Jean 10 - Je suis la porte
Jean 10 - Je suis la porte
« Moi, je suis la porte; si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé; il entrera et sortira et trouvera des pâturages. »
Jean 10.9
Texte : Jean 10.1-10
Peuple du Seigneur,
Quand nous sommes arrivés à l’église aujourd’hui, nous sommes tous entrés par une porte. Je n’ai vu personne grimper au mur et passer par une fenêtre. Pour entrer dans nos maisons, chez nous, nous passons par une porte. Il m’est arrivé un jour de passer par la fenêtre parce que j’avais oublié ma clé, mais normalement nous passons par la porte. La porte nous permet d’entrer et de sortir très facilement. Jésus a dit : « Moi, je suis la porte » (Jn 10.9). C’est lui qui nous permet d’entrer là où se trouve le plus beau trésor au monde. C’est lui qui nous donne accès à la vie éternelle. « Moi, je suis la porte. » Quelle réalité grandiose!
La porte est une image très simple, facile à comprendre. Jésus se sert d’images tirées de la vie courante pour nous faire comprendre des vérités profondes. Toutefois, le chapitre 10 de Jean est déroutant parce qu’il contient deux métaphores superposées. Jésus est à la fois la porte et le bon Berger. Mais comment peut-il être les deux? Comment Jésus peut-il être le Berger qui entre par la porte de la bergerie et, en même temps, être lui-même la porte? Il semble y avoir quelque chose qui cloche, quelque chose d’impossible dans ce symbole. Par contre, en ce qui concerne la réalité représentée par le symbole, la chose est tout à fait vraie et raisonnable. Jésus est réellement la porte par laquelle nous avons accès à de grandes richesses et, en même temps, le bon Berger qui nous fait entrer par la porte et prend soin de nous. Il ne faut pas trop forcer les détails des deux métaphores. Jésus est tellement grand que nous ne sommes pas capables de tout expliquer. Une image ne peut pas tout dire sur la grandeur de Jésus. Oui, Jésus est vraiment la porte. Quel grand mystère!
1. Cette porte est exclusive⤒🔗
Il n’y a qu’une seule porte. Jésus ne dit pas : « Je suis une porte parmi d’autres. » Non, il dit : « Je suis LA porte. » Il est la seule porte d’entrée. Nous ne pouvons pas avoir accès à Dieu et à son riche trésor autrement que par lui. Jésus prétend à l’exclusivité. « Moi, je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi » (Jn 14.6). En dehors de lui, l’accès est strictement interdit. Dieu est saint; nous sommes pécheurs. Si nous osons nous approcher par un autre moyen, c’est la mort certaine.
Cette prétention à l’exclusivité va complètement à l’encontre de notre société pluraliste. La philosophie pluraliste croit qu’il y a plusieurs portes, plusieurs chemins, plusieurs vérités. Il ne faut surtout pas imposer sa vérité aux autres. C’est très étrange. Notre culture prône la tolérance. Il faut tolérer toutes les idées, toutes les façons de vivre, sauf celle qui affirme qu’il n’y a qu’un seul chemin. Si vous dites que Jésus est la seule porte d’entrée, vous pouvez être certains que cette idée ne sera pas tolérée longtemps.
Le fait que Jésus soit la seule porte est essentiel au christianisme. Toutes les autres religions peuvent se passer de leur fondateur. Les religions du monde sont un ramassis de prétendues « vérités » spirituelles, avec des méthodes et des techniques par lesquelles nous pourrions avoir accès à Dieu, au ciel ou au bien-être. Il fallait bien sûr quelqu’un pour découvrir ou mettre au point ces méthodes ou ces prétendues « vérités », mais quelqu’un d’autre que Bouddha, Krishna ou Mahomet aurait très bien pu les développer sans que rien ne soit changé à ces religions. Jésus, lui, ne prétend pas simplement connaître la vérité; il affirme être la vérité. Il se présente comme étant lui-même la porte. Il nous faut absolument entrer par lui.
Comment Jésus peut-il prétendre à l’exclusivité? Parce qu’il est un homme parfait et en même temps vrai Dieu éternel. Nous méritons la mort éternelle, nous méritons d’être séparés de Dieu à cause de nos péchés, mais Jésus a pris sur lui notre culpabilité. Il est mort à notre place, pour que nous ayons libre accès à Dieu. « Car par lui, nous avons les uns et les autres accès auprès du Père dans un même Esprit » (Ép 2.18).
Bien entendu, les voleurs et les brigands contestent que Jésus soit la seule porte. Dans le contexte de notre passage, les dirigeants juifs étaient en colère parce que Jésus avait guéri un aveugle de naissance et parce que cet homme guéri rendait gloire à Jésus (Jn 9). Ces dirigeants auraient dû être des bergers spirituels pour le peuple d’Israël. Jésus dit à leur sujet : « Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des brigands » (Jn 10.8). Pourquoi? Parce qu’ils n’ont pas pris soin du peuple de Dieu. Ils ont cherché leurs propres intérêts. Ils ont contesté le fait que Jésus soit la porte des brebis.
Les voleurs et les brigands sont nombreux encore aujourd’hui. Des gourous et des maîtres spirituels de toutes sortes prétendent posséder des techniques ou des vérités secrètes, mais, au fond, ils détournent les gens de la vérité de la Parole de Dieu. L’Église doit continuer de prêcher fidèlement et courageusement que Jésus est le seul chemin, la seule porte, le seul moyen de salut.
2. Cette porte est une invitation à entrer←⤒🔗
Jésus nous dit : « Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé » (Jn 10.9). Il n’y a qu’une seule porte, mais tous sont invités à entrer. Est-ce que ce verset ne contredit pas d’autres paroles de Jésus? Par exemple : « Nul ne peut venir à moi si le Père qui m’a envoyé ne l’attire » (Jn 6.44). Pour pouvoir venir à Jésus, il faut d’abord que le Père nous attire. Personne n’est intéressé, personne n’est capable de venir à Jésus par lui-même. En même temps, Jésus dit : « Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé. » L’offre est présentée à tous. Les deux affirmations sont vraies. Dieu doit d’abord attirer. En même temps, toute personne est invitée, peu importe son âge, sa profession, son niveau d’éducation, sa culture, sa langue ou son origine, peu importe son passé ou la gravité de ses péchés.
Il nous arrive souvent d’imposer à Dieu des limites. Nous pensons que jamais telle personne ne pourra devenir chrétienne parce qu’elle est trop loin de Dieu, ou parce qu’elle a trop péché pour que Dieu lui pardonne, ou parce qu’elle est trop vieille, trop endurcie, pas assez éduquée, etc. Non, il n’y a aucune raison pour que quiconque parmi nous, parmi nos amis, parmi nos connaissances, parmi nos parents ne soit attiré à Jésus. Dieu est tout-puissant et plein de grâce. Voyez cet homme que Jésus a guéri (Jn 9), un aveugle-né, un homme sans instruction, un mendiant, un pauvre pécheur méprisé par les dirigeants juifs. Il a été attiré par Dieu, il a cru en Jésus, il est entré par la porte.
Entrons par la porte! Croyons en Jésus, faisons-lui confiance, croyons qu’il est mort pour nos péchés et que nous lui appartenons pour toujours. Croyez-vous en lui? Ce n’est pas difficile. Par nous-mêmes, évidemment, c’est impossible à cause de nos cœurs endurcis. Toutefois, croire en lui, ce n’est pas compliqué. C’est facile de passer par la porte de votre maison. Vous le faites chaque jour sans effort. C’est facile de passer par la porte du salut. Jésus ne dit pas : « Je suis un mur qu’il faut escalader. » Pas besoin de faire des efforts pour grimper. Il ne dit pas : « Je suis une longue passerelle. » Pas besoin d’être fort, agile ou courageux pour la traverser. Non, il dit : « Je suis la porte. » Il suffit d’entrer.
La porte ne nous permet pas seulement d’entrer. Elle nous permet d’entrer et de sortir. « Il entrera et sortira et trouvera des pâturages » (Jn 10.9). Le symbole semble parfois clocher, mais la réalité représentée est profonde. Oui, il faut entrer par la porte pour être sauvé, mais il est ensuite possible d’entrer et de sortir. Cela ne signifie pas qu’une fois chrétiens, nous pourrions perdre notre salut. Dans le même chapitre, Jésus dit à propos de ses brebis : « Elles ne périront jamais et personne ne les arrachera de ma main » (Jn 10.28). Une fois entrés, nous sommes sauvés pour toujours. Toutefois, l’image de la porte permet d’expliquer d’autres vérités. Une fois devenus croyants, nous entrons et sortons par la même porte. Autrement dit, nous avons la liberté de vivre toute notre vie grâce à Jésus.
Autrefois, les bergers faisaient passer leurs brebis par la porte pour les faire entrer dans l’enclos pour la nuit. Le matin, ils les faisaient sortir par la même porte pour qu’elles aillent manger de l’herbe sur la colline. Jésus est la porte par laquelle nous entrons et sortons chaque jour. Il est notre vie. Il nous donne la joie et la liberté de vivre pour lui, une vie de service et de reconnaissance. Sommes-nous entrés par la porte? Entrons-nous et sortons-nous chaque jour par cette même porte? Jésus est-il notre vie? Vivons-nous à son service, à la maison, dans nos travaux, dans nos projets, au milieu de nos difficultés? Vivons-nous dans la liberté et la joie d’appartenir à Jésus?
3. Cette porte donne accès à de grandes richesses←⤒🔗
Si Jésus est la porte, c’est pour nous donner accès à un riche trésor. Notre texte nous révèle trois trésors, et même quatre. Les trois premiers commencent par la lettre « s ». Premièrement : le salut. Jésus dit : « Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé » (Jn 10.9). Cette promesse n’est pas seulement pour un avenir lointain au ciel. Elle est pour ici, maintenant. Le salut commence aujourd’hui. De quoi sommes-nous sauvés? De nos péchés. De la mort éternelle. De la colère de Dieu. Du royaume du diable dans lequel nous étions autrefois prisonniers. Nous sommes sauvés de tout cela grâce à Jésus.
Nous n’avons pas fini d’être sauvés. Le péché est encore présent dans nos vies. Les ruses du diable viennent encore nous tenter. Quand nous entrons par la porte, nous entrons dans une vie où nous sommes sauvés chaque jour un peu plus de la puissance du péché. Est-ce bien notre cas? Devenons-nous chaque jour un peu plus libérés du péché? Devenons-nous de plus en plus obéissants à sa Parole? Un jour, nous serons entièrement sauvés, totalement libérés de tout péché et de toutes ses conséquences. Un jour, lorsque Jésus reviendra dans sa gloire, nous serons libérés de la mort et rendus parfaits. Quel riche trésor pour tous ceux qui entrent par la porte! Le trésor du salut.
Deuxièmement : Celui qui entre par la porte trouve la sécurité. Le soir, le berger rassemblait son troupeau et le faisait entrer dans l’enclos pour la nuit. Il fermait la porte pour que ses brebis soient en sécurité. Le berger pouvait aller dormir tranquille, même si des loups ou des lions rôdaient autour de l’enclos. Bien sûr, Jésus, notre bon Berger, ne dort jamais. Il veille constamment sur ses brebis. C’est pour cela qu’il s’appelle la porte. Il veille sur notre sécurité. Nous entrons et sortons par la porte, ce qui ne veut pas dire que nous entrons et sortons de l’Église ou du salut. Entrer et sortir signifie la sécurité. « L’Éternel gardera ton départ et ton arrivée, dès maintenant et à toujours » (Ps 121.8).
Est-ce que Dieu nous protège de tout accident, de toute maladie ou de toute épreuve? Non, les chrétiens doivent passer par bien des souffrances. De quoi alors sommes-nous protégés? Des voleurs, des brigands et des lions qui rôdent pour nous détourner de Dieu et nous ôter notre vie en Jésus-Christ. Rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu en Jésus-Christ, rien ne peut nous couper de cette communion avec Dieu. Voilà la sécurité qui nous est promise! Nous pouvons donc entrer et sortir librement. Nous pouvons aller dans le monde et entreprendre des projets sans avoir peur des ennemis. Oui, le monde est rempli de dangers. Le combat spirituel fait rage. Nous avons besoin d’être bien armés pour combattre sans relâche le bon combat de la foi, mais nous avons confiance que Jésus est là. Il est notre sécurité.
Troisièmement : Celui qui entre par la porte trouve la satisfaction. « Il entrera et sortira et trouvera des pâturages » (Jn 10.9). Il trouvera de la bonne nourriture pour sa santé spirituelle, même dans le désert spirituel de ce monde. David l’a bien reconnu : « L’Éternel est mon berger : je ne manquerai de rien. Il me fait reposer dans de verts pâturages, il me dirige près des eaux paisibles. Il restaure mon âme » (Ps 23.1-2). Jésus nous le confirme : « Le voleur ne vient que pour voler et tuer et détruire; moi, je suis venu afin que les brebis aient la vie et qu’elles l’aient en abondance » (Jn 10.10).
Quelle est cette vie abondante que Jésus nous donne? Plusieurs sont à la recherche d’une vie abondante. Ils s’imaginent qu’ils pourront la trouver dans une belle voiture, une maison plus grande, un fonds de pension bien garni, un bon emploi, une vie conjugale épanouie, le sport, la sexualité, la santé, le plaisir, le prestige. Ce n’est pas de cela que Jésus nous parle. Jésus dit : « Je suis venu afin que les brebis aient la vie et qu’elles l’aient en abondance. » De quoi Jésus parle-t-il? Il parle de la vie nouvelle, de la communion riche et bénie que nous avons avec Dieu grâce à son œuvre et grâce au Saint-Esprit qui vit en nous. Jésus nous a promis une vie riche et abondante, une vie excellente en communion avec Dieu.
Sommes-nous des enfants de Dieu satisfaits, bénis par cette vie abondante? Nous sommes souvent mécontents, découragés, insatisfaits, grincheux. Quel est notre état de santé spirituelle? Nous avons continuellement besoin de revenir dans les verts pâturages de la Parole et de la prière. N’oublions jamais que Jésus nous donne la vie et que cette vie est abondante. Sachons apprécier ce grand cadeau.
Celui qui entre par la porte trouve donc trois trésors : le salut, la sécurité, la satisfaction. Il en trouve même un quatrième, qui commence par la lettre « t » : le troupeau. Jésus est « la porte des brebis » (Jn 10.7). Toutes les brebis passent par la même porte et cette porte donne accès au troupeau du bon Berger : le peuple de Dieu. Que pensez-vous de ce trésor? L’Église est-elle vraiment un trésor pour vous? Quand une nouvelle personne vient à Jésus et devient chrétienne, le Seigneur l’ajoute à son Église. Cette personne découvre d’autres chrétiens qui partagent la même foi. Elle entend la voix du bon Berger, avec les autres dans l’Église. Quelle joie! Quel encouragement!
Toutefois, cette découverte est parfois intimidante. Il y a beaucoup de nouvelles personnes à connaître. Des personnes différentes de nous, souvent d’un âge différent, qui ont des intérêts différents. L’intégration n’est pas toujours facile pour les nouveaux. Les autres dans l’Église doivent faire des efforts pour les accueillir, les connaître et les aider. Rappelons-nous que nous passons tous par la même porte. Nous avons un même Sauveur, une même espérance, une même famille.
Pour les chrétiens plus expérimentés, c’est aussi un grand sujet de reconnaissance de faire partie de l’Église. Nous grandissons dans la connaissance de Dieu et dans la communion avec nos frères et sœurs. Il y a malheureusement parfois des frictions entre les brebis. Certains membres de l’Église sont plus difficiles à aimer ou à comprendre que d’autres. Rappelons-nous que Jésus est la porte de toutes les brebis. Regardons à lui avant tout. Gardons à l’esprit tout ce qu’il a fait pour que nous puissions entrer et vivre ensemble dans une même communion. Il est mort pour moi, il est mort pour mon frère, il est mort pour ma sœur à mes côtés. Il promet à chacun de nous le même salut, la même sécurité, la même satisfaction. Nous entrons par la même porte de la foi. Nous entrons et sortons ensemble pour aller ensemble dans de verts pâturages. Nous sommes appelés à vivre ensemble et librement une vie de service et de reconnaissance à la gloire de Dieu. Nous avons ensemble la promesse de la vie abondante.
Quelle joie! Jésus est la porte. Il y en a une seule, elle est exclusive. Nous sommes invités à y entrer. Elle nous donne accès aux plus grandes richesses : le salut, la sécurité, la satisfaction, le troupeau du bon Berger. Oui, il est notre porte! Vivons ensemble dans la joie et la reconnaissance. Amen.