christ continue d’agir aujourd’hui à titre de souverain Prophète, d’unique souverain Sacrificateur et de Roi éternel.
À titre de souverain Prophète : Nous avons sa Parole et son Esprit. Il nous enseigne au moyen de la prédication, de la lecture quotidienne de sa Parole, etc. Nous pouvons chercher la volonté de Dieu en ayant confiance qu’il nous dirigera dans la vérité à travers les écrits des apôtres qui ont été conduits par l’Esprit dans toute la vérité (Jn 16.13). Nous avons par conséquent la responsabilité de nous nourrir de sa Parole, de discerner la vérité et de rejeter l’erreur, sans nous laisser ballotter ou influencer par des idées humaines.
À titre d’unique souverain Sacrificateur : Il intercède pour nous auprès du Père, il prie pour nous tous les jours. Nous pouvons à tout moment nous approcher du trône de la grâce et prier le Père avec assurance et confiance, sachant que nous avons un Avocat qui plaide en notre faveur (Rm 8.34; Hé 4.14-16; 1 Jn 2.1).
À titre de Roi éternel : Il dirige son Église, il en prend soin, car il est le bon Berger, et il la protège des attaques du diable (Jn 10.27-28). Nous devons lui soumettre nos vies entières en ayant confiance que c’est lui qui dirige les événements du monde, de son Église et de nos vies.
Maintenant qu’il est à la droite du Père, il continue d’agir selon cette triple fonction. Nous sommes chrétiens et nous pouvons confesser avec joie qu’il est le Christ parce qu’il a toujours la pleine autorité de Dieu et qu’il agit avec la puissance du Saint-Esprit.
5. Pour notre rédemption←⤒🔗
Quel est le but de son triple travail? Dans quel but a-t-il été oint? Il l’a été pour notre rédemption! Notre Souverain Prophète nous a pleinement révélé la volonté de Dieu « pour notre rédemption ». Notre unique Souverain Sacrificateur « nous a rachetés » par son seul sacrifice. Notre Roi éternel règne sur nous par sa Parole et par son Esprit et il « nous garde et maintient dans la rédemption qu’il nous a acquise » (Q&R 31). Il nous révèle la rédemption (Prophète) qu’il nous a acquise (Prêtre) et dans laquelle il nous garde (Roi). En tant que Prophète, il nous a montré la voie. En tant que Prêtre, il nous a ouvert la voie. En tant que Roi, il nous protège dans cette voie. Tout notre salut dépend entièrement de lui et de sa fidélité à bien faire son travail.
La parole d’Ésaïe s’est réellement accomplie :
« L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour guérir ceux qui ont le cœur brisé [car il est souverain Sacrificateur]; pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres et proclamer aux captifs la délivrance [car il est souverain Prophète], pour renvoyer libres les opprimés [car il est Roi éternel], pour proclamer une année de grâce du Seigneur [car dans tout cela il est notre parfait Rédempteur] » (Lc 4.18-19).
La question que Jésus a posée à ses disciples demeure la question la plus importante qui soit : « Et vous, qui dites-vous que je suis? » (Mt 16.15). Quelle est notre réponse? Oui, Jésus est le Christ! Croyons en lui de tout cœur! Confessons-le joyeusement, par nos bouches et par nos vies! Nous sommes fiers d’être chrétiens et d’être unis à lui. Réjouissons-nous de l’onction qu’il a reçue pour notre salut!