Les marques de l’Église
Les marques de l’Église
Que crois-tu de la Sainte Église universelle?
Parmi tout le genre humain1, depuis le commencement du monde jusqu’à la fin2, le Fils de Dieu assemble autour de lui3 une communauté élue pour la vie éternelle4. Il la protège et il la maintient5 par son Esprit et sa Parole6 dans l’unité de la vraie foi7; j’en suis un membre vivant8 et le resterai éternellement9.
1. Gn 26.4; Ap 5.9.
2. És 59.21; 1 Co 11.26.
3. Jn 10.11; Ac 20.28; Ép 4.11-13; Col 1.18.
4. Rm 8.29-30; Ép 1.3-14.
5. Ps 129.1-5; Mt 16.18; Jn 10.28-30.
6. Rm 1.16; Rm 10.14-17; Ép 5.26.
7. Ac 2.42-47; Ép 4.1-6.
8. 1 Jn 3.14,19-21.
9. Ps 23.6; Jn 10.27-28; 1 Co 1.4-9; 1 Pi 1.3-5.Catéchisme de Heidelberg, Q&R 54
- La pure proclamation de la Parole de Dieu
- La pure administration des sacrements
- Le bon exercice de la discipline pour corriger les péchés
- Exerçons-nous à discerner ces marques
L’Église appartient à Jésus-Christ. Elle est sainte. C’est une réalité glorieuse, car le Christ est mort pour elle, pour qu’elle puisse lui appartenir pour toujours. De plus, l’Église est catholique. Elle inclut des croyants de tous peuples et de toutes langues, rassemblés depuis le début du monde jusqu’à la fin. Elle reçoit toute la Parole de Dieu, qui est un remède complet pour notre salut en Jésus-Christ.
Mais comment reconnaître cette Église? Il existe aujourd’hui toutes sortes d’Églises, de sectes et de groupes religieux. Comment nous démêler dans tout cela? Au cours de l’histoire, les hommes de Dieu ont reconnu que l’Église fidèle et véritable devait porter des marques caractéristiques. Si l’Église était unie, nous n’aurions pas autant besoin de rechercher ces marques. Cependant, le diable n’a jamais laissé le peuple de Dieu tranquille. Il cherche à détruire l’Église en essayant d’embrouiller l’Évangile de la grâce et en trompant les hommes avec des pseudo-églises.
Dès que des hérésies ou des divisions ont commencé à apparaître, des critères ont dû être établis pour reconnaître l’Église du Seigneur et la distinguer des contrefaçons. C’est un exercice important, car le Seigneur nous demande de faire partie de son Église véritable. Nous sommes appelés à exercer un bon discernement dans ce domaine, avec sagesse et prudence, à la lumière des Écritures. Quelles sont donc les marques de l’Église de Jésus-Christ? On en reconnaît habituellement trois : la pure proclamation de la Parole, la pure administration des sacrements et le bon exercice de la discipline.
1. La pure proclamation de la Parole de Dieu⤒🔗
La pure proclamation de la Parole de Dieu est la caractéristique la plus importante de l’Église véritable. Si la Parole n’est pas prêchée fidèlement, il ne peut y avoir d’Église. Nous disons que le Seigneur « la protège et la maintient par son Esprit et sa Parole dans l’unité de la vraie foi » (Q&R 54).
« Si vous demeurez dans ma Parole, vous êtes vraiment mes disciples; vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres » (Jn 8.31).
« Celui qui est de Dieu écoute les paroles de Dieu. Vous n’écoutez pas parce que vous n’êtes pas de Dieu » (Jn 8.47).
Comment discerner une Église qui proclame fidèlement la Parole de Dieu? En écoutant attentivement la prédication pour voir si elle est en accord avec la Bible. Reconnaissons-nous la voix du bon Berger à travers la prédication? Évidemment, la prédication de la Parole n’a pas besoin d’être parfaite. Le Seigneur a été le seul prédicateur parfait. Toutefois, la prédication doit être pure. Il peut y avoir des faiblesses — il y a de la place pour grandir dans la connaissance de la vérité —, mais il faut pouvoir entendre la pure proclamation de la Parole de Dieu. C’est de cette manière que nous entendons la voix du Christ. La voix du bon Berger ne déforme pas la signification de la Bible ni ne retranche ou n’ajoute à la Parole de Dieu. « Mes brebis entendent ma voix. Moi, je les connais et elles me suivent » (Jn 10.27).
Pourquoi est-il si important d’être dans une Église où le Seigneur Jésus parle? Parce que c’est là où le salut nous est présenté et où nous pouvons grandir dans la foi et l’obéissance. Il est essentiel que les brebis soient capables de discerner la voix du bon Berger et de la distinguer de la voix du mercenaire.
« Moi, je suis le bon Berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis. Mais le mercenaire, qui n’est pas berger et à qui les brebis n’appartiennent pas, voit venir le loup, abandonne les brebis et s’enfuit. Et le loup s’en empare et les disperse » (Jn 10.11-12).
Savoir reconnaître la voix du bon Berger est vital. Le bon Berger a donné sa vie pour son Église! C’est notre responsabilité de sonder les Écritures et de voir si ce qui est enseigné est exact, afin de reconnaître sa voix.
Si les grandes doctrines de la Parole sont embrouillées, mêlées à toutes sortes d’erreurs ou carrément rejetées, c’est le signe indéniable que l’Église a commencé à subir de sérieuses déformations et qu’elle est en voie de devenir une fausse Église, une Église apostate. De quelle manière une Église commence-t-elle à se déformer et à s’éloigner du Seigneur? Très souvent, c’est quand des idées humaines et de fausses doctrines sont enseignées dans la prédication. Ce phénomène existe à bien des endroits, aussi bien chez les libéraux, chez les plus traditionnels que dans les Églises émergentes. Où pouvons-nous entendre la voix du bon Berger? Dans l’Église. Quand nous écoutons la prédication de la Parole, nous devrions entendre la voix du bon Berger. Cette voix nous appelle à vivre dans l’Église, où Jésus est le Chef et où il fait entendre clairement sa voix. Les brebis entendent sa voix et elles le suivent.
2. La pure administration des sacrements←⤒🔗
La pure administration des sacrements est la deuxième caractéristique qui nous permet de reconnaître l’Église véritable. Si nous sommes fidèles à sa Parole, nous garderons les sacrements tels que le Seigneur les a institués. Les sacrements sont la prédication visible de la Parole de Dieu. Le bon Berger nous a donné les sacrements pour illustrer de façon visible et tangible le message de l’Évangile.
Jésus-Christ a institué deux sacrements, le baptême et la sainte cène, dans le but de nous fortifier et de diriger notre foi vers son sacrifice sur la croix. C’est ainsi qu’il prend soin de ses brebis. Le baptême est pour les croyants et leurs enfants. La sainte cène est pour les croyants qui s’humilient et se repentent de leurs péchés, qui croient que leurs péchés sont pardonnés en Jésus-Christ, qui veulent vivre dans l’obéissance au Seigneur et qui le montrent par leur confession et par leur vie. C’est à eux que l’Église administre les sacrements. Si l’Église n’administre pas correctement les sacrements, il s’ensuit des déviations graves et malheureuses.
Au cours du Moyen Âge, l’Église d’Occident a ajouté cinq autres sacrements, tandis que les deux premiers ont été gravement tordus. L’Église romaine s’est mise à dissocier la Parole et les sacrements en attribuant aux sacrements une sorte d’efficacité magique et en reléguant la prédication à un élément secondaire et très détérioré. Les sacrements sont alors devenus très différents de ce que Jésus a institué, gardant ainsi les gens dans l’ignorance et les éloignant du Seigneur. L’Église est alors devenue complètement défigurée, pratiquement méconnaissable. Elle est devenue fausse et infidèle. La Réforme de l’Église, qui est revenue aux Écritures, a aussi permis la réforme des sacrements.
Aujourd’hui, certains groupes, comme l’Armée du salut, rejettent complètement les sacrements. On passe d’un extrême à l’autre (des sacrements efficaces en eux-mêmes à l’absence complète de sacrements). Entre ces extrêmes, on trouve d’autres erreurs, comme celle de refuser le signe de l’alliance aux enfants de l’alliance. Comme si les enfants des croyants n’appartenaient pas au peuple de Dieu et ne faisaient pas partie des agneaux du Seigneur, et que la croix de Jésus-Christ n’avait rien à dire à nos enfants. D’autres laissent venir n’importe qui à la table du Seigneur, ce qui attire la colère de Dieu sur l’Église coupable de ne pas préserver la sainteté de sa Table. Ces déviations font en sorte que l’Église subit des déformations et devient moins reconnaissable.
La pure administration des sacrements est l’une des marques qui nous permettent de reconnaître l’Église véritable et de la distinguer de celles qui ont dévié de la vérité. L’Église a la responsabilité d’administrer correctement les sacrements, comme le bon Berger les a institués, avec leur signification réelle. Elle doit les administrer à tous ceux et uniquement à ceux qui doivent les recevoir, pour le bien du troupeau du Seigneur et pour la gloire du bon Berger.
3. Le bon exercice de la discipline pour corriger les péchés←⤒🔗
Le bon exercice de la discipline ecclésiale est la troisième marque nous permettant de reconnaître l’Église véritable. Par amour pour ses brebis, le bon Berger part à leur recherche quand elles s’éloignent. Il aime tellement ses brebis qu’il a donné sa vie pour elles. Si je n’écoute pas sa voix et ne veux pas l’entendre, il me corrige et me discipline parce qu’il m’aime. Il veut me ramener à lui pour que je puisse vivre en sécurité dans la bergerie, dans son Église.
L’Église doit par conséquent s’opposer fermement au péché. Les membres s’encourageront et s’exhorteront mutuellement. Si l’exhortation ne suffit pas, le Seigneur a demandé que son Église exerce une discipline officielle en son nom, qui peut ultimement aller jusqu’à l’excommunication (Mt 18.15-18; 1 Co 5). Une telle démarche n’est pas facile et il est tentant pour l’Église de se relâcher et de négliger d’exercer fidèlement la discipline. L’amour véritable est exigeant! Si l’Église se relâche dans ce domaine, elle s’apercevra tôt ou tard que la lumière de la vérité a cessé de briller au milieu d’elle et que le péché laissé à lui-même est venu corrompre sa sainteté. Si l’Église n’exerce plus de discipline chrétienne, elle dégénérera et ne sera plus fidèle et véritable.
4. Exerçons-nous à discerner ces marques←⤒🔗
Est-il possible d’avoir une marque sans les autres? Par exemple, quelqu’un pourrait dire : « Mon Église n’exerce plus la discipline, mais elle prêche fidèlement la Parole. » Mais comment est-ce possible? C’est comme si des parents enseignaient à leurs enfants ce qui est bien et ce qui est mal, mais qu’ensuite ils ne faisaient rien quand leurs enfants agissent mal. Une Église qui refuse de discipliner ses membres enlève toute force à la prédication de la Parole et laisse les sacrements se corrompre. L’Église fidèle prêchera la Parole de Dieu en toute vérité, elle administrera correctement les sacrements et elle exercera la discipline avec amour et dans l’obéissance. Ces trois marques vont ensemble, car le Seigneur prend soin de garder fidèlement son Église.
Le Seigneur nous demande de faire partie de son Église. Comment choisir une Église? Est-ce en regardant à ses membres pour voir s’ils me plaisent? Non. Nous sommes tous pécheurs et nous avons tous besoin du pardon en Jésus-Christ tous les jours. Le degré de consécration des membres d’une Église, la « chaleur » de son accueil, la qualité de sa musique ou l’ampleur de ses activités sociales ne peuvent pas servir de critère fiable. La Parole, les sacrements et la discipline sont les premiers critères à considérer, car ils font partie des bons soins pastoraux que le bon Berger nous prodigue.
La présence de ces trois marques dans une Église montrera que Jésus-Christ est le Chef de cette Église et qu’il en prend soin. Le Seigneur et Sauveur de l’Église maintient, protège et purifie son Église au moyen de sa Parole et de son Esprit. Exerçons-nous à discerner les marques par lesquelles nous reconnaissons son Église et veillons sur nous-mêmes et sur notre Église afin de rester fidèles à notre bon Berger.